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La protection du droit de manifester dans l'espace public


par Charles ODIKO LOKANGAKA
Université de Kinshasa - Doctorat 2020
  

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A. Les manifestations pré- et post-électorales de 2006

La conception autoritaire du pouvoir affichée par le président Kabila dès sa prestation de serment du 6 décembre 2006, conjuguée à une détention exclusive de la force publique et à un accès privilégié à l'argent public et privé, ont généré, au fil des années, chez les responsables du camp présidentiel, un sentiment de toute-puissance. Tout semble indiquer qu'encouragé par une certaine complaisance de la communauté internationale, le pouvoir se soit senti libre de recourir à la violence, à sa guise, à l'occasion.

Alors qu'il s'agissait, en 2011, de confirmer la marche vers la démocratie engagée en 2006, les partis politiques ont transformé ces élections en un combat navrant entre politiciens avides de pouvoir et de privilèges319(*). L'étouffement rapide de toute contestation par un large déploiement des forces de l'ordre, au lendemain de la publication des résultats, y compris dans Kinshasa où l'opposant E. Tshisekedi avait recueilli 64 % des voix, prouve que cette « gestion violente » du processus électoral par le pouvoir s'est avérée payante, mais aussi que l'opposition n'a jamais été en mesure de mobiliser en profondeur en faveur d'une alternance.Ce schéma qui diffère profondément de celui de 2006, nous ramène en fait aux situations que vivent la majorité des pays d'Afrique centrale à l'occasion de la tenue d'élections générales320(*).

Les affiches électorales de la MP étaient en cela assez révélatrices de l'esprit imprégnant son leadership : pas d'éléments de programme, mais une photo de J. Kabila avec un seul slogan : « Na Rais 100% sûr321(*) » très vite traduit par les militants et le public en : « Sûr à 100 % de la victoire du Chef ». La détermination à rester en place et à ne céder aucun pouce de terrain à l'opposition était totale ; l'emploi des forces de l'ordre, l'utilisation des medias publics et le contrôle de l'administration électorale étaient considérés comme des avantages « normaux » entre les mains de la majorité en place, en application d'une règle du jeu tacite que l'opposition se devait d'accepter, comme c'était le cas dans la plupart des pays africains de la sous-région

§2. La période entre 2011 et 2016

Cette période était fortement marquée par des turbulences liées violations systématiques de liberté de manifestation entre la période de 2011 (A), la période de 2015 (B) et la période de 2016 (C).

* 319Rappelons que près de 400 partis politiques avaient été enregistrés et que 18 864 candidats étaient en compétition pour 500 sièges de députés à l'Assemblée nationale, soit une augmentation de 94 % par rapport à 2006.

* 320La Zambie où l'opposant Michael Sata a succédé à Rupiah Banda en septembre 2011 est le seul exemple contraire dans la région.

* 321« Avec un Chef sûr à 100 % ».

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