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Les mandats des opérations de maintien de la paix de l'ONU en République Démocratique du Congo face aux réalités locales: utopisme ou réalisme?

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par Claude BOYOO ITAKA
Université de Kinshasa - Licence 2012
  

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2. La réforme du secteur de sécurité comme condition nécessaire et urgente pour la stabilisation de la RDC

Dans leurs discours et déclarations, les autorités de la RDC n'ont cessé de reconnaitre et souligner que la réforme de l'armée est une des priorités du Gouvernement. Ce n'est pas pour la première fois que cette recommandation soit faite au gouvernement congolais et à la Communauté internationale. Les autorités congolaises ainsi que d'autres partenaires internationaux en ont compris et se sont impliqués, seul le manque de volonté d'accélérer et de conduire jusqu'au bout ces reformes empêche malheureusement l'accomplissement de ces reformes.

Ceci étant, notre constat par rapport à tous ces plans de réforme prouve une certaine ambigüité de la volonté des autorités congolaises. La situation sociale et professionnelle actuelle des FARDC reste très alarmante et n'incite pas la jeunesse congolaise à aller s'enrôler pour défendre la patrie.

L'échec de la mise en oeuvre de la réforme du secteur de la sécurité (RSS) est imputable à un manque de volonté politique aux échelons les plus élevés du gouvernement congolais. Au lieu de présenter une vision de la sécurité congolaise et de mobiliser les ressources nécessaires pour la concrétiser, le gouvernement a encouragé l'établissement de divisions au sein de la communauté internationale et permis à des réseaux corrompus actifs, présents au coeur même des services de sécurité, de prospérer en dérobant les ressources censées couvrir les salaires de base ou en profitant de l'exploitation des ressources naturelles115(*).

Nous estimons à cet effet que la restauration des services publics, l'intégration politique et la réforme de l'armée ne nécessitent ni un nouveau plan ni un nouvel engagement rhétorique des autorités congolaises, seule la volonté ferme de mise en oeuvre de tous ces plans suffit pour la consolidation de la paix en RDC.

En dépit de tout cela, il convient de rappeler aux autorités congolaises que l'armée reste le domaine très sensible dans la préservation de la souveraineté de l'Etat. Un accent particulier doit être mis sur ce domaine. La situation des FARDC ne correspond pas aux enjeux et à la place du Congo en Afrique du XXIème siècle. La reforme de l'armée doit effectivement être une priorité du gouvernement.

Au lieu de multinationaliser le domaine appartenant à la souveraineté exclusive de l'Etat, les autorités congolaises doivent être interpellées pour reprendre en main la gestion de la sécurité nationale. Souvent infiltrée par des alliances régionales ou internationales, également par le processus de mixage et de brassage, l'armée congolaise continue toujours à s'affaiblir et subir des déceptions tant que les bonnes politiques ne sont pas initiées. Partisan de la théorie de la déconnection de SAMIR AMIN, nous prônons la nationalisation des questions sécuritaires du Congo. Rendre la question de la sécurité nationale à la portée de toute la communauté internationale (y compris des ennemis de la République) constitue un facteur de l'affaiblissement de notre armée et par ricochet de notre pays. Nous considérons l'aide internationale comme un appui, mais non comme une condition sine qua non de la pacification de la RDC. Avec un optimisme pur, nous estimons que les FARDC sont capables de sécuriser seules le territoire national, il suffit que les moyens leur soient donnés et leurs conditions sociales soient améliorées. Cela signifie :

- payer normalement les militaires, les déployer là où cela est possible,

- contrôler leurs pratiques et les sanctionner si nécessaire en appliquant au plus vite la loi organique votée en 2011,

- rajeunir et bien équiper l'armée,

- rendre l'armée un domaine des intellectuels. C'est-à-dire redéfinir les critères de recrutement et de la promotion en grade dans l'armée qui doivent faire de l'armée congolaise une armée professionnelle et qualitative. Actuellement, l'effectif ou la supériorité numérique de l'armée face aux ennemis ne suffit pas et prouve ses faiblesses116(*). Il faut à cet effet faire des FARDC une armée composée des hommes et des femmes intellectuels (pas des anciens criminels ou délinquants), responsables, patriotes, apolitiques et soucieux de défendre l'intégrité du territoire partout elle est menacée.

* 115 Voir le Rapport des ONG locales et internationales sur la situation des RSS en RDC intitulé : « République démocratique du Congo : Prendre position sur la réforme du secteur de la sécurité », Kinshasa, 2011

* 116 Nous faisons ici référence au différentes défaites des FARDC face aux groupés armés composés de quelques centaines de rebelles, parfois moins équipés que les FARDC. Par exemple le débâcle des FARDC à Goma face aux militaires du M23.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams