WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Microfinance et lutte contre la pauvreté: une étude des microcrédits octroyés par le réseau mc² de la Menoua

( Télécharger le fichier original )
par Cédric Beaudin YMELE
Université de Dschang - Master 2013
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2.2.1.1.3. Les débats entre deux approches en microfinance

Morduch (1998) distingue deux principaux approches en microfinance qui sont : l'approche welfariste et l'approche institutionnaliste. Les tenants de ces deux approches s'entendent sur l'objectif général de la microfinance, à savoir la réduction de la pauvreté à travers l'apport des services financiers à une clientèle pauvre, mais s'opposent néanmoins sur un nombre important d'enjeux s'y rattachant.

2.2.1.1.3.1. L'approche institutionnaliste

Cette approche vise la création d'institutions financières vouées à servir des clients qui ne sont pas servis ou qui le sont insuffisamment par le système financier formel. Elle vise la création d'un système parallèle d'intermédiation financière viable qui servirait les pauvres. La thèse des institutionnalistes repose sur l'idée que le microcrédit, aussi efficace soit-il, ne fera jamais de véritable différence sur le niveau général de pauvreté dans le monde si ses opérations dépendent du financement des donneurs. Pour les partisans de cette approche, et afin d'assurer une autonomie financière des IMF, et couvrir les coûts, l'approche commerciale est inévitable. Ils estiment aussi que si une IMF augmente sa clientèle et enregistre des taux de remboursement, elle couvre ses coûts et ne dépend plus de subventions.

Selon les institutionnalistes, d'une part, la priorité doit être l'atteinte du plus grand nombre de pauvres possible et non pas l'atteinte des populations les plus pauvres : les IMF ne pourront aspirer à l'autosuffisance financière que dans la mesure où l'étendue de leurs opérations permettra certaines économies d'échelles. D'autre part, le ciblage des populations très pauvres est coûteux tout comme les opérations de prêts à cette clientèle qui nécessitent l'octroi d'un plus grand nombre de plus petits prêts.

28

2.2.1.1.3.2. L'approche welfariste

C'est vers 1998 que la réplique de ceux qui s'appelleront dorénavant les welfaristes s'organise. Leur position s'articule autour des écrits de Jonathan Morduch (1998; 1999; 2000) et de Gary Woller, Christopher Dunford et Warner Woodworth (1999), plus tard suivi par d'autres tel John Hatch, fondateur de FINCA International ou Anton Simanowitz (2002) directeur de Imp-Act, un consortium visant la promotion de la performance sociale des IMF (Dugas-Iregui.S. S, 2007)21. La démarche entreprise est que ces welfaristes mettent l'accent sur le niveau de pauvreté des populations ciblées et concentrent leurs efforts sur l'amélioration à court terme des conditions de vie de leurs clients si ceux-ci demandent un recours supplémentaire de subventions. Ainsi, les tenants de cette approche se réfèrent à la qualité des donateurs, pour ainsi argumenter leur position, en considérant que ces investisseurs sociaux qui contribuent aux subventions des IMF ne sont pas nécessairement attirés par les profits, mais plutôt sont motivés par l'objectif de réduire la pauvreté.

Dans le même ordre d'idée, la vision de cette approche dite de « bien être » ou en justifiant leur position vis-à-vis des subventions : « moins intéressé par l'activité bancaire en soi que par l'utilisation de services financiers comme moyen d'alléger directement les pires effets de la pauvreté profonde chez les participants et la communauté, même si certains de ces services requièrent des subventions. Leur objectif tend à être l'auto-emploi des plus pauvres économiquement actifs, en particulier les femmes (...) le centre d'attention de la famille ». (Woller et al, 1999)22.

Parmi les spécificités, une microfinance subventionnée est d'aller en profondeur en termes de (budget et de technique) dans le but d'évaluer régulièrement l'impact du microcrédit sur ses clients. De toute évidence, cette évaluation permet d'analyser les contraintes des clients et leurs raisons de succès, éventuellement l'échec ou les cas d'abandons de certains d'entre eux concernés par le programme de microfinance.

En accordant un intérêt à la profondeur et au degré de la portée de la microfinance (depth of outreach), cette approche maximaliste opère d'un point de vue d'équité sociale ayant pour objectif de soulager le fardeau de la pauvreté, et l'efficacité économique n'est pas visée proprement dit, tout en s'interrogeant non pas sur la question du nombre de

21 Dugas-Iregui.S:«Débat entre institutionnalistes et welfaristes en microfinance», collaboration spéciale, Nov. 2007.

22 Dugas-Iregui.S., 2007, op cité.

clients atteints, mais sur le type de clients ciblés et tous les éléments relatifs à l'inadéquation entre les besoins exprimés et les services offerts.

Le défit actuel des programmes de microcrédit, d'où la microfinance au sens élargi, consiste à trouver un juste équilibre ou arbitrage entre une rentabilité financière satisfaisante et le maintien de la mission sociale. Il serait juger souhaitable de relever que l'avenir de la microfinance se situe justement à l'intersection de ces deux approches qu'il est utile de mettre ensemble. Cette combinaison des bénéfices financiers et impact social est projetée du fait que les donateurs sont avant tout soucieux d'un engagement social et les investisseurs privés sont principalement motivés par les avantages financiers issus de leurs placements.

Toutefois, il serait possible de mettre en relief ces deux approches et leurs implications à travers la figure 2 ci-dessous.

Figure 2: Fonctionnement des approches Welfariste et Institutionnaliste

Source : Ayayi et Noel, 2007

29

30

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery