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L'autopartage constitue-t-il une solution viable pour amorcer un changement durable des pratiques de mobilités ? L'exemple de Montpellier

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par Charly Muziotti
Université du Maine - Master Politiques Territoriales et Developpement Urbain 2018
  

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II. De la possession nécessaire d'un véhicule au développement d'alternatives, la mobilité a subi de profonds changements en quelques décennies

L'urbanisation galopante du territoire métropolitain (mais aussi national), a obligé les pouvoirs publics et les usagers à revoir leur modèle de mobilité. Des alternatives se sont développées ou redéveloppées afin de répondre aux nouveaux besoins en matière de déplacements.

1. La voiture individuelle, un moyen de déplacement mis en concurrence avec de nombreuses alternatives

Le tramway, un moyen de transport oublié, qui revient sur le devant de la scène

Le Tram est un moyen de transport utilisé depuis 1830 dans les villes. D'abord tiré par des animaux, il passe à l'électricité au début de XXème siècle (GONZALEZ, OTON, WOLFF. 2016). Nous observons cependant un tournant marquant durant la crise de 1929. Le coût de la main d'oeuvre augmentant, le tramway laisse progressivement sa place à l'automobile et aux autobus. Ce déclin durera plusieurs décennies et de nombreuses villes évoquent la possibilité de démonter les installations à la fin de la deuxième guerre mondiale. Les années 1980/1990 verront le tramway reprendre du service. La nécessité d'une mobilité durable, fiable et économique a provoqué un changement de paradigme.

C'est un bon exemple de transport doux en milieu urbain. Sa fiabilité permet de planifier efficacement le budget temps. De plus, il n'est pas corrélé à l'incertitude liée au prix du pétrole, ce qui permet de proposer un prix relativement constant et stable. (GRIMAL, 2015). Son utilisation entre aussi dans une logique durable, au-delà des énergies fossiles. Le tramway favorise nettement l'interconnexion, permettant ainsi de relier les points historiques de la ville ainsi que les échangeurs multimodaux (gares ferroviaires, gares routières, aéroports). Il endosse le rôle d'une gare intermodale urbaine et sa distribution au sein de la ville permet à de nombreux résidents de rejoindre ces pôles de manière efficiente (GONZALEZ, OTON, WOLFF. 2016)

Son installation possède des externalités positives du point des vues des autres modes alternatifs de transport. Ainsi, la construction d'un tram s'accompagne d'un élargissement de l'espace réservé aux piétons et aux vélos, en supprimant généralement l'accès au trafic routier. (CERASI, 1990)

Le vélo, entre aménagements d'infrastructures et distance de déplacements

Le vélo, et tous les autres modes alternatifs légers (trottinette, marche, etc.) sont des moyens de transport doux pouvant bénéficier aux individus dont le rayon d'actions se situe intra-muros. Il est généralement adopté dans une démarche d'amélioration de la qualité intrinsèque du quotidien, en privilégiant un certain ralentissement couplé à l'exercice physique. S'il ne représente encore que 3% des déplacements en France, son utilisation est croissante et témoigne d'une volonté de réappropriation de l'espace urbain par les usagers. Sa part modale a augmenté de 10% par an au cours des 40 dernières années.

La raison principale de l'utilisation du vélo semble être écologique, ce qui n'est pas le cas pour les transports en commun (GABORIAU, 1991) tandis que Frédéric Héran estime lui que l'argument principal est celui «de la santé publique».

A cela s'ajoute le bas coût lié au transport à vélo ainsi que la liberté que ce dernier procure en matière de déplacement urbain. S'il faut accepter de ralentir le rythme pour se déplacer à vélo, l'incertitude liée au transport est fortement en deçà de celle de la voiture.

Les pouvoirs publics oeuvrent aussi en faveur du vélo avec la mise en place de vélos en libre-service dans les grandes villes françaises. Cette logique peut dynamiser les activités intra urbaines en favorisant les circuits courts. De plus, la loi sur la transition énergétique de 2015 introduit l'indemnité kilométrique vélo (IKV). Sur la base du volontariat, les entreprises peuvent ainsi rémunérer au kilomètre les employés qui se rendent à vélo au travail. A cela s'ajoute la nécessité de proposer aux employés des douches et la possibilité de stationner son véhicule. Force est de constater que cette initiative ne porte pas encore ses fruits, seulement 85 entreprises l'ont mis en place et des négociations existent entre différents acteurs afin de rendre cette indemnité obligatoire, incitant plus fortement les employés à effectuer un report modal sur le vélo.

La marche comme initiative citoyenne

La marche possède une place particulière dans le détail des différentes mobilités urbaines. En effet, elle possède la caractéristique de s'associer très régulièrement à un autre mode de transport, qu'il soit doux ou pas. Que ce soit pour rejoindre un autre mode de transport ou effectuer le dernier kilomètre, la marche est très présente (MAMOGHLI, 2009). Cependant, elle n'est pas comptabilisée en tant que telle dans le panel des mobilités urbaines.

Le fait est que l'étalement urbain a progressivement eu raison de la marche comme moyen de transport, la part modale de cette dernière a, de ce fait, fortement chutée, notamment entre  1982 et 1994 avant de se stabiliser aux alentours de 22.3% des déplacements en semaine

Tableau 1 - Déplacements locaux en semaine selon le mode de transport principal (en %)

Graphique 1 - Evolution du mode de transport principal pour les déplacements locaux

SoeS - Insee - Inrets, enquêtes nationales transport 1982, 1994, 2008

(PAPON, 2010). Cela est dû à la pertinence des transferts en fonction de la distance à parcourir. Concernant la marche, on estime que 2 kilomètres est la distance maximale que l'on peut pertinemment parcourir à pied (MASSOT et al., 2004).

Aujourd'hui, la marche renvoie à un mode de transport écologique et bon pour la santé. A cela s'ajoute le fait que les pouvoirs publics essaient de reporter les usagers vers des modes doux lorsque cela est possible. Cela passe principalement par une meilleure accessibilité et exhaustivité de l'information concernant le temps de trajet (AGUILERA, RALLET, 2016). Souvent, les à priori font que les usagers ont tendance à percevoir les modes doux comme des modes lents, ce qui n'est pas forcément le cas.

Le dévoiturage, une pratique radicale, motivée par une utilisation optimale des possibilités de mobilités existantes

Le dévoiturage est une pratique fortement sous-tendue par des croyances et une remise en question importante du mode de vie actuel. Bien entendu, il est à associer avec les différents modes de transports alternatifs existant vers lesquels vont se diriger les usagers une fois la décision de se séparer de la voiture prise.

Il témoigne d'une réelle volonté de repenser le rapport à la ville, en réduisant les distances journalières et en mettant à profit le temps de transport qui jusque-là n'avait pas d'utilité propre excepté se rendre à un endroit précis. Ce phénomène permet ainsi de se débarrasser complètement des inconvénients liés à la voiture tels que le stationnement, le coût, la pollution et le stress (DELEUIL, BARBEY, SINTES, 2017) (BOUDON, 1995). La maîtrise du budget-temps est un facteur très important dans une logique de dévoiturage. Ainsi nous acceptons que notre temps de transport soit relativement plus long s'il est aussi plus stable. Cela entraîne une logique de relocalisation des activités au sein du tissu urbain, les transports en commun ayant le maximum d'efficacité intra-muros (VINCENT-GESLIN, 2010).

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