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L'autopartage constitue-t-il une solution viable pour amorcer un changement durable des pratiques de mobilités ? L'exemple de Montpellier

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par Charly Muziotti
Université du Maine - Master Politiques Territoriales et Developpement Urbain 2018
  

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3. L'autopartage : un développement privilégié dans l'habitat participatif.

Présentation de l'habitat participatif

Mai 68 a marqué un tournant dans la naissance de l'habitat participatif avec l'émergence de plusieurs groupes ayant pour volonté de construire des habitats groupés. En 1972, entre 300 et 500 expériences d'habitats groupés sont recensées (LACROIX, 2006). De ces initiatives émergent en 1977 le Mouvement pour l'Habitat Groupé Autogéré  (MHGA)

Ce groupe avait pour rôle de faciliter la mise en relation des individus ayant émis le souhait de l'habitat groupé, de les orienter dans leur choix et de les aider sur le plans fonciers, juridiques, organisationnels et tout autre besoin qui implique d'être en relation avec les pouvoirs publics. A cela s'ajoute une mission de promotion de l'habitat groupé. La seule composante absente à cette époque était la dimension écologique, pas encore mise en avant dans la mise en place de ces projets. Le mouvement a géré plus de 100 immeubles dans les années 80, soit aux alentours de 4000 personnes. Les 20 années suivantes sont marquées par un fort ralentissement de l'habitat groupé avec peu d'initiatives et un attrait moins marqué des habitants pour cette forme d'accès au logement.

L'habitat participatif a de nouveau émergé dans les années 2000 suite aux pressions immobilières et aux difficultés d'accéder au logement, notamment à la propriété. Ce phénomène relativement jeune vise à reprendre le contrôle de son accès au logement en prenant part aux processus d'élaboration d'un habitat, de sa planification à sa réalisation (BIAU, BACQUE, 2010).  

Habiter, ce n'est pas uniquement occuper un logement, c'est aussi s'affirmer dans un écosystème. Comme l'explique le philosophe Heidegger, habiter va au-delà de se loger, habiter, c'est «être présent au monde et à autrui». Il y a une dimension relationnelle avec le lieu et les autres habitants et cela constitue un tout qui peut être géré par une gouvernance participative (NDIAYE, CARIMENTRAND, GALLARD, 2015).

Ces projets d'habitats participatifs touchent de plus en plus les collectivités qui voient en eux la possibilité de modeler une société plus résiliente et renforcer la cohésion et la mixité sociale (DEVAUX, 2017). Le déficit relationnel entre riverains est souvent pointé du doigt dans l'urbanisme actuel, cette pratique est en mesure de changer la donne en permettant une implication plus forte des citoyens dans leur propre devenir. Les collectivités ont ainsi trois leviers de promotion de l'habitat participatif :

· Les appels à projets

· L'inscription de l'habitat participatif dans les projets d'aménagements (ZAC)

· Prise en compte de l'habitat participatif et sa reconnaissance comme «troisième voie»  du logement, les deux premières étant le logement social et la promotion privée.

Ce passage de l'expérimentation à l'institutionnalisation (Denefle, 2012) permet de donner une crédibilité à l'habitat participatif qui n'est plus vu comme une voie alternative mais une véritable solution envisageable en matière de logement. Pour accroître leurs poids et promouvoir cette nouvelle initiative, les acteurs se réunissent régulièrement (D'ORAZIO, 2012) depuis 2007 lors de rencontres nationales qui prendront de plus en plus d'ampleur au fil des années, jusqu'à aboutir à la création du Réseau National des Collectivités pour l'Habitat Participatif (RNCHP).

Ce réseau, fort de tous les acteurs nationaux, permet d'organiser un retour d'expériences et des échanges d'idées. Il constitue aussi un outil opérationnel ainsi et surtout qu'une force de lobbying (BRESSON, TUMMERS, 2014). La visibilité conférée par ce rassemblement a permis la mise en place d'une concertation avec le Ministère de l'Egalité des Territoires et du Logement (2012) qui, elle-même, a permis à l'habitat participatif d'être pris en compte dans la loi ALUR (Accès au Logement et Urbanisme Rénové) en 2014.

Cependant, il est important de souligner que les acteurs de l'habitat participatif craignent une professionnalisation du système qui leur ferait perdre en contrôle sur le projet et sa réalisation (BRESSON, TUMMERS, 2014). En effet, cette pratique nécessite des prérequis et des compétences en matière d'habitat de la part du groupe. De plus, il est nécessaire d'avoir du temps à consacrer au projet sous peine de ne pas respecter les délais. Cela entraîne une reproductibilité difficile voire des difficultés dans le maintien de l'habitat participatif à long terme (DEVAUX, 2015). Les acteurs professionnels sont d'ailleurs de nouveau sollicités (après avoir été rejeté) pour aider à la réalisation et à la promotion de l'habitat participatif.

L'habitat participatif semble s'imposer comme la troisième voie d'accès au logement. Son institutionnalisation le prouve, ce mode d'accès à la propriété est légitime et de plus en plus sollicité. Cependant, il faudra composer avec des enjeux de taille. Une demande en hausse, la conduite des projets relativement longue (excluant les personnes en urgence de logement) ainsi que des coûts d'entrée dans les projets qui se révèlent parfois supérieur au marché (DEVAUX, 2015)

Diagnostic de l'habitat participatif de la Métropole de Montpellier

Si Strasbourg est la première ville française à avoir fait la promotion de l'habitat participatif, d'autres métropoles n'ont pas tardé à reconnaître le caractère utile d'une telle pratique. La loi ALUR a, de plus, accéléré l'institutionnalisation de ces projets.

Montpellier n'est pas resté en marge de ces évolutions et on dénombre déjà quelques projets réalisés tels que MasCobado (Maison Collective Bâtie avec Douceur), Fabreco ou Les Hérissons.

Figure 9 - Carte des projets d'habitats participatifs dans la région de Montpellier

Charly MUZIOTTI. Questionnaire sur l'utilisation de l'autopartage, août 2018

En 2008, l'association Ecohabitons a vu le jour avec pour but de promouvoir l'habitat participatif sur la base des principes suivants :

· Ecologie

· Vie sociale

· Construction bioclimatiques

· Pas d'étalement urbain

Les mairies étaient d'accord avec le principe sans pour autant s'engager clairement dans ce processus, cependant, l'association bénéficie de subventions de la part du Conseil Général, de la ville du Montpellier et du député Christian ASSAF (PS).

En 2013, les associations Ecohabitons et Habiter c'est Choisir créent «Habitat Participatif en Languedoc Roussillon», structure qui sera mise en sommeil peu de temps après faute de moyens économiques et humains.

Le 15 septembre 2015, la coopérative Hab Fab voit le jour dans le but de favoriser les pratiques liées à l'habitat participatif tout en soutenant les projets en cours de réalisation. Fondée par la même personne que l'entreprise Toits de Choix (Stefan Singer), Hab Fab se donne comme mission de fournir des ressources éducatives ainsi qu'une assistance logistique, en formant et accompagnant les personnes intéressées par le modèle.

Véritable innovation nationale, Hab Fab est la première structure aussi complète pour l'habitat participatif. Outre le fait que ce modèle puisse être dupliqué dans d'autres régions, Stefan Singer voit en cette alternative un outil capable de répondre aux enjeux politiques en matière d'habitat, il déclarait au quotidien La Tribune en 2015 : «En France des grandes villes comme Strasbourg, Avignon, Paris, Bordeaux ou Lille se sont lancées. C'est un choix politique qui n'est pas facile et demande du temps, mais il permet de mobiliser les citoyens en leur offrant de devenir acteurs de leur cadre de vie. Ces projet sont aussi les cellules souches d'un autre vivre-ensemble».

Bien que les initiatives ne soient qu'au début de leur développement, quelques projets sont déjà réellement sortis de terre et permettent de crédibiliser la conduite de nouveaux projets. Montpellier est d'autant plus à même de promouvoir l'habitat participatif que la croissance démographique fait partie des plus fortes à l'échelle nationale. De plus, selon une étude de la SERM, seulement 30% des montpelliérains ont la possibilité d'accéder à la propriété sur le territoire.

La Métropole, en analysant le secteur de l'habitat, tire les conclusions suivantes :

· Des logements neufs trop chers, dont les prix sont tirés vers le haut par les investisseurs

· Seuls 30% des habitants ont les moyens d'accéder à la propriété d'un logement neuf

· L'évolution du prix moyen des logements collectifs neufs a doublée par rapport à l'évolution des revenus des ménages

Afin de pallier à ce manque de diversité en matière d'accession à la propriété, la Métropole envisage les initiatives suivantes :

· Création de 5000 logements par an (publics et privés)

· Développement d'une gamme de logements dits «maîtrisés», à hauteur de 1000 logements par an

· Accroître et promouvoir les nouvelles façons d'habiter, notamment l'habitat participatif(SERM, Dossier de presse, février 2018)

La Métropole réserve donc du foncier à des projets d'habitat participatif, ce fût notamment le cas pour le projet Clémencité.

Focus sur le projet du passage Clémenceau

En 2010, la SERM (Société d'Equipement de la Région Montpelliéraine) fait l'acquisition du lycée Pierre Mendès France situé sur l'avenue Georges Clemenceau dans le but de créer 262 logements situés dans le centre-ville. Ces logements comprendront 50 logements sociaux et 49 logements séniors, 5 résidences d'artistes et 200m2 de commerce. De plus, un projet d'habitat participatif a été inclus afin de d'assurer la mixité des offres d'accès à la propriété sur le site.

En 2011, les anciens bâtiments du lycée ont été démolis, laissant place nette pour l'aménagement du «Passage Clemenceau». L'îlot d'habitat participatif n'arrivera quand 2018 avec le début du projet, pour une livraison des 21 logements estimée à fin 2019.

Inscrits dans la démarche BDM (Bâtiments Durables Méditerranéens), ces logements seront conçus de manière bioclimatique pour être le plus économes en énergie possibles. De plus, ils s'inscrivent dans une logique de réappropriation des centres villes relayant ainsi l'usage de la voiture au second plan, comme le dit Gilles Cusy, architecte du projet :

«Les temps changeant, la voiture perd son hégémonie, les modes de déplacements doux (piéton et vélo) sont plébiscités, une autre urbanité peut désormais être envisagée pour  l'aménagement de quartiers de logements en centre-ville.»

Fiche de presse de la SERM, janvier 2017

Ce projet, situé en plein coeur de Montpellier, témoigne de la volonté de la Métropole et de la Ville de promouvoir des nouvelles formes d'habitats et de les faire cohabiter afin de favoriser la mixité sociale. Philippe Saurel, maire de Montpellier, déclarait ceci dans la fiche de presse de la SERM :

«Le « Passage    Clemenceau » illustre    notre volonté de développer  une offre qualitative de logements  au centre-ville au travers d'une opération  mixte, inédite et originale. Avec ce « village en ville » imaginé par l'Agence Cusy Maraval c'est le rôle de la rue dans la construction du lien social qui est réaffirmé»

Ces habitats multimodaux, pratiques et centralisés, relèguent la voiture à une utilisation secondaire, la ville étant pourvue d'un réseau de tram efficace pour se déplacer en centre-ville. Nous verrons, dans la sous-partie suivante, en quoi l'habitat participatif et l'autopartage sont en relation étroite dans une logique de repenser la ville.

Cohérence et interrelations des projets d'habitats participatifs et d'autopartage

Au même titre que les documents d'urbanisme, les projets participatifs apparaissent de moins en moins dissociables les uns des autres et obligent à englober les pratiques dans un ensemble idéologique vertueux.

L'habitat participatif porte des valeurs diverses et notamment un renforcement du lien social entre les habitants, lien social qui peut faire défaut dans un habitat classique. Cette volonté de collaborer pour l'habitat se retrouve aussi dans la consommation. De nombreux projets d'habitats participatifs ne limitent pas la collaboration à l'immeuble mais vont plus loin en mutualisant certains biens. La consommation collaborative peut concerner des biens utilisables et utilisés par tous tels que les machines à laver ou encore les véhicules.

Au travers de ces actions, c'est un mode de vie durable qui est mis en avant par la promotion de valeurs écologiques, de valeurs solidaires et d'incitations à changer les habitudes pour oeuvrer vers des scénarios bas-carbone.

C'est pour contrer les effets négatifs de l'urbanisation galopante que ce genre de projets ont vu le jour. Ils visent à se réapproprier la ville à travers leurs points de vue, tout en limitant un maximum les désagréments.

C'est à ce titre que l'habitat participatif et l'autopartage semblent se faire écho. En effet, ces projets mettent en avant une réduction des impacts des modes de vie sur la planète tout en promettant la mutualisation des biens de consommation durables. Le profil des personnes intéressées par l'habitat participatif se rapproche du militantisme et de la revendication à changer de pratiques. L'autopartage, bien que remplissant d'autres critères (pratiques, économiques) s'inscrivent aussi dans une démarche plus large de démotorisation et de reconnexion avec les espaces urbains. L'idée étant de ne plus fuir la ville, ni de l'exacerber, mais de la redécouvrir à travers des mobilités douces. Réinvestir les centres villes, comme le promeut l'habitat participatif, a des conséquences non négligeables sur les besoins en mobilité. Cela peut amener les personnes concernées à se réapproprier les transports en commun ou la mobilité douce et reléguer ainsi la voiture au second plan.

Etant donné que la voiture ne constitue plus le moyen de transport le plus aisé pour eux, du fait de leur situation centrale, la possession d'un véhicule personnel perd du sens, d'autant plus que la mutualisation est de mise. L'autopartage devient donc une solution alternative logique afin de ne pas se priver de ce moyen de transport tout en évitant d'en subir seul les aspects négatifs. Deux possibilités s'offrent alors afin de mutualiser l'utilisation d'un ou de plusieurs véhicules.

Les habitants peuvent décider d'acquérir et de gérer eux-mêmes leur voiture. Cependant, cela nécessite une rigueur et une organisation particulière afin de maintenir le véhicule en état de marche. Sinon, ils peuvent déléguer la gestion à une société d'autopartage qui s'occupera de mettre en place un véhicule sur le site et de gérer son entretien. Cela permet de ne plus s'occuper de cela, moyennant un tarif préférentiel aux habitants de la résidence. Selon le nombre de personnes impliquées, la société d'autopartage peut même décider de privatiser le véhicule aux seuls habitants.

C'est cette dernière solution qui a été choisie pour le projet Clémencité. Ainsi, l'entreprise MODULAUTO mettra, une fois les habitants installés, un véhicule à leur disposition. Ils bénéficieront d'un tarif préférentiel sur l'abonnement et utiliseront la voiture comme le font les utilisateurs classiques sur la métropole, à l'aide d'une carte magnétique et en ayant pour consigne de remettre le véhicule dans la résidence.

Les nouvelles compétences des métropoles qui passent de spectatrices à actrices de leur développement

· Les Métropoles sont progressivement en mesure d'instaurer un cadre réglementaire autour de ces pratiques afin de favoriser leur essor

Le renouvellement des rôles de chacun pour une plus grande implication de tous les acteurs

· De l'aménagement durable à l'habitat participatif, le désir d'être acteur du changement

· Mutation des comportements et des aspirations

· L'aménagement durable a vu le jour pour planifier le bâti d'aujourd'hui pour répondre aux enjeux à venir

· L'habitat participatif témoigne d'une volonté citoyenne de s'approprier ces processus, de les personnaliser et de les adapter aux réalités du quotidien

Les pouvoirs publics et l'implication des citoyens dans les processus d'urbanisation

· Les documents d'urbanisme (tant en matière de logement qu'en matière de transport) font de plus en plus appel aux résidents et usagers du territoire

· Par le biais d'expériences passées et d'initiatives locales, les pouvoirs publics utilisent les retours des citoyens afin de contextualiser leurs documents d'urbanisme et généraliser les pratiques existantes






Conclusion

Ce mémoire a mis en évidence l'essor de l'autopartage en tant que solution efficace pour lutter contre les dysfonctionnements liés à la prolifération des véhicules personnels et de l'autosolisme. Congestion, pollution sonore et environnementale, coûts liés à l'entretien, le modèle du véhicule personnel est mis à mal en pratique, mais aussi dans les politiques urbanistes des collectivités.

L'ensemble des usagers n'est pas en mesure de changer drastiquement leurs manières de se déplacer, pour des raisons d'habitudes ou géographiques. L'autopartage est une solution qui s'intègre dans un pack de mobilité pré existant, fait de transports en commun et de mobilité douce. Il est souvent couplé à d'autres modes de transports et remet en question la logique du tout voiture.

Ses utilisateurs ne sont pas forcément des militants écologistes, mais ce système les incite de manière douce à englober toutes les opportunités de mobilité qui s'offrent à eux et ne plus raisonner en termes de déplacements motorisés.

La Métropole de Montpellier a fait preuve de dynamisme dans l'évolution des mobilités avec le développement des lignes de bus, du tram et des mobilités douces (VeloMagg, piétonisation). L'autopartage, présent depuis 10 ans sur le territoire, n'a fait que compléter l'offre de mobilité en permettant de combler les derniers besoins non substituables par des transports en commun.

Il est aujourd'hui suffisamment intégré pour être cité et envisagé dans les documents d'urbanisme, en tant que solution pour lutter contre le réchauffement climatique mais aussi en tant que moyen de remodeler la ville (Moins d'espaces alloués à la voiture, plus d'espaces pour d'autres fonctions). Son influence ne s'arrête pas aux simples déplacements et l'autopartage est envisagé comme solution de mobilité dans les projets immobiliers à venir.

L'habitat participatif, partageant des valeurs similaires avec l'autopartage, n'est pas dissociable de ce dernier et de nombreux projets sollicitent cette mutualisation afin de se libérer de la possession de biens durables.

Ce qui autrefois n'était que marginal pourrait devenir la norme. Dans ce contexte pressurisé, où les enjeux environnementaux et urbains amènent à repenser les interactions de la ville pour la rendre plus fonctionnelle, ce genre de projets prennent du sens et commencent à s'imposer sur le devant de la scène.

De manière utopiste, nous pouvons imaginer la ville de demain comme une ville polyfonctionnelle dans laquelle les infrastructures lourdes liées à la voiture sont reléguées en périphérie, tandis que le centre est pavé de pistes cyclables et de transports en commun. Une ville dans laquelle le citoyen devient l'architecte de son logement, l'acteur de sa mobilité, ayant une réelle influence sur son quartier et son quotidien.

Le chemin est encore long, mais en urbanisme les échelles de temps obligent à penser aujourd'hui ce que sera demain. En gommant progressivement les résistances, en effectuant des transferts de responsabilités et en multipliant les initiatives, la ville de demain se construit aujourd'hui.

EPILOGUE

Lors de la rédaction de ce mémoire, deux évènements sont venus enrichir le pack de mobilité de la Métropole. Pour des raisons de timing, il n'a pas été possible de les inclure correctement dans ce mémoire, et ne feront l'objet que d'une mention dans cet épilogue.

Le premier évènement est l'arrivée d'une deuxième société privée d'autopartage appelée Totem Mobi. Le deuxième, c'est la volonté de Montpellier d'instaurer des zones à faibles émissions (ZFE) dans lesquelles certains véhicules ne pourront plus circuler librement.

L'arrivée de Totem Mobi

Totem Mobi est une entreprise marseillaise créée en 2014 et déployée uniquement sur Marseille. Le concept est simple, il s'agit d'autopartage de Renault Twizy 100% électrique que l'on peut déposer des zones prédéfinies de la ville. Ce free-floating, couplé à la taille des véhicules, en font un moyen efficace de se déplacer en milieu urbain.

La société est arrivée sur Montpellier en juillet 2018 et a progressivement augmenté son parc automobile. L'objectif étant de proposer 100 véhicules en free-floating déposables dans des zones vertes et payables au quart d'heure.

Cette solution alternative n'est pas de nature à remplacer la société montpelliéraine historique MODULAUTO mais à la compléter. En effet, la taille des véhicules, la faible autonomie et la présence des zones vertes en ville font que ces véhicules ne répondent pas aux mêmes besoins de mobilité et concernent des trajets urbains pour lesquels les utilisateurs de l'autopartage en boucle utiliseraient d'autres moyens de transport.

Leur utilisation est complémentaire des autres moyens de déplacements. Cependant, la facilité pour rejoindre le service et leur gestion entièrement numérique peut permettre aux indécis de franchir le pas et se séparer de leurs véhicules personnels pour chercher des solutions alternatives.

Mise en place de zones à faibles émissions (ZFE)

Les communes de plus de 100 000 habitants sont invitées à mettre en place des zones à faibles émissions interdisant l'accès à certains véhicules parmi les plus polluants. Montpellier a envoyé une candidature pour devenir la troisième ville française à mettre en place ces ZFE, après Paris et Grenoble.

Le 23 août 2018, lors de la visite de la Ministre des Transports Elisabeth Borne à la nouvelle gare Sud de France, Philippe Saurel, président de la Métropole, a réaffirmé sa volonté de restreindre l'accès aux véhicules les plus polluants, initiative saluée par la Ministre.

Les modalités ne sont pas encore connues, ni les méthodes de contrôle, cependant, le gouvernement a accueilli favorablement cette candidature et Montpellier se donne jusqu'à 2020 pour mettre en places les ZFE.

Nous pouvons extrapoler que l'instauration de ces zones à faibles émissions auront des conséquences sur le renouvellement du parc automobile montpelliérain. Ainsi, les personnes concernées par cette restriction devront soit adapter leurs comportements, soit envisager de se séparer de leur véhicule pour le remplacer par un nouveau ou par d'autres alternatives, telles que l'autopartage.

En effet, les véhicules d'autopartage respecteront cette norme afin de permettre aux utilisateurs de circuler dans les zones à faibles émissions et inciter les non utilisateurs à rejoindre le service.

ANNEXES

Ø Annexe 1 : Questionnaire aux utilisateurs de MODULAUTO

Ø Annexe 2 : Article sur ProcoTip, BIAU, V., Transports Urbains, juillet-septembre 1991

Ø Annexe 3 : Circulation : Montpellier veut chasser les véhicules polluants, VOLDOIRE, Y., La Gazette, n°1576, 30/08/2018 au 05/09/2018

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984