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Langue allemande et culture d'apprentissage à  l'université de Dschang: Une analyse des séquences audiovisuelles comme source de motivation pour un apprentissage autonome

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par Yvonne DOUNANG
Université de Dschang - Master of Arts en Science du Langage, Littérature et Culture, Option : à‰tudes Germaniques 2018
  

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7- Cadre conceptuel, théorique et méthodologique

Depuis l'année académique 2013-2014 l'on a constaté que 25% des enseignants (3 sur 10 voire 12) de la filière Trilingue-Allemand font des cours assistés par des medias tels que le vidéoprojecteur, les baffles, des CDs, DVDs, des ordinateurs. Ayant assisté plusieurs fois aux cours du genre, nous avons constaté que cette méthode pourrait faciliter l'apprentissage de l'Allemand comme langue étrangère.

Le présent travail porte sur « La langue allemande et la culture d'apprentissage à l'Université de Dschang : Une analyse des séquences audiovisuelles comme facteur de motivation pour un apprentissage autonome ». Il sera de ce fait judicieux pour nous de clarifier et de délimiter les concepts clés afin de faciliter la compréhension du travail dans son entièreté. Ces termes clés sont : culture d'apprentissage, séquence audiovisuelle, motivation, apprentissage autonome et compétence interculturelle.

Ici il faut comprendre « culture d'apprentissage» comme l'ensemble des rituels ou habitudes pris en compte pendant les cours d'Allemand comme langue étrangère. D'après Ingeborg Schüßler et Christian M. Thurnes1, cette culture d'apprentissage varie selon le contexte ou la situation dans laquelle on se trouve (Institution académique, Entreprise), selon le niveau des apprenants (Ecole primaire, Université...) et regroupe l'environnement ou le contexte, les formes, les possibilités, les chances, les rituels, les barrières et les habitudes d'apprentissage. La culture d'apprentissage est

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1SCHÜSSLER, Ingeborg et THURNES, Christian M., Lernkulturen in der Weiterbildung, Bielefeld, Bertelsmann, 2005, P 149

donc un ensemble de facteurs favorables et de facteurs défavorables à l'acquisition des connaissances dans un domaine précis.

Rolf Arnold et Ingeborg Schüßler aussi entendent par « culture d'apprentissage », les objectifs de l'enseignement, le contenu des cours, le processus d'enseignement/apprentissage, les méthodes et les comportements des enseignants/apprenants. Aux pages 3 et 4 de leur ouvrage, nous avons la citation suivante: « Schulkultur bezieht sich damit auf Bildungsinhalte und - anforderungen, erzieherische Werte und Normen ebenso wie auf die Ausprägung der Interaktionsformen»1&2. Pour Rolf et Schüßler, qui parle d'apprentissage parle également d'école, raison pour laquelle ils introduisent leur ouvrage par « Lernkultur » mais emploi à la suite le terme « Schulkultur », qui renvoie à la culture scolaire. De ces penseurs, on comprend que la culture d'apprentissage est la manière d'être, la façon d'agir et de se comporter face à l'éducation dans un contexte culturel donné.

L'audiovisuel désigne à la fois les matériels, techniques et méthodes d'information, de communication ou d'enseignement associant le son et l'image, donc une séquence audiovisuelle serait une suite d'images constituant une unité accompagnée de son/musique3. Selon le dictionnaire Larousse, l'image est la « représentation d'un être ou d'une chose par les arts, les techniques d'impression ou de production »4. Une image est une représentation visuelle qui permet au metteur en scène de susciter chez le lecteur ou l'auditoire une certaine émotion. L'image laisse naître des hypothèses chez l'auditoire et facilite la compréhension en ce sens qu'elle intègre la gestuelle et la mimique dont la signification varie d'une musique ou d'une communauté à une autre. Comme exemple de document audiovisuel, nous avons la vidéo-série.

Dans la motivation on trouve des facteurs liés à l'aspect cognitif, l'aspect affectif et à l'aspect psychologique. Pour Williams et Burden, la motivation est : « a state of cognitive and emotional arousal, a state which leads to a conscious decision to act and gives rise to a period of sustained intellectual and/or physical effort » 5. Lorsqu'un individu est motivé vis-à-vis de quelque chose,

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1ROLF, Arnold et SCHÜSSLER, Ingeborg, Wandel der Lernkulturen: Ideen und Bausteine für ein lebendiges Lernen, Darmstadt, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 1998, p 3-4

2 Notre traduction: «La culture d'école se réfère au contenu et aux défis de la formation, aux valeurs et normes, à l'application des formes interactives ».

3 https://fr.wikipedia.org/wiki/Audiovisuel

4 NIMME Claude & alli, Le petit Larousse illustré, Paris, Cedex, 2015, p 599

5ABRUDANCACIORA, Simona Veronica, «MOTIVATION IN LANGUAGE LEARNING», Annals of the University of Oradea, ,Vol. 17 Issue 1, 2008, p 557

il est capable d'éliminer tout ce qui constitue un obstacle à sa traversée pour atteindre ses objectifs. Dans le même ordre d'idées, Ryan et Deci avancent que: « To be motivated means to be moved to do something. A person who feels no impetus or inspiration to act is thus characterized as unmotivated, whereas someone who is energized or activated toward an end is considered motivated »1.

Partant de ces affirmations, on comprend que la motivation est l'ensemble des forces et des facteurs qui déterminent l'action et le comportement d'un individu pour atteindre un objectif ou réaliser une activité.

Le terme « autonomie » est un mot à la mode dans les publications pédagogiques et didactiques des années 90 et suivantes. Henri Holec, est le premier théoricien qui a fourni une définition de l'autonomie applicable à tout apprentissage2. Selon Henri Holec, « autonomie » implique que l'apprenant « prenne activement en charge tout ce qui constitue un apprentissage, c'est-à-dire aussi bien sa définition, sa gestion et son évaluation que sa réalisation»3. De cette définition il ressort que l'apprentissage autonome confère à l'apprenant une grande responsabilité dans la prise des décisions relatives au processus d'apprentissage : définir le temps et le lieu, les objectifs, le contenu, la méthode et les techniques à appliquer, évaluer la progression pendant l'apprentissage.

La compétence interculturelle quant à elle est la capacité pour un apprenant à maîtriser les éléments de deux ou de plusieurs cultures, les employant également dans des contextes propices. Karsten Senkbeil et Simona Engbers affirment dans la même lancée que: «Die interkulturelle Kompetenz wird meist als eine zentrale Teilkompetenz des Sprachmittelns erwähnt»4. D'après cette citation, la compétence interculturelle est l'une des compétences

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1 RYAN, Richard M. et DECI, Edward L., «Intrinsic and Extrinsic Motivations: Classic Definitions and New Directions» dans Contemporary Educational Psychology, University of Rochester, 2000, p 54

2 LANG, Eva, L'apprentissage autonome dans l'enseignement du français langue étrangère : théorie et pratique, University of Zurich, 2010, p 10

3HOLEC, Henri, « Autonomie de l'apprenant : de l'enseignement à l'apprentissage », Education permanente, N° 107, CRAPEL, Université de Nancy 2, 1991, p 5

4SENKBEIL, Karsten et ENGBERS, Simona, «Sprachmittlung als interkulturelle Kompetenz - Interkulturelle

Kompetenz durch Sprachmittlung», Forum Sprache n06, 2011, p 41 (Notre
traduction : « La compétence interculturelle apparait le plus comme la compétence principale dans l'acquisition d'une langue»)

principales que l'on acquiert en apprenant une langue. Gundula Gwenn Hiller affirme également:

So hat die Studierendenmobilität in den letzten Jahren drastisch zugenommen, es gibt immer mehr internationale Studiengänge, internationale Wissenschaftskooperationen werden vermehrt gefördert. [...] Angesichts dieser Perspektiven gehört interkulturelle Kompetenz als Lernziel an die deutschen Hochschulen. Denn die Anforderungen, die die hier genannten Internationalisierungsprozesse in Studium, Wissenschaft und Lehre an Studierende wie auch an Hochschulmitarbeiter stellen, erfordern ein hohes Maß an interkultureller Kompetenz. »1&2.

A travers cette citation, Hiller exprime l'idée selon laquelle le monde contemporain est fait de telle sorte que chaque individu devrait posséder une compétence interculturelle, compte tenu du fait que les relations se tissent de part et d'autres, mettant ainsi les hommes de diverses langues et cultures ensemble. Ces relations ont davantage un caractère coopératif. Dans notre cas, ce serait la capacité pour un étudiant d'Allemand à l'Université de Dschang, de gérer avec efficacité une interaction avec un Allemand ou une personne avec qui l'Allemand serait l'unique langue favorable à la communication entre eux.

Pour mettre en relation tous ces concepts, nous allons prendre pour corpus un certain nombre de vidéos. Pour mieux les analyser, nous nous servirons de la théorie de la sémiologie. Elle permettra de mieux analyser les signes, la gestuelle, la mimique et leurs rôles, pendant que nous analyserons les vidéos qui constituent notre corpus. La théorie de la sémiologie prend source chez les formalistes russes tels que Eichenbaum et Tynianov, qui considéraient le cinéma autant comme un art qu'une langue, affirmant que chaque plan est comme un mot et qu'en plaçant ces plans l'un à la suite de l'autre de la même manière qu'on juxtapose des mots pour construire une phrase, le film raconte3. Selon Philippe Beauregard le film est donc un moyen de communication, permettant aux Hommes de s'exprimer.

Comme méthode, l'analyse du discours nous permettra d'extraire les thèmes et leurs caractéristiques dans les vidéos qui constituent notre corpus. Pour Marc Angenot l'analyse du discours est une méthode qui « pose comme principe heuristique la nécessité d'appréhender

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1GUNDULA GWENN,Hiller, «Schlüsselqualifikation Interkulturelle Kompetenz -Ein Bildungsauftrag der deutschen Hochschulen? », dans DREYER, Wilfried et HÖSSLER, Ulrich.(dir) : Perspektiven interkultureller Kompetenz. Göttingen: Vandenhoeck & Ruprecht, 2011, p 248

2 Notre traduction : « Ainsi la mobilité des apprenants a considérablement augmenté dans les dernières années. Il y a de plus en plus des études à l'international et les coopérations scientifiques internationales se multiplient. [...]. Au regard de ces perspectives, la compétence interculturelle devient l'objectif d'apprentissage dans les universités allemandes car les défis instaurés par le processus d'internationalisation des études, la science, l'enseignement et les collaborateurs universitaires exigent une compétence interculturelle élevée ».

3BEAUREGARD, Philippe, La théorie de la sémiologie appliquée au film, Université de Montréal, 2006

globalement les formes, les contenus et les fonctions, ce qui se dit, la manière dont cela se dit, qui peut dire quoi à qui et selon quelles fonctions apparentes ou occultes, en occupant quelles positions et avec quels résultats socialement probables »1. De cette affirmation on comprend que la communication est autant influencée par les personnalités des interlocuteurs que par le contexte dans lequel ils se trouvent. Marc Angenot affirme que cette méthode s'est à l'origine (au début du 20ème siècle) donnée pour objets ces discours du domaine public, politique, propagandiste, publicitaire, journalistique2. Apres les années 50, elle étend son champ d'action à d'autres disciplines telles que la sociologie, la psychologie, la linguistique, l'étude des films, la communication. L'analyse du discours devient donc une méthode qui consiste en un examen des documents textuels et visuels, tout en essayant de saisir sa dimension contextuelle. Pour Mucchielli, analyser un document revient à « rechercher les informations qui s'y trouvent, dégager le sens ou les sens de ce qui est présenté, formuler et classer tout ce que contient ce document ou cette communication » 3. Cette méthode nous permettra donc de mieux comprendre les productions linguistiques, autant verbales que non-verbales.

Nous servant de l'analyse du discours, nous aborderons le corpus sous l'angle de l'approche fonctionnelle. C'est une approche qui naît dans les années 1970 et s'intéresse à la fonction de la langue, prône l'usage de la langue à des fins de communication. Elle traite de la variation du langage selon qu'on passe d'une situation à une autre. Dans cette logique Christian Puren pense qu'enseigner c'est définir les objectifs d'apprentissage caractérisés en termes fonctionnels, c'est-à-dire précisant à quels types d'échanges sociaux le sujet apprenant sera à même de participer dans la langue étrangère quand il aura atteint le but considéré, quels actes de parole à produire et à comprendre, dans quelles circonstances (canal de communication, nature et statuts des interlocuteurs, variables spatio-temporelles), à propos de quels domaines de référence4. De cette pensée, il est clair que la conversation est influencée par les personnalités des interlocuteurs.

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1 ANGENOT, Marc, Interventions critiques, volume I : Questions d'analyse du discours, de rhétorique et de théorie du discours social, Montréal, Chaire James Mcgill, 2002, p 13.

2 Idem, p 15.

3MUCCHIELLI, Roger., 1984, L'analyse de contenu des documents et des communications, Paris, ESF 4PUREN,Christian, Histoire des méthodologies de l'enseignement des langues, Paris, Nathan-CLE international, 1988, p 252.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand