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Pixar et dreamworks : une guerre animée

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par Cédric Cabaussel
Université Montpellier 3 Paul Valery - Master en études cinématographiques 2011
  

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c. Jeffrey Katzenberg, de Disney à DreamWorks.

Avant cela, Jeffrey Katzenberg fit sortir de son sommeil le studio endormi depuis trop longtemps. Il aborda un retour aux sources avec La Petite Sirène29 qui mettait en scène une princesse et son prince face à une grande méchante digne de ce nom, le tout dans un aspect fortement inspiré des comédies musicales de Broadway. Le film touche toutes les générations, le succès est immédiat30. Autre grand changement opéré sous l'ère Katzenberg : le temps d'attente entre chaque film31. Celui-ci est en effet très réduit, passant d'un film tous les quatre ans à un film par an. Katzenberg s'impose mais cela ne plaît pas à tout le monde, notamment aux animateurs, dont le travail s'est fortement accumulé, et Roy Disney, qui ne voit en lui qu'un homme à l' « attitude ostentatoire »32 qui ramène tous les succès à lui. Pourtant, le succès est là. En 1991, La Belle et la Bête33 triomphe et devient le premier film animé nommé aux Oscars dans la catégorie meilleur film. L'année suivante, Aladdin34 fascine des millions de spectateurs à travers le monde tandis que Le Roi Lion s'empare de la première place du box-office en 1994 et ce, dans le monde entier. Les résultats nets de la branche des films de Disney s'envolent, dépassant par la même occasion les résultats financiers engendrés par les différents parcs à thèmes de l'entreprise.

Katzenberg qui a maintenant fait ses preuves, désire occuper la place de second, laissée libre depuis la disparition tragique de Frank Wells en 1994. Michael Eisner refuse tout comme Roy Disney35. Les choses s'enveniment petit à petit entre Eisner et Katzenberg jusqu'au départ de ce dernier, forcer à démissionner. Plus que ça, Katzenberg n'a pas eu la somme qui devait lui être versée selon son contrat. Le départ de Jeffrey Katzenberg est ainsi daté au 1er octobre 199436. Lui qui se disait être « le Walt Disney d'aujourd'hui »37, lui qui

27 Eric Darnell, Tim Johnson et Lawrence Guterman, Fourmiz, 1998.

28 John Lasseter et Andrew Stanton, 1001 Pattes, 1998.

29 John Musker et Ron Clements, La Petite Sirène, 1990.

30 Op. cit., James B. Stewart, Le Royaume enchanté, p. 152.

31 Idem ibidem.

32 Ibid., p. 208.

33 Gary Trousdale et Kirk Wise, La Belle et la Bête, 1991.

34 John Musker et Ron Clements, Aladdin, 1992.

35 Op. cit., James B. Stewart, Le Royaume enchanté, p. 226.

36 Ibid., p. 264.

37 Ibid., p. 219.

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croyait avoir le pouvoir et pensait se retrouver sur le trône du royaume enchanté tombe de haut, de très haut. Lors de son dernier entretien avec Eisner, Katzenberg conclut en disant : « Il y a deux types de divorces. La première solution est de rester bons amis et l'autre de devenir ennemis »38. Disney venait de créer son premier grand adversaire.

Illustration 3 : Les trois fondateurs de DreamWorks SKG.

Dès son éviction, Jeffrey Katzenberg décide de fonder le plus grand studio multimédia du monde. Le nom de celui-ci est ainsi annoncé le 13 janvier 199539 : DreamWorks SKG, « S » pour Spielberg, « K » pour Katzenberg et « G » pour Geffen. Trois personnes talentueuses dans leur domaine respectif et aptes à élever un studio au statut d'incontournable. Le premier, réalisateur et producteur, est le roi de l'entertainement et venait d'enchaîner deux succès lors de la création de DreamWorks : La Liste de Schindler40 et Jurassic Park41. Le deuxième n'est autre que Jeffrey Katzenberg tandis que le dernier est l'homme qui a donné son nom au label Geffen Music et, par la même occasion, un ami de longue date de Katzenberg. Tous trois ont décidé de bâtir, non pas un simple studio de cinéma, mais plutôt une société de production et de distribution qui engloberait aussi bien le cinéma que la télévision et la musique. Les trois hommes voient grand et ne sont pas sans rappeler à leur époque Charles Chaplin, Douglas Fairbanks, Mary Pickford et D.W. Griffith lorsque ceux-ci fondèrent la United Artists. Cependant, là où la United Artists est restée en place des décennies durant, ce n'est pas le cas de DreamWorks. Daniel Miller parle du paradoxe d'Icare42, ce personnage mythologique qui, en tentant de s'approcher du soleil, n'a fait que provoquer sa propre mort. Le paradoxe vient de l'avantage que détenait Icare, à savoir ses ailes, qui l'a conduit à sa propre perte. Elles lui ont permis de s'approcher dudit soleil mais se sont consumées à son approche. DreamWorks, studio indépendant, avait tout pour réussir mais des choix, des personnes, des évènements ont concouru à sa perte. Alors que Disney a réussi à se réveiller telle sa Belle au bois dormant43, DreamWorks, sans secours d'un prince quelconque, s'est fait dévorer dans son épuisement par le puissant dragon. Dans notre réalité, la créature n'est autre que la Paramount Pictures qui a

38 Ibid., p. 265.

39 David Kipen et Phil Rosenthal, « Spielberg, partners to reveal name : «DreamWorks SKG« », Daily News, 13 janvier 1995.

40 Steven Spielberg, La Liste de Schindler, 1993.

41 Steven Spielberg, Jurassic Park, 1993.

42 Danny Miller, Le Paradoxe d'Icare, p. 5.

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racheté DreamWorks SKG pour la bagatelle de 1,6 milliards de dollars en 200544, récupérant un catalogue de cinquante-neuf films dont les « oscarisés » Il faut sauver le soldat Ryan45 et Gladiator46. Mais en 2008, les deux studios se sont séparés et DreamWorks SKG était prêt à s'associer à Universal jusqu'à leur désistement. Un nouveau partenaire entra donc en jeu et distribue actuellement les nouvelles productions DreamWorks : Walt Disney Studios47. Le choc est grand, le rêve est loin. Ces hommes qui voulaient être roi retombent sur terre. Mais dans cette hécatombe, DreamWorks a tout de même sauvé sa branche animation, plus grosse concurrente de Disney et Pixar à ce jour.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus