WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Rôle de l'état dans la reduction de la pauvreté à  Madagascar

( Télécharger le fichier original )
par Michel Mélodie RAKOTONIRINA
Université TOAMASINA Madagascar - Master I 2014
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

II-3. La pauvreté conjoncturelle ou la pauvreté structurelle

Si le facteur temps n'est pas en lui-même un critère de pauvreté, la durée plus ou moins longue de la situation détermine si elle est de type conjoncturel ou structurel ; une catastrophe naturelle crée des situations de pénurie qui provoquent un état de pauvreté temporaire de la population sinistrée, alors qu'un dysfonctionnement de la structure de production d'une économie entretient une pauvreté chronique d'une frange plus ou moins grande de la population. Enfin la combinaison des trois critères de classification donne les huit situations de pauvreté suivantes :

- la pauvreté objective, absolue, temporaire ; - la pauvreté objective, relative, temporaire ; - la pauvreté objective, absolue, structurelle ; - la pauvreté objective, relative, structurelle ; - la pauvreté subjective, absolue, temporaire ; - la pauvreté subjective, relative, temporaire ; - la pauvreté subjective, absolue, structurelle ; - la pauvreté subjective, relative, structurelle.

II-4. La pauvreté monétaire et pauvreté humaine

La pauvreté monétaire est un état dans lequel le revenu est insuffisant pour satisfaire les besoins de subsistance. Par souci de comparaison, la Banque Mondiale fixe ce niveau de revenu à moins de 2 $ américains par personne et par jour, généralement mesuré en termes de parité de change pour pouvoir appréhender le pouvoir d'achat.

II-4-1. La pauvreté monétaire

Une personne est jugée pauvre dès lors que son revenu donne un niveau de satisfaction inférieure au minimum nécessaire pour vivre. Le Rapport de la Banque Mondiale en 20071 montre que de 1997 à 2007, la pauvreté monétaire a été réduite de quart dans le monde passant de 1,3 milliard à 985 millions de personnes vivant avec moins d'un dollar par jour, et 2,6 milliards pour ceux vivant avec moins de 2 dollars.

1 Banque Mondiale, Rapport sur le développement dans le monde : combattre la pauvreté, Ed. ESKA, 2001, p 20.

19

Malgré la mise en oeuvre des programmes spécifiques pro-pauvres dans des domaines variés, notamment, de la stabilité macro-économique, du développement rural, de la lutte contre la malnutrition et de la promotion de l'emploi, la pauvreté demeure un phénomène de grande ampleur à Madagascar où 67,5 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté en 2008 (EPM, 2010).

La pauvreté monétaire s'est dégradée entre l'année 2005 et 2010, passant de 68,5 % à 76,5 % pour l'ensemble de la population, contre 76,6 à 82 % pour les enfants de moins de 18 ans. Cette tendance est valable aussi bien dans le milieu urbain (52 % à 54,2 %) que dans le milieu rural (73,5 % à 82,2%)1. Il en est de même au niveau des régions sauf pour la région de Sofia où le taux de pauvreté2 a baissé de 80,7 % en 2005 à 71,5 % en 2010 pour l'ensemble de la population.

Tableau n°II. L'évolution du ratio de pauvreté de 1993 à 2010

Milieu

1993

1997

1999

2001

2002

2004

2005

2010

Madagascar

70,0

73,3

71,3

69,6

80,7

72,1

68,7

76,5

Antananarivo

68,0

66,4

61,7

48,3

66,0

59,8

57,7

66,8

Fianarantsoa

74,2

75,1

81,1

83,2

91,0

86,0

77,6

88,2

Toamasina

77,9

79,8

71,3

82,3

86,3

77,1

71,9

78,3

Mahajanga

53,2

73,8

76,0

72,4

89,1

74,1

70,2

71,6

Toliara

81,1

82,0

71,6

76,1

81,2

72,3

74,8

82,1

Antsiranana

60,2

62,3

72,6

69,2

83,7

65,4

64,2

68,1

Urbain

50,1

63,2

52,1

44,1

61,6

53,7

52,0

54,2

Rural

74,5

76,0

76,7

77,1

86,4

77,3

73,5

82,2

Source : INSTAT/DSM/EPM 1993, 1997, 1999, 2001, 2002, 2004, 2005, 2010
(mise à jour le mercredi, 06 avril 2011 13:42).

Pour les différentes ex-Provinces, la tendance de l'évolution du taux de pauvreté est la même. Les provinces de Fianarantsoa, Toamasina, Toliara sont les plus touchées et présentent les taux de pauvreté très élevés et dépassant toujours le niveau national depuis 1993. Pour le cas de Fianarantsoa par exemple, le taux enregistré en 1999 est de 81,1 % si le taux était de 74,2 % en 1993, et en 2010, 88,2 % de la population ont des difficultés pour satisfaire les besoins fondamentaux. Le cas de Mahajanga est flagrant, le taux de pauvreté est passé de 53,2 % pour l'année 1993 à 73,8 % en 1997 et à 76,0 % en 1999.

1 Unicef, Rapport national Madagascar : Analyse de la pauvreté des enfants à Madagascar, 2012, p. 29.

2 Pourcentage de la population vivant avec moins de 2 USD par jour.

20

Du point de vue macro-économique, nous avons constaté que la pauvreté monétaire varie parallèlement avec la croissance économique du pays.

Graphique n°J. La pauvreté monétaire et la croissance économique

Sources : EPM 1993, 1997,1999, 2005, 2010, FMI (le taux de croissance pour l'année
2010 est une estimation).

Nous voyons dans ce graphe que la réduction de la pauvreté dépend de la croissance économique, c'est-à-dire, « plus de croissance équivaut à moins de pauvreté et inversement ». Comme le cas de 2001 à 2003 où le taux de croissance est de 6 % avec un taux de pauvreté de seulement 69,6 %. Mais parfois, il y a croissance sans développement donc aucun effet sur la pauvreté.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway