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L'abà¢à¢, corps de garde et espace de communication chez les Fang d'Afrique centrale. Une préfiguration des réseaux sociaux modernes.

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par Gérard Paul ONJI'I ESONO
Université de Yaoundé II Cameroun - Master 2015
  

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4. Lieu d'accueil et d'expression de l'hospitalité

Les communautés villageoises de la forêt équatoriale sont généralement constituées de regroupement de hameaux abritant quelques familles. Cette configuration qui s'oppose à des installations clairsemées et éparses participe, à l'origine, du souci pour des personnes ayant un lien de sang, de ne pas s'éloigner du noyau familial. C'est cet habitat regroupé de part et d'autre de la piste ou de la route que l'on appelle communément village. L'isolement ou le détachement était perçu comme un signe d'égoïsme, comme un refus de communier et de partager avec les autres.

De plus, certaines personnes dont le comportement était désapprouvé par la communauté, à travers une décision de l'Abââ, étaient sommées de quitter le village. Cette sanction a conduit à un dicton Fang qui renforce l'idée que le fait qu'une maison se retrouve dans un bosquet, à l'écart de toutes les autres cases est signe qu'il y a eu in incident par le passée qui a conduit à cette situation d'exclusion. Cela se dit alors « ô ndenda okang, dzam ».

D'autre part, ce regroupement met aussi en exergue la solidarité et la force des liens familiaux chez les Fang. L'esprit de partage et de communion prévaut ici au point où, généralement, en face de l'Abââ côté route, il y avait une claie, en guise de garde-manger public, appelé « atak mvam » (Etagère de l'hospitalité), sur laquelle l'on laissait généralement une main de banane, des morceaux de canne à sucre, un avocat, une calebasse d'eau pour permettre aux passants de manger et de se désaltérer en cas de besoin. Selon Jean Pierre OVONO ENGONGA, « les hommes ne mangeaient jamais dans leurs cases respectives ; leurs épouses acheminaient les repas de la journée à leurs maris à l'Abââ par l'intermédiaire des enfants. D'habitude, même les passants ne traversaient pas un village sans faire un détour à l'Abââ soit pour des civilités d'usage, soit pour partager le repas.».70(*)

Le rôle hospitalier de l'Abââ se manifeste également par le fait qu'un voyageur de passage à la tombée de la nuit dans un village pouvait être interpellé par un ancien pour se laisser proposer une couchette. L'étranger bénéficiait alors de l'hospitalité de l'Abââ et du village. Et lorsqu'il devait repartir, il se voyait très souvent offrir un présent, à l'exemple d'un poulet, et des provisions pour la suite de son voyage.

D'Abââ en Abââ, la même culture de l'accueil et de l'hospitalité se manifeste encore, à quelques égard, même si beaucoup de changements sont observés, cette culture de partage caractérise encore les communautés de la forêt équatoriale.

* 70OVONO ENGONGA, Jean Pierre, op. cit. Entretien accordé le même jour que celui indiqué avant.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore