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La MONUSCO dans le résolution des conflits: entre contestation locale et légitimation global


par Bernard POPO-E-POPO
Université Paris 8 Vincennes Saint Denis - Master 2 2020
  

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2. Appuis politique et renforcement de la démocratie

Lorsqu'on lit les résolutions du Conseil de sécurité, notamment les résolutions 2502 (2019), 2478 (2019) et 2463 (2019), l'on remarque que le Conseil de sécurité souligne généralement la nécessité de transférer de façon progressive les taches de la MONUSCO au gouvernement congolais et l'équipe de pays des Nations Unies. Ce projet de transfert des taches aux acteurs locaux est pensé afin que la Mission puisse, « moyennant une évolution favorable », quitter le pays, selon « un plan de retrait responsable et durable ».

Dans sa résolutions 2463 (2019), le Conseil de sécurité met un accent particulier sur la sécurité des communautés et l'amélioration du fonctionnement des institutions de l'État qui ont un impact sur la sécurité quotidienne. Les aspects relatifs à l'impunité et au droit de l'homme en générale, notamment en relation avec les activités des groupes armes, sont ce que le Conseil cherche à travailler avec le gouvernement de la République Démocratique du Congo. Dans le concept d'appui politique, on entend l'idée de renforcement des institutions de l'État, y compris dans le cadre du secteur de la sécurité en tant que second pilier essentiel de mission dans l'optique de compléter le premier pilier dont celui de la protection des civils et de la stabilisation du pays.

Ce qu'il semble important de mettre en perspective ici, c'est la question d'appui politique et de renforcement de la démocratie. En fait, les grands paramètres de l'action de la Mission sont situés dans un contexte post électoral, même si l'on sait bien qu'au sens strict du terme le cycle électoral n'était pas encore achevé. En même temps, il est évident qu'en l'absence d'institution nationales post-électorale, il s'agit notamment d'un mandat d'attente pour aborder

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une période transitoire204. Le Conseil de sécurité indique l'intention d'orienter l'action future de la Monusco strictement en fonction des développements politiques et institutionnels au cours de cette année post-électorale.

Ceci étant, on peut se poser la question du vrai projet de l'ONU en République Démocratique du Congo. En effet, dans la même résolution 2463 (2019) votée en pleine période d'effervescentes contestations, le Conseil confère un aspect transversal à la dimension politique. En cherchant à établir qu'il n'y a pas de solution purement militaire aux violences perpétrées généralement par les groupes armés, il souligne l'importance de l'implication politique de la Mission par l'évaluation constante du développement des politiques. Au regard de ce qui précède, les priorités énoncées par le Mécanisme national et régional de suivi de l'Accord-cadre pour 2019-2020 comprennent la promotion de la collaboration en matière de sécurité, et de l'intégration économique régionale, ainsi que l'accélération de la neutralisation de groupes armés. La République Démocratique peut-elle objectivement se soustraire de l'hégémonie de grandes puissances symboliquement représentées par la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo ?

En analysant l'action de la communauté internationale au type de guerre pratiquée en Afrique en génal et en RDC en particulier, Gérard Prunier dénonce l'inaction de la communauté internationale face à la violence envers les civiles. Il part de l'idée de « guerre à temps partiel » en opposition à « guerre totale ». Pour lui, en raison des contraintes financières de la guerre, celle-ci doit être privatisée par les combattants205. La privatisation de la guerre apparait dans cette perspective comme une forme de prédation. Ici la prédation économique, les trafics en tout genre et le pillage à la fois au niveau individuel comme collectif deviennent un élément essentiel du conflit parce qu'ils sont essentiels à son financement. De ce fait « les civiles sont ceux sur qui les militaires prélèvent leurs moyens de survie, la violence armée est plus souvent dirigée contre les civils (même ceux de son propre camp) que contre l'armée ennemie »206. Dans cette perspective, la question de l'hégémonie demeure dans un monde où les rapports de force conditionnent les relations entre la périphérie et le centre.

204 Moudjib Djinadou «Les aspect politiques du nouveau mandant de la Monusco », In Actualité de la Monusco, N°87, Op. Cit., p. 12.

205 Gérard Prunier, From Génocide to Continental War. The `Congolese' Conflict and the Crisis of Contemporay Africa, London, Hurst, 2009, p. 336.

206 Ibid. 337.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld