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L'afrique centrale face a la problematique de la securite alimentaire: la lutte contre l'insecurite alimentaire dans la zone cemac pendant la periode 2003 a 2015

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par Ghislaine Stéphanie PEFOUWO TSAMO
Institut des Rélations internationales du Cameroun - Master en Rélations Internationales 2016
  

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2-L'élargissement des marchés.

Les mesures d'ajustement ont placés les Etats africains sous une conditionnalité d'ouverture des marchés à l'international. Ces derniers sont obligés de commercialiser avec des pays industrialisés, alors qu'ils disposent d'une économie fragile et sont faiblement industrialiser, ne faisant pas le poids face à la concurrence. Plusieurs auteurs ont tentés de montrer le lien qui existe entre le degré de commercialisation et la sécurité alimentaire ou encore la pauvreté. Brooks et Matthews (2014) montrent que la croissance du PIB et la réduction de la pauvreté qui pourraient résulter de la libéralisation du commerce, n'entrainent nécessairement pas une amélioration de la sécurité alimentaire et l'état nutritionnel des pauvres. Ils pensent que la sécurité alimentaire dépend de la disponibilité et du prix des denrées alimentaires sur le marché. Selon ce que pensent ces auteurs, le pouvoir d'achat d'une population et la disponibilité des produits alimentaires sont les seuls facteurs qui conditionnent la sécurité alimentaire et non la libéralisation du commerce. Or Chang et Sumner (2004), grâce aux études menées en chine sur les agriculteurs, dans le secteur des céréales, montent que l'ouverture des marchés aux importations de céréales est susceptible d'améliorer le niveau général de la sécurité alimentaire des ménages agricoles ruraux en Chine en tirant les prix vers le bas. Ces derniers auteurs essaient de faire comprendre la place des importation des produits qui ne sont pas assez produit sur un territoire, qui semble dans ce cas de figure être une avantage pour garantir la sécurité alimentaire car, la libéralisation du marché dans ce sens, ferait baisser le coût du produit sur le marché locale. La libéralisation des marché de ce point de vue semble être un atout pour les Etats africains qui ne produisent plus pour eux mais pour le commerce, un atout qui permettrait de ravitailler les marchés locaux en denrées alimentaires et à bas prix.

Contrairement à ce qu'il parait être, la libéralisation de marchés à un cout et les Etats africains semblent payer le prix fort du fait de leur faible industrialisation. En effet, si l'on s'en tenait uniquement à la libéralisation du commerce au sein du continent entre les Etats qui partagent le même niveau économique, il ne se poserait pas de problème de sécurité alimentaire comme le montre les études de Korinek et Melatos (2009) sur les échanges de produits agricoles entre trois zones de libre-échange en Afrique. De cette étude, il ressort que le niveau alimentaire à augmenter du fait de la circulation des produits alimentaires permettant de rendre disponible les denrées alimentaires entre les différentes zones. Par contre, les Etats africains à cause des mesures d'ajustement doivent commercialiser avec le monde. Calderon (2004) montre que l'ouverture réduit la volatilité du taux de change réel pour le pays industrialisés. Or les Etats africains ne sont pas industrialisés et comme le souligne Lotfalipour et al. (2013) les pays non industrialisés les plus ouverts au commerce international sont exposés à un fort taux d'inflation. Ceci s'explique dans le contexte africain. Les Etats africains exportent les matières premières et en retour, importent les produits finis qui revient à un prix supérieurs du fait de la valeur ajouté dont la commercialisation des matières premières ne bénéficie pas. Les études ont montré que les Etats de la CEMAC échangent très peu entre eux et commercialisent beaucoup plus avec le monde extérieur. Le problème étant que les produits exportés sont essentiellement des matières premières. Les termes d'échanges entre ces acteurs n'est donc pas le même et de ce fait, l'indice d'ouverture et les termes de l'échange affectent négativement la valeur moyenne de la production alimentaire dans ces pays.

En effet, estiment Giscard ASSOUMOU ELLA etIsmaelline EBA NGUEMA que l'ouverture tire les prix alimentaires vers le bas dans la CEMAC, cependant l'évolution des termes de l'échange tire ces prix vers le haut, car la valeur des produits finis est supérieure à celle des produits de base qui constituent l'essentiel des exportations des pays de la CEMAC. Ils affirment que l'ouverture permet de réduire dans la zone, le déficit alimentaire mais son effet est annihilé par l'évolution défavorable des termes de l'échange qui creuse ce déficit. Ainsi, même si l'ouverture entraine la baisse des prix alimentaires, la destruction de la production domestique et l'évolution défavorable des termes de l'échange annulent cet effet bénéfique sur le pouvoir d'achat des ménages. On tombe donc sur la définition de la sécurité alimentaire donné par VALDES et KONANDREAS, 1981 qui pensent que la sécurité alimentaire est une certaine capacité de financer des besoins d'importations pour satisfaire les consommations souhaitées. Une capacité que les Etats de la CEMAC ne disposent pas du fait de la détérioration des termes de l'échange créant un déficit financier chez ces Etats qui ne sont plus capables de supporter le poids économique des importations.

Ainsi, l'effet de l'ouverture sur la consommation des ménages est globalement négatif. L'ouverture a un effet négatif sur la variabilité des disponibilités alimentaires par habitant, car l'ouverture ayant un effet négatif sur la production alimentaire nationale, l'essentiel des produits agricoles disponibles sur le marché domestique est importé. L'ouverture permet de renforcer la prévalence et de lutter contre la sous-alimentation, mais ce résultat est jugulé par l'évolution défavorable des termes de l'échange. (Ouverture commerciale et sécurité alimentaire : étude comparative des paysde la CEMAC et de l'UEMOA par Giscard ASSOUMOU ELLA etIsmaelline EBA NGUEMA).

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille