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Performance sociale et viabilité financière des IMF au Sénégal

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par Moussa DIOUF
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - DEA Sciences de gestion 2012
  

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2. Des visions complémentaires

Au moment où la plupart des chercheurs se focalisent sur les différends existants entre l'approche Institutionnaliste et l'approche Welfariste, il nous semble important de soulever les points de convergence entre ces deux visions. En effet, l'approche Institutionnaliste et l'approche Welfariste relèvent de deux manières d'aborder une même réalité en vue d'atteindre un objectif identique à savoir la réduction de la pauvreté et par ricochet l'amélioration du bien-être social des populations les plus démunies.

Selon la vision Welfariste, les IMF peuvent donc se concentrer sur les populations les plus pauvres qui présentent également le risque de non remboursement le plus élevé. En se focalisant sur ces agents économiques les plus démunis, l'activité des IMF permettra ainsi de soulager d'une manière immédiate l'extrême pauvreté et d'enclencher un processus de réduction de la pauvreté. Les fonds prêtés à ces populations démunies leur permettent non seulement d'améliorer leur niveau de vie, mais également pour certains d'entre eux d'épargner ou de financer leurs propres activités.

Dans l'approche Institutionnaliste, les IMF doivent financer en priorité les actifs (clients) les moins pauvres. Ceux-ci pourront créer leurs entreprises ; ce qui leur permettra non seulement d'assurer leurs propres activités mais également de générer des emplois, favorisant ainsi la croissance économique et le bien-être général (Ayayi, 2007). Par contre, cette approche considère également la rentabilité financière comme un facteur de pérennisation de la microfinance. Elle permet à la fois de garantir la viabilité des IMF contre les effets de mode ou les changements de politiques économiques et d'élargir les sources de financement et donc le volume des programmes d'actions financées. En obtenant de nouvelles sources de financement auprès des investisseurs classiques, les institutions de microfinance pourront développer leurs activités et ainsi toucher une fraction plus importante de la population. En outre, la nécessité d'assurer aux investisseurs une rentabilité financière minimale doit conduire les IMF à revoir leurs modes de sélection des projets financés et à se rapprocher des modes de management des banques commerciales. Les plus pauvres pourraient ainsi être exclus des programmes de microfinance, alors même que la microfinance leur est destinée (Cornée, 2007).

En guise de synthèse, Brau et Woller (2002) soulignent que l'approche Welfariste et l'approche Institutionnaliste ne représentent pas deux modèles de structuration de la microfinance parmi lesquels il faudrait choisir mais plutôt deux étapes de développement de la microfinance. En effet, selon eux, si l'approche Welfariste permet d'enclencher un processus en soulageant immédiatement les plus pauvres, seul un élargissement des sources de financement rendu possible par l'approche Institutionnaliste permet la pérennisation des IMF et une réelle amélioration du bien-être général.

A cet égard, Guérin (2002) estime que les institutions de microfinance sont en train de passer de la phase de l'expérimentation à celle de la pérennisation. Cette phase suppose de trouver des mécanismes juridiques et financiers propres à favoriser un équilibre entre les approches évoquées et d'éviter deux écueils :

· le premier conduit les institutions de microfinance à oublier leur marché cible pour rechercher des profits immédiats susceptibles de satisfaire leurs nouveaux investisseurs ;

· le second pousse à négliger les principes fondamentaux de la finance, ce qui peut conduire à l'échec des programmes de microfinance.

Ainsi, le débat entre Institutionnalistes et Welfaristes nous renseigne que la microfinance se trouve à la croisée des chemins. En réalité, les acteurs de la microfinance, par leur diversité, se situent sur un continuum allant de la pratique bancaire traditionnelle répondant à une logique purement financière aux services sociaux traditionnels répondant à une logique purement sociale (Cornée, 2006). C'est dans cette perspective que s'inscrit notre problématique de recherche.

Conclusion de la première partie

La première partie du travail était consacrée essentiellement à l'exposé du cadre conceptuel dans lequel, nous avons essayé de délimiter les contours du thème à travers l'analyse conceptuelle des notions de performance sociale et de viabilité financière mais aussi à travers une revue de la littérature axée sur le lien ou l'arbitrage entre performance sociale et performance financière de manière générale et viabilité financière en particulier. La performance sociale se heurtait à ses débuts à un problème d'échantillonnage dû à son caractère multidimensionnel (Waddock et Graves, 1997).

Selon ces auteurs, une mesure peut être pertinente pour certains secteurs spécifiques, mais s'avère inapplicable pour d'autres. Et pour Ullmann (1985), la corrélation entre la performance sociale et les déclaratifs des entreprises n'était pas évidente. C'est ainsi que le réseau CERISE a pris la relève en 2002 en élaborant quatre dimensions permettant de mesurer la performance sociale dont les trois sont prises en compte dans le cadre de ce travail. Concernant la viabilité financière, nous nous sommes inspirés des travaux d'un certain nombre d'auteurs notamment celui de Wonou (2006) insistant sur le fait que la viabilité financière constitue ce que la fondation est pour une maison. En d'autres termes, la viabilité financière est définie comme la capacité pour une IMF à couvrir par ses produits l'ensemble des charges et constituer des réserves pouvant servir d'amortisseurs systémiques. Une définition soulevée également par Sène M. (2006) dans son article intitulé les déterminants de la viabilité financière. C'est cette définition précitée qui est retenue dans le cadre de cette étude.

Concernant la revue de littérature, nous nous sommes attardés sur le phénomène d'exclusion bancaire explicité ici à travers un certain nombre de théories en l'occurrence les théories contractualistes avant d'en venir à la mise en place des modes de financement alternatifs dans les pays en développement. Ceci nous a permis de faire la situation actuelle du secteur de la microfinance au Sénégal avec les instructions de la BCEAO et de la loi PARMEC.

Dans cette revue de la littérature, un point saillant semble être intéressant à noter. Il s'agit de ce que Morduch (2000) appelle le schisme de la microfinance. Ce phénomène oppose donc le courant Welfariste et le courant Institutionnaliste.

Le premier courant est préoccupé par l'altruisme des apporteurs de fonds constituant ainsi le moteur d'une activité basée sur la recherche du profit mais aussi sur la recherche de l'utilité sociale. Quant au second, la rentabilité financière est considérée comme un facteur de pérennisation de la microfinance.

Après l'exposé du cadre théorique de la recherche, nous nous acheminons directement vers l'étude empirique. Elle a pour objectif, compte tenue de la revue de littérature, de répondre à la problématique suivante : Les IMF peuvent- elles combiner à la fois une prise en compte de la dimension sociale avec la recherche d'une viabilité financière ?

En outre, il s'agira, dans une certaine mesure, d'analyser le lien pouvant exister entre la performance sociale et la viabilité financière des certaines institutions de microfinance au Sénégal, tout en faisant abstraction de leurs tailles. Ce dernier point nous mène à l'étude de la seconde partie.

DEUXIEME PARTIE :
CADRE CONTEXTUEL ET PRATIQUE DE LA RECHERCHE

La première partie du travail était consacrée essentiellement à l'exposé du cadre conceptuel de la recherche dans laquelle nous avons tenté de délimiter le thème par une revue conceptuelle, mais également un cadre théorique de la recherche composé du soubassement théorique de la microfinance et les théories y afférentes notamment celles contractualistes.

L'objet de cette deuxième partie consiste donc à expliquer la méthodologie générale de la recherche (Chapitre III) et à donner une présentation des résultats, une analyse descriptive des différentes variables de la recherche et des tests d'hypothèses liant ces variables sans oublier également les différentes contributions, limites et perspectives de recherches futures (Chapitre VI).

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus