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Analyse de la situation socio-économique de la pêche maritime dans la commune de l'ile a vache

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par Claudy ANADIN
Universite Polyvalente d'Haiti (UPH) - agro-economiste 2007
  

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Université Polyvalente d'Haïti

Faculté d'agronomie des sciences de l'environnement et du développement

Mémoire de fin d'études

En vue de l'obtention du grade de licencié en Agronomie

Analyse de la situation socio-économique de la pêche maritime dans la commune de l'Ile-à-vâche (2010-2011).

Présenté par l'étudiant : Claudy ANADIN

Agro-économiste

Promotion 2007-2012

SOMMAIRE

Dédicaces

Epigraphe

Avant-propos

Remerciements

Liste des sigles et abréviations

Liste des tableaux, figures, photos et graphiques

Liste des annexes

Introduction générale

CHAPITRE I : Présentation de la zone d'étude

CHAPITRE II  : Présentation, interprétation et Analyse des résultats

CHAPITRE III : Vue panoramique de la pêche maritime

CHAPITRE IV : Modes de conservation des poissons et des fruits de mer

CHAPITRE V  : La situation socioéconomique des pêcheurs maritimes de l'Ile-à-vâche

Conclusion et recommandations

Références bibliographiques

Annexes

Table des matières

DEDICACES

Ce mémoire est dédié à :

v Mes parents : Gladys LAGUERRE et Joseph Mérilien ANADIN.

Ceci, pour exprimer l'estime, le dévouement, le respect et l'amour que je porte pour vous. Acceptez ce modeste travail en reconnaissance de tous les sacrifices que vous avez consentis pour mon éducation et ma formation. Tous, étiez toujours prêts à m'encourager et à me soutenir au cours de ces longues années.

Que Dieu vous accorde longue vie, bonne santé et vous protège !

v Mes frères et soeurs : Dieunor, Nikerson, Mikenson, Eddy, Michelle-Ange et Vanette

v La Faculté d'Agronomie de l'UPH, Amis et Aux générations futures qui s'intéresseront à ce domaine de recherche.

EPIGRAPHE

Ta parole est une lampe à mes pieds et une lumière sur mon sentier''

Psaumes 119 :105

AVANT-PROPOS

La présente étude, réalisée dans le cadre de l'obtention de la licence en sciences agronomiques, est une contribution à l'évaluation de l'activité de pêche à l'Ile-à-vâche et l'analyse de la situation socio-économique des pêcheurs maritimes de cette zone.

La pêche est apparue dans l'histoire de l'humanité sous la forme d'une économie spécialisée tout en accompagnant d'un système de production organisée. Dans plusieurs pays, ce secteur joue un rôle socio-économique vital et occupe une place très avancée parmi les secteurs de l'économie nationale en particulier dans les pays qui sont à la fois producteurs, consommateurs et exportateurs des produits halieutiques. Sur le plan alimentaire, les produits de la pêche contribuent de façon déterminante à satisfaire les besoins en protéines animales de la majorité de la population mondiale (selon la FAO, 2012).

En Haïti, le secteur de la pêche fait vivre directement et indirectement plusieurs milliers de personnes et contribue à la consommation nationale de protéine animale en dépit de l'insuffisance des captures due au type d'engins et/ou d'équipements utilisés consistant surtout en filets, nasses, lignes et des pirogues, voiliers qui ne contribuent guère à maximiser les rendements pour la pêche. Ayant conscient de l'importance ce secteur, le Ministère de l'Agriculture des Ressources Naturelles et du Développement Rural(MARNDR) avait mis sur pied un groupe de travail qui a préparé une proposition de programme national de développement pour le secteur, qui a été discutée lors d'un Atelier National de Validation les 19 et 20 février 2009. Ce groupe avait réuni des acteurs du secteur privé, des fonctionnaires du MARNDR et des professeurs de la Faculté d'Agronomie et de Médecine Vétérinaire. Ce qui avait été priorisé dans ce programme était donc l'amélioration de la pêche artisanale, en particulier en lui fournissant la possibilité d'augmenter ses prises en construisant des Dispositifs de Concentration de Poissons (DCP) et en installant des infrastructures de réfrigération. On avait aussi promis la création de plusieurs structures telles : des Comités Communaux de Suivi (CCS), un Office de Pêche et bien d'autres promesses ; pourtant, toutes ces promesses ne sont pas atterries.

Malgré des lobbies et les efforts dits être déployés par le MARNDR pour ce secteur, la commune de l'Ile-à-vâche n'a jusqu'à présent rien bénéficié. Les engins et techniques de pêche utilisés par les pêcheurs de cette zone sont archaïques. Ces pêcheurs n'ont jamais bénéficié d'aucun effort de modernisation. A cet effet, il s'agit pour nous de faire un diagnostic de la situation socioéconomique de la pêche maritime à l'Ile-à-vâche, de relever les principales contraintes de ce dit secteur dans cette zone afin de proposer des formules permettant son amélioration.

REMERCIEMENTS

Ce travail a bénéficié de la contribution d'un certain nombre d'acteurs que je tiens à remercier.

Tout d'abord, je tiens à remercier mes parents qui ont su s'évertuer afin que je puisse fréquenter l'université.

Je tiens également à remercier tout le corps professoral de l'Université Polyvalente d'Haïti (UPH) ainsi que les membres du décanat.

Nos remerciements s'adressent aussi à tous nos Camarades étudiants et étudiantes qui ont traversé aussi de moments difficiles comme nous. Que Dieu soit pour eux une porte ouverte, qu'après cette étape si douloureuse, qu'ils soient de vrais leaders pour sortir le pays de sa situation exécrable.

Que Messieurs, Fritz CEZARD, le maire de la commune de l'ile-à-vâche, mon frère Dieunor ANADIN, mon ami Pierre Khaël JOSEPH, mon cousin Job SULNORD, reçoivent mes sincères marques de gratitude pour m'avoir aidé dans les travaux de terrain et de collecte des données.

Nos marques de sympathie à tous les pêcheurs et à tous les acteurs commerciaux pour les appuis techniques et pour avoir répondu à toutes nos questions.

A tous ceux, qui d'une façon ou d'une autre, ont contribué à la réalisation de ce travail

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

DCP  : Dispositif de concentration de poissons

CCS : Comités Communaux de Suivi

EMRG : Eau de Mer Refroidie à la Glace

EMR : Eau de Mer Réfrigérée

FAO  : Food Agricultural Organization

IDH   : Indice de Développement Humain

IPH : Indicateur de Pauvreté Humaine

IHSI : l'Institut Haïtien de Statistiques et d'Informatique

MARNDR :Ministère de l'Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural

ONU   : Organisation des Nations Unis

ONG  : Organisation Non Gouvernementale

PNB : Produit National Brut

PIB  : Produit Intérieur Brut

LISTE DES TABLEAUX, FIGURES, PHOTOS ET GRAPHIQUES

No

Tableaux

Page

I

Répartition des pêcheurs selon leur âge

26

II

Répartition des pêcheurs selon leur nombre d'années dans la pêche

26

III

Répartition des pêcheurs selon leur nombre d'enfants

28

IV

Répartition des pêcheurs selon leurs connaissances dans la pratique de la pêche

29

V

Répartition des pêcheurs ayant reçu des formations sur la pêche

30

VI

Répartition des pêcheurs selon leur nombre de sortie de pêche par semaine

33

VII

Répartition des enquêtés selon leur revenu mensuel

34

VIII

Degré de satisfaction des pêcheurs concernant l'activité de la pêche

35

IX

Répartition des prix à l'achat et à la vente de la livre de poissons et homards par les agences

35

X

Les modes de conservation utilisées à l'ile-à-vâche par les agences et les saras urbaines

36

 
 
 
 

Figures

 

1

Cartographie de l'Ile-à-vâche

21

 
 
 
 

Photos

 

1

Marché public en construction

22

2&3

Vue de la Place publique dénommée «  Monseigneur Robert Margron »

23

4&5

Vue de deux palans

47

6&7

Vue d'une senne de plage & un bâtiment de pêche utilisée pour son transport

51

8

Vue d'une nasse

52

9

Vue d'un fusil de pêche

54

10&11

Bacs en plastique emboîtables et Poissons arrimés dans la glace dans des bacs en plastique

63

12&13

Caisses isothermes monoblocs de capacité d'une tonne

65

14

Vue des poissons bien arrimés dans des glacières

66

15&16

Vue d'un bois-fouillé (Bwafouye) et d'un voilier

75

 
 
 
 

Graphiques

 

1

Répartition des pêcheurs selon leur niveau d'instruction

27

2

Répartition des pêcheurs selon leur situation matrimoniale

28

3

Répartition des pêcheurs selon les moyens utilisés pour aller à la pêche

29

4

Répartition des pêcheurs selon les engins utilisés pour capturer les espèces maritimes

30

5

Répartition des pêcheurs qui utilisent les filets par type de filet

31

6

Répartition pêcheurs qui utilisent des lignes par type de ligne 

31

7

Répartition des pêcheurs selon les principales espèces capturées

32

8

Répartition des pêcheurs selon techniques utilisées pour rassembler les espèces (poissons, homards...)

32

LISTE DES ANNEXES

No

Annexes

Page

1

Questionnaire d'enquête présenté aux pêcheurs maritimes de la commune de l'Ile-à-vâche

 

2

Quelques photos

 

INTRODUCTION GENERALE

INTRODUCTION GENERALE

0.1. Présentation du sujet

La pêche maritime est l'activité amenant à la capture des animaux et la récolte des végétaux marins, en mer et dans la partie des fleuves, rivières, étangs et canaux où les eaux sont salées, elle est exercée à partir de navires ou embarcations autres que ceux titulaires d'un rôle d'équipage de pêche. Elle est une des dernières activités de chasse : pratiquée depuis toujours dans le milieu naturel de la mer, marquée par des traditions diverses. L' histoire de la pêche remonte à la préhistoire et au moins paléolithique (-40,000 ans environ). Des représentations explicites de scènes de pêche montrent bien l'importance de cette branche d'activité dans le temps. Elle est apparue dans l'histoire de l'humanité sous forme d'une économie spécialisée tout en accompagnant d'un système de production organisée. Avec d'importantes variations selon les époques, populations et civilisations, la pêche semble avoir été une source importante, voire vitale de protéines animales pour l' homme et une ressource économique importante pour les territoires littoraux (avec notamment le poisson conservé par séchage et/ou salage). La pêche et la consommation de poisson sont en constante augmentation depuis les années 1950. Selon la FAO, en 2000, 142,5 millions de tonnes de poissons ont été pêchés, dont 96,7 destinées à l'alimentation humaine, soit 16,2 kg par habitant. En 2004, la production a encore augmenté avec 155,8 millions de tonnes. Sur ce total de 130,4 millions de tonnes, 94,8 sont pêchées (pêche continentale ou marine) et 35,6 (soit 27 %) viennent de l' aquaculture. En Haïti, le secteur de la pêche fait vivre directement et indirectement plusieurs milliers de personnes et contribue à la consommation nationale en dépit de l'insuffisance des captures due au type d'engins ou d'équipements utilisés. Avec ses 1535 km de côte, Haïti le deuxième pays de la Caraïbe, après Cuba, bénéficiant d'une si vaste étendue d'eau de mer, ce qui lui offre des potentialités considérables en matière de pêche. Haïti compte plus de 52,000 familles de pêcheurs qui vivent de la pêche et exporte environ 800 tonnes de fruits de mer par an. Grâce au revenu généré par la pêche, les pêcheurs parviennent généralement à nourrir leurs enfants et à les envoyer à l'école. Sur le plan nutritionnel, les fruits de mer constituent une principale source de protéines. De plus, les fruits de mer contiennent une grande variété de vitamines et de minéraux et une forte concentration d'acide gras important pour le développement du cerveau. De nos jours, la consommation la pêche est indispensable à la vie et à la sécurité alimentaire de 200 millions de personnes, en particulier dans les pays en développement. Le poisson est considéré la première source de protéine pour une personne sur cinq (5) dans le monde.

Dans la commune de l'Ile-à-Vâche, les pêcheurs maritimes sont nombreux. En construisant le sujet intitulé « Analyse de la situation socioéconomique de la pêche maritime dans la commune de l'Ile-à-Vâche (2010-2011) », nous ne croyons pas avoir abordé un sujet neuf qui n'ait jamais été analysé avant. Nous estimons que c'est un sujet académiquement enrichissant et socialement important sur lequel nous aurons tant à dire, tant à écrire et à propos duquel les observations, les réflexions ainsi que les analyses ne manqueront point.

0.2 Problématique de la recherche

La problématique de la filière de pêche en Haïti a été le sujet d'un grand nombre d'études récentes. Selon Damais et al. (2008) « la ressource disponible sur la côte et sur le plateau continentale a beaucoup diminué du fait d'une augmentation de la pression exercée par un nombre croissant d'unités de pêche et de la détérioration de certains écosystèmes favorables à la reproduction des poissons et crustacés. La majorité des pêcheurs qui tentent d'exploiter d'autres milieux comme la haute mer, manquent de moyens pour cela ; les temps de déplacement élevés limitent la durée de pêche, la vétusté des embarcations augmente le risque en mer et réduit le nombre de jours de pêche, les outils disponibles limitent les types de pêche possibles. Par ailleurs, la commercialisation des produits de la mer se réalise en l'absence de moyens de conservation, mis a part l'insuffisance des blocs de glace ; une fois à terre, les poissons et autres fruits de mer doivent donc être vendus très rapidement par différents réseaux de commercialisation articulés entre eux (marchandes locales, saras urbaines, agences) ; les produits « haut de gamme » (langoustes, chairs de lambi, poissons de première catégorie) sont « glacés » en priorité. Les produits qui ne sont pas vendus rapidement sont salés et séchés, ce qui permet leur stockage, mais s'accompagne d'une forte perte de valeur (de l'ordre de 40%)». Les déficiences du système de conservation augmentent les risques de pertes à tous les niveaux des filières de commercialisation. Il faut se rappeler que le séisme du 12 janvier 2010 avait causé des dégâts directs et indirects. Des fabriques de glace et des entrepôts frigorifiques avaient subi des dommages et aussi des pertes de produits en raison du manque d'électricité. Certains pêcheurs ont perdu leur DCP (dispositifs de concentration de poissons). Indirectement, le séisme a affecté le système de commercialisation à cause de coupures des routes et des communications.

Au regard de cet état de fait, il s'agit pour nous de trouver des réponses à certaines interrogations sur la filière de pêche maritime dans la commune de l'Ile-à-vâche :

a. Question fondamentale

Dans quelle mesure peut-on moderniser la filière de la pêche maritime en Haïti, en particulier dans la commune de l'Ile-à-vâche?

b. Questions spécifiques

Nos questions de recherches sont les suivantes :

· Quels sont les techniques et matériels de pêche utilisés par les pêcheurs de la commune de l'Ile-à-vâche?

· Quelles sont les techniques de conservation des poissons et des fruits de mer adoptées par les pêcheurs de la commune de l'Ile-à-vâche?

· Comment la commercialisation des poissons et des fruits de mer se fait-elle dans la commune de l'Ile-à-vâche?

· Quelles sont les stratégies à mettre en oeuvre permettant d'augmenter le niveau de vie (revenu) des pêcheurs de la commune de l'Ile-à-vâche?

0.3 Cadres théorique et conceptuel

A. Cadre théorique ou Revue de littérature

Dans le cadre de ce travail de recherche nous retenons les deux théories suivantes :

1. La théorie solunaire de John Alden Knight « les effets de la lune sur la pêche »

En se fondant sur l'observation des effets des phases lunaires sur la vie des poissons et sur les résultats de nombreuses années de pêche, le grand pêcheur sportif John Alden Knight a établi de véritables tables de la théorie "solunaire" qui lui a permis d'établir les jours et les heures les plus favorables ou les plus mauvais pour la pêche. Selon lui, la lune est liée aux mouvements des marées et celles-ci ont des conséquences directes sur la pêche. Quand la marée est haute, les poissons entrent en effet dans une période de très grande activité. Même en eau douce, même sur les cotes ou l'influence de la marée se fit peu sensible, le pêcheur aura intérêt à tenir compte des phases lunaires pour se livrer à son activité favorite.

Knight avait dressé une liste de 33 éléments lesquels et selon lui, pourraient influencer le comportement des poissons. Après une étude méthodique, il arrive à la conclusion que l'activité des poissons est principalement liée à l'influence de deux acteurs: le soleil et la lune. John Alden Knight ne pouvait pas passer sous silence le phénomène des marées tant celui-ci guide nos parties de pêche. Son argumentation est simple «il n'y a pas de marées dans un cours d'eau ou un étang ! ». Se pourrait-il que l'activité des poissons soit liée à l'influence du soleil et de la lune plutôt qu'aux flux et reflux des marées ?

Pour lui, l'activité des poissons d'eau douce comme ceux de mer suit la conjugaison des forces exercées par la lune et le soleil sur notre planète (et donc de sa résultante pour nous pêcheurs du bord de mer : les marées). Il développe une méthode de calcul permettant de préciser ces instants de regain d'activité sur les animaux (et les plantes). Il note que :

Ø Il y a en principe deux périodes le matin et deux le soir correspondants aux levers et couchers du soleil et de la lune.

Ø Plus le soleil et la Lune seront proches de la Terre, plus forte sera leur influence. Ainsi, chaque mois, le jour d'une nouvelle Lune ou d'une pleine Lune fournira l'influence la plus forte.

Ø Une activité accrue des poissons est observée lorsque la Terre, la Lune et le Soleil sont alignés

Afin de vérifier sa théorie, il échantillonne près de 200 prises, 90% des poissons avaient été capturés à la nouvelle Lune et au moment calculé dans les tables solunaires. Une expérience réalisée par le docteur Frank A. Brown, biologiste à l'université de Northwestern (Chicago), a montré que les plantes étaient influencées par la Lune et non par les forces des marées, corroborant ainsi l'hypothèse de Knight. Les premières tables furent publiées en 1936.

Selon Gérard Dalvius : « la mer a toujours été considérée comme l'un des points de convergence des activités de l'homme. En dehors de son contenu, elle rentre dans le cadre des infrastructures naturelles donnant lieu à une impulsion certaine l'entrée des instances qui s'installent en des endroits très éloignés du globe ».

2. La notion de circuit économique

Le circuit économique est l'un des outils basiques de l'analyse économique. Il apporte une représentation schématisée de la circulation de flux de richesses (monnaie, biens, services, main d'oeuvre) entre des pôles (production, consommation).

Les agents économiques sont tous en relation les uns avec les autres. Par exemple, les ménages ont des relations avec d'autres agents économiques comme les entreprises, les banques, les administrations, eux-mêmes en relations réciproques.

Ces échanges sont matérialisés par des flux. Les flux représentent les mouvements de biens et services et les mouvements de monnaie entre les différents agents économiques.

Aussi, le circuit économique est vu comme une représentation imagée et simplifiée de l'activité économique qui permet de décrire, au moyen des flux, les relations essentielles entre les différents agents. Chaque flux est caractérisé par sa nature et le sens du mouvement, représenté, par convention, au moyen d'une flèche orientée.

Dans une économie simplifiée composée d'agents qui produisent (les entreprises) et d'agents qui consomment (les ménages), on peut schématiser la circulation entre eux de la façon suivante :

Les ménages fournissent aux entreprises des services et des biens productifs et ces dernières leur livrent des biens et services : ce sont les flux réels ou matériels :

Ménages ------- Travail -------------> Entreprises

La contrepartie de ces flux réels est constituée par les flux monétaires ou financiers qui représentent les échanges d'argent, revenus et dépenses des ménages.

Ménages <------- salaire ------------ Entreprises

Les flux sont, en général, réciproques et à un flux réel, le travail par exemple, correspond, en contrepartie, un flux monétaire, le salaire.

Cependant, certains flux sont unilatéraux et n'ont donc pas de contrepartie. Il peut s'agir, par exemple, d'un flux réel qui n'a pas de contrepartie monétaire, comme le service gratuit d'une administration publique ou le travail d'un bénévole pour une association. A l'inverse, un flux monétaire peut ne pas donner lieu, en retour, à un flux réel ou un flux monétaire.

B - Cadre conceptuel

Pour mieux appréhender ce sujet, il est nécessaire de définir les concepts clés suivants :

1. Halieutique

L'halieutique du grec : Halieutikos) peut être défini comme « la science de l'exploitation des ressources vivantes aquatiques ».

Elle représente ici le pendant aux milieux aquatiques de ce qu'est l'agronomie aux milieux terrestres. Elle s'intéresse aux différents modes d'exploitation et de gestion des espèces vivantes exercées dans tous les milieux aquatiques (mer et eaux douces).

2. Pêche

La pêche est l'activité consistant à capturer des animaux aquatiques ( poissons, mais aussi crustacés, céphalopodes...) dans leur milieu naturel ( océans, mers, cours d'eau, étangs, lacs, mares). Elle est pratiquée par les pêcheurs, comme loisir ou profession. Les techniques et engins de pêche sont nombreux, dépendant de l'espèce recherchée, du milieu, voire du bateau utilisé. La pêche est le plus souvent encadrée par une réglementation qui tend à se renforcer afin de protéger au mieux la biodiversité, l' environnement et les ressources halieutiques.

D'après J. BESANCON, la pêche peut se définir comme « une activité de cueillette effectuée par l'homme aux dépens de l'hydrosphère que l'eau soit douce, salée ou saumâtre et que cette cueillette vise des animaux et végétaux »

3. Poisson

Les poissons sont généralement définis comme des vertébrés aquatiques utilisant des branchies pour extraire l'oxygène de l'eau et disposant de nageoires comprenant un nombre variable d'éléments, appelés rayons, qui en constituent l'armature (Thurman et Weber, 1984).

Les poissons sont les plus nombreux des vertébrés avec au moins 20 000 espèces connues et plus de la moitié (58 %) vivent dans le milieu marin. Ils sont plus répandus dans les eaux chaudes et tempérées des plateaux continentaux (quelques 8 000 espèces). Dans les eaux froides polaires on trouve environ 1 100 espèces. Dans l'environnement pélagique des océans, bien loin de l'effet des terres, on ne trouve que 225 espèces. Curieusement, dans la zone méso pélagique plus profonde du milieu pélagique (entre 100 et 1 000 m de profondeur) le nombre des espèces augmente. Il y a environ 1 000 espèces de poissons dans la zone comprise entre surface et abyssal (Thurman et Weber, 1984).

4. Commercialisation

Organisation sociale des ventes de manière que les consommateurs à faible revenu ou autres consommateurs nécessiteux puissent acheter à des prix plus bas que des groupes plus aisés. On parle aussi de circuit de commercialisation. Une chaîne d'entreprises et de marchés par lesquels les marchandises passent du producteur au commerçant.

5. Chaîne du froid

Réseau organisé d'installations frigorifiques de groupage, d'entreposage, de transport et de vente.

6. Biodiversité

Etymologie : néologisme créé à partir du grec bios, vie, et de diversité, venant du latin : « diversus » qui signifie : opposé, contraire, divers.

La biodiversité est un terme générique pour désigner la diversité et la richesse en espèces vivantes qui peuplent la Terre, un territoire ou un écosystème. Cette notion s'applique aux différentes espèces végétales et animales, allant des organismes monocellulaires aux organismes les plus complexes. La biodiversité prend en compte la variété des espèces ainsi que la diversité des gènes au sein d'une même espèce. Le dernier recensement commandé par l' ONU montre que 13 ou 14 millions d'espèces cohabitent sur Terre.

Le Sommet de la Terre de Rio, sous l'égide de l'ONU a fait en 1992 une priorité de la protection et la restauration de la diversité du vivant, considérée comme une des ressources vitales du développement durable. Dans son article 2, la Convention sur la diversité biologique définit la biodiversité comme étant la "variabilité des organismes vivants de toute origine, y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie; cela comprend la diversité au sein des espèces, et entre les espèces, et ainsi que celle des écosystèmes".

La définition de la biodiversité est trop large pour lui donner une connotation scientifique. Les sciences du vivant privilégient des expressions plus précises comme diversité biologique, diversité spécifique ou floristique (pour les espèces végétales), diversité génétique, diversité fonctionnelle...

7. Ecosystème

Etymologie: Terme forgé par le botaniste anglais George Tansley en 1935, du grec Oikos, maison et systema, réunion en un corps de plusieurs choses ou parties, ensemble.

Un écosystème est un ensemble dynamique constitué d'un milieu naturel ou biotope (eau, sol, climat, lumière...), caractérisé par des conditions écologiques particulières et des êtres vivants ou biocénose (animaux, plantes, microorganismes) qui l'occupent. Il existe entre les différents éléments d'un écosystème des relations d' interdépendance sous forme d'échanges de matière et d'énergie. Le biotope et la biocénose forment alors un système indissociable en équilibre instable, mais qui est capable d'évoluer et de s'adapter au contexte écologique. Une modification rapide d'un ou plusieurs paramètres d'un écosystème conduit à une rupture dans l'équilibre écologique. Exemples d'écosystèmes : une mer, un étang, une forêt, une montagne...

L'ensemble des écosystèmes de la Terre forme la biosphère.

8. Marché

Etymologie : du latin mercatus, commerce, marché.

Dans le sens premier, le marché désigne le lieu où des producteurs (commerçants, artisans, paysans) se rassemblent pour proposer directement leurs produits aux consommateurs.

En économie, par extension, le marché est un système d'échanges où se rencontrent l' offre (les vendeurs) et la demande (les acheteurs). C'est aussi l'ensemble des règles, juridiques ou informelles, par lesquelles ce type d'opérations économiques peut se réaliser. Le marché, qui concerne aussi bien les échanges de biens, de services que les échanges actifs financiers et immobiliers, est l'un des concepts fondamentaux de l' économie.

Dans les marchés organisés, comme la Bourse, par opposition aux marchés de gré à gré, les transactions sont multilatérales et centralisées dans un carnet à ordre. Les prix sont déterminés de manière mécanique en fonction des ordres d'achat et de vente entrés préalablement. Seuls des intermédiaires agréés ont accès aux marchés organisés. La transparence nécessite que l' information disponible soit accessible au même moment par tous les participants.

Dans une économie de marché, la production et les prix sont régulés par la loi de l'offre et de la demande, contrairement à l'économie dirigée ou planifiée. Le marché doit être surveillé et garanti par un tiers (arbitre, société de Bourse, Etat, etc.) Les partisans du libre-échange considèrent que les contraintes de l'Etat sur les quantités offertes ou achetées, ou sur le niveau des prix, font perdre au marché son efficacité, en ne permettant d'approcher ni le juste prix, ni l'optimum des ressources.

9. Développement économique

Le développement économique désigne les évolutions positives dans les changements structurels d'une zone géographique ou d'une population : démographiques, techniques, industriels, sanitaires, culturels, sociaux...De tels changements engendrent l'enrichissement de la population et l'amélioration des conditions de vie. C'est la raison pour laquelle le développement économique est associé au progrès.

10. Climat

Le terme « climat » apparaît dans la langue française au XIIe siècle comme dérivé du latin climatis qui provient du grec klima qui désigne l'inclinaison de la Terre par rapport au Soleil.

Le climat correspond à la distribution statistique des conditions atmosphériques dans une région donnée pendant une période de temps donnée. Il se distingue de la météorologie qui désigne l'étude du temps à court terme et dans des zones ponctuelles. L'étude du climat est la climatologie. La détermination du climat est effectuée à l'aide de moyennes établies à partir de mesures statistiques annuelles et mensuelles sur des données atmosphériques locales : température, précipitations, ensoleillement, humidité, vitesse du vent. Sont également pris en compte leur récurrence ainsi que les phénomènes exceptionnels. Il existe différentes familles de climat : Climats tropicaux humides ; Climats tropicaux secs ; Climats subtropicaux ; Climats dits tempérés ; Climats subarctiques ; Climats polaires.

11. Développement durable

Le développement durable (traduction de sustainable development) est une nouvelle conception de l' intérêt public, appliquée à la  croissance économique et reconsidérée à l'échelle mondiale afin de prendre en compte les  aspects environnementaux et sociaux d'une planète globalisée.

Selon la définition proposée en  1987 par la Commission mondiale sur l'environnement et le développement dans le  rapport Brundtland, le développement durable est :« Un développement qui répond aux  besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des  générations futures à répondre aux leurs ».

Deux concepts sont inhérents à cette notion: le concept de « besoins », et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d'accorder la plus grande priorité ; l'idée des limitations que l'état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l'environnement à répondre aux besoins actuels et à venir.

Face à la  crise écologique et sociale qui se manifeste désormais de manière mondialisée ( changement climatique, raréfaction des  ressources naturelles avec en particulier le rapprochement du  pic pétrolier, écarts entre pays développés et pays en développement, sécurité alimentaire,  déforestation et perte drastique de  biodiversité, croissance de la population mondialecatastrophes naturelles et industrielles), le développement durable est une réponse de tous les acteurs ( États, acteurs économiques,  société civile), culturels et sociaux du développement.

Il s'agit aussi, en s'appuyant sur de nouvelles valeurs universelles ( responsabilité, participation écologique et partage, principe de précaution, débat...) d'affirmer une approche double :

Dans le  temps : nous avons le  droit d'utiliser les ressources de la Terre, mais le  devoir d'en assurer la pérennité pour les  générations futures ;

Dans l' espace : chaque humain a le même droit aux  ressources de la Terre ( principe de destination universelle des biens).

Tous les secteurs d'activité sont concernés par le développement durable : l' agriculture, l' industrie, l'organisation familiale, mais aussi les  services ( financetourisme,...) qui, contrairement à une opinion quelquefois répandue, ne sont pas qu' immatériels.

12. Economie

L'économie (du grec ancien ï?êïíïìßá / oikonomía : « administration d'un foyer ») est l'activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l'échange et la consommation de biens et de services.

Cependant, le mot est polysémique. L'économie est le concept étudié par les sciences économiques, celles-ci prenant appui sur des théories économiques, et sur la gestion pour sa mise en pratique. Le terme d'« économie » (economics en anglais), au sens uniquement d'économie politique, a été popularisé par les économistes néoclassiques tels qu' Alfred Marshall et autres. Le mot « économie » devient alors, de façon concise, synonyme de « science économique » et peut être considéré comme substitut de l'expression «  économie politique ». Cela correspond à l'influence notable des méthodes mathématiques utilisées dans le domaine des sciences naturelles.

On parle également de l'économie lato sensu comme de la situation économique d'un pays ou d'une zone, c'est-à-dire de sa position conjoncturelle (par rapport aux cycles économiques) ou structurelle. Dans ce sens, l'économie est donc un quasi synonyme à la fois de système et de régime. Enfin, de manière générale, en français, on parle d'économie comme synonyme de réduction de dépense ou d' épargne. L'économie peut en effet être le résultat d'une organisation interne plus efficiente : on parle alors d'économie interne. La baisse du coût moyen due à l'augmentation de la dimension de l'entreprise constitue une économie d'échelle ou économie de dimension. L'économie peut résulter d'un phénomène extérieur au pouvoir de décision de l'agent : on parle alors d'économie externe ou externalités qui peuvent être soit positives si elles apportent un plus aux agents économiques soit négatives dans le cas contraire.

L'économie au sens moderne du terme commence à s'imposer à partir des mercantilistes et développe à partir d' Adam Smith un important corpus analytique qui est généralement scindé en deux grandes branches : la microéconomie ou étude des comportements individuels et la macroéconomie qui émerge dans l' entre-deux-guerres. De nos jours l'économie applique ce corpus à l'analyse et à la gestion de nombreuses organisations humaines (puissance publique, entreprises privées, coopératives etc.) et de certains domaines : international, finance, développement des pays, environnement, marché du travail, culture, agriculture, etc.

13. Environnement

L'environnement est défini comme « l'ensemble des éléments (biotiques ou abiotiques) qui entourent un individu ou une espèce et dont certains contribuent directement à subvenir à ses besoins », ou encore comme « l'ensemble des conditions naturelles (physiques, chimiques, biologiques) et culturelles (sociologiques) susceptibles d'agir sur les organismes vivants et les activités humaines »

La notion d'environnement naturel, souvent désignée par le seul mot « environnement », a beaucoup évolué au cours des derniers siècles et tout particulièrement des dernières décennies. L'environnement est compris comme l'ensemble des composants naturels de la planète Terre, comme l' air, l' eau, l' atmosphère, les roches, les végétaux, les animaux, et l'ensemble des phénomènes et interactions qui s'y déploient, c'est-à-dire tout ce qui entoure l' Homme et ses activités - bien que cette position centrale de l'Homme soit précisément un objet de controverse dans le champ de l'écologie.

De nos jours, la protection de l'environnement est devenue un enjeu majeur, en même temps que s'imposait l'idée de sa dégradation à la fois globale et locale, à cause des activités humaines polluantes. La préservation de l'environnement est un des trois piliers du développement durable. C'est aussi le 7ème des huit objectifs du millénaire pour le développement, considéré par l'ONU comme « crucial pour la réussite des autres objectifs énoncé dans la Déclaration du Sommet du Millénaire ».

0.4 Objectifs de la recherche

a. Objectif général

L'objectif général de ce travail de recherche est la suivante :

· Présenter et analyser la situation socioéconomique de la pêche maritime dans la commune de l'Ile-à-vâche.

b. Objectifs spécifiques

De façon spécifique, il s'agit :

· Présenter les différentes techniques ainsi que les différents outils de pêche utilisés par les pêcheurs maritimes de la commune de l'Ile-à-vâche.

· Présenter et analyser les différents modes de conservation et de commercialisation des poissons et des fruits de mers dans la commune de l'Ile-à-vâche.

· Mettre au jour les différentes contraintes auxquelles font face les pêcheurs maritimes de la commune de l'Ile-à-vâche.

· Proposer des stratégies permettant d'augmenter le rendement de la pêche maritime afin d'améliorer la situation socioéconomique des pêcheurs maritimes de la commune de l'Ile-à-vâche.

0.5. Justification de la recherche

Notre choix de ce sujet se justifie par le fait que la filière de la pêche fait partie intégrante de l'un des secteurs porteurs de l'économie haïtienne, qu'est l'agriculture. Cette dernière demeure une activité économique et sociale essentielle; elle occupe plus de 60 % de la population active et assure 35 % du PNB. Donc, la balance agricole est négative (seuls 70 % des besoins alimentaires du pays sont couverts). Les protéines animales sont fournies par l'élevage des lapins, des porcins et de la volaille. La petite pêche reste très archaïque et ne contribue que modestement à l'alimentation de la population. Elle est vulnérable aux désastres naturels. Le pays est souvent touché par des ouragans qui peuvent causer des dommages et des victimes dans les communautés de pêcheurs. Une modernisation de cette filière serait un atout majeur à la croissance économique du pays ainsi qu'à l'amélioration des conditions de vie des pêcheurs. Aujourd'hui, la demande pour les poissons et les fruits de mer ne cesse pas d'augmenter. Cependant, Haïti, le deuxième pays de la Caraïbe, après Cuba, ayant bénéficié d'une si vaste étendue d'eau de mer, et des potentialités considérables en matière de pêche, ne peut pas attraper les opportunités qui s'offrent à lui. C'est vraiment absurde de constater que l'économie haïtienne continue à dépendre lourdement des Etats-Unis et présente des caractères de sous-développement grave. La misère, la corruption, l'analphabétisme règnent. Le chômage touche plus de la moitié de la population (70 % des actifs) et la nouvelle orientation économique libérale inquiète les fonctionnaires. Les apports des émigrés et l'aide étrangère (soumise aux aléas politiques) n'empêchent pas le pays d'avoir un des plus bas revenus du monde. D'une manière anticipative, nous disons que cette filière peut contribuer à réduire considérable le taux de chômage en Haïti.

Ce travail de recherche entend contribuer, d'une part à l'élargissement de nos connaissances sur la thématique, d'autre part, il contribuera à montrer aux autorités étatiques l'importance de la pêche maritime pour une économie aussi dégradante qu'est la nôtre et la nécessité de moderniser cette filière afin de protéger l'écosystème marin haïtien.

0.6. Les hypothèses de travail

Pour atteindre les objectifs, les hypothèses suivantes sont formulées :

1. Le faible rendement de la pêche maritime dans la commune de l'Ile-à-vâche est dû à un manque de formation des pêcheurs dans le domaine et à l'insuffisance des engins de pêche.

2. La dégradation de la situation socioéconomique de la pêche maritime dans la commune de l'Ile-à-vâche est la conséquence de la non-existence d'un marché formel.

0.7. Méthodologie utilisée

Dans le cadre de ce travail de recherche nous avons spécifiquement fait choix de la commune de l'Ile-à-vâche comme sujet d'études. Pour acquérir les informations plusieurs méthodes et techniques ont été utilisées dont la recherche documentaire et les enquêtes sur le terrain.

0.7.1. Recherche documentaire

Nous avons, entre autres effectué la recherche documentaire à travers la bibliothèque municipale des Cayes. Cette source comporte un ensemble de documents du département du Sud sur la thématique (les rapports) ; les documents de l'Institut Haïtien de Statistiques et d'Informatique (IHSI), les rapports de différentes enquêtes de l'institut (à savoir l'IHSI) concernant la démographie de la zone de l'étude ('Ile-à-vâche), l'Internet. Des ouvrages de différents auteurs haïtiens et étrangers traitant déjà la problématique sont aussi pris en compte. Des travaux de recherches de maîtrise, de DEA et de thèse de doctorat puis des revues de presses et de communications ont été consultés. Les différentes photographies des utilisées sont de nos enquêtes personnelles menées en Juillet 2013. Sur la base cette source, nous engageons une méthode inductive.

0.7.2. Les enquêtes sur le terrain

« Enquête sur la situation socioéconomique de la pêche maritime »tel est le titre de l'enquête que nous avons réalisée. Elle revêt une importance capitale afin de compléter les données qui ne sont pas toujours disponibles dans les documents. En outre, actualiser les informations contenues dans la documentation qui a servi dans le cadre de notre revue de littérature.

Les données qui ont été recueillies, constitueront en quelque sorte la matrice ou encore le corpus du travail. Cette enquête nous permettra de clarifier nos doutes, de faire des analyses, proposer des stratégies permettant d'augmenter le rendement de la pêche ainsi que le niveau de vie des pêcheurs et enfin de présenter un travail scientifique. Aussi, elle nous a fourni des informations adéquates qui seront utiles aux différentes autorités communales et centrales permettant une meilleure planification d'un plan de développement local.

0.7.2.1. La période de l'enquête

La période d'enquête s'est étendue sur 5 mois, dont 4 mois pour la recherche documentaire (Mars 2013 à Juin 2013) et 1 mois de recherche sur le terrain (Juillet 2013). Concernant l'enquête sur le terrain, notre choix s'est porté sur cette période car celle-ci est marquée par une intense activité de pêche à cause des vacances d'été. Certains jeunes en profitent de cette période pour préparer la prochaine rentrée scolaire. En fait, pour mieux apprécier la zone et mener à bien notre étude, un voyage a été nécessaire à l'Ile-à-vâche pour une prise de contact du terrain afin de rencontrer les autorités de la commune, en particulier celles de la Mairie. Nos enquêtes ont été effectives aux mois de Juillet. Elles ont eu lieu à Madame Bernard, dont la seule section communale de l'Ile-à-vâche. Plusieurs techniques d'enquête ont été utilisées dans la collecte des informations.

0.7.2.2. La description des techniques d'acquisition des données

Nous avons entre autre, les questionnaires, les guides d'entretien et l'observation directe.

a. Les questionnaires

Nous avons approché les pêcheurs que nous avons retrouvés au bord de la mer, dont certains reviennent de la pêche et d'autres sont en train de réparer leur filet, avec un questionnaire élaboré à cette fin. Nous avons interrogés trois catégories de personnes : celles qui ont entre quinze(15) à trente (30) ans ; celles qui ont entre trente(30) à quarante-cinq (45) ans et celles qui ont quarante-cinq ans(45) et plus. Ceci nous a permis d'apprécier la fréquence de leur expérience dans cette branche d'activité. Nous avons voulu tous interroger une centaine de pêcheurs. Mais, seulement quatre-vingt (80) se sont prêtés à nos questionnaires.

b. L'entrevue semi-structurée

Cette technique a été utilisée à l'intention des acteurs commerciaux (agences de produits de pêche), des saras urbaines, des marchandes locales ; auprès desquels nous avons une communication verbale pour recueillir des informations en relation avec le but fixé. Le choix s'est porté sur ces acteurs parce qu'ils interviennent dans les activités de conservation et de commercialisation des produits de la pêche.

Par contre, Il est question de trouver des informations concernant :

ü La procédure d'achat des produits de mer ;

ü Le prix d'achat et de vente de la livre de poisson, de homard ;

ü les modes de conservation des poissons et fruits de mer ;

ü leur commercialisation...

c. L'observation directe

Cette technique nous a permis d'apprécier l'état et le niveau des équipements et matériels de pêche utilisés par les pêcheurs. Aussi, elle nous serve en grande partie pour la prise de toutes les photographies.

0.8. Limites de la recherche

Toute recherche basée sur l'enquête de terrain admet à quelque degré que ce soit des limitations, donc celle-ci n'en saurait être exempte. En outre, le manque de littérature sur la commune de l'Ile-à-vâche peut en quelque sorte constituer un handicap quant à la présentation du milieu d'étude. Mais, malgré la faiblesse de cette approche méthodologique, elle est, néanmoins, la seule piste pouvant nous permettre d'atteindre les objectifs poursuivis et cerner le thème sous étude selon les hypothèses susmentionnées.

Nous axons notre plan de travail en cinq (5) chapitres : le premier chapitre présentera la zone de l'étude ; le second chapitre se propose de présenter, d'interpréter et d'analyser résultats de l'enquête ; le troisième chapitre fera l'objet d'une vue panoramique de la pêche maritime ; le quatrième chapitre présentera les différentes modes ou techniques utilisées pour la conservation des poissons et des fruits de mer ; le cinquième chapitre se propose de présenter la situation socioéconomique des pécheurs maritimes de l'Ile-à-vâche.

Des pistes d'analyses, de réflexions et des recommandations seront jetées à la fin.

CHAPITRE I

PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE

CHAPITRE I

PRESENTATION DE L'ILE-A-VACHE

1.1. Historicité de l'Ile-à-vâche

L'Île-à-Vache, ou Île-à-Vaches, est une île de la mer des Caraïbes, au sud d'Hispaniola. L'îIle était initialement réclamée par l'empire espagnol, pour les deux siècles qui succédèrent à la decouverte du Nouveau Monde en 1492. A cette date, l'ile fut connue sous le nom de «Isla vaca»

En 1697, l'ile d'hispagnola a été officiellement divisée entre l'Espagne et la France dans le traité de Ryswick qui a mis fin à une guerre de neuf ans. La France a pris le contrôle de la moitié occidentale de l'ile et Isla vaca a pris le nom de l'Île-à-Vâche. Parmi les 13 paradis des frères de la côte [1], l'Île-à-Vache fut un repaire de pirates, tel que l'Anglais Henry Morgan au XVIIe siècle.

L'ex-corsaire Laurent de Graff devient ensuite son gouverneur. En 1698, Jean Baptiste du Casse, gouverneur de Saint-Domingue, concède l'île-à-Vache à Jean Le Goff de Beauregard. L'île ne fait pas partie de la concession accordée à la Compagnie de Saint-Domingue sur la presqu'île du Sud. Après la mort de Beauregard en 1699, la Compagnie de Saint-Domingue récupère l'île en 1700. Aujourd'hui, l'Île-à-Vache forme une commune de l'arrondissement des Cayes, dans le département du Sud et ne compte qu'une seule section communale (« Île-à-Vache »).

1.2. Géographie

1.2.1. Position géographique de l'ile

L'île-à-Vache est située à 10 km au sud-est de la ville haïtienne des Cayes. Ses coordonnés sont les suivantes :

18° 04' 17? N 73° 37' 48? W / 18.071451, 73.630028 18° 04' 17? N 73° 37' 48? W / 18.071451, -73.630028  

1.2.2. Sa superficie

Elle s'étend sur 15 km en longueur d'Est en Ouest et sa plus grande largeur est de 5 km. Elle couvre une superficie d'environ 45,96 km2.

_______________________________________

1. Les 13 paradis des Frères de la côte sont des implantations de boucaniers, aux XVI et XVII siècles, qui occupent des terres et des îles ceinturant la mer des Caraïbes.

1.2.3. Relief

La partie ouest a une altitude de 150 m, avec plusieurs petits marais dans les vallées. La partie orientale est également marécageuse et possède une lagune avec l'une des plus grandes forêts de mangrove d'Haïti.

Figure 1: Cartographique de l'Île-à-Vâche

Source: http://en.wikipedia.org/wiki/File:%C3%8Ele_%C3%A0_Vache_Haiti.png

1.3. Démographie

La commune est peuplée de 14 004 habitants (recensement par estimation de l'IHSI en 2009).

1.4. Activités économiques des habitants

Sur l'île de l'Île-à-Vâche, l'activité économique est une question de survie de base. La communauté vit essentiellement de l'agriculture, de la pêche, l'élevage, et la vente de fruits et de charbon. A l'ile-à-vâche, les pêcheurs ramènent les fruits de mer les plus frais de l'océan, pêchés directement dans la baie locale.

1.5. Administrations publiques

La commune de l'Ile-à-vache est gérée par un conseil municipal composée de trois (3) membres élus pour 4 ans, dont un maire principal et deux assesseurs. Le contexte politique actuel amène le gouvernement en place a remplacé les trois membres qui ont été élus par la population. Le maire principal est Fritz CEZAR, assisté de Fresnel THANIS et de Sergo FORESTAL. Le ministère de la justice est représenté par le tribunal de paix.

1.6. Infrastructures économiques et financières

La commune de l'Ile-à-vache n'est pas électrifiée, les routes sont en terres battues. Cependant, elle possède plusieurs plages et de grands hôtels dont les plus renommés sont : Port Morgan (Hôtel & Plage) ; Abaka Bay Resort (Hôtel & plage). Un aéroport international est en construction, un marché public est aussi en construction à Madame Bernard (? photo 1). Les compagnies téléphoniques sont présentes dans la commune ; il n'y a pas de banques commerciales. Il y'a un moulin de mais, des guérites de borlette.

Photo 1 : Marché public en construction

Source : photo prise personnellement en Juillet 2013

1.7. Infrastructures éducatives

La commune de l'Ile-à-vâche compte environ Vingt cinq (25) écoles, dont dix huit (18) privées, trois (3) publiques, deux(2) congréganistes et deux (2) lycées [2]. Li niveau d'études ultime est la Rétho, il n'y a pas d'écoles professionnelles ni universités.

1.8. Infrastructures socioculturelles

Il y a environ Vingt cinq Eglises (25) de dominations différentes dans la commune compris deux (2) autres à Cayes-à-l'eau (une île proche) puisque cette île fait aussi partie de la commune. Il y a environ quinze(15) ougans reconnus publiquement [3]. Il n'y a pas de centre culturel ni bibliothèque. Il y a une place publique dénommée : « Place Publique Monseigneur Robert Margron » (?photos 2 & 3).

Photos 2& 3 : Vue de la Place publique dénommée «  Monseigneur Robert Margron »

Source : Photo prise personnellement en Juillet 2013

__________________________________________

2. Source : mairie de l'Ile-à-vâche

3. Source : Mairie de l'Ile-à-vâche

CHAPITRE II

PRESENTATION, INTERPRETATION ET ANALYSE DES RESULTATS

CAHPITRE II

PRESENTATION, INTERPRETATION ET ANALYSE DES RESULTATS

2.1. Présentation et interprétations des résultats de l'enquête

2.1.1. Le traitement des données

Le traitement des informations recueillies dans le cadre de notre recherche documentaire et de l'enquête de terrain se résume principalement au traitement manuel et graphique. En effet, le dépouillement des données nous a conduit à regrouper les informations selon les centres d'intérêt recherché. Ensuite, une classification a été faite afin de séparer les données à présenter sous forme de graphes, de tableaux ou à rédiger tout simplement. Pour la réalisation des tableaux et des graphes nous avons eu recourt à l'outil informatique. Le logiciel Excel a servi à faire les tableaux et les graphiques sous diverses formes. Le texte est produit par le biais du logiciel Word.

2.1.2. Les difficultés rencontrées

Dans toutes enquêtes, que ce soit en milieu urbain ou rural, les difficultés de tout ordre sont à prévoir. En ce qui nous concerne, elles se sont situées à plusieurs niveaux :

Le manque d'informations et de données statistiques à savoir la quantité (en tonne) de poissons (et d'autres produits de pêche) produit par la commune de l'Ile-à-vâche. Par ailleurs, le report des rendez-vous à cause de l'indisponibilité de deux (2) membres de la Mairie nous a emmené à effectuer plusieurs déplacements environs six (6) fois pour les rencontres avec eux durant notre séjour à l'Ile-à-vâche ; une telle situation nous oblige à prolonger notre séjour.

Comme nous disons tantôt, l'enquête par questionnaire a été réalisée en Juillet 2013 dans la commune de l'Ile-à-vâche. Elle s'est réalisée avec beaucoup de difficultés parce que la police avait soupçonné la présence des stupéfiants dans la commune et que certains pêcheurs et même des commerçants avaient refusés de répondre à nos questions. Nous avons prévu d'enquêter sur une centaine de pêcheurs, malheureusement nous parvenons à en enquêter seulement quatre-vingt(80).et ceci grâce à deux éléments auxquels nous avons accordés une attention particulière, au-delà de l'anonymat du pêcheur interrogé :

Ø L'objectif et l'intérêt de l'enquête ont été expliqués en soulignant l'importance de leur point de vue pour éviter la réticence, très fréquente dans les enquêtes sociales ;

Ø Nous avons adopté le questionnement au langage et au niveau d'instruction des personnes interrogées afin d'être compréhensible notamment pour les termes qui leur paraissent peu familiers.

Ainsi nous présentons et interprétons les différents résultats obtenus :

2.1.3. Les résultats des questionnaires

L'âge

Pour mieux apprécier l'effet de l'âge des acteurs sur leur implication dans l'activité, nous présentons dans le tableau qui suit la répartition des pêcheurs par classe d'âge.

Tableau I : Répartition des pêcheurs selon leur âge

Age

(ans)

N .bre

Fréquence

(%)

15-30

25

31,25

30-45

20

25

45 et plus

35

43.75

Tot. Observ.

80

100

Source : Enquête personnelle menée en Juillet 2013

Sur les quatre-vingt(80) pêcheurs enquêtés, 25 d'entre eux ont leur âge compris entre 15 et 30 ans, soit 31,25 % ; 20 d'entre ont leur âge compris entre 30 et 45 ans, soit 25 % et les 35 autres ont 45 ans et plus, soit 43,75 % de l'échantillon.

L'expérience des pêcheurs

Tableau II : Répartition des pêcheurs selon leur nombre d'années dans la pêche

N .bre d'années

N .bre de

pêcheurs

Fréquence

(%)

1-5

10

12,50

5-10

13

16,25

10-15

12

15

15-20

15

18,75

20 et plus

30

37,50

Tot. Observ.

80

100

Source : Enquête personnelle menée en Juillet 2013

De ce tableau, on révèle que sur les quatre-vingt(80) pêcheurs enquêtés 10 d'entre eux entreprennent l'activité de pêche depuis 1 à 5 ans, soit 12,5 % ; 13 d'entre eux l'entreprennent depuis 5 à 10 ans, soit 16,25 % ; 12 d'entre eux l'entreprennent depuis 10 à 15 ans, soit 15 % ; 15 d'entre eux l'entreprennent depuis 15 à 20 ans, soit 18,75 ans et les 30 autres entreprennent cette activité depuis 20 ans et plus, soit le plus fort pourcentage de l'échantillon : 37,5 %.

Niveau d'instruction

Graphique 1 : Répartition des pêcheurs selon leur niveau d'instruction

Source : Enquête personnelle menée en Juillet 2013

En ce qui a trait au niveau d'instruction des 80 pêcheurs enquêtés, 45 d'entre eux ne sont pas jamais été à l'école, soit 56,25 % ; 30 d'entre eux ont atteint le niveau primaire, soit 37,5 % ; 5 d'entre eux ont atteint le niveau secondaire, soit 6,25 % ; et aucun d'entre n'ont pu atteindre le niveau universitaire.

Statut matrimonial

Graphique 2 : Répartition des pêcheurs selon leur situation matrimoniale

Source : Enquête personnelle menée en Juillet 2013

Ce graphique montre que, sur les quatre-vingt pêcheurs enquêtés, 25 d'entre eux sont célibataires, soit 31,25 % ; 10 d'entre eux sont mariés, soit 12,5 % ; 30 d'entre eux sont placés (vivent en union libre), soit 37,5% ; 15 d'entre eux sont veufs, soit 18,75 % et aucun d'entre eux n'est divorcé.

Nombre d'enfants

Tableau III : Répartition des pêcheurs selon leur nombre d'enfants

Modalités

N.bre

de pêcheurs.

Fréquence

(%)

N.bre d'enfants/pêcheurs.

0

10

12,50

1-3

25

31,25

3-5

20

25

5-8

18

22,50

8 et +

7

8,75

Total

 

80

100%

Source : Enquête personnelle menée en Juillet 2013

Comme c'est indiqué, ce tableau présente la répartition des pêcheurs selon leur nombre d'enfants. Sur les 80 pêcheurs enquêtés, 10 d'entre eux n'ont d'enfants, soit 12,5 % ; 25 d'entre eux ont entre 1 et 3 enfants, soit 31,25 % ; 20 d'entre eux ont entre 3 et 5 enfants, soit 25 % ; 18 d'entre eux ont entre 5 et 8 enfants, soit 22,5% et les 7 autres ont 8 enfants et plus, soit 8,75 % des enquêtés.

Niveau de connaissances dans l'activité de pêche

Tableau IV : Répartition des pêcheurs selon leurs connaissances dans la pratique de la pêche

Réponses

N.bre

de pêcheurs

Fréquence

(%)

Bien

15

18.75

Assez -bien

65

81,25

Tot. Observ.

80

100

Source : Enquête personnelle menée en Juillet 2013

Sur les quatre-vingt(80) pêcheurs enquêtés, 15 d'entre eux ont des connaissances suffisantes dans l'activité de pêche, soit 18,75 % et les 65 autres ont peu de connaissances dans cette branche d'activités, soit 81,25 %. Ces derniers avouent qu'ils apprenaient à pratiquer la pêche avec leurs parents et n'ont reçu aucune formation supplémentaire.

Les embarcations ou moyens utilisés pour aller à la pêche

Graphique 3 : Répartition des pêcheurs selon les moyens utilisés pour aller à la pêche

Source : Enquête personnelle menée en Juillet 2013

Ce graphique montre que sur les 80 pêcheurs enquêtés 35 d'entre eux, soit 43,75 %, vont à la pêche en bois-fouillé ; 42 d'entre eux, soit 52,5 % vont à la pêche en voilier  et vont à la pêche et les 3 autres s'y rendre en chaloupe, soit 3,75 %.

Engins de pêche utilisés

Graphique 4 : Répartition des pêcheurs selon les engins utilisés pour capturer les espèces maritimes

Source : Enquête personnelle menée en Juillet 2013

Sur les quatre-vingt(80) pêcheurs enquêtés, 15 d'entre eux utilisent des nasses, soit 18,75 % ; 45 d'entre eux utilisent des filets, soit 56,25 % ; 6 d'entre eux utilisent des fusils harpon, soit 7,5 % ; 14 autres utilisent des lignes de pêche, soit 17,5 % et aucun d'entre eux n'utilise les casiers et les chaluts.

Tableau V: Répartition des pêcheurs ayant reçu des formations sur la pêche

Réponses

N.bre de pêcheurs

Fréquence(%)

Oui

0

0

Non

80

100

Tot.observé

80

100

Source : Enquête personnelle menée en Juillet 2013

Ce tableau prouve que tous les 80 enquêtés répondent qu'ils n'ont jamais reçu des formations dans le domaine de la pêche.

Types de filets utilisés

Graphique 5 : Répartition des pêcheurs qui utilisent les filets par type de filet

Source : Enquête personnelle menée en Juillet 2013

Sur les 45 pêcheurs qui utilisent des filets, 18 d'entre eux utilisent des filets de type maillants appelés aussi trois nappes (de fond ou de surface), soit 40% de l'effectif ; 14 d'entre eux utilisent des filets de type emmêlants communément appelés « trémails », soit 31,11 % ; et les 13 autres utilisent des sennes, soit 28,89 % de l'effectif.

Types de ligne utilisés

Graphique 6 : Répartition pêcheurs qui utilisent des lignes par type de ligne 

Source : Enquête personnelle menée en Juillet 2013

Sur les quatorze (14) pêcheurs qui utilisent des lignes, 2 d'entre eux utilisent celles à la main (traine), soit 14,29% ; aucun d'entre eux n'utilise des lignes de plage ; les 10 d'entre eux utilisent des palans, soit 71,42 % ; et les 2 autres utilisent des lignes dérivantes, soit 14,29% de l'effectif. 

Les espèces capturées

Graphique 7 : Répartition des pêcheurs selon les principales espèces capturées

Source : Enquête personnelle menée en Juillet 2013

En ce qui a trait aux espèces capturées, sur les quatre-vingt (80) pêcheurs dont l'enquête a été menée, 70 d'entre eux, soit 87,50%, capturent des poissons ; 7 d'entre eux, soit 8,75%, capturent des lambis, 3 d'entre eux, soit 3,75%, capturent des homards (Panulirus homarus) et aucun d'entre eux ne capture des crevettes.

Techniques de rassembles des poissons

Graphique 8: Répartition des pêcheurs selon techniques utilisées pour rassembler les espèces (poissons, homards...)

Source : Enquête personnelle menée en Juillet 2013

Sur les quatre-vingt (80) enquêtés, 31 d'entre eux, soit 38,75%, utilisent des appâts pour rassembler les espèces ; 10 d'entre eux, soit 12,50%, utilisent la lumière (surtout ceux qui font la pêche à la palangre) et les 39 autres, soit 48,75%, utilisent d'autres techniques.

Procédure de vente par les pêcheurs

Graphique 9: Répartition des pêcheurs selon leur procédure de vente

Source : Enquête personnelle menée en Juillet 2013

Sur les quatre-vingt (80) pêcheurs dont l'enquête a été menée, 37 d'entre eux, soit 46,25%, leurs produits de pêche sont vendus aux détails par leur femme au marché de Madame Bernard ; 15 d'entre eux, soit 18,75%, vendent leurs produits de pêche aux agences (par livre) et les 28 autres, soit 35%, vendent leur part aux saras urbaines.

Nombre de sortie de pêche par semaine

Tableau VI : Répartition des pêcheurs selon leur nombre de sortie de pêche par semaine

N.bre de sortie par semaine

N.bre de pêcheurs

Fréquence(%)

1-3 fois/semaine

27

33,75

3-6 fois/semaine

39

48,75

Tous les jours

14

17,50

Tot.observ.

80

100

Source : Enquête personnelle menée en Juillet 2013

Sur les quatre-vingt(80) enquêtés, concernant leur nombre de sortie de pêche par semaine, 27 d'entre eux, soit 33,75%, vont à la pêche 1 à 3 fois par semaine ; 39 d'entre eux, soit 48,75%, vont à la pêche 3 à 6 fois par semaine ; alors que les 14 autres, soit 17,50%, vont à la pêche tous les jours de la semaine.

Revenu mensuel des pêcheurs

Tableau VII: Répartition des enquêtés selon leur revenu mensuel

Revenus

(en gdes)

N.bre de

pêcheurs

Fréquence

%

1000-5000

37

46,25

5000-10000

25

31,25

10000-15000

15

18,75

15000 et plus

3

3,75

Tot.observ.

80

100

Source : Enquête personnelle menée en Juillet 2013

Ce tableau présente la répartition des revenus mensuels des enquêtés. Sur les quatre-vingt(80) pêcheurs dont l'enquête a été menée, 37 d'entre eux, soit 46,25%, ont un revenu compris entre 1000 et 5000 gourdes ; 25 d'entre eux, soit 31,25%, ont un revenu compris entre 5000 et 10000 gourdes ; 15 d'entre eux, soit 18,75%, ont un revenu compris entre 10000 et 15000 gourdes et les 15 autres, soit 3,75%, ont un revenu mensuel partant de 15000 à plus.

Degré de satisfaction des pêcheurs

Tableau VIII : Degré de satisfaction des pêcheurs concernant l'activité de la pêche

Modalités

N.bre de

pêcheurs.

Fréquence

%

0-3

35

43,75

3-5

29

36,25

5-7

13

16,25

7-9

3

3,75

9-10

0

0

 

80

100

Source : Enquête personnelle menée en Juillet 2013

Selon ce tableau, il en résulte que sur les quatre-vingt(80) pêcheurs, 35 d'entre eux, soit 43,75%, ont leur degré de satisfaction compris entre 0 et 3 ; 29 d'entre eux, soit 36,25% ont leur degré de satisfaction compris entre 3 et 5 ; 13 d'entre eux, soit 16,25%, ont leur degré de satisfaction compris entre 5 et 7 ; 3 d'entre eux, 3,75% ont leur degré de satisfaction compris entre 7 et 9 ; et aucun d'entre eux n'ont pas pu atteindre les niveaux 9 et 10.

2.1.4. Résultats des entrevues-semi-structurées

Les entretiens ne sauraient être possibles sans l'appui du troisième membre de la mairie de l'Ile-à-vâche, en l'occurrence Monsieur Sergo FORESTAL. Il nous a accompagnés auprès des agents commerciaux(Agences) afin que ces derniers puissent nous accueillir et répondre à nos différentes questions. Nous avons rencontré 15 agences et 25 saras urbaines. Nous nous entretenons avec eux séparément afin de mieux appréhender leur pratique dans divers processus, soit pour l'achat, la conservation, la commercialisation des produits de mer dont ils acquièrent.

En ce qui a trait à l'achat et la vente des produits de pêche, les agents commerciaux (agences) s'intéressent surtout aux poissons et aux homards. Ils achètent ces produits de pêche par livre dont ils assurent leur conservation.

Les prix d'achat et de vente pratiqués par les agences

Tableau IX : Répartition des prix à l'achat et à la vente de la livre de poissons et homards par les agences

Espèces

Prix à l'achat

Prix à la vente

Bénéfice brut

Poissons

Taille

Moyenne

60

100

40

Elevée

70

115

45

Homards

Taille

Moyenne

65

110

45

Elevée

75

125

50

Source : Enquête personnelle menée en Juillet 2013

Ce tableau présente le prix à l'achat et à la vente de la livre de poisson et de homard par les agences. La livre de poissons de taille moyenne coûte 60 gourdes à l'achat et se vende à 100 gourdes, ce qui fait donc un bénéfice brut de 40 gourdes ; ceux de taille élevée leur livre s'achète à 70 gourdes et se vend à 115 gourdes, ce qui rapporte donc un bénéfice brut de 45 gourdes. Pour les homards de taille moyenne, la livre s'achète à 65 gourdes et se vende à 110 gourdes, ce qui rapporte donc un bénéfice brut de 45 gourdes ; ceux de taille élevée, leur livre s'achète à 75 gourdes et se vende à 125 gourdes, ce qui rapporte donc un bénéfice brut de 50 gourdes.

A noter que, celle de petites tailles sont généralement vendus aux marchandes locales.

De leur côté, les saras urbaines s'intéressent plutôt aux lambis et aux poissons. Ces dernières procèdent surtout à l'achat en gros et de manière non mesurée pour ensuite revendre ces produits aux détails, soit au marché public des Cayes ou de Port-au-Prince.

Procédures de conservation par les acteurs

Pour la conservation des poissons et homards achetés, les agents commerciaux (agences), procèdent à la réfrigération et/ou à la congélation. Les saras urbaines procèdent surtout au salage et/ou au séchage des poissons ; pour les lambis, elles les laissent dans la mer enfermés dans un privier pour être enlevés de leur coquille le jour même qu'elles (saras urbaines) procèderont à leur vente. Les marchandes locales procèdent parfois au salage et/ ou séchage.

Tableau X : Les modes de conservation utilisées à l'ile-à-vâche par les agences et les saras urbaines

Catégories d'acteurs

Techniques de conservation

Réfrigération

Congélation

Salage

Séchage

Fumage

Agences

X

X

 
 

-

Saras urbaines

 
 

X

X

-

Marchandes locales

 
 

X

X

 

Source : Enquête personnelle menée en Juillet 2013

Ce tableau résume les différentes modes de conservation utilisées par les agences ainsi que les saras urbaines. A noter qu'aucun de ces acteurs n'utilise le fumage.

2.2. Analyse des résultats de l'enquête

Les données, une fois présentées et interprétées, il est important de les analyser en vue de vérifier si elles correspondent aux hypothèses. Cette analyse vise en quelque sorte à mettre en évidence notre fondement théorique qui est lié à notre champ d'étude et faire des réflexions approfondies sur la thématique.

La pratique de la pêche dans la commune de l'Ile-à-vâche s'inscrit dans un contexte démographique, socio-économique et environnemental caractérisée par une population à la fois dense, pauvre, peu éduquée et non formée. Sur les 80 pêcheurs de l'enquête, seulement 5 d'entre eux, soit un pourcentage de 6,25 % ont pu atteindre le niveau secondaire (?Graphique 1). Par ailleurs, seulement 15 de ce même échantillon, soit un pourcentage de 18,75% ont un degré de connaissance acceptable (bien) dans l'activité de pêche (?Tableau 4) ; ceci, non pas, par une formation reçue ou acquise d'une école professionnelle de pêche ou d'une institution spécialisée, mais d'une pratique transmise de père en fils. Par conséquent, la majorité de ces pêcheurs, pour ne pas dire tous, n'ont pas eu des connaissances parfaites de l'activité qu'ils entreprennent puisqu'ils n'ont pas été formés dans un centre de formation destiné à cette fin.

Aussi, les engins et techniques utilisés vieux de plusieurs décennies sont transmis de génération en génération car il n'existe pas d'école de pêche dans la commune, voire au niveau national. Le cercle vicieux du système halieutique : engins rudimentaires ; embarcations à faible rayon d'action, pour la plupart des voiliers et des bois-fouillés (?Graphique 3) ; forte pression sur les ressources des eaux néritiques et du plateau continental sous-jacent, faible rendement par effort de pêche etc,...entraîne une faible rentabilité et une sous-exploitation des ressources situées dans les eaux océaniques. Donc, dans la majeure partie, les hôtels et restaurants de la commune n'arrivent pas à s'approvisionner localement du fait de la taille, parfois très petite, des poissons. A bien vue, un manque à gagner pour les pêcheurs. La majorité des enquêtés, soit 37 d'entre eux ont leur revenu mensuel compris entre 1000-5000 gourdes (Tableau 6), ce qui explique en quelque sorte le degré moindre de satisfaction de la plus grande part des enquêtés (Tableau 7). Par ailleurs, la non-organisation de ce secteur, l'absence de coopératives de pêche, la faiblesse des investissements, l'absence de l'électricité et des moyens adéquats de conservation empêchent un bon approvisionnement par les Agences.

Les personnes que nous avons interviewées, à savoir les agences et les saras urbaines, avouent que le circuit de commercialisation ne leur est peu favorable. Confrontées aux problèmes de transport, de conservation et de fluctuation saisonnière des prix, une situation qui limite considérablement leur revenu net. Les agences, pour la plus grande part, utilisent des glacières mobiles (Thermos + Blocs de glace) pour la conservation des produits achetés. Et ces produits doivent être vendus aussi rapide que possible pour éviter leur altération. Donc, en cas de prolongation de la durée de conservation, il faut faire l'acquisition d'autres blocs de glace : ce qui augmente leur charge. Or, il n'existe pas un marché formel permettant l'écoulement de leurs marchandises. Ils devaient eux-mêmes frapper aux portes des restaurants de la ville des cayes ou se débrouiller soit sur le marché Croix-des-bossales des Cayes ou de Port-au-Prince.

CHAPITRE III

VUE PANORAMIQUE DE LA PECHE MARITIME

CHAPITRE III

VUE PANORAMIQUE DE LA PECHE MARITIME

3.1. Situation mondiale de la pêche maritime

Au cours des cinquante dernières années, la pêche mondiale a connu un essor exceptionnel avec une production débarquée qui est passée de 20 à 80 millions de tonnes entre 1950 et 1980 (FAO ,2002). Cet accroissement résulte de la mise en exploitation de ressources jusqu'alors inexploitées, ainsi que de l'augmentation des capacités de capture. Après cet accroissement, la production globale a plus ou moins stagné depuis deux décennies et la production par habitant a décliné. La production des poissons prédateurs (espèces de forte valeur comme la morue ou le flétan) est en chute. Le maintien du niveau global des prises résulte d'un transfert sur des espèces situées à des niveaux trophiques inférieurs (maquereaux, sardines, anchois etc.)

D'après REYNALD et al (2000), le diagnostic suivant lequel la situation de la pêche n'est généralement pas bonne est incontestable et les manifestations les plus courantes de cette détérioration sont :

ü Le tassement de la production qui s'explique par la montée fulgurante du volume de débarquement en 1980 et du déclin depuis deux décennies.

ü La diminution des captures des stocks les plus nobles qui ont été les premiers à être surexploités. Au plan qualitatif, la production des espèces démersales est partout en déclin et le maintien (stagnation) des prises globales n'est lui même acquis que par une intensification de la pêche sur des espèces situées à des niveaux trophiques inférieurs.

ü Une baisse de l'emploi dans le secteur et un renforcement des inégalités sociales.

ü L'appropriation de fait des captures par un nombre de bénéficiaires qui se réduit.

ü L'accentuation des conflits entre pêcheurs à tous les niveaux (national, international).

ü La mauvaise application des réglementations, notamment en raison d'une politique de surveillance et de contrôle inadapté.

3.2. Catégories de pêche

Les pêches maritimes mondiales présentent aujourd'hui des aspects très variés. Deux critères de classification peuvent êtres utilisés (ROMELUS, 2005) :

1. Suivant le mode de gestion des moyens de production, on distingue :

a. Pêche artisanale : (embarcation de petite taille avec équipage limité, sorties limitées à quelques jours à proximité de la zone de débarquement)

b. Pêche industrielle : (sorties de plus longue durée, pêcheries caractérisées par la capacité de stockage, de traitement à bord, l'autonomie des embarcations).

2. Suivant le marché de destination, on distingue

a. Pêche artisanale : lorsqu'elle se situe au niveau de subsistance avec une faible capacité d'investissement, la majeure partie des captures est donc consommée par le pêcheur et sa famille, le surplus est vendu au marché local.

b. Pêche côtière à grande échelle : Lorsque le pêcheur quitte le degré de subsistance, utilise des techniques relativement simples. La pêche offre une rentabilité économique raisonnable.

c. Pêche hauturière : S'effectuant en haute mer, les exigences en matériels dans cette catégorie sont grandes, car plus on s'éloigne des côtes, plus le caractère périssable du poisson est important. La pêche hauturière est caractérisée par un volume beaucoup plus important de capture par rapport aux autres catégories.

3.3. Les engins (outils) de pêche

Les engins de pêche sont des instruments permettant d'emprisonner les animaux marins pour les extraire de l'eau, ils ne représentent donc qu'un chainon d'une méthode particulière. Selon les sénégalais, Charles-Dominique et Mbaye: « les engins de pêche sont des outils d'exploitation mais aussi des outils d'exploration. Ils servent à percevoir la présence du poisson, les conditions de sa capture.

Leur maniement ainsi que leur adaptation sont des conditions nécessaires pour obtenir et maintenir leur efficacité ». Un même engin (la ligne, le filet dormant) peut être utilisé dans des techniques différentes.

Si l'on entend par technique des formes d'activité répétitives comme la sortie de pêche, la plupart des techniques de pêche mettent en oeuvre plusieurs engins, outils, accessoires, soit simultanément soit les uns après les autres. Par contre, pour augmenter les chances de capture, les pêcheurs ont développé diverses techniques, soit pour regrouper, rassembler, ou concentrer les poissons, soir pour le détecter. On parle d'engin « actif » pour signifier l'intervention du pêcheur au moment de la capture et aussi d'engin « passif », pour signifier que le pêcheur n'intervient pas pendant la phase de capture. C'est donc plutôt le pêcheur qui est passif, l'engin étant lui bien opérant en son absence. Souvent le poisson maillé se blesse et meure rapidement, comme les pêcheurs le disent, il « se vide de son sang ». Quand il est récupéré après plusieurs heures, il peut être en voie de décomposition, surtout en saison chaude.

Les progrès réalisés depuis un quart de siècle dans la conception et la fabrication des engins de pêche, associés à des perfectionnements remarquables des appareils de navigation, de détection et de contrôle de l'engin, ont abouti à la mise au point de plusieurs types d'engins de pêche, adaptés aux espèces les plus variées, et en particulier les chaluts, qui assurent maintenant aux chalutiers une polyvalence effective.

C'est ainsi que les pêcheurs peuvent faire leur choix, en fonction des conditions de pêche et des espèces recherchées, dans une gamme très large d'engins de pêche.

Parmi lesquels on peut citer : les chaluts, les lignes, les filets, les nasses, fusil de chasse sous-marine.

3.3.1. Les chaluts

Le chalut est un engin de pêche dont la méthode de capture de poissons consiste à remorquer dans l'eau un filet dont la forme ressemble à un sac. Avant d'entreprendre la pêche, le chalut est bien nettoyé, vérifié s'il n'y a pas de déchirures et placé en grands plus sur le plat-bord du bateau.

Pour mettre le chalut à l'eau, le bateau s'arrête et l'équipage jette le chalut en commençant par la poche. Dans certains cas, avec un mât de charge débordant suffisamment, le cul est mis à l'eau au moyen d'un filin terminé par un croc à déclenchement et vire au treuil. Le reste du filet est jeté à la mer et s'écarte du bord par suite de la dérive du bateau. Le bourrelet part à l'eau, puis la corde de dos. Le bateau est mis en marche et avance au fur et à mesure qu'on lâche le chalut dans le sens qui décrit un cercle plus ou moins large suivant la longueur des bras, pour bien établir le gréement et pour venir jusqu'au cap, les bras étant bien raidis, et le chalut bien déployé, on stoppe la machine (mais certains chalutiers font la manoeuvre sans stopper, suivant la compétence du Capitaine à bord) et on laisse partir les panneaux jusqu'aux marques de filage. Les funes sont filées en freinant doucement pour conserver une certaine force de traction sur le gréement.

Une fois le chalut à l'eau, on file jusqu'aux panneaux, et quand les panneaux sont affalés, on augmente la vitesse en s'assurant que leur écartement est correct, on augmente la vitesse de filage en tenant les funes tendues en permanence jusqu'à la fin du filage. Le chalutage ne devrait pas excéder 30 minutes, car au-delà, les poissons sont blessés et la chair endommagée, ce qui diminue la qualité du produit. Ou encore, il y a une grande quantité de poissons dans le chalut et au moment du relevage, l'engin ne supporte pas le poids et se déchire avec beaucoup de risques de perte de la capture. La vitesse de remorquage doit être adaptée aux espèces que l'on cherche à capturer. Pour les crevettes et les espèces de fond, une vitesse de 2,5 noeuds est suffisante. Pour les poissons de fond de taille moyenne et les espèces pélagiques, il faudra atteindre 3-3,2 noeuds. Ces vitesses correspondent en fait à des valeurs moyennes en dessous desquelles il conviendrait de ne pas trop descendre. On doit aussi éviter de traîner le chalut à une vitesse trop élevée, ce qui aurait pour résultat de faire décoller le bourrelet du fond et de réduire la hauteur d'ouverture. Pour relever le chalut, les opérations sont dans l'ensemble inverses de celles du filage en général.

En somme, il existe plusieurs sortes de chaluts dont la conception et la forme dépendent de l'espèce à pêcher et des conditions des pêcheries. Cependant, le principe opérationnel est le même si l'on connaît l'un d'eux.

Il y a par exemple le chalut à perche, le chalut à panneaux etc...Ce dernier qui se divise en deux catégories:

· le chalut de fond, opérant sur le fond dans les zones côtières;

· le chalut pélagique, travaillant à une certaine distance du fond.

3.3.1.1. Le chalut de fond

Le chalut de fond est un engin de pêche dont les techniques de capture de poissons de fond ou de crevettes reposent sur les trainés de l'engin directement en contact avec le fond. Les chaluts de fond ont pour caractéristique commune de présenter dans le plan horizontal une grande extension de leur ouverture se traduisant par la présence d'ailes plus ou moins longues. De plus, ils possèdent toujours le long de la lèvre inférieure de cette ouverture un bourrelet fortement garni et lesté.

Le chalut peut être trainé par un seul bateau (l'écartement des ailes est assuré par deux panneaux ovales divergents) ou par deux bateaux (l'écartement de ceux-ci permettra d'obtenir directement l'ouverture horizontale du chalut.

3.3.1.2. Le chalut pélagique

Les chaluts pélagiques opèrent par des trainés entre les deux eaux. Ces chaluts pélagiques ou encore des chaluts flottants ont en général une forme différente de celle des chaluts de fond, mais au contraire une ouverture dont la hauteur est égale ou à peine inférieure à la largeur. Le bourrelet garni est remplacé par un simple filin plus ou moins lesté. La forme particulière de l'ouverture entraîne l'ensemble du chalut à prendre la forme générale d'une pyramide à 4 faces latérales.

Plus encore que pour un chalut de fond, la forme et la profondeur d'un chalut pélagique ainsi que la diminution progressive des maillages auront une grande importance. En effet, de ces deux facteurs dépendront les possibilités de filtration et le passage dans l'eau sans turbulence exagérée, susceptible d'effrayer les poissons avant l'arrivée du chalut.

Comme les chaluts de fond, ces chaluts sont groupés en deux catégories suivant le mode de traction. Les chaluts trainés par un seul bateau et les chaluts trainés par deux bateaux.

3.3.2. Les lignes

Les lignes comprennent un fil principal, un ou plusieurs engins accrocheurs (hameçon, leurre, turlutte), et, variablement, des avançons, un ou plusieurs lests (plomb, pierre), un ou plusieurs flotteurs, un système d'arrimage. Ce sont des dispositifs très anciens. Le principe de fonctionnement est le suivant : on dispose un appât a l'extrémité de l'hameçon de telle façon que le poisson qui le mord ne peut ni se libérer de son attache ni le lâcher. On capture un seul individu par dispositif. Donc, le dispositif de rétention est l'hameçon.

Les lignes peuvent être montées et démontées rapidement en fonction des besoins, les hameçons changés, des avançons ajoutés, etc. On peut donc considérer qu'il existe des types de lignes et un ensemble de variantes de montages au sein de ces types.

3.3.2.1. Lignes à main ou traine

La pêche à la ligne à main est une technique consistant à mettre à l'eau une ligne garnie d'un hameçon généralement appâté; cette mise à l'eau peut se faire à partir d'un navire (bois-fouillé) ancré, dérivant ou en route aussi bien qu'à partir du rivage, d'une jetée, d'un môle ou d'un enrochement surplombant l'eau. Comme son nom l'indique, la pêche à la ligne à main revient simplement à tenir une ligne à la main tout en attendant, soit activement soit passivement, qu'un poisson vienne mordre à l'appât. S'il y a une touche et que le poisson a mordu à l'hameçon, il peut être sorti de l'eau à la main. Cette procédure apparemment simple implique tout de même que le pêcheur soit assez prévoyant pour savoir choisir la taille et la résistance de l'hameçon, de la ligne et du lest adaptés au poisson recherché. Cela implique également que la technique de pêche soit à même de garantir que les poissons attirés par l'appât seront capturés. Il peut arriver que le pêcheur souhaite prendre une espèce particulière de poisson en négligeant les autres ou bien qu'il désire capturer certains poissons de tailles et d'habitudes alimentaires semblables. Pour en arriver là, il est nécessaire de faire certains choix concernant la taille, la résistance et le type de ligne, d'hameçon et d'appât à utiliser, les noeuds propres à assurer la fixation des hameçons, émerillons et lests, de telle sorte qu'aucune perte de poisson ne puisse être imputée à un mauvais choix dans ces domaines. Une fois tout cela réglé, on en arrive à la «chasse» proprement dite, c'est-à-dire à la connaissance du lieu le plus propice à la pêche, compte tenu de l'environnement sous-marin, ainsi que du moment de la journée, de la nuit ou de l'année où il sera préférable de chercher à pêcher un poisson déterminé.

La pêche à la traîne offre un avantage particulier. Etant constituée de gros hameçons et d'une ligne assez résistante, elle permet d'attraper parfois des poissons pouvant même faire renverser le canot. Dans ce cas, ces poissons peuvent aussi offrir un avantage considérable par rapport aux autres types de pêche. Donc, cette technique a la réputation de requérir une grande expérience du pêcheur, une grande connaissance du comportement du poisson et une grande habileté.

3.3.2.2. Lignes calées

Les techniques de pêche au moyen de lignes " ancrées " sur le fond présentent de nombreux avantages. Et se montrent plus rationnelles dans bien des situations. Par ce type, on entend tout montage dont le lest repose sur le fond, et qui, par conséquent, ne peut dériver sous l'effet du courant, du vent ou de la traction du vif. Autrement dit, cette ligne reste à l'endroit où le pêcheur l'a placée, et ce, jusqu'à ce qu'il décide de la placer ou que l'attaque d'un brochet survienne. Elle peut être eschée d'un vif ou, c'est moins connu, d'un poisson mort, voire même d'un morceau de poisson. Selon le montage choisi, l'appât se trouve sur le fond, entre deux eaux ou même sous la surface. La ligne de plage et la palangre font partie de ce type d'engin.

a. Ligne de plage

C'est une pêche très passionnante mais aussi de patience. La pêche à la ligne de plage consiste à tendre une ligne d'environ 70 mètres sur une plage d'y fixer une cinquantaine d'hameçons et de les boëter [5] avec un appât divers, ensuite laisser la mer la recouvrir et revenez six (6) heures plus tard, et la c'est la surprise, parfois beaucoup et gros, mais parfois aussi rien du tout.

b. Pêche à la palangre ou palan

La pêche à la Palangre (communément appelé « palan) est une technique de pêche assez ancienne. Elle est relativement simple, mais nécessite un certains nombres de connaissances afin d'attraper le poisson.

On l'appelle aussi ligne dormante, car il ne s'agit pas d'une pêche d'action. C'est donc est un ensemble de hameçons d'une certaine grandeur choisie, noués sur des cordes intermédiaires (avançons) et celles-ci sont fixées avec une certaine distance à une seule corde.

Cette corde principale ou ligne-mère, est en général de grandes dimensions que les cordes intermédiaires. Ces engins opèrent avec un appât qui y est directement fixé. On emploie une grande variété d'appâts naturels: vers, poissons entiers ou en morceaux, languettes de peau de poissons, crustacés, coquillages, etc... On peut aussi jeter l'appât à proximité des engins afin de provoquer une concentration de poissons dans la zone d'action de l'engin. L'appât vivant concerne les poissons (généralement d'espèces pélagiques de petites tailles) capturés à l'aide de petits filets tournants, puis gardés en vie dans des réservoirs ou viviers à circulation d'eau, spécialement aménagés et servant à appâter les hameçons de lignes à main, des cannes ou des palangres.

Le principe de la pêche à la palangre, est de préparer sa ligne, puis ensuite de la mettre à l'eau et de repasser la prendre quelques heures plus tard. L'avantage de cette pêche, et quelle est relativement simple, et surtout, elle permet de rapporter beaucoup de poissons. Néanmoins, tout dépendra des appâts que vous utiliserez, et surtout de la profondeur de vos palangres En effet, la Palangre n'étant plus au contact de l'homme pendant un certain temps, le poisson s'attaquera facilement à l'hameçon. Il n'est pas nécessaire de laisser la palangre plus de 1h30 à l'eau. Dépassé ce temps, l'appât n'attirera plus le poisson.

Elle pose aussi un certain nombre de problèmes aux autres techniques (accrochage des filets, palangres perdues continuant de pêcher).Il existe différents types de palangres. Il revient au pêcheur de choisir quelle palangre qu'il doit concevoir en fonction du type de poissons qu'il souhaite attraper

Les palans rencontrés à l'Ile-à-vâche se conçoivent dans un panier bordé d'un cercle de liège destiné à recevoir les hameçons. Ils sont constitués de deux hameçons de très petites dimensions. Les hameçons sont distancés les uns des autres et sont montés chacun par une ligne liée à la ligne principale. Chaque palan a un point de départ et un point d'arrivée. Dans la bordure du panier, on laisse une ouverture qui indique par où l'on doit commencer le déploiement de son contenu.

Ainsi, après chaque séance de travaille, le palan constitue dans son intégralité chaque hameçon enlevé à la gorge d'un poisson est remis à sa place initiale. Dans le cas contraire, le palan est déformé et ne peut plus être utilisé à nouveau. (?photos 4et 5)

Photos 4 et 5 : Vue de deux palans

Source : Photo prise personnellement en Juillet 2013

c. Ligne dérivante

Ligne soutenue par des flotteurs en surface et qui dérive librement avec le courant. La profondeur de pêche des hameçons peut être modifiée par la longueur des orins supportant la ligne principale, ainsi que par la courbure prise par la ligne entre les flotteurs. Dans ce cas, le mou de la ligne principale peut être ajusté au moyen d'un fileur de palangre.

3.3.3. Les filets

Les filets sont des engins qui permettent de prendre plusieurs individus à la fois. Le filet est plat, rectangulaire, et monté entre une ralingue supérieure munie de flotteurs et une ralingue inferieure lestée, le tout tenant le filet vertical dans l'eau.

On en distingue plusieurs types :

3.3.3.1. Filets maillants

Les filets maillants sont constitués d'une nappe rectangulaire déployée verticalement dans l'eau. Des flotteurs sont fixés sur la partie supérieure. La partie inférieure est lestée pour maintenir les filets en position verticale. Ils capturent le poisson « par la maille » : le poisson s'engage dans le filet et, quand il le rencontre, tente de s'échapper en avançant et se coince dans la maille au niveau de la partie la plus large du corps (opercules ou partie postérieure de la tête). Le maillage agit comme un collet en enserrant les ouïes. Ce mode de capture induit une sélectivité de taille marquée, du moins pour les poissons de forme allongée et sans épines. D'autres espèces (comme les mollusques) sont capturés plutôt par accrochage d'une partie du corps par une ou plusieurs mailles. Donc, une fois capturé, le poisson se débat et signale ainsi la présence du filet aux autres poissons, ce qui peut neutraliser l'efficacité de l'engin dans un certain diamètre autour de lui. Cet engin n'utilise pas d'appâts, ce qui réduit les coûts de fonctionnement et évite le risque de capturer des oiseaux lors de la mise à l'eau des filets.

L'efficacité du filet maillant est conditionnée par:

· le fil constituant la ralingue

· la dimension de la maille

· la tension du côté de la maille

· la forme de l'ouverture de la maille

· le lest garnissant la ralingue inférieure, et

· Les conditions du milieu.

Il y a donc diverses catégories de filets maillants :

a. Dormant

Les « filets dormants » sont un « mur de filet » dont la position dans l'eau est verticale, amarré à ses extrémités et pouvant être placé à différentes profondeurs. C'est principalement par leurs déplacements spontanés que les poisons rencontrent ce type de filet et s'y prennent. Ils sont disposés et regroupés à un endroit et laissés en pêche en permanence à cet endroit pendant plusieurs jours ou plusieurs semaines. Ils sont visités périodiquement (une ou deux fois par jour). A chaque visite, les prises sont relevées et les filets sont nettoyés, réparés sur place, les nappes défectueuses sont remplacées, les filières peuvent être déplacées.

En mer, les filets accumulent des salissures (algues, etc.), sont attaqués par les crabes (notamment quand un poisson est capturé). En cas de tempête, les filets peuvent être arrachés et détruits ou perdus. Les pêcheurs doivent donc être vigilants et ramener leurs filets à temps. Il n'est donc pas favorable d'installer des filets trop loin du port. Les filets dormants peuvent être également endommagés ou détruits par des bateaux qui les accrochent, et notamment par les chalutiers.

b. Encerclant

Le filet encerclant est un grand filet (100 à 300 m de longueur, 10 m de chute), d'une seule pièce. Il est embarqué sur une pirogue et ramené à la fin de la sortie. Les poissons recherchés sont généralement pélagiques, qui forment des bancs repérables depuis la surface. La sortie comprend généralement une première phase de recherche visuelle et d'approche des bancs. Le filet est ensuite déployé en cercle autour des bancs et le cercle est refermé. Une fois le filet refermé autour du poisson, les pêcheurs peuvent effrayer le poisson pour le forcer à se mailler (battue de la surface de l'eau avec des pagaies, coups sur le voilier ou bwafouyé). Dans ce mode de capture, le poisson se maille en tentant de s'échapper du cercle (certains facteurs de sélectivité liés au fonctionnement « passif » du filet maillant dormant n'interviennent donc pas ici).

c. Dérivant

Le filet maillant dérivant est un filet d'une seule pièce embarqué dans un voilier ou un bois-fouillé et débarqué après la sortie. Il nécessite un courant pour dériver, il est déployé en ligne droite perpendiculairement au courant. Il flotte à la surface ou sous la surface. Lorsque le lestage est supérieur à la flottabilité, le filet maillant reste sur le fond. On parle alors de filet calé. Celui-ci est mis à l'eau depuis le navire en plusieurs sections de quelques kilomètres. La longueur totale peut atteindre cinquante kilomètres. Lorsque le filet est positionné à proximité de la surface et qu'il n'est pas retenu par un ancrage, on parle de filet dérivant de surface. Sa flottabilité est supérieure au lestage. Mis bout à bout, les filets peuvent atteindre plusieurs dizaines de kilomètres.

Souvent, ce type de filet est ramené régulièrement à terre (parfois chaque jour) car il est plus vulnérable que les filets de fond (plus facilement accrochés par un bateau à moteur).

3.3.3.2. Filets emmêlants

Constitué de plusieurs nappes. Le plus utilisé est le trémail. Ce dernier est un assemblage de trois nappes rectangulaires superposées les unes aux autres. La bordure supérieure ralinguée est garnie de flotteurs, la bordure inférieure est lestée comme sur le filet maillant. Les deux nappes extérieures (aumées ou tables) sont faites en grandes mailles qui laissent passer le poisson qui doit être capturé. Entre les deux nappes extérieures, il y a la nappe intérieure appelée flue ou voile, faite d'assez petites mailles pour que le poisson ne puisse pas les traverser. La dimension des nappes extérieures est de 4 à 7 fois le maillage de la nappe du milieu et le fil est aussi gros. Quand le poisson rencontre le trémail, il traverse une table sans difficulté et lutte contre la flue (filet du milieu) en poussant cette nappe (qui a beaucoup de mous) dans une des grandes mailles de la table opposée et forme avec celle-ci une bourse dans laquelle il reste prisonnier. La dimension de la maille des nappes du milieu est choisie en fonction du poisson que l'on désire capturer.

Dans un trémail, le poisson ne se maille pas mais s'emmêle dans l'alèze. C'est un engin qui semble être très efficace mais il a le défaut de ne pas être sélectif.

3.3.3.3. Les sennes

La senne est un filet d'une seule pièce qui est déployée en cercle et progressivement resserrée vers un point de halage. La senne occupe toute la colonne d'eau (flotteurs en surface et plombs au fond). Contrairement aux filets maillants, le poisson est filtré et retenu par le filet et non pas capturé par la maille (l'effet maillant peut néanmoins se produire, mais il est le plus possible évité en choisissant des types de fils et des dimensions de mailles adaptées). Généralement on rencontre deux catégories de senne :

a. Sennes de plage

Les sennes de plage sont utilisées en milieu continental et en mer depuis des temps anciens. Elles appartiennent souvent à une communauté (un quartier, un village) et utilisées en fonction des besoins ou des disponibilités en main d'oeuvre. Elles sont parmi les seuls engins à pêcher dans la bande très côtière battue par les vagues, qui est peut être un habitat de prédilection pour certaines espèces ou écophases.

Les sennes de plage sont halées depuis la plage, mais un bâtiment de pêche (voilier ou bois-fouillé) est nécessaire pour la transporter sur le lieu de pêche et pour les déployer (?photo 6 et 7).

On accuse souvent les sennes de plage de détruire de grandes quantités de juvéniles. La composition des captures, en espèces et en tailles, n'a cependant pas été évalué, ni l'impact réel.

b. Senne tournant coulissante

Ce genre de senne est un engin de pêche de dimensions allant de 300 à 500 m de longueur et de 70 à 90 m de chute (profondeur). Les mailles et le diamètre de fil de cette nappe de filet varient suivant l'espèce de poisson à pêcher. Elles sont petites quand il s'agit de la pêche aux sardines, sardinelles, anchois, etc... et grosses si la senne est conçue pour la pêche du thon. Pour l'efficacité de la pêche et de la bonne maniabilité par l'équipage, la senne doit être bien montée, c'est-à-dire avoir un bon rapport d'armement qui est de 0,71 ou montage à 71%. Des flotteurs sont fixés sur la partie supérieure tandis que la partie inférieure est lestée. Constituées aussi d'une coulisse passant dans des anneaux qui sont fixés à la corde de plombs. La flottabilité doit être assurée et bien calculée et est généralement dans le rapport 2/1 ou 3/1 c'est-à-dire deux flotteurs sur la ralingue supérieure sur un lest (plomb) sur la ralingue inférieure. Le poids du plomb doit se situer entre 1 kg et 1,5 kg par mètre de lestage. La mise à l'eau de l'engin est appelée filage. L'efficacité du filet dépend aussi de l'efficacité de la ralingue. La ralingue doit être bien choisie pour permettre de garder la forme du filet, une grande vitesse de plongée de la senne pour atteindre sa profondeur maximum dans très peu de temps et enfin une montée aisée et rapide de la senne.

Après l'encerclement, cette coulisse est rapidement tirée de manière à refermer le dessous du filet comme une bourse (purse seine en anglais). Après cette opération, le cercle est progressivement resserré en ramenant la corde de flotteurs. La senne tournante coulissante est déployée, manoeuvrée et ramenée à bord du bâtiment de pêche. La pêche à la senne tournante est toujours une pêche côtière de sorties quotidiennes, en raison des forts tonnages capturés qui nécessitent un écoulement immédiat.

Photo 6 et 7: Vue d'une senne de plage & un bâtiment de pêche utilisée pour son transport

Source : photos prises personnellement en Juillet 2013

3.3.4. Les nasses

Ce sont des pièges destinés à être immergé, pour capturer des animaux (le plus souvent des poissons). Elles sont conçues de façon que le poisson rentre dans le piège par un orifice approprié et qu'ensuite il ne puisse plus ressortir (? photo 8). En général, les nasses contiennent des appâts qui attirent les espèces de poissons que l'on veut capturer, mais dans certains cas, le piège peut fonctionner sans appât. Les nasses ont des formes géométriques très variées. Le plus souvent, elles sont en forme de parallélépipède rectangle de grandeur variable. Souvent aussi, elles sont en forme cylindrique ou demi-cylindrique. Elles sont généralement constituées d'une armature métallique recouverte d'un grillage métallique ou plastique, ou encore en filet. Ces nasses possèdent un ou plusieurs entrées sur les côtés et une trappe de visite qui permet au pêcheur de placer l'appât et de retirer la capture. En mer, une partie de leur efficacité tient probablement au fait qu'elles jouent un rôle de dispositif de concentration de poisson.

Les nasses rencontrées à l'ile-à-vâche sont construites en roseau et ont une forme parallepipède. Elles ne possèdent que deux(2) entrées ayant la même forme qu'un entonnoir (gorge), ce qui facilite l'entrée du poisson. Cependant, le trou de sortie étant caché ou bouché, celui-ci ne peut que difficilement s'en échapper. Elles sont utilisées dans des eaux peu profondes et destinées à la capture de petits et moyens poissons de fond, de crustacés (langoustes, homards.etc..). Les nasses étant mouillées demeure pendant une longue durée, on se contente de les relever pour les visites, les changer si elles sont endommagées, enlever les captures ou simplement les appâter de nouveau.

Photo 8 : Vue d'une nasse

Source : photo prise personnellement en Juillet 2013.

3.3.5. Les casiers

Les casiers sont semblables aux nasses. Leur forme varie souvent suivant l'espèce à capturer et aussi suivant les habitudes locales des pêcheurs. Ils sont généralement de plus petite taille, leur forme peut être sphérique, tronçonique, cylindrique ou demi-cylindrique. Son armature est faite en tiges de fer et de plastique.

Les entrées des casiers à crustacés peuvent être dirigées indifféremment vers le bas ou horizontalement, dans le sens de la nage du poisson. La partie inférieure des casiers est lestée pour les maintenir en position correcte sur le fond. Comme il se fait dans la pêche aux nasses, les casiers sont mouillés et visités régulièrement pour relever les captures, remettre de nouveaux appâts et remplacer les casiers endommagés.

3.3.6. Fusil ou Chasse sous-marin

La chasse sous-marine (CSM) ou pêche sous-marine est une forme de pêche, un sport nautique marin, exercée en action de nage ou de plongée. Elle consiste à flécher (on dit aussi « tirer » ou « harponner ») sous l'eau certains poissons et céphalopodes ainsi qu'à prélever à la main certains crustacés, mollusques et échinodermes.

En fait, la pêche au fusil nécessite que le pêcheur possède un canot ou de bois-fouillé `'bwafouyé''. Le pêcheur dans sa démarche, prend son fusil, une ligne ou ficelle, son masque et ses pattes de nage, puis se jette à la mer. Une fois dans l'eau, il cherche des poissons d'une grosseur raisonnable pour fusiller. A maintes reprises qu'il attrape à la ligne un poisson, il s'arrête pour l'enlever de la flèche et l'attache à la ligne.

Ce type de pêche est également utilisé par des personnes possédant des canots ou des bois-fouillés `'bwafouye''. S'il s'agit de deux pêcheurs, l'un reste à bord et l'autre plonge. Sous l'eau, le plongeur est relié au canot par une corde qui l'empêche de s'éloigner. Quand il atteint un poisson, il fait apparaître la crosse de son fusil à la surface de l'eau, signal qui invite l'autre á embarquer la prise. Il faut noter que le pêcheur qui se trouve à bord peut profiter de son attente pour pratiquer de la pêche à la ligne.

Photo 9: Vue d'un fusil de pêche

Source : photo prise personnellement en Juillet 2013

3.4. Comportement des engins de pêche

Chaque type d'engin a ses propres particularités qui le différencient des autres. C'est ainsi que certains engins capturent des poissons par les opercules, d'autres par la bouche, d'autres par le corps, d'autres les enferment seulement sans les blesser, etc... En plus il y a des engins qui capturent les poissons en masses, d'autres qui sont sélectifs et d'autres qui ont les possibilités d'attraper un seul poisson. Ainsi, les engins sont classés comme suit:

Espèces de poissons

Engins

Passifs

Actifs

Poissons pélagiques

· ligne flottante

· filet dérivant

· filet dormant de surface

· palan de surface

· ligne de traîne

· chalut pélagiques

· sennes

· fusil de chasse sous-marine

Poissons entre les deux eaux

· palangre entre les deux eaux

· filet maillant entre les deux eaux

· Chalut semi-pélagique

Poissons benthiques

· ligne ancrée

· palan de fond

· trémail

· filet maillant de fond

· nasses

· casiers

· chalut de fond

· chalut à perche

3.5. Les techniques de pèche

Dans le temps, les pêcheurs des eaux maritimes ne disposaient à bord d'aucun appareil de détection de poissons et pêchaient au hasard. Ils jetaient le filet dans l'eau en espérant attraper le poisson. De nos jours, pour augmenter les chances de capture, les pêcheurs on développé diverses techniques, soit pour détecter les poissons, soit pour les rassembler ou les regrouper en banc :

3.5.1. Techniques de détection

L'évolution de la technique a donné naissance à des appareils permettant de localiser le poisson. A la passerelle d'un bateau de pêche moderne, on trouve différents équipements dont certains sont indispensables pour la détection du poisson. Ces appareils sont les sondeurs et les sonars.

3.5.1.1. Sondeurs

Le sondage a pour but d'avoir des connaissances de la profondeur qui permet une meilleure navigation. De plus, en définissant le relief sous-marin, il fournit des renseignements très importants pour la pêche. On ne rencontre que deux catégories de sondeurs :

a. Sondeur à la main

Il se compose d'un plomb ayant une cavité à la partie inférieure dans laquelle on place le surf comme la graisse par exemple (sert à remonter des débris du fond). Ce plomb est amarré à une ligne graduée. On en distingue deux sortes:

· la petite sonde utilisée pour les faibles profondeurs (40 à 50 m).

· la grande sonde qui permet de sonder jusqu'à 150 m ou 200 m de profondeur. Le sondeur à main n'est utilisable que si le navire est stoppé ou à très faible vitesse.

b. Sondeur a ultra-sons

Il consiste à émettre dans l'eau une onde sonore qui sera réfléchie au moment où elle heurte un objet. Il faudra donc mesurer le temps écoulé entre le départ et le retour de l'onde pour en déduire la profondeur. L'oreille humaine perçoit normalement les vibrations dont la fréquence est comprise entre 16 et 10.000 périodes par seconde. Au-delà de 10.000 périodes ces vibrations sont appelées ultra-sons et se propagent de la même façon dans les différents milieux. Cet ultra-son est émis dans le milieu marin et réfléchi par les obstacles qu'il rencontre: bancs de poissons au fond de la mer.

3.5.1.2. Le sonar

Le sonar est essentiellement un appareil d'écoute. Il permet d'écouter ce qui se passe dans la mer. En écoutant, les échos des sons émis par le projecteur permettent de déterminer l'emplacement du banc de poissons réfléchissant. La détection peut être obtenue au maximum de la plus grande portée du sonar: 2.500 m. Le fonctionnement du sonar est analogue à celui d'un sondeur à ultra-sons, mais au lieu de travailler verticalement, le faisceau est émis horizontalement. Pour utiliser correctement un sonar, il faut que l'opérateur puisse avoir à sa portée, les commandes (barres et vitesse) ainsi qu'un compas afin de pouvoir déterminer la direction du navire ou le gisement de l'écho.

3.5.1.3. Le net sonde

Le net sonde ou sonde sur filet est un instrument qui sert à contrôler l'engin de pêche en opération. Il est identique à un sondeur qui, placé sur la ralingue supérieure (corde de dos) d'un chalut pélagique, permet de mesurer son ouverture verticale et de repérer la distance à laquelle se trouve le filet par rapport à la surface. Il permet aussi de voir le poisson qui rentre dans le filet.

3.5.2. Les techniques de rassemblement

Ces techniques s'adressent aux espèces pélagiques qui se déplacent fréquemment, et parfois rapidement aussi bien dans le sens horizontal que vertical. Contrairement aux pêches benthiques, ou les engins sont disposées de façon plus ou moins aléatoire dans des secteurs reconnus pour sa richesse, la pêche pélagique profite du fait que les espèces sont grégaires, en banc, pour capturer au coup par coup de grandes quantités de poissons rassemblés en un point. Ainsi, les poissons peuvent être regroupés par divers types de moyens :

3.5.2.1. La lumière

Appelée aussi « pêche au feu », cette technique est très ancienne. Depuis les feux de bois ou de lampes à gaz, on est passé à la lumière électrique, en surface ou immergée. La réaction des poissons est variable ; ceux-ci réagissent selon leurs caractéristiques : la lumière attire (phototactisme positif), mais elle peut devenir répulsive au delà d'une certaine intensité.

La majorité des clupéidés se maintient à une certaine distance de la lumière ; d'autres individus se concentrent directement sous la source lumineuse ; les prédateurs semblent surtout attirés par la concentration de proies et ne paraissent pas réagir directement à l'intensité lumineuse.

3.5.2.2. Les appâts

L'appât est jeté à proximité des engins afin de provoquer une concentration de poissons dans la zone d'action de l'engin. On emploie une grande variété d'appâts naturels: vers, poissons entiers ou en morceaux, languettes de peau de poissons, crustacés, coquillages, etc...

L'appât vivant concerne les poissons (généralement d'espèces pélagiques de petites tailles) capturés à l'aide de petits filets tournants, puis gardés en vie dans des réservoirs ou viviers à circulation d'eau, spécialement aménagés et servant à appâter les hameçons de lignes à main, des cannes ou des palangres. Il existe aussi des appâts artificiels. Il s'agit de leurres, objets de couleur voyante ou simplement brillants (parfois même lumineux) rappelant la forme ou l'aspect d'un appât naturel. Les leurres sont utilisés principalement sur des lignes de traîne, lignes à main etc...

CHAPITRE IV

MODES DE CONSERVATION DES PRODUITS DE LA PECHE

CHAPITRE IV

MODES DE CONSERVATION DES PRODUITS DE LA PECHE

4.1. Généralités

Les problèmes de conservation ont été et demeurent une question d'actualité de part le monde. L'Homme s'est toujours trouvé confronté au problème de conservation des denrées pendant les saisons de grandes productions pour assurer sa survie en périodes de pénurie. C'est ainsi qu'il a élaboré des méthodes pour augmenter la durée de conservation des aliments. Les premières furent le séchage au soleil, le salage et le fumage.

Bien plus tard, à ce savoir-faire ancestral, se sont ajoutées des techniques plus modernes s'appuyant presque toujours sur les mêmes principes fondamentaux : destruction des microorganismes, arrêt ou ralentissement de la prolifération bactérienne, des activités enzymatiques, des réactions d'oxydation et de radicalisation. Ceci étant fait soit en agissant directement sur ces agents soit en modifiant les paramètres limitant leur croissance.

Cependant, malgré l'essor remarquable dont ont été marquées les sciences alimentaires en matière de conservation au début du 19ème siècle, dans plusieurs pays en développement, les méthodes rudimentaires de conservation persistent. Le salage, le séchage et le fumage constituent encore les moyens les plus répandus de conservation dans les villages mais aussi dans certaines villes. On explique cela par la cherté des technologies nouvelles, surtout celles qui utilisent le froid, et par la non maîtrise de ces technologies par les populations impliquées dans la transformation.

La conservation du poisson est une course contre la montre qui commence dès la capture, à bord des embarcations de pêche; l'utilisation de la glace est le meilleur moyen pour ralentir l'altération du poisson. Néanmoins, cela n'est pas toujours économiquement justifié et pratiquement faisable, par exemple pour certaines espèces comme les petits pélagiques, capturées en grande quantité et dont le prix de vente reste très faible dans certaines zones, ce qui n'exclut pas que des mesures doivent être prises pour éviter l'échauffement du poisson.

En fait, le principe de la conservation est basé sur la prévention ou sur le ralentissement de la détérioration par les micro-organismes. Cette conservation peut se faire de deux façons :

ü Par le maintien des qualités et propriétés originales du poisson en appliquant le froid.

ü Par modifications radicales (techniques de transformation) donnant des produits nouveaux aux qualités et propriétés entièrement nouvelles.

4.2. Présentation des modes de conservation

4.2.1. La réfrigération

La réfrigération est le processus permettant de refroidir le poisson ou les produits de la pêche pour les amener à une température proche de celle de la glace en fusion. Elle a pour but de prolonger la durée de vie du poisson en ralentissant l'action des enzymes et des bactéries ainsi que les processus physico-chimiques qui altèrent sa qualité. Le poisson frais est une denrée hautement périssable qui se dégrade très rapidement à température normale. En abaissant la température à laquelle le poisson et conservé, on réduit le taux d'altération. La réfrigération fait chuter la température à celle de la glace en fusion, soit 0 °C ou 32 °F pratiques d'entreposage.

Généralement, on réfrigère (à 0°C / 32°F) souvent les poissons entiers (dont on a retiré les viscères et les branchies) ou les filets en les recouvrant de glace. On remplit un contenant avec des couches alternées de poisson et de glace, la dernière couche étant une couche de glace. Il faut utiliser au moins autant de glace que de poisson. La quantité de glace utilisée, est fonction de la température ambiante et de la qualité du contenant.

Lorsque la glace est fondue, il faut la remplacer pour maintenir le poisson à 0°C. Le poisson gras surtout doit être réfrigéré rapidement pour ralentir l'oxydation de la graisse. Le poisson peut aussi être stocké en cellules de réfrigération : comme la température est juste au-dessus de 0°C, la glace fond et le poisson reste frais. Le poisson ne gèle donc pas.

L'utilisation de la glace augmente considérablement la durée de conservation du poisson et devrait être une pratique systématique à bord des pirogues de même qu'à toutes les étapes de la manutention après le débarquement. La chaîne du froid ne doit pas être interrompue. Par conséquent, le refroidissement doit être continu et maintenu jusqu'au dernier maillon de la distribution du produit au consommateur/client.

Le taux de réfrigération est fonction des facteurs suivants:

ü la taille, la forme et l'épaisseur du poisson;

ü le mode d'entreposage;

ü le respect des proportions du mélange de glace, d'eau et de poisson (dans les coulis de glace);

ü un bon contact entre la glace et le poisson;

ü La taille des particules de glace.

La méthode de réfrigération la plus commune repose sur l'utilisation de la glace. Le poisson est mis en contact avec de la glace en paillette, en écaille ou adéquatement concassée à partir de blocs/barres de glace. Les morceaux de glace trop gros risquent d'endommager physiquement le poisson et de plus le contact poisson/glace est faible, conduisant à un refroidissement lent et non homogène. Les couches de poissons alternent avec les couches de glace; une épaisse couche de glace est disposée au fond, sur le dessus et le long des parois du conteneur car ces surfaces sont plus exposées aux radiations solaires. Le poisson ne doit pas être trop tassé dans le conteneur car il risque d'être écrasé et endommagé.

On renforce l'efficacité du mélange glace/poisson en couvrant celui-ci avec un sac de jute pour ralentir la fusion de la glace sous l'effet de l'air extérieur; puis le conteneur est hermétiquement fermé et sécurisé. La fusion de la glace est plus lente si la caisse est bien remplie et les ouvertures réduites. Le conteneur à fond percé est abrité et déposé sur une dalle avec une légère pente pour faciliter le drainage de l'eau de fusion de la glace.

On a aussi recours à l'eau froide, aux coulis de glace (d'eau douce et d'eau salée) et à l'eau de mer réfrigérée (EMR). Pour que la réfrigération soit pleinement efficace, il est essentiel de maintenir la température de réfrigération durant toutes les phases de manutention du poisson. Bien que le glaçage permette de préserver le poisson pendant un certain temps, la durée de conservation reste relativement brève par rapport aux résultats obtenus, par exemple, par la congélation, la mise en conserve, le salage ou le séchage. Un bon glaçage permet de garder le poisson frais et présentable jusqu'à sa mise en vente.

L'utilisation de la glace pour préserver le poisson et les produits de la pêche à bord des navires de pêche s'est avérée efficace pour les raisons suivantes:

ü On peut acheter de la glace dans de nombreux ports ou localités de pêche.

ü Les achats peuvent être effectués en fonction des besoins (on trouve souvent des blocs de glace de tailles différentes ainsi que de la glace broyée plus ou moins finement, vendue au poids).

ü La glace a un très fort pouvoir réfrigérant.

ü Elle est sans danger et relativement bon marché.

ü Elle permet de maintenir des températures très précises.

ü Elle conserve l'humidité du poisson et le débarrasse des bactéries en fondant.

ü Elle peut être transportée d'un endroit à un autre et ses propriétés réfrigérantes

ü peuvent être amenées là où on en a besoin.

ü Enfin, elle peut être fabriquée à terre et utilisée en mer

Il demeure que le conditionnement du poisson sous glace à bord des petits bateaux de pêche , que ce soit en caisses, sur des étagères ou dans des parcs, requiert une main-d'oeuvre importante et d'autres méthodes ont été mises au point pour réduire le temps et la main-d'oeuvre nécessaires. Les plus fréquentes sont l'eau de mer refroidie à la glace (EMRG) et l'eau de mer réfrigérée (EMR).

L'EMR qui nécessite peu de personnel et constitue une bonne méthode de réfrigération exige cependant de disposer à bord d'équipements de réfrigération, de pompage et de filtrage. C'est également un système relativement coûteux. La méthode EMRG consiste à embarquer suffisamment de glace pour la sortie de pêche, et à la mélanger à de l'eau de mer pour obtenir un coulis de glace dans lequel on dépose le poisson. Ces deux méthodes offrent une réfrigération rapide, limitent les meurtrissures du poisson et permettent une manutention plus rapide avec moins de main-d'oeuvre. Elles exigent cependant de disposer d'installations spécialisées à bord, et ne conviennent généralement que lorsque des quantités importantes de poisson doivent être manipulées en peu de temps, comme c'est le cas des petits poissons pélagiques ramenés capturés par les senneurs.

4.2.1.1. Équipements améliorés pour la réfrigération du poisson frais et des fruits de mer

a. Bac de manutention

Le matériel plastique doit être privilégié par rapport au matériel en bois ou en ciment, car son nettoyage est facile et les risques de contaminations moindres. La conception technique de ces bacs est classique, les parois extérieures et la cuve intérieure sont moulées d'un seul tenant. Les bacs emboîtables vides sont empilés les uns dans les autres, ce qui permet de réduire d'environ 80% le volume de stockage. Ces bacs facilitent la manutention à bord comme à terre et permettent de glacer précocement le poisson et de le stocker en cale réfrigérée au fur et à mesure de sa capture. Le poisson n'est pas endommagé. Le souci principal est de préserver la qualité du poisson (?photo 10 et 11).

Dans des conditions d'utilisation et d'entretien optimales, leur durée de vie est en moyenne de trois (3) ans selon les utilisateurs.

Photo 10 et 11 : Bacs en plastique emboîtables et Poissons arrimés dans la glace dans des bacs en plastique

Source : https://www.google.fr/search?q=bacs+de+manutention

b. Matériels de prétraitement

La préparation du poisson après débarquement ne doit jamais se faire sur le sol du fait de la présence de poussière et d'autres sources de contamination. Il est recommandé de préparer le poisson sur des tables surélevées ayant une surface lisse, facile à nettoyer, avec une légère pente et munies d'un trou pour l'évacuation des eaux. Une planche de découpe en matériaux imputrescible et inoxydable est aussi recommandée.

c. Conteneurs isothermes artisanaux

Les conteneurs isothermes constituent pour les pêcheurs une grande amélioration technologique. Ils permettent de réduire les pertes en poisson, d'accroître les captures, de débarquer du poisson de bonne qualité et de réaliser de substantielles économies de carburant. Les dépenses en glace sont réduites sans porter préjudice au produit. Des modèles ont été conçus pour l'entreposage à bord des embarcations, à terre et pour le transport du poisson frais. Les facteurs suivants sont à prendre en compte pour la fabrication locale des conteneurs isothermes:

ü bon pouvoir isolant;

ü disponibilité des matériaux;

ü garantie d'hygiène et d'innocuité des constituants du conteneur;

ü poids: le conteneur ne doit pas être trop lourd (surtout pour les conteneurs destinés aux embarcations et pour le transport);

ü durée de vie d'au moins 5 ans;

ü revêtement interne et externe résistant, facile à entretenir, sans odeur à l'application; imperméable et imputrescible; et

ü Coût acceptable.

La caisse de bord facilite la commercialisation du poisson frais vers les marchés urbains et sites éloignés des zones de production du poisson.

d. Conteneurs isothermes monoblocs

La caisse monobloc est composée en fait de deux caisses parfaitement collées par l'enduit gélifiant. Le revêtement intérieur est constitué par l'isolant en polystyrène de 4 cm et par le composite formé de résine renforcée par de la fibre de verre, moulée en couches bien stratifiées (à l'aide d'un moule). Des caisses identiques peuvent être fabriquées en série. Le revêtement extérieur est la charpente en bois de 10 mm d'épaisseur, soigneusement collée et bien finie avec de la fibre de verre et recouverte d'un enduit gélifiant.

Ces conteneurs doivent être légers, résistant et d'entretien réduit, et permettre un drainage facile des eaux de fusion. Ils assurent une bonne conservation du poisson frais sous glace pendant au moins 10 jours. Les pêcheurs peuvent s'approvisionner en glace et la stocker facilement dans ce conteneur qui leur permet de rester plus longtemps en pêche tout en améliorant la quantité et la qualité des captures (?photo 12 et 13).

Photo 12 et 13 : Caisses isothermes monoblocs de capacité d'une tonne

Source : https://www.google.ht/search?q=caisses+isothermes+monoblocs

e. Caisses en polystyrènes

Les caisses en polystyrène sont utilisées pour la manutention, la conservation, le stockage et le transport des produits de la pêche depuis la capture jusqu'à la consommation. Elles sont omniprésentes chez les mareyeurs.

Le polystyrène est biologiquement stable et imputrescible. C'est un isolant performant, disponible sur le marché, léger, résistant et de prix abordable. Il offre des possibilités de recyclage.

Le poisson se conserve sous glace dans les caisses en polystyrène pendant au moins sept (7) jours. Les caisses devront être légèrement perforées pour faciliter l'évacuation des eaux de fusion de la glace. Des caisses usagées ou neuves ou des emballages non toxiques de certains produits fragiles sont collectés, nettoyés et réutilisés comme matière première pour la confection de caisses de plus grande capacité. Par la technique d'assemblage, les caisses peuvent avoir des capacités variant entre 50 et 200 kg.

f. Glacières portables

Contrairement à un réfrigérateur, une glacière portable est passive : on doit y mettre de la glace au préalable. Le froid n'y est maintenu que jusqu'à ce que toute la glace ait fondu et atteint la température de l'air ambiant. La glace peut être avantageusement remplacée par d'autres produits à haute capacité calorifique préalablement refroidis (à température négative si possible) : il n'y a pas de risque d'envahissement par l' eau et, à volumes égaux, le froid est de plus longue durée.

Les glacières sont très souvent utilisées pour le transport sous glace des espèces de poisson de haute valeur commerciale. Elles constituent un bon choix pour les petites embarcations (?photo 14).

Photo 14 : Vue des poissons bien arrimés dans des glacières

Source : photo prise personnellement en Juillet 2013

4.2.1.2. Durée de conservation des poissons et fruits de mer mis sous la glace (réfrigérés)

L'utilisation de la glace augmente considérablement la durée de conservation du poisson et devrait être une pratique systématique à bord des pirogues de même qu'à toutes les étapes de la manutention après le débarquement. La principale question pour les pêcheurs, les négociants et les consommateurs, tient à la durée de conservation du poisson dans la glace. Comme on l'a déjà indiqué, plusieurs facteurs interviennent. Le processus d'altération est toutefois semblable pour toutes les espèces.

Il existe de très nombreux travaux de recherche sur la durée de conservation du poisson entreposé sous glace. De manière générale, on peut en conclure que certaines espèces tropicales peuvent se conserver plus longtemps que les poissons de mers froides ou tempérées. Cela tient à la différence des taux de croissance bactérienne, les poissons tropicaux conservés dans la glace étant caractérisés par une phase de croissance plus lente, de l'ordre d'une à deux semaines (période d'adaptation à la réfrigération). Il est toutefois difficile de comparer la durée de conservation des poissons tropicaux et celle des espèces de mers tempérées en raison de l'utilisation de méthodologies et de critères différents pour la durée de conservation.

4.2.2. Congélation

La congélation est aussi une méthode de conservation du poisson et d'autres produits de pêche pendant une longue période, dont l'application du froid consiste à abaisser la température du produit en dessous du point de solidification par changement d'état. La température est baissée jusqu'en dessous de 0°C.

Si l'on veut conserver le poisson plus de 2 ou 3 semaines, il faut le congeler. Dans les cellules de congélation, la température conseillée est de -30°C /-22°F. Un poisson de bonne qualité congelé (à -30°C/ - 22°F) juste après la pêche se conserve très longtemps.

Les moyens techniques de maintien frigorifique du produit jusqu'à son utilisation finale constituent la chaîne du froid. Ces moyens techniques ne sont autres que :

ü entrepôts frigorifiques et industriels ;

ü véhicules frigorifiques de transport à longue distance

ü Chambres frigorifiques du commerce de gros ;

ü Engins frigorifiques de distribution

ü Chambres frigorifiques de magasins de détail

ü Réfrigérateurs et congélateurs domestiques

4.2.3. Salage

Le principe de conservation est, comme le nom l'indique, l'utilisation du sel. Il y a plusieurs méthodes possibles :

a. Le poudrage

Le poudrage consiste à recouvrir les poissons de sel "sec" en quantité suffisante pour absorber l'humidité du poisson et le dessécher, la combinaison de l'action conservatrice du sel et du séchage qu'il entraine allongeant la durée de conservation du poisson.

b. Le saumurage

Le saumurage consiste à immerger le poisson dans un "jus" salé appelé "saumure" qui va imprégner les chairs et ainsi les parfumer et les conserver. Les saumures se distinguent par les épices qui les aromatisent, et leur teneur en sel. Des poissons saumurés peuvent nécessiter un dessalage préalable à la consommation, suivant la teneur en sel de la saumure et leur durée de macération.

On distingue ensuite le saumurage à chaud, où la saumure est versée sur le poisson encore tiède, et le saumurage à froid où la saumure est complètement refroidie avant son utilisation. L'avantage du saumurage à chaud est que la saumure pénètre beaucoup plus rapidement dans les chairs, réduisant le temps de macération nécessaire à un produit "stable" (saumurage effectif dès 2 à 3 jours), d'autant que les chairs sont également en partie cuite par la chaleur de la saumure.

Le saumurage à froid, quant à lui, prends plus longtemps à "prendre" (compter 1 ou 2 semaine suivant la taille des poissons), et doit être maintenu au frais (5° ou moins) pendant toute la durée du saumurage

Une troisième forme de saumurage existe, qui aurait peut-être été privilégiée à l'époque : le saumurage par pression. Il consiste à mettre les poissons dans un récipient (cruche, pot..) en alternant une couche de poisson et une généreuse couche de sel, et en terminant par un poids suffisant pour maintenir une pression sur l'ensemble du contenu. En quelques jours (au frais!), l'eau extraite des poissons par le sel suffit à les maintenir immergés et constitue de fait une saumure.

À noter dans tous les cas qu'une phase huileuse est susceptible de se former et de flotter au dessus de la saumure. Les avis sur le sujet sont divergents : d'un coté on peut la garder parce qu'elle contribue à isoler la saumure de l'oxygène, d'un autre coté elle tend à rancir et à donner un goût "prononcé" à l'ensemble de la macération.

Une variante du saumurage consiste à utiliser en plus du sel un agent acide pour "cuire" les chairs et les conserver. Les principales sources d'acidité sont le jus de citron (largement utilisé de nos jours en Scandinavie pour le saumon), le vinaigre (utilisé pour les harengs).

4.2.4. Séchage

Le poisson est séché pour faciliter sa conservation par abaissement de l'activité de l'eau et surtout sa commercialisation en toute saison et s'applique à la presque totalité des espèces rencontrées. Cette technique de conservation nécessite que le poisson soit salé et mis dans une saumure pour ensuite lavé et exposé au soleil. C'est pour on considère le salage et le séchage comme étant deux techniques complémentaires. La durée de conservation varie de trois à six mois. Le séchage a pour intérêt une inhibition du développement des microorganismes, une inactivation des bactéries intrinsèques et l'allégement du poids du produit.

4.2.5. Fumage

C'est une technique de transformation du poisson au cours de laquelle, le poisson est soumis à de l'air chaud et à la fumée. Pendant l'opération de fumage, le poisson s'imprègne des substances de la fumée qui exerce sur lui une action anti-oxydante et une action bactériostatique.

Le fumage confère un goût et une saveur au produit tout en diminuant l'activité de l'eau. On distingue là encore le fumage à chaud et le fumage à froid, qui ne donnent pas du tout les mêmes résultats. D'autre part, on peut fumer des poissons frais, ou préalablement salés.

a. Le fumage à chaud

C'est le plus simple à réaliser : il consiste à accrocher les poissons au dessus d'un feu, suffisamment loin pour qu'ils ne cuisent pas trop du fait de la chaleur du feu que l'ont fait bien fumer, et en les plaçant au mieux dans la trajectoire de la fumée. Une paire d'heure suffit à obtenir un fumage. Plus qu'une conservation, c'est une aromatisation : la pénétration de la fumée est superficielle, et ne modifiera pas les propriétés de conservations du produit. On peut éventuellement fumer à chaud un poisson qui aurait été poudré ou saumuré et combiner la conservation apportée par la salaison et l'aromatisation apportée par le fumage. Le mieux reste quand même de consommer rapidement les produits fumés à chaud.

b. Le fumage à froid

C'est le fumage "royal", qu'on applique au saumon (ou en charcuterie par exemple). Le poisson doit être pendu dans un espace clôt (cabane, coffre...) dans lequel on fait pénétrer la fumée d'un feu, mais sans trop (si possible, pas) de chaleur. Le processus de fumage prend alors beaucoup plus longtemps que le fumage à chaud, typiquement plusieurs semaines, suivant la taille des pièces à fumer) pendant lesquelles il faut veiller à la conservation de celles-ci (salaison préalable, température basse du fumoir). En revanche, une fois le fumage fait, on allonge considérablement sa durée de conservation, en plus de lui conférer un goût fumé.

Il faut noter que, la saveur, l'odeur et la couleur du poisson sont fonction de la nature du bois.

4.3. Avantages de la conservation

Les avantages de la conservation du poisson sont multiples, on peut citer :

ü La conservation de la valeur alimentaire,

ü La conservation de la valeur marchande,

ü La facilitation du transport ou du stockage,

ü La bonne gestion économique,

ü Une meilleure distribution dans le pays ;

ü La sécurité alimentaire des populations ;

ü La protection sanitaire des populations,

CHAPITRE V

LA SITUATION SOCIOECONOMIQUE DE LA PECHE MARITIME A L'ILE-A-VACHE

CHAPITRE V

LA SITUATION SOCIOECONOMIQUE DE LA PECHE MARITIME

Dans plusieurs pays, le secteur de la pêche joue un rôle socio-économique vital et occupe une place très avancée parmi les secteurs de l'économie nationale en particulier dans les pays qui sont à la fois producteurs, consommateurs et exportateurs des produits halieutiques. Sur le plan alimentaire, les produits de la pêche contribuent de façon déterminante à satisfaire les besoins en protéines animales de la majorité de la population mondiale. Rappelons que la production mondiale des pêches était estimée en 2011 à environ 154 millions de tonnes (FAO, 2012).

5.1. Aspects sociaux des pêcheurs maritimes de l'Ile-à-vâche

A l'Ile-à-vâche, on retrouve une pêche traditionnelle c'est-à-dire une pêche qui est réalisée par des pêcheurs individuellement, utilisant différents types d'embarcations non motorisées. Les techniques de capture sont variées : filets divers, lignes diverses, nasses et harponnage (fusil).

Selon notre enquête socio-économique menée à l'Ile-à-vâche, la pêche maritime est pratiquée exclusivement par des hommes. Et la majorité de nos enquêtés ont leur âge compris entre 45 ans et plus (Tableau 1).

En ce qui concerne leur niveau d'instruction, sur les 80 pêcheurs de enquête, 45 d'entre eux déclarent n'avoir jamais été à l'école, soit 56,25 % ; 30 d'entre eux ont atteint le niveau primaire, soit 37,5 % ; 5 d'entre eux ont atteint le niveau secondaire, soit 6,25 % ; et aucun d'entre n'ont pu atteindre le niveau universitaire.

A l'ile-à-vâche, la pêche est effectuée parallèlement à d'autres activités, comme l'agriculture et l'élevage. Parmi les 80 pêcheurs de l'enquête, 14 d'entre eux, soit un pourcentage de 17,50%, sont considérés comme des pêcheurs à plein temps. Ces pêcheurs vont tous les jours à la pêche, sauf en cas de réparations de leurs engins de pêche. Ils déclarent avoir rentré directement dans la pêche sans exercer d'autres métiers. 39 d'entre eux, soit 48,75% comme pêcheurs à mi-temps et seulement 27, soit 33,75% comme pêcheurs occasionnels (ils s'occupent d'autres activités secondaires). Ce pendant, on en déduit que la pêche est considérée par la majorité des pêcheurs comme une activité lucrative permettant des bénéfices numéraires immédiats par opposition aux autres activités secondaires (élevage et agriculture) qui procurent des bénéfices à plus long terme.

5.2. Les points de pêche

La pêche maritime a été toujours et est encore aujourd'hui considérée comme étant l'activité économique prioritaire dans la commune de l'Ile-à-vâche. On estime que 63% de la population active de cette commune s'adonne à cette branche d'activité. L'île contient à peu près 10 points de pêche : Madame Bernard, Cayes coq, Grand sable, La source, Source Bambara, Cocoyer, Pélantin, Cayes-à-l'eau, Ilet-à- braie, Pointe-Est.

5.3. L'organisation sociale de la pêche

A l'Ile-à-vâche, le secteur de la pêche n'est pas organisé. Il faut dire qu'à travers ces différents points de pêche, il n'existe aucune organisation ou association éponyme (de pêche). Chacun se débrouille de ses propres moyens et de ses propres savoir-faire. A l'unanimité, les enquêtés avouent qu'ils n'ont jamais reçu aucune formation en matière de pêche de la part d'une ONG, ou de l'Etat haïtien. En conséquence, ces derniers se trouvent généralement en position de faiblesse et subissent souvent les décisions des Agences dans la fixation des prix d'achats des produits de pêche.

5.4. Les embarcations de pêche

Les embarcations de pêche les plus utilisées dans la commune de l'Ile-à-vâche sont les voiliers et les pirogues (communément appelées «  Bois-fouillés »ou « Bwafouye »). Parmi les 80 pêcheurs de l'enquête, seulement 3 d'entre eux qui utilisent des chaloupes, soit un pourcentage de 3,75% (?Graphique3). Par ailleurs, le caractère rudimentaire de ces embarcations et leur faible capacité ne permettent pas aux pêcheurs de s'éloigner au large des côtes de l'île pour une meilleure exploitation des fonds marins (?les photos ci-contre).

Photos 15 & 16 : Vue d'un bois-fouillé (Bwafouye) et d'un voilier

Source:Photo prise personnellement en Juillet 2013

so

5.5. La production

Nous partons du constat que le caractère traditionnel de la pêche maritime à l'Ile-à-vâche ne permet pas une exploitation réelle et grande échelle des produits halieutiques. Notons que, malgré nos diverses recherches, nous ne trouvons aucun document ayant des données statistiques concernant la quantité de produits halieutiques produite annuellement à l'Ile-à-vâche.

Par ailleurs, il n'existe aucun organisme local qui aurait pu nous donner quelques chiffres peut-être même par estimation. C'est en quelque sorte, l'une des limites de nos recherches.

5.6. Circuit de commercialisation

La pêche étant corollairement signalée antérieurement comme occupation de premier ordre de la commune de l'Ile-à-vâche, la commercialisation des produits résultants représente l'une des principales transactions au niveau de la commune .Celle-ci met en scène un ensemble d'agents économiques qui tissent entre eux des relations complexes permettant l'injection d'un flux monétaire considérable dans le système.

Les transactions commerciales des produits dérivant de la pêche à l'intérieur de la commune et vers l'extérieur font intervenir les agents suivants : les pêcheurs, les agences, les saras urbaines, les marchandes locales, les consommateurs c'est-à-dire les particuliers, les hôtels et restaurants.

Les agences, par l'intermédiaire des « délégués » (envoyés dans d'autres points de pêche) ou directement (quand ils habitent à proximité d'un point de débarquement) achètent et prennent livraison entre les mains des pêcheurs. Ces produits de pêche sont stockés avec de la glace dans glacières mobiles. Ils les revendent à des grossistes de Port-au-Prince ou fonctionnent en partenariat avec eux. La plupart d'entre elles jouent aussi le rôle de fournisseurs directs à certains grand hôtels et restaurants.

Les saras urbaines sont celles viennent au marché de la commune tous les «  lundi et jeudi [4] ». Elles n'ont que deux sources d'approvisionnement, à savoir : les pêcheurs et les marchandes locales (certaines sont femmes des pêcheurs). Elles achètent des poissons salés, séchés, et des poissons frais qu'elles procèdent à leur salage et/ou à leur séchage. Elles conservent ces poissons pendant quelques jours pour être vendus au marché public des Cayes ou de Port-au-Prince (majoritairement à Port-au-Prince).

Les Marchandes locales sont celles qui attendent la rentrée des pêcheurs sur le rivage et achètent les poissons de taille plus ou moins réduites (toutes catégories confondues). Elles les revendent aux détails au marché public de la commune le même jour et parfois, elles procèdent à leur salage et/ ou séchage pour les revendre au bout de quelques jours aux saras urbaines.

5.7. Prix des produits de pêche au niveau de chaque acteur

Le prix des produits de la pêche varie suivant la taille et les catégories des produits, la complexité du processus d'approvisionnement, le type et/ou le nombre d'acheteurs présents lors du débarquement des pêcheurs sur le rivage. Ainsi,  nous présentons ces acteurs :

a. Les agences

Les agences achètent des poissons et homards (moyens et gros) par livre. Le coût de la livre des produits ou espèces en question varie selon sa taille.

____________________________________

4. Lundi et jeudi : jours du fonctionnement du marché public de la commune de l'Ile-à-vâche.

A rappeler que, les agences n'achètent pas les espèces de petite taille. La livre des poissons de taille moyenne s'achète à environ 60 gourdes et celle de taille élevée s'achète 70 gourdes. La livre des homards de taille moyenne s'achète à 65 gourdes et celle de taille élevée s'achète à 75 gourdes (?Tableau 9).

b. Les saras urbaines et les marchandes locales

Ces deux catégories d'acheteurs se confondent pour avoir utilisé la même procédure d'achat face aux pêcheurs.

Les prises, une fois débarquées par les pêcheurs sur le rivage, sont achetées par les saras urbaines ou les marchandes locales en gros (prix global). Le prix négocié est généralement aux désavantages des pêcheurs compte tenu de la non-possession de moyens de conservation par ces derniers. Ces produits sont de tailles confondues (petits, moyens, gros). Contrairement aux agences, les saras urbaines ainsi que les marchandes locales n'utilisent pas vraiment une mesure pour quantifier les produits. Elles se servent surtout de leurs yeux pour évaluer le prix. De ce fait, il est impossible pour nous de présenter des chiffres pour ces catégories d'acheteurs.

VERIFICATION DES HYPOTHESES

Pour les besoins de compréhension de notre travail, nous procédons à la vérification des hypothèses:

· La première hypothèse s'est révélée exacte. Le tableau 5 montre que tous les 80 pêcheurs, sur lesquels l'enquête a été menée, n'ont jamais reçu de formations dans le domaine de la pêche. Il n'y a donc aucune intervention de l'Etat haïtien ni ONG en faveur de ces pêcheurs. Par ailleurs, ces derniers possèdent très peu d'engins ayant pour la plus grande part de faible capacité de capture.

· La seconde hypothèse s'est vérifiée dans les chapitres II (tableau 7) et V. Il n'existe pas vraiment un marché formel pour l'écoulement des produits de pêche à l'Ile-à-vâche. Il est clair que le circuit de commercialisation existant n'est guère favorable aux pêcheurs de la zone. Ces derniers ne se sont pas unis en association pour défendre leurs intérêts sociaux et économiques. Sur les 80 pêcheurs de l'enquête, la plus grande part ont leur revenu mensuel compris entre 1000 et 5000 gourdes, soit le plus faible niveau. Donc, la faiblesse de leur revenu témoigne clairement qu'ils ne puissent pas subvenir à leurs besoins primaires.

En définitive, nous pouvons affirmer que nos deux hypothèses sont confirmées.

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

Au terme de cette étude sur la situation socioéconomique de la pêche maritime à l'ile-â-vache, il se révèle que cette branche d'activité connait pas mal de difficultés. La précarité des embarcations, des engins et techniques de pêche, sont autant de goulots d'étranglement auxquels font face les pêcheurs maritimes de la commune de l'Ile-à-vâche. Une situation qui provoque chez la plupart de ces derniers un certain désengagement.

Dans la zone d'étude, les pêcheurs maritimes sont tous de sexe masculin. Ils ne sont pas organisés en groupements ou en associations. Il n'existe aucun contrat entre Agences et pêcheurs, tous fonctionnent indépendamment. Ces derniers ne sont pas encadrés ni formés. On en déduit qu'il n'y a pas effectivement d'investissements dans ce secteur. Car ils utilisent pour la plus grande part des embarcations non motorisées comme le bois-fouillé, le voilier et leurs techniques de capture sont de faibles capacités et non sélectifs. De plus, ces pêcheurs font face à un autre problème majeur qui est la conservation des produits de pêche. Il n'existe pas d'infrastructures adaptées pour la conservation des produits et fruits de mer. Donc, puisque ces derniers ne puissent pas conserver ses produits de pêche, ils se sont obligés de les vendre en arrivant au rivage. Il arrive que le prix négocié par l'acheteur soit défavorable aux pêcheurs. Le caractère rudimentaire de leurs engins et l'archaïsme de leurs techniques ont influencé négativement le rendement leurs prises. Par ailleurs, les structures de vente de leurs produits ne contribuent guère à une amélioration de leur niveau de vie. Nous rappelons que le revenu mensuel de la majorité de nos enquêtés se retrouve dans le plus faible barème, soit entre 1000 et 5000 gourdes (Tableau 7, p.34).

Les pêcheurs ne sont pas les seuls à confronter aux problèmes de conservation des produits de pêche. Il ressort aussi pour les agences un défi de taille puisqu'il n'y a d'électricité dans la commune. Le moyen de conservation le plus utilisé est la réfrigération ; ceci, en soumettant les poissons et les fruits de mer sous glace dans des glacières mobiles, communément appelées « thermos ». Leurs produits sont généralement vendus quelques jours plus afin d'éviter leur altération. Pour leur part, les saras urbaines et les marchandes locales ont procédé au salage et/ou au séchage de leurs produits.

Nos recherches nous ont permis aussi de voir que les technologies nouvelles en matière de pêche telles : des outils  comme les chaluts, les Dispositifs de concentration des poissons (DCP) ; des techniques de détection des poissons comme les sondeurs, le sonar, le net sonde etc..., sont hors de porté des pêcheurs de l'Ile-à-vâche.

Donc, l'intérêt que présente notre travail est qu'il révèle les différentes contraintes auxquelles font face les pêcheurs de l'Ile-à-vâche. Une telle connaissance aura une importance capitale pour tout projet de développement dans la pêche en Haïti, en particulier dans la zone d'étude.

Recommandations

Après avoir analysé les données recueillies sur la commune de l'Ile-à-vâche plus particulièrement sur la situation socioéconomique de la pêche maritime, il est tout à fait important de faire ces recommandations suivantes visant la modernisation du secteur de la pêche et l'amélioration des conditions de vie des pêcheurs :

D'abord aux pêcheurs :

ü Ils doivent s'organiser en groupements ou associations.

ü Définir clairement leurs objectifs tant sociaux qu'économiques.

ü En partenariat avec l'Etat, leurs groupements ou associations doivent identifier des projets d'intérêt commun aux bénéfices de chacun d'eux qui en sont les principaux membres.

A l'Etat :

ü Aider les pêcheurs à développer des coopératives de pêche en vue d'augmenter leur rendement.

ü Faciliter l'accès au crédit pour les pêcheurs utilisant des moyens de pêche traditionnelle.

ü Mettre en place des infrastructures de conservation pour préserver la qualité des produits.

ü Prévoir des programmes de formation destinés aux pêcheurs en vue de rendre leur travail plus performant.

ü Réglementer le secteur en étroite collaboration avec les pêcheurs, et les autres intervenants et en garantissant leur participation.

ü Exploiter de manière judicieuse et cohérente les ressources dont disposent le gouvernement et participer activement à l'amélioration des matériels et les instruments de pêche, en vue du développement durable de la pêche.

ü Installer des Dispositifs de Concentration de Poissons (DCP) le long de la côte dans les endroits réunissant les conditions nécessaires.

ü Organiser des séances de formation en montage et pose de DCP, entretien des DCP et autres équipements (moteurs, embarcations), techniques de pêche sur DCP, manutention à bord à l'intention des pêcheurs.

ü Mettre à la disposition des pêcheurs l'équipement et les bateaux qui leur permettront d'aller plus loin, d'être plus performants face à la concurrence et d'être moins dépendants des prises prés du rivage.

ü Appliquer des critères d'aménagement et de mise en valeur permettant de promouvoir et de renforcer le rôle des pêcheurs et une meilleure intégration des activités de commercialisation des produits de la pêche.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Ouvrages

CLINQUART A., 2005, Les techniques de conservation des aliments, Université de Liège, Faculté de Médecine vétérinaire (secteur Technologie), 25 pp.

DALVIUS Gérard, La mer dans le cadre du développement, Ed. Fardin, Port-au-Prince, 1984. 

E. Charles-Dominique et A. Mbaye, Engins et techniques de pêche artisanale du Sénégal, avril 2003.

FRAGNIERE, Jean-Pierre, Comment réussir un mémoire, Dunod, Paris, 1996, 117p

JEAN Pliya, La pêche dans le sud ouest du Bénin, Paris, 1980.

IHSI, les comptes économiques en 2010, Port-au-Prince, Haïti

J. Graham, W.A. Johnston et F.J. Nicholson, La glace et les produits de la pêche, FAO, Rome, 1992.

JUMELLE, I. C. 1984. Pêche et pêcherie en Haïti. Formulation d'un projet d'amélioration. 115p.

MOREAU de Saint-MéryDescription topographique, physique, civile, politique et historique de la partie française de l'île Saint-Domingue, Philadelphie, Paris, Hambourg, 1797-1798, (réédition, 3 volumes, Paris, Société française d'histoire d'outre-mer, 1984).

M. H. Routh, Les pêches maritimes en Haïti, FAO, Rome, 1968.

NOREL Philippe, Problèmes du développement économique, Seuil, janvier 1997

PIERRE-CHARLES, Gérard, L'économie Haïtienne et sa voie de développement, Paris, Maisonneuve 1967, 270p.

PNUD, la situation économique et sociale d'Haïti en 2002, ISBN : 99935-38-02-07, Port-au-Prince, Haïti.

SAFFACHE Pascal, Le milieu marin haïtien : chronique d'une catastrophe écologique, Études caribéennes,  5 Décembre 2006.

TREILLET Stéphanie, L'économie du développement : de Bandoeng à la mondialisation, 2ème édition, Arman Colin, Paris, Avril 2007

THOMAZI, A.«L'histoire de la pêche de l'âge de pierre à nos jours ». Editions Payot. Paris, 1950.

Mémoires consultés

1. ACCÉUS Vitalème, La pêche traditionnelle, pratique vodouesques et croyances afro-haïtiennes à  Gressier, mémoire de sortie à l'Université d'état d'Haïti -  Anthropologie option : Es-études africaines, afro-américaines et caribéennes, Janvier 2009.

2. MICHAUD Josué, La pêche : Alternative de survie pour les agriculteurs pêcheurs, mémoire de sortie à la Faculté d'Ethnologie, Département Anthropologie-Sociologie, 1993.

3. SAINT MARTIN FRANÇOIS Marie Pascale Guinette, La pêche sur Dispositif de Concentration de Poissons (DCP) à Anse d'Hainault : Contribution au Revenu des Marins Pêcheurs et Marge des Distributeurs, Mémoire de fin d'études agronomiques à la FAMV/ Option : Ressources Naturelles et Environnement, Port-prince, juillet 2009.

Sites d'Internet visités

1. http://www.agriculture.gouv.ht/view/01/?La-Peche-en-Haiti

2. http://www.agriculture.gouv.ht/view/01/IMG/pdf/Texte_Peche-MARNDR_2010.pdf

3. http://www.encyclopeche.com/poissons.htm

4. http://.fr.m.wikipedia.org/wiki/conservation_des-poissons

5. http://.fr.m.wikipedia.org/wiki/pêche

6. http://.fr.m.wikipedia.org/wiki/la théorie de la croissance endogène

7. http://agropressehaiti.org/la-peche en haiti

Articles  

1. FAO, Document technique sur les pêches, 1014-1146, no. 331. Rome. 75 pp.

2. IHSI, les comptes économiques en 2010, Port-au-Prince, Haïti.

3. IHSI. 2003. Inventaires des ressources et potentialités d'Haïti : commune de l'ile-à-vâche.

ANNEXES

Annexe 1 : Questionnaire d'enquête présenté aux pêcheurs maritimes de la commune de l'Ile-à-vâche

Cher pêcheur, nous venons vers vous dans le cadre d'une enquête scientifique visant à déceler « la situation socio-économique de la pêche maritime dans la commune de l'Ile-à-vâche pour la période 2010-2011 ». A cet effet, nous avons besoins de vos réponses franches et sincères qui sont d'une grande importance pour la réussite de cette enquête. Toutefois, nous vous assurons que l'anonymat de vos réponses sera respecté car elles ne serviront qu'à des fins scientifiques et c'est la raison même pour laquelle que nous ne demandons pas votre nom ni votre adresse.

Veuillez donc bien lire toutes les variables de réponses proposées avant de cochez celles qui répondent à ce que vous faites, à ce que vous pensez ou ce que vous voyez être réelle.

Nous vous remercions pour votre disponibilité.

A. Identification des enquêtés

1. Depuis quand vous êtes pêcheurs ?

1-5 ans 5-10 ans 10-15 ans 15-20 ans

20 ans et plus

2. Quel est votre âge ?

15-30 ans 30-45 ans 45 ans et plus

3. Votre niveau d'instruction :

Non scolarisés Primaire Secondaire

Université

4. Vous êtes :

Célibataire marié divorcé

Veuf placé

5. Nombre d'enfants :

Aucun 1-3 3-5

5-8 8 et plus

B. Caractéristiques de la pêche maritime à l'Ile-à-vâche

6. Avez-vous reçu des séances de formations dans le domaine de la pêche ?

Oui Non

7. Avez-vous des connaissances suffisantes pour pratiquer la pêche ?

Oui Non

8. Quel moyen utilisez-vous pour aller à la pêche ?

Bois-fouillé) voilier

Chaloupe autres......

9. Quels engins (outils) utilisez-vous pour capturer les espèces maritimes ?

Nasses filets fusil harpon

Lignes autres................

a. Si vous utilisez des filets, lequel parmi les suivants ?

Filets maillants (trois nappes) filets emmêlants (trémails)

Sennes (sennes de plage/sennes tournantes coulissantes)

b. Si vous utilisez les lignes, lequel parmi les suivants ?

Lignes à main lignes dérivantes lignes de traine

Lignes calées (palangre) cannes à pêche

10. Quelles sont les principales espèces dont vous avez l'habitude de capturer ?

Poissons lambis homards crevettes autres.......

11. Quelles techniques utilisez-vous pour rassembler les espèces (poissons, lambis, homards etc.) ?

Les appâts lumière autres .............................

12. Quel mode de conservation utilisez-vous ?

Réfrigération (Freezer) Thermos/blocs de glace Salage et/ou séchage fumage Aucune

13. a) Quel procédure de vente utilisez-vous ?

La vente aux détails au marché de la commune (Madame Bernard)

La vente aux agents commerciaux locaux par livre

La vente aux « saras urbaines »

Autres..............................................

b) Si vous les vendez par livre, à combien se vend la livre de poissons ?

Rép..............................gourdes

c) à combien se vend la livre des fruits de mer (homards, crevettes) ?

Rép...........................gourdes

14. Combien de fois par semaine vous allez à la pêche ?

Tous les jours 1 à 3 fois/semaine 3 à 6 fois/semaine

Autres...........................

15. A combien s'élève votre revenu mensuel ?

1-5000gdes 5-10000gdes 10-15000gdes

15000 gourdes et plus

16. Dans quelle période de l'année l'activité de pêche est plus intense ?

Janvier-Mars Avril-Juin Juillet-Septembre Octobre- Décembre

17. Quel est votre degré de satisfaction en ce qui concerne le nettoyage des rues et des canaux de drainage par le service de la mairie?

? 1 à 3 ? 3 à 5 ? 5 à 7 ? 7 à 9 ? 9 et plus

b) Si non, quelles sont les raisons ?

Rép..................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

Annexes 2 : Quelques photos

1. Vue d'un pêcheur en train de réparer son filet

Source : Photo prise personnellement en Juillet 2013

2 : Marché de poissons de l'Ile-à-vâche

Source : photo prise personnellement en Juillet 2013

TABLES DES MATIERES

Sommaire .................................................................................II

Dédicaces ................................................................................. III

Epigraphe..................................................................................IV

Avant-propos...............................................................................V

Remerciements...........................................................................VII

Liste des sigles et abréviations.......................................................VIII

Liste des tableaux, figures, photos et graphiques...................................IX

Liste des annexes ..........................................................................X

INTRODUCTION GENERALE...................................................................1

0.1. Présentation du sujet........................................................................................2

0.2. Problématique de la recherche......................................................................3

0.3. Cadres théorique et conceptuel.....................................................................4

0.4. Objectifs de la recherche...........................................................................13

0.5. Justification ..........................................................................................14

0.6. Hypothèses de travail................................................................................15

0.7. Méthodologie .........................................................................................15

0.8. Les limites de la recherche..........................................................................17

CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE..........................19

1.1. Historicité de la commune de l'Ile-à-vâche......................................................20

1.2. Géographie................................................................................................20

1.2.1. Position géographique de l'ile................................................................20

1.2.2. Sa superficie....................................................................................20

1.2.3. Relief .............................................................................................21

1.3. Démographie..........................................................................................21

1.4. Activités économiques des habitants..................................................................................21

1.5. Administrations publiques...........................................................................22

1.6. Infrastructures économiques et financières........................................................22

1.7. Infrastructures éducatives...........................................................................23

1.8. Infrastructures socioculturelles.....................................................................23

CHAPITRE II : PRESENTATION, INTERPRETATION ET ANALYSE DES RESULTATS..24

2.1. Présentation et interprétation des résultats de l'enquête.........................................25

2.1.1. Le traitement des données.....................................................................25

2.1.2. Les difficultés rencontrées.....................................................................25

2.1.3. Résultats des questionnaires..................................................................26

2.1.4. Résultats des entrevues semi-structurées....................................................35

2.2. Analyse des résultats des enquêtes................................................................36

CHAPITRE III : VUE PANORAMIQUE DE LA PECHE MARITIME..............38

3.1. Situation mondiale de la pêche maritime...........................................................39

3.2. Les catégories de pêche..............................................................................39

3.3. Les engins (outils) de pêche.........................................................................40

3.3.1. Les chaluts.......................................................................................41

3.3.1.1. Le chalut de fond..........................................................................42

3.3.1.2. Le chalut pélagique........................................................................43

3.3.2. Les lignes........................................................................................43

3.3.2.1. Lignes à main ou traine...................................................................44

3.3.2.2. Lignes calées...............................................................................45

a. Ligne de plage............................................................................45

b. Palan.......................................................................................45

c. Ligne dérivante...........................................................................47

3.3.3. Les filets.........................................................................................47

3.3.3.1. Filets maillants............................................................................47

a. Dormant...................................................................................48

b. Encerclant.................................................................................49

c. Dérivant...................................................................................49

3.3.3.2. Filets emmêlants...........................................................................49

3.3.3.3. Les sennes..................................................................................50

a. Senne de plage...........................................................................50

b. Senne tournante coulissante............................................................51

3.3.4. Les nasses........................................................................................52

3.3.5. Les casiers.......................................................................................53

3.3.6. Fusil /harpon....................................................................................53

3.4. Comportement des engins de pêche.................................................................54

3.5. Techniques de pêche....................................................................................55

3.5.1. Techniques de détection des poissons........................................................55

3.5.1.1. Le sondeur..................................................................................55

a. Sondeur à la main........................................................................55

b. Sondeur à ultra-sons.....................................................................55

3.5.1.2. Le sonar.....................................................................................56

3.5.1.3. Le net sonde................................................................................56

3.5.2. Technique de rassemblement..................................................................56

3.5.2.1. L'utilisation de la lumière ...............................................................57

3.5.2.2. Les appâts..................................................................................57

CHAPITRE IV : MODES DE CONSERVATION DES PRODUITS DE LA PECHE....58

4.1. Généralités.............................................................................................59

4.2. Présentation des différentes modes de conservation.............................................60

4.2.1. La réfrigération.................................................................................60

4.2.1.1. Equipements améliorés pour la réfrigération des poissons frais...................63

a. Bac de manutention..................................................................63

b. Matériels de prétraitement..........................................................63

c. Conteneurs isothermes artisanaux.................................................64

d. Conteneurs isothermes monoblocs.................................................64

e. Caisses en polystyrènes..............................................................65

f. Glacières portables...................................................................66

4.2.1.2. Durée de conservation des poissons et des fruits de mer sous la glace..........67

4.2.2. La congélation....................................................................................67

4.2.3. Salage.............................................................................................68

a. Poudrage..............................................................................68

b. Saumurage...........................................................................68

4.2.4. Séchage..........................................................................................69

4.2.5. Fumage..........................................................................................69

a. Fumage à chaud.....................................................................70

b. Fumage à froid.......................................................................70

4.3. Avantages de la conservation des produits de la pêche........................................70

CHAPITRE V : LA SITUATION SOCIOECONOMIQUE DE LA PECHE MARITIME

A L'ILE-A-VACHE............................................................72

5.1. Aspects sociaux des pêcheurs maritimes de l'Ile-à-vâche......................................73

5.2. Les points de pêche de la commune...............................................................74

5.3. L'organisation sociale de la pêche.................................................................74

5.4. Les embarcations de pêche.........................................................................74

5.5. La production ........................................................................................75

5.6. Circuit de commercialisation......................................................................75

5.7. Prix des produits de pêche au niveau de chaque acteur.........................................75

VERIFICATION DES HYPOTHESES........................................................78

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS................................................79

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES.......................................................83

ANNEXES............................................................................................85

TABLES DES MATIERES.......................................................................89






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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote