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Microfinance et lutte contre la pauvreté: une étude des microcrédits octroyés par le réseau mc² de la Menoua

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par Cédric Beaudin YMELE
Université de Dschang - Master 2013
  

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1.2. Problématique

La microfinance représente aujourd'hui un des axes de nombreuses politiques de développement ; pourtant, la nature et l'ampleur exacte de l'impact qu'on peut en attendre ne sont pas toujours aussi établies que ce qui est parfois affirmé dans les forums internationaux (Marc LABIE, 1999). Par ailleurs, il s'agit d'un secteur extrêmement diversifié. En matière de microfinance, cela concerne fondamentalement deux types d'institutions : les organisations à « logique coopérative2 » et les ONG. Il n'est donc ni possible ni souhaitable de résumer l'ensemble de la microfinance autour d'un schéma unique qui serait le seul à légitimer. Au contraire, il s'agit de faire preuve de nuance et de voir ce que chaque type d'institution peut apporter au champ de la microfinance. Par ailleurs, il est important de ne pas ni surestimer ni sous-estimer ce que la microfinance peut apporter en matière de lutte contre la pauvreté. Certains affirment que non seulement la microfinance peut servir les plus pauvres mais qu'il doit s'agir là d'une de ses priorités

2 On peut citer ici les coopec, caisses villageoises, mutuelles etc....

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absolues. D'autres, au contraire, pensent que tenant compte des caractéristiques de ce type de service, il n'est probablement pas destiné aux plus pauvres des plus pauvres mais bien à ceux qui disposent de projets susceptibles d'engranger une rentabilité suffisante pour supporter le coût de ce type de service (J. Morduch, 1999).

Il sera par ailleurs important de rappeler ce point de vue qui est souvent négligé mais auquel on doit accorder une importance particulière à savoir la définition de la pauvreté. On a longtemps considéré que la pauvreté résultait d'un manque de revenus. Or, grâce notamment aux travaux de Amartya Sen3, on a mieux compris que la pauvreté est en fait un phénomène multidimensionnel (qui attaque l'environnement, la santé, l'éducation, etc....). La question n'est donc pas seulement de savoir si un individu a, ou non, un revenu suffisant mais bien plus, de savoir, s'il a ou non, accès à une série de biens et services essentiels par exemple en matière de santé ou d'éducation. Si on accepte cette approche, on comprend donc aisément qu'il est pour le moins exagéré de prétendre que la mise en place de systèmes de microfinancement est, à elle seule, susceptible de lutter contre la pauvreté.

Naturellement, les avis divergent : pour certains auteurs, la micro finance ou le microcrédit est une stratégie capable de relever le défît ou une alternative sérieuse aux diverses politiques de développement. Pour d'autres, les microcrédits assurent la survie et non l'émergence, ils n'ont pas réussi à bâtir le capital des micros entreprises viables. Cependant, nous savons, pour notre part, que « l'argent appelle l'argent dit un proverbe,... Si vous en avez un peu, vous pouvez en avoir beaucoup. Le plus difficile, c'est d'avoir ce peu là... ».

Or, la problématique de la pauvreté au Cameroun s'apparente au manque de ce peu là. La population dispose d'immenses atouts et est pleine d'initiatives dont la mise en oeuvre est handicapée par le manque de capital et le manque d'accès au marché financier. L'insuffisance d'institutions bancaires ou leur inexistence pure et simple dans plusieurs localités du pays, le dysfonctionnement de ce circuit et l'impossibilité d'y accéder pour la majorité de la population camerounaise est une réalité qui aggrave l'état de la pauvreté devenue un phénomène de masse au Cameroun.

3 Prix Nobel d'Economie

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En recherchant les solutions de survie, les populations camerounaises pauvres et plus particulièrement en zone rurale se lancent dans des activités du secteur informel tels que : call box, petit commerce, commerce ambulant, artisanat, agriculture, élevage, ben skin, coiffure, couture, etc. Ces activités n'ayant aucun soutien ni de l'Etat, ni de tout autre organisme, c'est alors que va apparaitre la microfinance sur ce terrain qui parait fertile comme une panacée qui pourrait venir en aide aux populations exclues. Les hommes, les femmes et même les enfants s'y livrent parfois sans réflexion, comme poussés par cette croyance populaire qui stipule : « qui ne risque rien n'a rien ». Mais malheureusement, la mesure du risque n'est pas toujours faite de manière suffisante. C'est ainsi que nous pouvons constater que, malgré la prolifération des EMF au Cameroun, la pauvreté de masse semble dicter toujours sa loi.

Et c'est parce que l'engouement est réel et même mondial, avec la consécration de l'année 2005 comme l'année internationale du microcrédit, qu'il nous importe de nous poser la question de recherche suivante : « les services financiers offerts par le réseau MC2 de la Menoua sont-ils suffisamment adaptés aux besoins réels des populations bénéficiaires ? » De façon plus simple :

- Les microcrédits octroyés par les MC2 améliorent-ils les conditions de vie des populations bénéficiaires ?

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus