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L'autopartage constitue-t-il une solution viable pour amorcer un changement durable des pratiques de mobilités ? L'exemple de Montpellier

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par Charly Muziotti
Université du Maine - Master Politiques Territoriales et Developpement Urbain 2018
  

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2. L'autopartage dans la Métropole Montpelliéraine, un aspect significatif des mobilités de demain, en interaction avec différents aspects du développement urbain

Une Métropole attractive, obligée d'adapter ses stratégies au développement à venir

· Problématiques locales

La première volonté de regrouper les communes autour du noyau central montpelliérain a été à l'initiative de François Delmas, alors maire de Montpellier, en 1965. 10 communes feront ainsi partie de la création du «Montpellier District» qui a un objectif clair : mutualiser les compétences afin de faire face à l'afflux de nouveaux arrivants, autant bien en période estivale que pour une installation permanente.5(*) Ce regroupement permet de faciliter la coopération et ainsi mieux coordonner les politiques d'urbanisation à l'échelle du territoire. Cette coopération sera ensuite étendue naturellement au développement économique.

C'est en 1980 que les communes transfèrent une partie de leurs compétences directement au district. Les premières compétences transférées concernent les transports en commun, la Société Montpelliéraine de Transport Urbain (SMTU) prend la gestion des parcs de stationnement et articule les réflexions autour de la création de la première ligne de tramway. Suivront ensuite la création et la gestion des équipements culturels et sportifs, la gestion des eaux usées et le traitement des ordures ménagères.

Le 1er août 2001, le «Montpellier District» devient «Montpellier Agglomération». 38 communes sont regroupées autour d'un projet de développement et d'aménagement commun. Malgré quelques tensions au sein de la communauté d'agglomérations, le développement se poursuit et devient «Montpellier Méditerranée Métropole» le 1er janvier 2015. Ce changement s'effectue dans le but de moderniser l'action publique territoriale et permettre à Montpellier et les Communes associées d'optimiser leur rayonnement à l'échelle internationale. De plus, la création de la Métropole est corrélée à celles de Toulouse, Lyon, etc. Le but étant de redistribuer plus équitablement les leviers décisionnels au sein du territoire national, et ainsi créer de vraies capitales régionales.

Les caractéristiques géographiques du territoire

La métropole de Montpellier s'étend sur 43900 ha et regroupe 31 communes pour plus de 452 000 habitants.

Figure 1 - Territoire de la Métropole de Montpellier

www.montpellier3m.fr

Le territoire montpelliérain est hautement stratégique. Situé dans le Bas-Languedoc, il est au carrefour de nombreuses voies de communication, autant bien routières que ferroviaires.

La forte croissance démographique des 25 dernières années a fait passer la population de 277 590 habitants en 1982 à 452 000 habitants aujourd'hui. A cela s'ajoute une urbanisation importante (250 hectares par an, en moyenne) et un étalement urbain significatif. La densité de population est ainsi passée de 70 habitants/hectare en 1980 à 40 habitants en 2000.

Figure 2 - Evolution des espaces aménagés dans l'agglomération de Montpellier

Figure 3 - Principaux axes routiers de la Métropole de Montpellier

www.mapanddata.com, 2018

· Problématique

L'autopartage va au-delà du simple fait de remplacer sa voiture personnelle par une voiture de location courte durée. En effet, il sera observé, tout au long de ce mémoire, que cette pratique est fortement intégrée dans différents aspects du milieu urbain. Si, d'une part, il contribue à moins utiliser de véhicules pour ses déplacements, de l'autre il permet aussi la libération d'espace urbain, la baisse des émissions de gaz à effet de serre et ainsi que la baisse des nuisances liées aux voitures (congestion, bruit, etc.).

Aujourd'hui, l'autopartage s'intègre dans différents secteurs. Si son existence première est classique, c'est à dire un autopartage en stations, accessible à tous les adhérents, d'autres formes d'autopartage voient progressivement le jour.

Que ce soit à l'initiative de grands promoteurs immobiliers ou à l'initiative des citoyens (habitats participatifs), l'autopartage peut répondre à des logiques plus restreintes et concerner un habitat, un petit groupe d'usagers qui s'organisent afin de mutualiser les coûts.

Par son intégration dans l'habitat et son ancrage dans la Métropole, l'autopartage peut-il, sous plusieurs formes, se généraliser et devenir une pratique courante de déplacement, au même titre que les transports en commun ?

Méthodologie de recherche

· Méthode de recherche de données

Plusieurs types de documents ont été utilisés pour l'élaboration de ce mémoire.

Premièrement, les documents officiels (SCoT, PLU, PDU, documents de la Métropole) ont tous été analysés en profondeur, car ce sont eux qui donnent la ligne directrice au développement urbain des années à venir. La Métropole de Montpellier a récemment renouvelé ces documents afin de prendre en compte les nouveaux enjeux, climatiques et démographiques, et permettre d'amorcer aujourd'hui un changement qui sera visible dans quelques décennies. L'interdépendance des documents officiels et de plus en plus prononcée et marque un tournant la façon dont les pouvoirs publics abordent la construction de la ville de demain.

Par ailleurs, de nombreux travaux universitaires viennent enrichir ce mémoire. Par leurs travaux de recherche et leurs analyses, ils permettent de retracer chronologiquement les problématiques rencontrées tout au long de cette période cruciale des dernières décennies.

Enfin, des nombreux articles, documents issus de journaux, viennent agrémenter la réflexion afin de rester au contact de l'actualité car les évolutions et analyses sont quotidiennes tant la mobilité est aujourd'hui au centre des préoccupations.

· Questionnaire sur l'autopartage

Dans le cadre de la recherche de données centrées sur l'autopartage montpelliérain, il m'a été possible de contacter directement des usagers quotidiens du service MODULAUTO afin de connaître les raisons de leur passage à l'autopartage et la perception que ces derniers avaient du service. MODULAUTO est le service historique d'autopartage en boucle de la Métropole de Montpellier. En 11 d'existence, la société a peu à peu étendue sa zone d'influence sur le territoire.

Qui sont-ils ? Les personnes contactées ont toutes été adhérentes au service MODULAUTO. La majeure partie l'est encore mais il y a aussi des anciens usagers qui ont quitté le service pour diverses raisons. Que ce soit pour des raisons professionnelles ou personnelles, toutes les personnes contactées ont une expérience plus ou moins poussée de l'autopartage et en connaissent le fonctionnement.

Raison particulière de les contacter ? Le but de ce mémoire n'est pas de réaliser une étude prospective afin de faire connaître l'autopartage mais d'essayer de dégager une perception du service. A ce titre, il était pertinent de contacter des personnes ayant connaissance de l'existence de ce genre de service dans la Métropole. De plus, la vision de l'autopartage peut être biaisée quand on ne connaît pas précisément le concept et il n'est pas rare que cela soit confondu avec d'autres systèmes tels que le covoiturage.

Combien de personnes ont été contactées ? Un panel d'un peu plus de 1200 personnes ont été contactées par email. Etant donné la date d'adhésion de certains anciens membres, il n'est pas possible de garantir la validité de toutes les adressesemails, de ce fait le panel peut être légèrement en deçà des 1200 contacts. Sur toutes les personnes contactées, 157 personnes ont répondu intégralement au questionnaire.

Méthodologie : Un questionnaire a été transmis à tous les contacts afin de comprendre les raisons de leur passage à l'autopartage et éventuellement, de leur retrait du service. Le but était de dégager une perception de la voiture individuelle comparée à la voiture en autopartage. Enfin, il s'agissait de comprendre si le passage à l'autopartage était de nature à modifier les pratiques de ces usagers et à entraîner une tendance au dévoiturage et au report modal vers d'autres modes de transports.

· Types de données recherchées

Durant la recherche d'informations, deux types de données ont été exploitées.

· Données qualitatives

Les données qualitatives concernent les retours d'expériences, les avis et ressentis des utilisateurs du système. Ces données ont été collectées au fil des jours à l'agence MODULAUTO, et via les questions ouvertes du questionnaire.

· Données quantitatives

Les données quantitatives concernent les données brutes d'utilisation des véhicules d'autopartage. Les données les plus significatives sont les suivantes :

· Durée moyenne

· Kilométrage moyen

· Fréquence d'utilisation

Ces données, collectées mensuellement, peuvent permettre de dresser des profils d'utilisations, et plus important encore de dégager des tendances. Il est intéressant, bien que nous ne nous attarderons pas dessus dans ce mémoire, de voir la tendance d'utilisation d'un usager entre son inscription à un service d'autopartage et le moment où il est capable d'optimiser son utilisation. On observe généralement, à ce moment-là, une baisse de l'utilisation correspondant à un report modal vers d'autres moyens de transport plus écologiques.

· Limites méthodologiques

D'un point de vue méthodologique, il faut garder en mémoire qu'il y a de nombreuses limites incompressibles. Il ne faut pas réfuter les résultats pour autant mais garder en tête que ces limites génèrent une marge d'incertitude autour des résultats. Il y a deux types de limites méthodologiques.

· Les limites au niveau de la collecte d'informations

L'échantillon sélectionné correspond à un panel de 1200 personnes, utilisatrices ou anciennes utilisatrices de MODULAUTO, service d'autopartage montpelliérain. Ainsi, est exclu d'office toute personne susceptible de connaître le concept d'autopartage sans jamais avoir passé le pas, il s'agit ici de constater que le panel concerne des personnes qui, à un moment, ont été convaincues par le concept.

De plus, le taux de réponses au questionnaire est de 12.5%.

· Les limites relatives à l'analyse de l'autopartage en général

Ces limites ne se cantonnent pas à la métropole de Montpellier mais peuvent potentiellement être étendues à chaque service d'autopartage dans le monde. C'est une pratique jeune, avec encore peu de services historiques. Il est difficile d'établir des points de comparaisons compte tenu de cette relative nouveauté. De plus, la notoriété de l'autopartage est encore limitée, du fait notamment d'une relative méconnaissance du concept, souvent assimilé à du covoiturage ou rattaché à de la location de véhicules classique.

Cette limite est aussi à souligner du point de vue des pouvoirs publics qui ne peuvent se baser sur des expériences passées pour construire leurs politiques futures. Cependant, compte tenu de l'urgence et des échelles de temps à l'oeuvre en termes d'urbanisme, il est nécessaire d'établir aujourd'hui une ligne directrice censée guider toutes les politiques à venir.

* 5 DE BOUSQUET Pierre. « Conseil métropolitain de Montpellier Méditerranée Métropole ». 12/01/2015. http://www.herault.gouv.fr/Politiques-publiques/Citoyennete-et-elections/Les-elus/Les-presidents-des-communautes-de-communes-et-d-agglomerations/Conseil-metropolitain-de-Montpellier-Mediterranee-Metropole-intervention-du-Prefet-P.-de-Bousquet

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard