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Microfinance et lutte contre la pauvreté: une étude des microcrédits octroyés par le réseau mc² de la Menoua

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par Cédric Beaudin YMELE
Université de Dschang - Master 2013
  

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2.1.1.2. Les différentes formes de pauvreté

La pauvreté est généralement considérée comme un phénomène

multidimensionnel. A cet effet, des études ont été menées et fort est de constater que l'origine pécuniaire ou monétaire est fortement évoquée. La pauvreté pécuniaire ou l'insuffisance de revenu monétaire entraîne des difficultés, pour se nourrir, s'habiller, se loger et ce, plus ou moins intensément, selon que l'on a éventuellement accès à des ressources naturelles valorisables. Elle est estimée au moyen de seuils de pauvreté. Différentes définitions de ces seuils existent ; les pays développés utilisent généralement

9 Backiny Yetna Prosper, « Analyse de la pauvreté », Banque mondiale, 17 septembre 1999, in www.worldbank.org

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des seuils relatifs, alors que la pauvreté dans les pays en développement est estimée au moyen de seuils de pauvreté absolus.

2.1.1.2.1. La pauvreté absolue

Elle est définie par l'incapacité de satisfaire les besoins essentiels en nourriture, vêtements, logements et soins (Morrisson Christian, 2003). A ce niveau, la pauvreté absolue se réfère à un niveau de consommation minimale par individu. Une personne est pauvre si elle n'arrive pas, à cause de la faiblesse de ses ressources, à satisfaire ses besoins de base (alimentaire et non alimentaire). Le seuil de pauvreté absolue ou la dépense minimale par individu, est calculé par les services statistiques de chaque pays et il augmente avec le PIB/hab.10. Ce seuil de pauvreté, qui est la référence habituelle dans les PVD détermine le revenu nécessaire à l'achat du panier minimal de biens alimentaires, indispensables à la survie quotidienne (qui correspond selon les normes du FAO à 2400 calories pour la pauvreté et à 1800 calories pour l'extrême pauvreté), auquel on ajoute le revenu utile à l'achat de biens non alimentaires tels que (habillement, hygiène, eau, énergie, transport, etc....). En fait, l'approche absolue à l'avantage de permettre la comparaison dans le temps. Si l'objectif est la lutte contre la pauvreté, il y a lieu d'utiliser cette démarche.

2.1.1.2.2. La pauvreté relative

Selon cette approche, le seuil est fixé par rapport à la distribution des niveaux de vie de l'ensemble de la population, avec comme référence le revenu médian (le revenu médian est le revenu séparant la population en deux, c'est-à-dire que la moitié de la

population a un revenu plus élevé, et l'autre moitié un revenu inférieur). Ainsi on
parlera de pauvreté relative pour des personnes qui sont moins bien lotis que la majorité des autres membres de la même région.

Peter Townsend (1999), en critiquant la mesure de la pauvreté sur des besoins indépendants de tout contexte, propose une définition qui repose sur une approche relative de la pauvreté, selon laquelle la pauvreté ne peut être définie d'une façon absolue, indépendante du lieu et l'époque mais dans un rapport avec la société toute entière.

Au regard des analyses faites jusqu'ici, on serait tenté de dire que ces deux

10 Il faut noter que la composition du panier de biens alimentaires et les prix relatifs des biens changent avec le

PIB/hab. pour chaque pays.

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approches sont complémentaires. A ce stade, Morrison (2002) donne un exemple pour mieux appréhender les deux définitions « Par exemple une personne qui ne peut pas acheter une auto ou un téléviseur se trouve dans un pays riche défavorisée et en pauvreté relative puisque d'autres ménages possèdent des biens, mais elle n'est pas pauvre en terme absolu parce que ces biens ne sont pas indispensables pour vivre ».

Au-delà de ces deux approches, certains auteurs vont distinguer entre autres ce que l'on va appeler :

> La pauvreté objective ; > La pauvreté subjective ; > La pauvreté transitoire et > La pauvreté instantanée.

Au début du XXe siècle, Benjamin Seebohm Rowntree effectue de nombreuses enquêtes sur la pauvreté dans la Ville d'York (Angleterre) et distingue ce qu'il appelle la pauvreté primaire (absence de ressources suffisantes) de la pauvreté secondaire ( niveau de ressources qui pourrait être suffisant mais qui est compromis par une gestion déraisonnable ou des dépenses inconsidérées).

Serges Paugam (1998) va plus loin et distingue trois formes de pauvreté à savoir : La pauvreté intégrée : elle renvoie davantage à la question sociale de la pauvreté au sens traditionnel qu'à celle de l'exclusion sociale. Ceux que l'on appelle les «pauvres» sont, dans ce type de rapport social, nombreux et peu distincts des autres couches de la population. Leur situation est si courante que l'on en parle moins comme le problème d'un groupe social spécifique que comme celui d'une région ou d'une localité donnée qui a toujours été pauvre. La pauvreté de la population est liée, dans les représentations collectives, à la pauvreté de la région et de l'ensemble du système social. Les pauvres ont ici un niveau de vie bas, mais ils restent fortement insérés dans des réseaux sociaux organisés autour de la famille et du quartier ou du village. Par ailleurs, même s'ils peuvent être touchés par le chômage, celui-ci ne saurait, en lui-même, leur conférer un statut dévalorisé.

La pauvreté marginale : Contrairement à la pauvreté intégrée, ce que l'on appelle les «pauvres» ou les «exclus» forment seulement une petite frange de la population. Ce sont en quelque sorte, dans la conscience collective, les inadaptés de la civilisation moderne, ceux qui n'ont pas pu suivre le rythme de la croissance et se conformer aux normes

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imposées par le développement industriel. Même résiduelle, leur situation dérange car elle souligne les «ratés du système» et renforce les «désillusions du progrès»11.

La pauvreté disqualifiante : Ce que l'on appelle les «pauvres» ou les «exclus» sont de plus en plus nombreux. Ils sont refoulés hors de la sphère productive et deviennent dépendants des institutions d'action sociale, tout en connaissant progressivement de plus en plus de difficultés. Il ne s'agit pas, pour la plupart, d'un état de misère stabilisé, se reproduisant d'année en année à l'identique, mais d'un processus pouvant impliquer, au contraire, des variations soudaines dans l'organisation de la vie quotidienne. Même s'il ne faut pas généraliser, il est vrai que de plus en plus, des personnes sont confrontées à des situations de précarité par rapport à l'emploi susceptibles de se cumuler à plusieurs handicaps: faiblesse du revenu, médiocrité des conditions de logement et de santé, fragilité de la sociabilité familiale et des réseaux sociaux d'aide privée, participation incertaine à toute forme de vie sociale institutionnalisée.

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