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Evaluation de la prise en charge du pied bot au centre pour handicapés physique Heshima Letu de Butembo


par Joël KAMBALE VIVUYA
Université Catholique du Graben - Docteur en médecine 2013
  

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I.4. LES DIAGNOSTICS DIFFERENTIELS [12,14]

-Pied en inversion appelé pied en varus global réductible ou, pes supinatus qui se caractérise par la plante de pied qui regarde en dedans ; la flexion dorsale de cheville est > à 20° ; le varus de l'arrière-pied est facilement réductible par manipulation ; le bord latéral et le bord médial sont rectilignes. Il n'y a pas de sillon cutané. Les muscles éverseurs sont faibles mais stimulables.

-Le métatarsus varus (MTV) ou métatarsus adductus est une déformation dans l'articulation de Lis franc, entre le médiotarse et les métatarsiens superposés (ni supination, ni varus de l'arrière pied).

-Le pied calcanéus anciennement appelé pied talus. Il s'agit d'une déformation secondaire à la position in utero. Souvent, le foetus avant la naissance, est en triple flexion. L'exagération de cette position en compression intra-utérine, est responsable de la déformation en pied calcanéus. L'attitude du pied est en flexion dorsale exagérée. On recherche une limitation possible de la flexion plantaire. La plante du pied est orientée vers l'avant. Le triceps sural est parfois un peu faible. Le muscle tibial antérieur est souvent hypo-extensible responsable du défaut de flexion plantaire.

-Le pied calcanéus valgus. L'arrière-pied est une position comparable à celle retrouvée dans le pied calcanéus simple. On retrouve une saillie médiale de la tête du talus. L'avant-pied est en pronation abduction .La plante est orientée vers l'extérieur. Les muscles fibulaires sont hypo-extensibles.

-Le pied convexe congénital il s'agit d'une malformation définie par une luxation permanente de l'articulation talo-naviculaire dans le plan antéropostérieur. Le talus est très vertical, en équin (vertical talus en anglais).La colonne médiale est concave vers le haut. On retrouve des rétractions simultanées du tibial antérieur et du triceps.

I.5. TRAITEMENT

«Le pied bot est curable dans la majorité des cas. Le mieux est de traiter cette lésion le plus tôt possible avant qu'il ne devienne une atrophie prononcée» disait Hippocrate[14].

Son traitement a connu une évolution qualitative passant des bandages depuis Hippocrate à la correction chirurgicale avant d'être révolutionné au début du 20è siècle par la méthode de Ponseti. Cette méthode largement rependue, associe une série de 4 plâtres suivie d'une ténotomie percutanée du tendon d'Achille, d'une immobilisation plâtrée, puis enfin d'une posture du pied à l'aide d'une attelle de Steenbeek, John Mitchell, Matthew Dobbs, Markel, Jeffrey Kessler, Romanus[12 ,15].

Quelle que soit la stratégie thérapeutique choisie, un pied bot est une affection au long cours, dont le traitement, contraignant dans les premières années de vie, s'allège par la suite pour devenir simple surveillance jusqu'à la fin de la croissance au moins, ce qui exige l'adhésion au traitement par le parent.

Le traitement doit être entrepris sans moindre retard, dès les 2 premiers jours de vie après la naissance, il s'agit d'une véritable urgence néonatale[2, 3, 8,11-19]. Chaque visite hebdomadaire, le pied de l'enfant est délicatement manipulé afin d'étirer les ligaments et tendons courts et rigides de la cheville et du pied. Le pied est ensuite immobilisé dans des positions de correction progressive à l'aide d'un plâtre[13]. Le traitement orthopédique mis en oeuvre (méthode de Ponseti) est subdivisé en 3 étapes essentielles : d'abord la réduction de la déformation, la consolidation du résultat obtenu et enfin la gestion du risque de récidive.

La première étape : la réduction de la déformation est la phase capitale, avec une durée de 6-8 semaines .La réduction se fait respectivement de la manière suivante : la correction de l'adduction, la correction du cavus jamais de pronation ni d'éversion, déverrouiller le pied en supination par dérotation progressive du bloc calcanéo-pédieux (fig.1). La correction de l'équin est progressive et douce. Avant et après chaque plâtre le pied bot est évalué en utilisant la classification de Diméglio. Après le cinquième plâtre une section percutanée du tendon d'Achille (ténotomie) est indiquée puis la pose d'un plâtre pour la correction de l'équin.

Fig.1. Correction séquentielle par plâtres hebdomadaires

La deuxième étape la consolidation du résultat obtenu qui dure 4 mois consistant à la rééducation et le maintien des postures par attelle (fig.2). La mise en place de l'attelle de posture intervient après le dernier plâtre (7è et 8è).

La troisième étape consiste en la gestion du risque de récidive et le maintien de la correction, elle dure 3 ans. Il est très important de ne pas arrêter le traitement, même en cas de bon résultat après les 2 premières phases, et de faire suivre régulièrement son enfant par la consultation d'orthopédie tous les 3 mois. La croissance du pied risque de provoquer la récidive des déformations. Les principes de traitement sont la contention de nuit par attelle (fig.2) et la kinésithérapie[8, 13-17].

Fig.2. Attelle de Steenbeek

A la fin des plâtres, le pied est en forte abduction, d'environ 60-70 degrés (axe cuisse-pied). Après la ténotomie le plâtre final est laissé en place pendant 3 semaines. Le protocole Ponseti fait alors appel à une attelle pédieuse en abduction maintenant le pied en abduction afin de garder l'abduction du calcanéum et de l'avant-pied et afin de prévenir les récidives.

Pour les formes unilatérales, l'attelle est réglée à 60-70 degrés de rotation externe du côté du pied bot et à 30-40 degrés normal. Pour les formes bilatérales, l'attelle est réglée à 70 degrés de rotation externe sur chaque côté.

L'attelle doit être portée à temps pleine (jour et nuit) pendant les 3 premiers mois après l'ablation du plâtre. Après cela l'enfant portera l'attelle 12 heures la nuit et 2-4 heures pendant la sieste, pour un total quotidien de 14-16 heures. Ce protocole doit être poursuivi jusqu'à l'âge de 3-4 ans. Parfois, l'enfant peut développer un excès de valgus de l'arrière-pied et de torsion tibiale externe avec attelle. Dans ce cas, il faut réduire la rotation externe des chaussures de 40-70 degrés[14].

Pour assurer un bon suivi, programmer une consultation après 10-14 jours pour vérifier l'utilisation de l'attelle. Si le port de l'attelle se passe bien, une consultation nouvelle est de 4 mois après acquisition de la marche autonome et un bilan radiographique précis est réalisé. Après l'arrêt de l'utilisation de l'attelle vers l'âge de 3 ou 4 ans le rythme de surveillance est de 2 contrôles par an. A partir de 6 ans, le rythme de surveillance est d'un contrôle par an jusqu'à la fin de la croissance[14].

Le risque des récidives est important en cas d'abandon du port des sandales et de l'attelle dans les 2-4 mois qui suivent. La prise en charge des récidives utilise la même méthode de traitement fait d'une succession de plâtre (3-4 plâtres) soit par manipulations et plâtres, mais elles demandent habituellement moins de plâtres, installés à plus grands intervalles, le port de l'attelle jour et nuit, plusieurs séances de ténotomie[14 ,15].

Le traitement chirurgical est indiqué lorsque le résultat, clinique et radiologique, est insuffisant après une série de plâtres correctifs, appliqués dès la naissance, à raison d'un plâtre par semaine, pendant 3-6 mois de préférence selon la méthode de Ponseti. Il concerne également les pieds bots négligés qui n'ont pu être pris en charge en période néonatale suite au manque de ressources médicales. Ce traitement comprend trois phases : la libération postérieure, la libération interne et la réduction et fixation[22, 23].

La libération postérieure (fig.3) permet de sectionner en toute sûreté la couche superficielle du ligament latéral interne de l'articulation du cou-de-pied ou ligament deltoïdien, en respectant sa couche profonde (intouchable).

La libération interne (fig.3): on commence par enlever le tissus fibreux qui recouvre dans beaucoup de cas le scaphoïde (os naviculaire), la tête de l'astragale, la petite apophyse du calcanéum (sustentaculum tali) et la malléole interne.

Fig.3. La libération postéro-interne

La réduction et fixation : il est maintenant possible de réduire le scaphoïde. Mais il est à proscrire de faire une hypercorrection en plaçant le scaphoïde trop latéralement sur la tête de l'astragale ceci provoque un pied plat extrême. On monte une bronche de Kirchner sur une poignée en T ou sur une chignole et on l'insère dans la tête de l'astragale pour la faire sortir par l'aspect postérieur de l'astragale. En suite on réduit le scaphoïde, le premier cunéiforme et la base du premier métatarsiens pour faire sortir par la peau à la face dorsale du premier métatarsien. Fermeture, plâtre et soins postopératoires.

A partir de 5 ans on peut faire une ostéotomie de la base des métatarsiens ou bien on raccourcit le bord externe du pied. Entre 1.5 et 6 ans, on procède à une décanillassions du cuboïde. Entre 3 et 10 ans : ostéotomie en soustraction du calcanéum selon DWYER[22,23].

Pour le traitement orthopédique, le score de Diméglio sert à l'évaluation de la déformation en pré et post-traitement. Les résultats sont considérés comme : bon, il ne persiste aucune déformation ; moyen, persistance d'une déformation ; mauvais, persistance d'au moins 2 déformations[9, 13,15].

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus