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L'afrique centrale face a la problematique de la securite alimentaire: la lutte contre l'insecurite alimentaire dans la zone cemac pendant la periode 2003 a 2015

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par Ghislaine Stéphanie PEFOUWO TSAMO
Institut des Rélations internationales du Cameroun - Master en Rélations Internationales 2016
  

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B-La disponibilité des fonds alloués au secteur agricole.

Dans ce paragraphe, nous parlerons de l'allocation des budgets en faveur des zones rurales et de la gestion des ressources agricoles et des revenus nationaux en nous basant plus sur le cas du Cameroun.

1-L'allocation des budgets en faveur du développement de l'agriculture.

L'histoire révèle que dans la période 60 à 70, l'intervention publique était fortement ressentie dans le secteur agricole. En effet, les pouvoirs publics mettaient à la disposition de l'agriculture, les ressources humaines et financières aux profits des agriculteurs. De la même façon, ils fixaient le prix d'achat des produits agricoles les permettant d'être aisément accessibles par les citadins. Les années 70 ont quant à elles, été marqué par une rupture de ces politiques du fait de la survenance d'une vague de bilatéral qui remet en cause le rôleréelle de l'Etat dans le développement et place sous la tutelle de la banque mondiale et du FMI, les grands choix stratégiques nationaux. Ces derniers sont donc responsables de la coordination de la mise en place des politiques d'ajustement structurelles (PAS) et les politique d'ajustement sectorielle agricole (PASA). La mise en place de ces politiques a éloigné les Etats de l'élaboration des stratégies et des politiques de développement les impliquant. Les procédures d'ajustement structurel ont fait perdre aux États le contrôle de leurs politiques. Le vaste mouvement de défiance à l'égard de l'intervention publique fait perdre aux institutions nationales leur légitimité à piloter et à
coordonner les stratégies de développement. La faiblesse récurrente des finances publiques de nombreux États rend ces derniers largement dépendants des ressources extérieures pour financer leur secteur agricole. Les financements extérieurs représentent souvent 60 à 80 % des dépenses publiques totales consacrées à l'agriculture, cette faible capacité à financer le développement agricole laisse aux États une marge de manoeuvre limitée quant au choix des mesures prioritaires45(*).

En 1996, le comité sur la sécurité alimentaire interpelle les Etats africains sur leur rôle primordial dans la lutte contre l'insécurité alimentaire au sein du continent. Les Etats Africains sont appelés à élaborer et à financer leur politique agricole commune. Après le sommet de Maputo, au Mozambique, il est mis sur pied un programme qui devait couvrir l'étendue de l'Afrique dans le développement de l'agriculture. Le PDDAA, prévoyait une participation des Etats à valeur de 10% de l'allocation de leur budget pour financer le développement de l'agriculture. De cette initiative, la CEMAC a conçu le PRSA qui était le programme régional devant porter à la concrétisation, la vision du PDDAA dans la sous-région Afrique centrale. Le PRSA s'étendait sur une période de 5ans comme nous le verrons plus bas. Les résultats médiocres de ce programme révèlent une insuffisance de financement. En effet, les Etats de la sous-région ont failli dans l'allocation des budgets comme il était prévu dans le PDDAA. Contrairement à l'Afrique de l'ouest qui a pu revenir à la course dans le financement de son agriculture, la sous-région d'Afrique centrale a encore du mal à prendre en main le financement de son agriculture dans la lutte contre l'insécurité alimentaire. La faible contribution des Etats au financement du développement du secteur agricole peut se révéler comme une conséquence de leur inaptitude à participer à la gestion de ce secteur d'activité depuis des décennies d'une part, et au désintéressement vis-à-vis de l'agriculture des Etats devant une grande richesse du sous-sol.

Après l'échec qu'àessuyer le PRSA, le PRSA-AC a été mis sur pied et dans ce dernier programme, les Etats s'engageaient à honorer leurs engagements vis-à-vis de l'agriculture en octroyant les 10% du budget comme requis par le PDDAA. Mais à la fin de l'année 2015, seuls deux Etats sur 6 ont atteint les objectifs des OMD en ce qui concerne la faim. Mais, la sous-région n'est pas à l'abri de l'insécurité alimentaire. Ce nouveau score négatif est certainement dû à la faible allocation des finances au secteur agricole. En effet, jusqu'à la chute du coût du carburant, les investissements dans le secteur agricole ne sont pas prioritaire. Seuls le Cameroun s'investis réellement dans le domaine, bien qu'il connait à la suite, les problèmes de détournement des fonds alloués au développement du secteur agricole et sert de point de ravitaillement aux autres Etats. Les Etats de la sous-région essaient tant bien que mal, à porter le développement de leur agriculture, mais l'élan reste faible du fait de la marginalisation au financement de ces politiques dont ils ont longtemps été victime. Nous sommes dans un contexte où, les Etats ont perdu le sens de l'orientation. Ils doivent être actifs dans les politiques sectorielles et relever le défi de l'insécurité alimentaire en développant leurs agricultures, chose qu'ils n'ont pas fait pendant des décennies et qui est nouveau pour eux. Les Etats de la sous-région doivent donc à nouveau apprendre à repartir leurs finances en intégrant le secteur agricole, qui est désormais dans leur domaine de compétence.

* 45Vincent ribier et pierre Baris, « Vers un renouveau de politiques Agricoles en Afrique ? »,Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), Le Déméter 2014.

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