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Performance sociale et viabilité financière des IMF au Sénégal

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par Moussa DIOUF
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - DEA Sciences de gestion 2012
  

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Section I : Le phénomène d'exclusion bancaire et les mécanismes de financement alternatifs

Après avoir défini la notion d'exclusion bancaire, nous allons nous placer dans une perspective contractualiste notamment à travers la théorie de l'agence et l'introduction de la distinction entre risque et incertitude. Ce faisant, nous montrons l'existence d'asymétrie d'informations en termes d'imperfection du marché du crédit comme fondement théorique de l'éviction des micro-entrepreneurs du système bancaire classique et l'émergence des modes de financement alternatifs.

1. Notion d'exclusion bancaire

L'acceptation ou le rejet d'un dossier crédit se fait généralement sur la base de l'analyse du projet du client et des sûretés apportées par ce dernier. Du fait de l'asymétrie informationnelle, les banques s'appuient sur ces sûretés pour prendre une décision. Les micro-entrepreneurs à revenus modestes incapables d'apporter ces garanties se retrouvent en situation d'exclusion de prêt. Cette exclusion a pour conséquence un blocage de l'activité économique des agents assimilé par Vallat et Guérin (2000) comme des creux bancaires.

Une autre définition est proposée par Gloukoviezoff (2004) qui soutient que l'exclusion bancaire est le processus par lequel une personne rencontre des difficultés d'accès ou d'usage dans ses pratiques bancaires de sorte qu'elle ne peut plus mener une vie sociale normale dans la société. A cet égard, une situation d'exclusion bancaire n'est donc définissable que par rapport aux conséquences sociales des difficultés d'accès et d'usage qui la composent.

Ainsi, nous pouvons tirer comme conclusion que l'exclusion bancaire correspond à une demande de crédit non satisfaite qui entrave l'activité économique des agents n'ayant pas les garanties nécessaires qu'exigent les banques classiques. Pour étayer cette idée d'éviction, un certain nombre de théories ont été mises en place en l'occurrence les théories contractualistes.

1.1. Les théories contractualistes

Concernant les théories contractualistes, notre attention porte d'abord sur la théorie de l'agence, ensuite le risque et incertitude et enfin l'asymétrie d'information et ses effets.

1.1.1. La théorie de l'agence

Nous pouvons dire qu'au niveau des théories contractualistes, l'accent est mis sur les contrats qui se nouent entre individus. Ces contrats, modes de coordination de l'activité économique alternative au marché, se caractérisent par une relation d'agence c'est-à-dire une personne (le principal) engage une ou plusieurs autres personnes (les agents) pour exécuter en leurs noms une tâche qui implique la délégation d'un certain pouvoir de décision à ces dernières (Jensen et Meckling, 1976)18(*).

Dans ce sillage, Charreaux et al. (1987) pour leur part, insistent sur le fait que toute relation d'agence donne souvent lieu à une asymétrie d'information entre les individus car, d'une part, les agents en savent généralement plus sur la tâche à accomplir que le principal et d'autre part, il est souvent difficile et onéreux pour le principal de mesurer les efforts déployés par un agent dans l'accomplissement de ses obligations et par conséquent de spécifier par contrat ce que doivent être ces dernières. Hulme et Mosley (1996) quant à eux, supposent que le refus des banques commerciales de financer les micro-entrepreneurs résulte de l'importance des problèmes de défection et du non respect des contrats.

En conséquence, la relation de crédit peut, en effet, être considérée comme une relation d'agence par laquelle le prêteur (le principal) loue une part de sa richesse aux micro-entrepreneurs (les agents) qui s'engagent à rembourser le principal et à lui payer les charges d'intérêt aux échéances et conditions fixées dans un contrat établi au préalable entre les parties. Dans ce cas, un problème d'agence se pose car il est certain que dans toute relation de crédit, les intérêts de l'emprunteur et du prêteur diffèrent. Le premier est essentiellement concerné par la rentabilité des capitaux empruntés alors que le dernier l'est par la solvabilité du premier et la rentabilité des fonds prêtés (Bazzoli et Dutraive, 1997).

En outre, pour être en phase avec le secteur financier, la microfinance a dû se professionnaliser sous l'impulsion des praticiens de plus en plus performants, des experts et aussi des groupes de pression. Cette professionnalisation du secteur de la microfinance est largement due aux risques auxquels elle est confrontée en tant qu'activité financière (Baumann, 2007).

Cette situation se traduit donc par une difficulté supplémentaire de se prémunir contre les aléas de toutes sortes frappant notamment les pays du sud en général et ceux d'Afrique en particulier. Certains risques et incertitudes frappent les populations dans leur vie quotidienne tandis que d'autres sont subis par les organisations même de la microfinance (Servet, 2007).

Ainsi, selon toujours Baumann (2007), les risques et incertitudes frappant les populations sont principalement dus à la volatilité de leurs revenus, aux pertes en capital, aux dépenses imprévues et aux manifestations imputables tantôt aux maladies et aux accidents de toutes sortes ou tantôt à un environnement politique, économique et social instable.

Servet (2007), de son coté, pense que les risques et incertitudes touchant les organisations sont liés au fait que celles de la microfinance ne sont pas non plus à l'abri de risques et incertitudes. Pour lui, les risques sont tout d'abord liés aux aléas subis par les clients. En effet, si les clients ou les membres sont moins solvables ou s'ils ont une capacité plus faible à épargner, à rembourser, à verser des cotisations, la viabilité même des organisations se trouve atteinte. Cette situation passe surtout par les risques clients voire même les pertes sur créances clients qui affectent directement le portefeuille de crédit de l'institution considérée.

* 18 Cité par Cornée, 2006

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