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La protection du droit de manifester dans l'espace public


par Charles ODIKO LOKANGAKA
Université de Kinshasa - Doctorat 2020
  

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Section 2. Le Congo-Zaïre : l'exercice de la liberté de manifestation dans un contexte dictatorial

Si dans son ensemble, le règne de Mobutu a été régi par la Constitution du 24 juin 1967, celle-ci avait été, d'une part, précédée par la Déclaration de prise du pouvoir par le haut commandement militaire du 24 novembre 1965. D'autre part, cette Constitution de la deuxième République a été révisée plusieurs fois, au total 17 révisions, mais, dans nos analyses, nous n'allons prendre en compte que les révisions fondamentales.

A l'invitation du Lieutenant Général Joseph-Désiré Mobutu, commandant en chef de l'ANC, les autorités supérieures de l'armée se sont réunies le 24 novembre 1964 en sa résidence. Après avoir fait un tour d'horizon de la situation politique et militaire dans le pays, leur étonnant constat faisait état de ce que si la situation militaire était satisfaisante, la faillite était complète dans le domaine politique.

En effet, alors que l'armée s'engageait à rétablir l'ordre et la paix, les dirigeants politiques par contre se sont positionnés dans une lutte stérile pour accéder au pouvoir sans aucune considération pour le bien-être des citoyens. La course au pouvoir des politiciens risquant de faire couler le sang des congolais continuellement, tous les chefs militaires de l'ANC réunis le mercredi 24 novembre 1965 autour de leur commandant en chef, ont pris, en considération de ce qui vient d'être dit. Les droits et libertés garantis par la Constitution du 1er août 1964 tels que prévu dans ses articles 24 à 28 sont respectés, il en est notamment ainsi de la liberté de penser, de conscience, de religion, d'expression, de presse, des réunions et d'association, l'ANC s'étant tenue en dehors et au-dessus des activités politiques, tous les détenus politiques seront libérés. Cette décision ne s'applique pas aux membres des bandes insurrectionnelles ayant commis une atteinte à la sûreté intérieure de l'État.

Le président Mobutu, sous la bénédiction d'un contexte international marqué par la guerre froide, imposera à son « Zaïre » l'une de plus terribles dictatures que le monde aura connues.Le grand fossé entre consécration et jouissance effective qui caractérise le domaine des droits fondamentaux n'a pas été absent durant cette période, surtout lorsqu'on a en vue l'incompatibilité criante entre l'absolutisme et les droits de la personne humaine, l'un étant la négation des autres.

Le cadre juridique de la liberté de manifestation n'était épargné des stigmates de la dictature (§1), même si les tendances de démocratisation ayant sévi au Congo avec la tenue de la Conférence nationale souveraine ont été à la base d'un ordre juridique nouveau (§2), qui s'est affiché comme une rupture avec le passé.

§1. Un cadre juridique illustrant un contexte dictatorial

Avant d'aborder la période marquée par la dictature de Mobutu, une brève analyse portant sur la situation du pays avant 1965 s'impose. Il s'en suivra la période marquée par le règne du Président Mobutu, lequel a connu deux moments forts : de la Déclaration de prise de pouvoir du Haut commandement de l'Armée nationale congolaise jusqu'à la libéralisation politique du 24 avril 1990.

Il fera élaborer en 1967 la Constitution de la deuxième République qui connaitra, comme indiqué plus haut, plusieurs révisions jusqu'à devenir un costume à la taille du chef de l'État. Il sied donc d'analyser le régime juridique de la liberté de manifestation sous la Constitution du 24 juin 1967 et toute son évolution.

Cette Constitution est restée en vigueur au-delà de la libéralisation de la vie politique en 1990, mais sera remplacée, à l'issu de la Conférence nationale souveraine, par l'Acte portant dispositions constitutionnelles relatives à la période de la transition. Ce texte n'a pas été promulgué par le Président de la République et sera remplacé par la loi n° 93-001 du 02 avril 1993 portant acte constitutionnel harmonisé relatif à la période de la transition.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille