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La situation de la femme marocaine en général et le travail de terrain des associations féminines dans la région du nord du Maroc


par Fadma Ouaiaou
ULB / BRUXELLES - Master 2011
  

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VI.CONCLUSIONS

Notre objectif par la présente étude était de répondre à la question générale des divisions existant au sein du mouvement féministe marocain : quels sont-ils ? Quelles sont leurs causes ? Quelles sont leurs conséquences sur les relations entre les différentes composantes du mouvement et sur la condition de la femme dans la région du nord ?

Une de nos hypothèses était que la lutte pour apporter des modifications au statut juridique des femmes aurait créé au sein du mouvement féministe des groupes aux antagonismes forts. Une autre de nos hypothèses, qui pourrait être complémentaire à la première, serait le rôle de l'autorité nationale qui, détenant à la fois les pouvoirs temporel et spirituel, aurait joué un double jeu, tantôt favorisant certains groupes, tantôt favorisant les autres.

En 1999, le gouvernement a élaboré le Plan d'action nationale pour l'intégration de la femme au développement. Le PANIFD prouve la volonté de l'Etat marocain d'améliorer la condition féminine. Cette volonté est encouragée par l'adhésion du Maroc aux conventions internationales relatives aux Droits de la Femme, et par la pression du mouvement féministe marocain. Mais c'est sans compter sur la double nature de l'Etat, spirituelle et temporelle. Résultat : le plan sera un échec. En effet, sa teneur trop moderniste déplut aux composantes islamistes. Un féminisme islamiste se développe. De son côté, l'Etat se prend à jouer un double jeu. Cherchant la stabilité, il maintient l'équilibre entre les deux composantes du mouvement féministe que nous appellerons désormais : les universalistes, prônant l'égalité femmes-hommes et les islamistes prônant la complémentarité entre les hommes et les femmes. Divisé, le mouvement féministe se trouve affaibli.

Un autre phénomène contemporain à celui que nous venons d'évoquer est le manque d'un réseautage et de coordination forte chez les universalistes. La coordination étant essentielle et nécessaire à tout travail de pression et plaidoyer en faveur du changement du statut de la femme.

Une fois le PANIFD retiré, l'Etat opte pour la référence islamiste en matière de Droit des Femmes. Les universalistes doivent s'y plier. Un piège. Ils n'ont plus d'autre choix que de passer par l'interprétation des textes religieux pour parvenir à convaincre le régime d'apporter des changements juridiques aux articles encore inégalitaires envers les femmes. Du fait de la difficulté de l'exercice, les changements seront maigres.

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De fait, des exclusions manifestes subsistent comme la marginalisation et la faible participation politique locale des femmes. Et ceci nous permet d'aborder la problématique de la citoyenneté féminine.

La citoyenneté féminine reste un enjeu que nous avons traité dans ce travail. Dans la pensée politique islamiste, le concept de citoyenneté à proprement parlé n'existe pas. Les musulmans font eux appel à « la Umma » qui limite la présence des femmes dans la sphère publique. L'Etat selon qu'il possède une nature spirituelle suit également « La Umma ». Ceci a pour conséquence que bien que la constitution donne à la femme le droit de vote et le droit d'être élue, elle ne peut en disposer. Nous le voyons, les femmes n'ont pas la pleine jouissance de la citoyenneté. Dans la sphère privée, la femme demeure sous la domination de l'homme, domination entérinée par le Code de la famille depuis sont entrée en vigueur en 2004.

Pistes de recherche complémentaires

D'après nos conclusions, de pistes nouvelles de recherche s'ouvrent. Notre attention en effet a été retenue par le phénomène de l'émergence d'un féminisme islamiste. Nous avons vu que cette émergence a automatique été suivie d'un gonflement du mouvement. Or, nous observons le même phénomène dans de nombreux pays du monde arabe, dans des pays islamiques non-arabes et en Occident. Sans trop nous avancer, peut-être pourrait-on parler d'un mouvement mondial. La question que nous aimerions alors poser : Est ce que les mouvements sociaux dans le monde actuel et dans l'avenir seront des mouvements qui se replient sur l'identité religieuse ? Et au-delà, est ce qu'on ne peut pas envisager une autre exclusion des femmes surtout marocaines, arabes et musulmane de l'espace associatif qui est le seul espace de jouissance féminine ?...Enfin, si l'islam associé entre Etat et religion, est ce le destin des femmes musulmanes de subir les effets d'une inégalité instaurée au nom de l'Islam ?...

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams