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Performance sociale et viabilité financière des IMF au Sénégal

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par Moussa DIOUF
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - DEA Sciences de gestion 2012
  

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2. L'analyse descriptive des variables de l'hypothèse H1

L'hypothèse H1 met en relation la dimension ciblage des pauvres exclus et le ratio d'autosuffisance opérationnelle. Nous tentons d'établir successivement le tri à plat de ces deux variables ainsi que les analyses convenables.

Tableau 3 : Tri à plat de l'indicateur ciblage des pauvres exclus

Position

Items

En désaccord

Neutre

En accord

Etude formelle des conditions de pauvreté dans les zones d'intervention

53,4

13,3

33,3

Prêts sécurisés avec garanties sociales pour plus de 50% du portefeuille

13,3

3,3

83,4

Politiques spécifiques ou méthodologiques pour atteindre les zones reculées

6,6

10

83,4

La taille minimale des mensualités de remboursement représente plus de 1% du PIB/tête (5000 F CFA)

26,7

-

73,3

Le montant minimum pour ouvrir un compte d'épargne représente plus de 1% du PIB/tête

20

3,3

76,7

L'IMF utilise une stratégie de ciblage basée sur les conditions objectives des clients

43,4

10

46,6

L'IMF accorde des prêts en zones rurales pour moins de 50% des prêts

73,3

6,7

20

Le nombre de femmes parmi les emprunteurs représente plus de 50% des prêts

13,3

10

76,7

Le nombre des clients agriculteurs est nul et/ou représente moins de 10% des prêts

33,3

10

56,7

Le nombre de clients analphabètes représente moins de 30% des prêts

53,4

13,3

33,3

Source : Données de l'enquête

Le tableau 3 récapitule les données du tri à plat ou de l'analyse descriptive des items du ciblage des pauvres exclus. A la lumière de ces résultats, nous constatons que la plupart des mutuelles de notre échantillon soit 53,4% n'effectuent pas une étude formelle sur les conditions de pauvreté de leurs cibles (personnes exclues du système bancaire classique). En revanche, 83,4 % de ces mutuelles disent avoir accordé des prêts avec garanties sociales (solidarité au sein des groupes, recommandation par une tierce personne de confiance) et avoir aussi adopté des politiques méthodologiques pour atteindre les zones les plus reculées.

Nous constatons , par la même occasion, des propositions favorables à l'endroit des items suivants : la taille minimale des mensualités de remboursement, le montant minimum pour ouvrir un compte d'épargne et faire des dépôts réguliers, le nombre de femmes parmi les emprunteurs qui représente plus de 50% des prêts et afin le nombre de clients agriculteurs qui est nul ou représente moins de 10% des prêts, pour des taux respectifs de 73,3%, 76,7%, 76,7% et 56,7%. En effet, la plupart des mutuelles visitées fixent l'ouverture d'un compte pour un montant minimum de 7500F CFA, les mensualités de remboursement, selon certains responsables rencontrés, dépendent surtout des montants prêtés. En outre, nous remarquons que les femmes constituent la clientèle la plus représentative au niveau des mutuelles de crédit. En ce qui concerne le nombre de clients agriculteurs, nous disons qu'à part la région de Fatick dont la population est constituée en majorité d'agriculteurs, le reste des mutuelles disent avoir des clients non agriculteurs ; ce qui se justifie par un taux moyen de 56,7%.

Par ailleurs, bien que la population sénégalaise soit en majorité constituée d'analphabètes, le pourcentage n'est pas trop élevé dans les mutuelles visitées soit 53,4%. Concernant la stratégie de ciblage basée sur les conditions objectives des clients (alphabétisation, taille des exploitations, indice de logement, patrimoine, etc.), les pourcentages sont à peu prés équilibrés de part et d'autre (43,4% contre 46,6%). Dans l'analyse, nous ne sommes pas attardés sur la neutralité des réponses, mais nous constatons que leurs pourcentages sont très faibles (entre 3,3% et 13,3%). En définitive, nous remarquons en moyenne 58,4% des mutuelles effectuent correctement un ciblage des pauvres exclus contre 33,61% et le reste soit 7,99% est neutre face à cette proposition. Ce score moyen en termes de ciblage traduit le fait que plus de la moitié des IMF de l'échantillon prend en compte la dimension « ciblage des pauvres exclus » dans sa globalité. Ces différents items sont croisés avec le ratio d'autosuffisance opérationnelle dont le tri à plat est résumé dans le tableau ci- après.

Tableau 4 : Tri à plat du ratio d'autosuffisance opérationnelle

Valeur

Entre 0,36 et 0,99

Entre 1 et 1,5

Entre 1,6 et 1,9

Total

Effectif

21

6

3

30

Pourcentage

70%

20%

10%

100%

Source : Données de l'enquête

Le tableau 4 résume les données du tri à plat du ratio d'autosuffisance opérationnelle. Les valeurs sont regroupées sous forme d'intervalles. Ainsi, pour un ratio faible compris entre 0,36 et 0,99, vingt et une (21) mutuelles sont recensées soit 70%. Pour un ratio compris entre 1 et 1,5, nous avons six (6) mutuelles soit un taux de 20%. Et enfin pour un ratio compris entre 1,6 et 1,9, il y a seulement trois (3) mutuelles soit 10% du total.

A l'issu de ce tri à plat, nous constatons que neuf (9) mutuelles sur trente (30) ont atteint au minimum la norme de 100% et les vingt et une (21) mutuelles restantes ont un ratio d'autosuffisance opérationnelle en dessous de la norme édictée par la BCEAO. Cette situation caractérise ainsi un véritable problème de viabilité financière au niveau des mutuelles de notre échantillon. A cet égard, notre étude semble être pertinente dans la mesure où nous allons pouvoir identifier clairement les leviers sur lesquels s'appuyer en termes de performance sociale pour assurer la viabilité financière des structures financières décentralisées en général et celles du Sénégal en particulier.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld