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Les bals de lycée dans l'Utah: Etude anthropologique d'un rite de liminalité : famille, adolescence et sexualité


par Christelle Lardeux
Université Aix-Marseille - Master 1 : anthropologie sociale et culturelle parcours 1 2018
  

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Partie II - Etude de cas : l'individu dans la société utahne

La construction de l'individu se concrétise dans l' « american way of life », le chemin de vie américain. Une partie est véhiculée par des croyances, des images, c'est le cas du « self made made » et des « success stories » et d'autre part par des actes philanthropiques et altruistes essentiels. L'ensemble se matérialise dans la pratique sportive ou musicale. Les enfants sont élevés et encouragés à montrer leur talent. Ce n'est pas une culture de l'élitisme, même si à un moment il y a une sélection. L'adage « on a toujours besoin d'un plus petit que soi » est applicable à cette société. L'effort et l'engagement sont très valorisés. (HYMAN, 2016, 24-27) . Dans la société

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française, l'individu évitera de dire que son entreprise a fait faillite. Cette expérience portera les stigmates du résultat. Aux États-Unis, et encore plus dans l'Utah, dans la même situation, ce qui sera considéré c'est l'engagement, la façon dont l'individu a su rebondir et la vision positive qu'il en a retirée. L'individu apprend très jeune à ne pas considérer les choses personnellement. Il ne s'agit pas d'une notion philosophique comme l'impermanence chez les asiatiques mais d'une approche factuel : les faits sont là à un moment donné, mais ce qui est vrai présentement ne le sera peut-être pas plus tard que ce soit la réussite ou l'échec. Les adultes seront confrontés à une insécurité permanente de l'emploi que ce soit en matière de recrutement et d'emploi occupé. Un projet peut être extrêmement bien noté et finalement il ne sera pas retenu. Les raisons sont variables et rarement liées à la personne qui l'a construit. De même, le licenciement est immédiat. L'individu doit être prêt à rebondir. C'est donc une société que l'on peut qualifier de violente psychologiquement.

Le sport est particulièrement important car il allie l'engagement, l'altruisme, l'individualisme et l'éthos collectif.

Le chemin de vie américain passe aussi par le mot très usité d' « opportunity », les opportunités. Les Américains font une différence entre l'arriviste et l'opportuniste. Dans les opportunités, il y a l'idée d'accepter l'aide proposée (sinon l'obligation philanthropique ne pourrait pas s'exercer) et de se lancer. L'image qui illustre ce propos est la navette spatiale qui pour décoller à besoin de kérosène en grande quantité, puis une fois autour de la terre, elle est autonome. Saisir les opportunités est presque une obligation sociale. Il est important aussi de préciser la relation qu'entretiennent les Américains avec l'assistanat. Donner est de l'ordre de l'obligation sociale (d'ailleurs chez les Mormons, cela fait partie de leur chemin de vie et des témoignages qu'ils doivent apporter). Néanmoins, ce don ne doit pas devenir de l'assistanat. La personne ou l'organisme qui reçoit doit être en mesure de montrer qu'il va devenir autonome ou bien que cette aide est provisoire ou/et efficace.

I. Les familles en Utah, mormones et non-mormones

L'idée du rêve américain ou « american dream » est toujours présent et ancré dans la culture. Il revêt d'autres formes : celle de la photo de famille nombreuse mais aussi du lieu où l'on vit. Si un endroit ne convient pas, les familles n'hésitent pas à déménager. Nous avons assisté à cela : nous habitions dans la partie immeuble de notre quartier résidentiel. Au bout de deux ans, nous étions les plus vieux locataires. Les familles arrivaient dans un pickup avec juste une remorque derrière. Ils s'installaient entre deux et douze mois et repartaient. Souvent aucun signe ne présageait de leur départ. Un matin, nous découvrions une « yard sale » en bas de l'immeuble, c'est-à-dire une

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vente des effets personnels. Leur efficacité est remarquable. Ils n'hésitent pas à se séparer de leur bien en ne gardant que l'essentiel. Ils vendent ou donnent. Il existe des entrepôts de vente d'occasion : les Deserts Industries où tout s'achète à moindre prix. La mobilité des familles logeant en maisons individuelles était moins importante car il s'agit plus de propriétaires.

A La structure familiale

Les observations que j'ai pu faire de la structure familiale dans notre secteur sont :

- Les familles sont composées des parents avec deux à cinq enfants. Les familles non-mormones ont souvent deux enfants. De même dans les familles mormones, les fratries sont rapprochées et fonctionnent souvent en binôme. Alors que l'écart d'âge est variable dans les autres familles.

- La femme mormone ne travaille pas ou à mi-temps pendant toute la période de la petite enfance et de l'enfance. Par contre, elle s'investit dans les activités de l'Église, de l'école et d'association caritative. La femme non-mormone travaille en général.

L'école est très investie et peu remise en cause. Les parents participent beaucoup aux différents temps scolaires (les assemblées, les activités festives...). Si on reprend la nomenclature de Claes : les parents utahns sont de style authoritative18 (CLAES, 2003, 23 ).

Le réseau familial est très important et beaucoup pratiqué par des rencontres régulières dans l'année. Rappelons-le, la mobilité géographique est importante. Les membres peuvent être éloignés les uns des autres. A titre d'illustration, je vais parler des campings. La première fois que j'ai été dans un camping, j'ai été surprise de voir un nombre incalculable d'emplacement de groupes. Connaissant l'importance de la pratique du scoutisme en Utah, j'ai d'abord pensé que c'était pour les groupes de scout. J'ai fini par interroger mon amie Courtney. Elle m'expliqua qu'en fait c'était pour les familles qui partaient fréquemment en week-end toutes ensemble. A de nombreuses occasions, en effet, nous avons pu voir des familles de dix à quinze personnes d'une même famille occuper des emplacements. L'enfant et donc particulièrement l'adolescent vit dans un réseau intergénérationnel. Il n'est pas ou très peu dans une configuration où les relations familiales se liquéfient.

B Le scoutisme

18 Le style authoritative (exigence/affection). Les parents ont de grandes exigences en matière d'éducation et ils entretiennent des projets pour leurs enfants. Ils imposent des règles et fixent des limites tout en répondant aux besoins des adolescents. Ils font preuve de fermeté et de chaleur, mais ils assument la responsabilité ultime de leurs décisions. Ces parents expriment leur proximité affective et ils dialoguent avec leurs enfants afin de leur faire comprendre leurs décisions. Annexe V Le terme « authoritative » a été conservé car il n'a pas d'équivalent en français.

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Les activités de scoutisme sont extrêmement valorisées dans l'Utah. Le scoutisme peut être laïque « Girl scout » ou religieux.

Mes trois enfants ont participé à ces activités. Probablement que leur intégration en fut facilitée. Il convient que je fasse état de mon expérience en tant que parent. Bruyère et Simon : 15 et 12 ans au début de notre séjour ont été intégrés dans des groupes de scoutisme mormon. Maïa qui avait 9 ans est allée dans un groupe laïque « The girl scout »19. Sur la question des choix des groupes, ce n'était pas un choix conscientisé, simplement une question de circonstances et d'opportunité. Pour mes deux ainés ce sont les missionnaires et les groupes qui sont venus nous demander si j'acceptais qu'ils participent à des activités de jeunes. J'ai inscrit Maïa dans le groupe dont s'occupait Courtney, mon binôme anglais à l'école. On parle indifféremment de scoutisme ou d'activités (« scout » « activities »). Les groupes sont organisés par genre : groupes filles et groupes garçons. Et les activités ne sont pas pratiquées le même soir sauf 2 à 3 fois par an où ils sont tous réunis.

Quelques précisions : Bruyère a souhaité participer aux activités de la religion mormone. Elle n'a pas choisi pour autant de se faire baptiser. Mais elle fait partie des « Young Women » de son Église. Et elle assiste à l'Église tous les dimanches depuis 3 ans. Les « Young Women » ne sont pas des scouts, c'est un groupe de jeunes filles amenées à prendre des responsabilités au sein de l'Église. Mon sujet ne portant pas sur le religieux, je laisse le lecteur lire « Devenir mormon » s'il souhaite des renseignements supplémentaires sur le sujet (TRIGEAUD, 2013, 200-202). N'étant pas de confession religieuse, j'ai laissé à mes enfants le choix d'adhérer ou pas selon leur besoin et leur opinion (ce fut le cas pour Bruyère). Simon ne souhaitait pas aller à l'Église. Je pensais qu'il ne pourrait pas continuer les activités de scoutisme, d'autant plus qu'il ne lisait pas les textes de la bible des Mormons demandés chaque semaine. Mais il n'a jamais été exclu, bien au contraire. Quelque soit le type de scoutisme, il y a une tenue vestimentaire particulière dont l'élément le plus important est la chemise. Un système de récompense et d'encouragement est organisé chaque année. Ce sont des « merit badge » (des badges de mérite). En général ce sont des écussons à coudre sur la chemise. L'adolescent se fixe des objectifs liés à des notions de courage, ou d'éducation civique (apprendre les gestes de secourisme, tir à l'arc, dormir dehors à la belle étoile, réussir à allumer un feu de camp, entretien du matériel et du camp...). Ils sont évalués par leurs pairs et les adultes référents. Selon leur degré d'engagement, ils peuvent changer de statut et prendre des responsabilités plus importantes. Ils deviennent alors des référents pour les autres ou des leaders de groupes. Pour les garçons, les enjeux et l'évaluation sont plus individuels que chez les filles : les garçons ont une feuille de route personnelle alors que les filles sont évaluées au sein du groupe.

19 http://www.gsutah.org/

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Chacun de mes enfants a vécu cette expérience avec sa personnalité : Bruyère toujours très engagée a été très heureuse quand on lui a proposé une responsabilité que normalement elle ne pouvait pas avoir puisqu'elle n'était pas baptisée mormone. Simon n'étant pas d'une grande ambition compétitive était ravi des écussons qu'il obtenait. Maïa a très mal vécu le fait qu'elle n'ait pas eu de récompense pour une activité car elle s'y était investie mais tout reposait sur le réseau social et familial, or toute notre famille était en France, elle n'avait pas pu rivaliser avec les autres.

Comme nous le développerons plus loin, l'éducation américaine et mormone repose sur une éducation horizontale par le groupe de pairs. Le scoutisme fait partie de cette éducation horizontale. L'adolescent adopte une attitude « d'ouverture d'esprit » avec son groupe de pairs qui lui permet de faire l'expérience de l'adhésion et de l'altérité des références socioculturelles. Ces références qui font l'objet des attentes parentales. On peut parler de « transmission horizontale » (BEDIN, 2019). Ce n'est pas le conflit qui construit le nouvel adulte mais l'interrelationnel par un jeu de miroir réciproque.20.

II. L'adolescence à Bountiful, Utah, une approche ethnologique

Pour développer cette partie, j'utiliserai les travaux de Michel Claes comme référence. Il parle de « mythe de l'inévitable confrontation entre parents et adolescents ». Pendant longtemps, les recherches ont fait apparaître que l'adolescence était une période de perturbations inévitables, de confrontation et d'opposition à l'autorité. « Les conflits sont considérés comme l'expression normale du mouvement de détachement qui libère l'individu des liens infantiles et lui permettent d'accéder à la maturité. C'est l'absence de conflits qui est perçue comme un symptôme d'immaturité. » (CLAES, 2003, 28-35 ). A partir des années 70, les recherches tendent à montrer que s'il y a conflit, ils sont mineurs et qu'ils n'entrainent pas de ruptures. Ainsi les adolescents déclarent plutôt bien s'entendre avec leurs parents (Steinberg, 1990, cité par CLAES, 2003). D'autres travaux montrent que les conflits récurrents entre parents et adolescents sont en fait les signes de dysfonctionnements familiaux (Barrera et Li, 1996, cités par CLAES, 2003) où règnent tensions, agressivité et négligence. « Une chose est claire, et les praticiens le savaient : sur fond solide d'affects positifs, l'entente parents-adolescent résiste, sauf accidents, aux soubresauts venus des revendications et des affirmations de soi de l'adolescent, et donne, jusqu'à la fin de l'adolescence et au-delà, un socle essentiel et des réassurances pour la construction de soi » (DUMORA, 2004). Pour comprendre l'adolescent à Bountiful, il faut regarder du côté des deux fonctions parentales que sont l'attachement et le contrôle parental. Les liens d'affection, la

20 Qui induit une réciprocité entre pairs.

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propension à couvrir les besoins affectifs et émotionnels montrent le niveau d'attachement de la part des parents. Les enquêtes établissent que plus il est élevé moins souvent l'enfant développe des états dépressifs. Pour certains c'est le fondement de la construction morale. Les observations que j'ai faites du fait de mon métier d'enseignante révèlent des comportements familiaux où l'affect, l'écoute et la démonstration sont très importants. Néanmoins, j'ai pu aussi constater de nombreux enfants avec un état dépressif. Pour certains, temporaire, pour d'autres, nécessitant une médication. 21. Le contrôle parental est soit coercitif, soit inductif. (CLAES, 2003 ). Ici, c'est un contrôle inductif fait de négociations, d'échanges qui visent à l'adaptation de l'adolescent. Barber (cité par CLAES, 2003) distingue « contrôle psychologique et comportemental ». « La première forme désigne une présence parentale intrusive qui ne respecte pas la vie privée de l'adolescent, lui dicte les conduites à suivre et lui impose des modes de pensée. Le contrôle comportemental est d'un autre ordre : il vise à encadrer la vie familiale et scolaire des adolescents, en fixant des règles et des limites qui ne pourront être franchies. » (CLAES, 2003). Les parents comme je le développe dans une autre partie, poussent l'adolescent à sortir (à partir de 16 ans pour les Mormons) avec des amis. Il l'encourage à avoir sa vie de « jeunesse » personnelle. La mère et le père de famille qui s'occupent de Bruyère aux USA, sont venus un soir dans sa chambre pour lui parler. Bruyère est une jeune fille très travailleuse qui a pris des classes très difficiles dont certaines ont un niveau universitaire (c'est possible au USA). Elle avait donc beaucoup de travail. Sa famille, lui a expliqué que ce n'était pas possible, qu'elle devait absolument sortir avec ses amis et développer une vie sociale enrichissante.

Le contrôle parental implique un mode de sanctions. Les modes inductif et punitif sont ceux que j'ai le plus observés (Annexe VI)22. « Les adolescents qui vivent dans un tel environnement familial acquièrent une meilleure compétence personnelle, ils s'affirment et réussissent mieux sur le plan scolaire et

professionnel »(Ibid) et manifestent moins d'actes délinquants.

A Le temps des responsabilités engagées

Lorsque l'enfant atteint l'adolescence, il entre dans un âge de responsabilité active : les petits emplois dans les supermarchés, les actions caritatives auprès des personnes âgées ou en difficulté, les ventes diverses de gâteaux... vont être encouragés. Les parents qui accompagnent beaucoup au départ, vont laisser progressivement le jeune se débrouiller seul. Cela va souvent de pair avec le permis de conduire. C'est aussi une préparation soit au monde du travail au sortir du

21 L'enfant est habitué à exprimer ses « états d'âme », l'ensemble des structures veillent à ce qu'il soit peu confronté aux manques, aux frustrations. Et parallèlement, il est encouragé à faire preuve d'initiative, de courage et de persévérance.

22 Mode inductif. Les parents expriment clairement leur désapprobation et leur volonté de voir changer les choses ; ils tentent toutefois de résoudre les problèmes en discutant avec l'adolescent et en l'associant à la recherche d'une solution. Mode punitif. Les parents expriment clairement leur désapprobation et imposent des sanctions (privations de sortie, interdiction de recevoir des amis à la maison, travaux supplémentaires, etc.).

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lycée soit à l'édification des projets de « scolarship » 23. L'adolescent va être aussi beaucoup plus sollicité pour l'entretien des maisons que ce soit le jardin, la cuisine, le ménage. Au lycée, il peut postuler pour faire partie des SBO : ce sont des représentants d'élèves. Ils sont organisés en groupe de fonction : certains s'occupent des messages par haut-parleurs le matin, d'autres d'organiser des collectes, d'autres d'organiser les assemblées (« assembly » qui est souvent une mini-performance : pièces de théâtre, « talent show ») et l'organisation des bals. Le lycée organise chaque année, en général en milieu d'année, des élections pour élire les représentants de l'année suivante. Lié d'abord aux activités de scoutisme lorsqu'il était plus jeune, en grandissant, l'adolescent est sollicité pour s'engager. L'engagement a un rôle éducatif complémentaire du système familial et scolaire. Il est à la fois un espace d'expérimentation et de construction de soi. Sans doute, comme s'interroge C. THOURY dans sa thèse a-t-il un rôle « d'émancipateur » (THOURY, 2017, 11). Pour elle, il est probablement l'élément actif de rite de passage. (THOURY, 2017, 9). L'adolescent engagé rentrerait dans un processus de reconnaissance24. « Axel Honneth identifie trois types de reconnaissance : la reconnaissance amoureuse et affective où la relation à autrui se caractérise par un lien affectif, cette reconnaissance primaire est essentielle selon l'auteur car elle permet à l'individu d'entrer en société ; la reconnaissance légale qui renvoie au fait d'être reconnu en tant qu'individu responsable de ses actes, c'est l'égalité de droit au sein d'une même sphère ; la reconnaissance socioculturelle est la reconnaissance liée au fait de contribuer à un groupe ou de faire certaines activités, ce mode de reconnaissance passe essentiellement par le travail et nécessite que les individus soient reconnus à leur juste valeur. François de Singly renomme ces trois types de reconnaissance de la façon suivante : amour et sollicitude ; droit et considération cognitive ; estime sociale, qui signifie la reconnaissance des compétences personnelles. » (THOURY, 2017, 92). Les lycéens qui font partie des groupes SBO sont dits : « popular » (populaire : « ils sont très populaires... je suis sortie avec quelqu'un de très populaire »)

B L'âge des sorties

Avant 16 ans, les sorties sont assez rares voire interdites chez les Mormons. Les jeunes adolescents contrôlent beaucoup leur rapport à l'autre sexe. Il y a comme une indifférenciation des genres pour privilégier les amitiés. Par contre, à partir de 16 ans, les relations avec l'autre sexe sont

23 Les « scolarship » sont des bourses d'étude souvent d'ordre privé obtenues après avoir proposé un projet : tous les projets sont possibles : monter une exposition dans un musée, aider des personnes âgées, donner des cours gratuitement, aider des familles défavorisées... Souvent un futur étudiant présente plusieurs scolarship ce qui lui permet de payer ses études.

24 « la reconnaissance renvoie quant à elle à la confirmation par le regard d'autrui de l'existence d'un individu ou d'un groupe par l'attestation de sa valeur et de ses capacités » Riffaut, HADRIEN, « S'aider soi-même en aidant les autres. Le bénévolat : un espace de construction de soi et de réalisation personnelle », Thèse de doctorat de l'Université Paris Descartes, réalisée sous la direction de François de Singly et soutenue le 23 novembre 2012, p.66 cité par THOURY, 2017

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fortement encouragées et deviennent une « quasi-obligation sociale » (TRIGEAUD, 2013, 299). « Elles sont organisées... en sorties de groupe de deux couples au minimum, pour des activités de détente. L'enjeu de ces sorties est, explicitement, de mieux connaitre les membres du sexe opposé pour, finalement, choisir un conjoint. »25 Les soirées finissent avant minuit en général. Les soirées des adolescents se prolongent plus tardivement que celles des adultes où les rencontres entre amis commencent entre 17h et 18h. Une table est dressée sur laquelle chacun dépose le plat qu'il a apporté. Les convives commencent par diner. Puis ensuite, il y a un moment de jeu, de karaoké. La soirée finit vers 21h30-22h30 maximum. Ce type d'organisation est possible car le travail finit tôt.

L'autre aspect est en rapport avec le permis : les adolescents peuvent conduire dès l'âge de 16 ans. Les six premiers mois, ils doivent être accompagnés d'un adulte, puis ils peuvent conduire seuls avant minuit. En général, ils passent leur permis au lycée qui est un cours du cursus qu'ils peuvent choisir. Ils ne peuvent pas conduire après minuit avant l'âge de 21 ans. C'est aussi ce qui explique que les soirées ne s'éternisent pas.

C L'alcool et la drogue

Dans l'Utah, seuls les magasins d'Etat sont habilités à vendre de l'alcool et uniquement aux adultes de plus de 21 ans. Le permis de conduire ou le passeport doivent être présentés. Les supermarchés vendent de la bière qui est relativement chère par rapport à la France car très taxée.

A cela s'ajoute la religion mormone qui proscrit toute sorte de substances pouvant amener une dépendance. L'éducation scolaire intervient aussi par des moments (dans les assemblées26 ou dans certaines classes) de projections de films choquants sur le sujet.

Les jeunes ne boivent pas dans les soirées. L'alcool ne fait pas partie des soirées comme en France. 27 Cela ne signifie pas pour autant qu'ils ne recherchent pas des moments d'ivresse pour « essayer ». Bruyère était souvent décontenancée par ses nombreux amis français qui lui disaient que l'alcool est nécessaire dans une soirée pour se « détendre » et « ne plus penser ». Elle constatait de son côté, qu'elle et ses amis Américains s'amusaient beaucoup, riaient, et se détendaient sans avoir besoin de boire. Il en est de même pour la drogue, le cannabis. Ce n'est pas une composante des soirées mais cela ne signifie pas pour autant que les adolescents ne vont pas essayer. Pour le

25 Ceci est vrai pour les Mormons comme les non-Mormons.

26 Assemblées « assembly » en anglais. Les lycéens sont réunis dans une grande salle pour assister à différentes temps : spectacles, pièces de théâtre, flash mob, éducation civique avec intervention de personnes de loi...

27 En France : 57% des jeunes de 17 ans déclarent avoir été déjà ivres au cours de leur vie.

- 49% l'ont été au cours des 12 derniers mois.

- Un jeune de 17 ans sur dix, a été ivre au moins une fois au cours des douze derniers mois. Ivresses répétées moins

importantes que chez nos voisins européens.

- Ivresses masculines. Les garçons sont presque trois fois plus nombreux que les filles à avoir connu au moins 10

ivresses dans l'année.

https://www.alcoolassistance.net/les-jeunes-alcool

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parent, il y a donc un côté sécurisé et sécurisant. La probabilité d'une conduite en état d'ivresse est très mince.

Si l'adolescent de l'Utah remet très peu en cause sa famille, son environnement, les observations que j'ai pu faire montrent des fragilités existentielles. La scarification, notamment est pratiquée. Les adolescents en parlent entre eux. Il en est de même pour les euphorisants : drogues ou alcool sont essayés. Ce n'est pas « institutionnalisé » comme dans les soirées lycéennes françaises mais c'est plutôt quelque chose qui est de l'ordre expérimental.

D L'adolescent parmi ses pairs

L'adolescent n'a pas de groupe déterminé, il a des groupes. Cela tient à la structure scolaire. A partir du collège qui commence en 5ème par rapport à notre système scolaire, l'élève choisit les « class » (classe de niveau) qu'il veut faire. Certaines sont obligatoires comme l'anglais et les mathématiques. Néanmoins même dans ces disciplines, plusieurs niveaux sont possibles. Donc, il n'y a pas de classe proprement dites mais des niveaux. Et l'étudiant peut changer d'un semestre à l'autre. Il peut monter ou redescendre de niveau de difficultés. Comme les challenges sont encouragés : il peut essayer un niveau plus difficile et finalement revenir à un plus facile. De même certains cours ont lieu seulement pour un semestre. Le semestre suivant, l'étudiant changera d'option. L'adolescent se trouve donc toujours dans un « brassage » d'individus. Ces interactions s'en trouvent variées. Il y a donc aussi une dimension éphémère dans les relations. Cela pourrait être problématique dans une période comme l'adolescent, ou à la fois le jeune recherche la cohésion du groupe et l'isolement. C'est encore l'école, qui ajuste : l'organisation didactique des cours est basée essentiellement sur l'oral, le jeu en interaction avec l'autre et le travail de groupe sous forme d'exposé. J'ajouterai mon expérience en tant qu'expatriée avec enfants. Les familles d'enseignants participant au programme Jules Verne, étaient dispatchées dans tout l'Utah. Les formations organisées par le programme DLI, nous permettaient de nous retrouver une à deux fois par an. Quelques familles ont dû repartir au bout d'un an malgré leur volonté de rester deux ans car leur(s) adolescent(s) n'avai(en)t pu s'adapter et trouver des amis(es).

Cette organisation amène à connaitre les uns et les autres, au moins de vue (rappelons que le lycée de Bountiful compte plus de 1500 étudiants). Et il est fréquent que lorsque la question de trouver le partenaire du bal va se poser, « untel soit l'ami de l'ami de la personne visée ».

Les adolescents se retrouvent souvent après les cours. Ils s'organisent en covoiturage pour se rendre chez les uns et les autres. C'est l'occasion de discuter autour des questions existentielles, des problèmes relationnels, de vêtements, de maquillage mais aussi de regarder des films ou bien

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simplement de faire son travail. Ils n'ont pas forcément les mêmes classes mais peuvent se faire réviser réciproquement. On y parle aussi de sexualité. Il y a une similitude avec les « veillées de Anne Monjaret .28

La structure religieuse est analogue à l'éducation dans l'Utah : l'organisation mormone repose sur des groupes d'âges d'abord, groupes de genre (les groupes des hommes et des femmes sont différents). La pratique religieuse repose en partie sur des témoignages de foi. L'éducation ne se fait pas verticale de génération en génération mais horizontale avec son groupe de pair (D. Gayet « la pédagogie et l'éducation familiale » 2006, éd. L'Harmattan cité TRIGEAUD, 2013, 214). Le fonctionnement est similaire entre les deux structures. Les classes sont par niveau et non pas par tranche d'âge. Et le travail est organisé sous forme de nombreux exposés qui rappellent le principe du témoignage (« testimony »). Quant est-il alors du contrôle social pour que l'individu s'inscrive dans « le rang attendu » ? Cette forme de structuration entraîne un autocontrôle par le groupe de pairs vers ses membres et des membres vers le groupe de pairs. Le contrôle parental se trouve en partie levé puisque le groupe va assurer la coercition de façon implicite. Et les conflits vont s'en trouver amoindris.

E La différence entre les sexes

Je souhaite donner un éclairage supplémentaire sur le sujet qui est développé par Michel Claes, dans « L'univers social des adolescents » (CLAES, 2003, 111-121)29 .Quand l'adolescent se retrouve dans une relation amoureuse, la demande de chaque partenaire n'est pas forcément la même. Le garçon souhaite continuer à fréquenter son groupe alors que la fille est prête à réduire la fréquence des contacts avec le sien. Elle souhaite entrer dans des relations engagées et plus intimes percevant le groupe comme une entrave. Alors que pour le garçon, la relation amoureuse revêt un caractère de prise de responsabilité (cela le renvoie à une prise de conscience de sa vie future qu'il préfère mettre en attente). En ce qui concerne, les adolescents de mon sujet, ces attitudes sont aussi observables mais elles sont minimisées. Les relations amoureuses sont encouragées, mais les sorties en couple isolées des autres non. C'est évidemment, d'autant plus vrai pour les adolescents Mormons. Les couples vont sortir entre couples, ou demander à un ami ou une amie de les accompagner. Le groupe devient plus restreint mais il continue d'être. C'est un moyen de contrôler la sexualité. L'adolescent qui est seul et accompagne peut se retrouver dans une situation ambigüe :

28 Les veillées dont le cycle s'amorce vers la fin de l'automne en sont d'autres, non seulement parce qu'il s'y raconte des histoires et des contes, mais aussi parce que les femmes s'y retrouvent pour filer la quenouille et qu'il s'y déroule des rituels de courtoisie qui incitent les jeunes gens à faire l'apprentissage des relations amoureuses sous l'oeil attentif de la collectivité (Belmont 1978b; Monjaret 1997: 26-28). (MONJARET, 2005)

29 Voir : CLAES, Michel. « Les relations amoureuses : intimité et sexualité » In : L'univers social des adolescents [en ligne]. Montréal : Presses de l'Université de Montréal, 2003 (généré le 05 juin 2019). Disponible sur Internet : http://books.openedition.org/pum/13742. DOI : 10.4000/books.pum.13742.

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à la fois de mise à l'écart, de témoin (notamment de préliminaires simples), de confident.

III. La sexualité

Comme le précise David Berliner et Cathy Herbrand dans leur article « Pragmatique et médiations sexuelles » (HERBRAND D. B., 2010) « la sexualité ne se réduit pas au sexuel mais fait intervenir des notions sociales et culturelles du genre, financière et identitaire ». Aborder la sexualité est compliqué en anthropologie puisque l'ethnologue ne peut être dans l'observation. Le langage est alors l'intermédiaire. Le rôle du scientifique en sciences sociales et culturelles sera alors d'être en mesure de décrypter les croyances, les interdits, les pudeurs et les transgressions.

Les rapports sexuels sont interdits avant le mariage chez les Mormons. Cela fait partie des dix commandements. Les adolescents arrivent à échanger entre eux sur la sexualité. Et d'après les témoignages que m'a rapportés Bruyère, cet interdit entraine beaucoup de frustrations et complique les rapports avec le sexe opposé.30 Notamment, parce que les garçons sembleraient plus facilement prêts à déroger à la règle que les filles. Ainsi, il n'est pas rare qu'on découvre qu'un garçon mormon a fait des tentatives de séduction auprès d'une adolescente amie non-mormone. C'est une cause de rupture dans un jeune couple mormon. Dans les pratiques qu'ils s'autorisent, ils peuvent aller jusqu'aux « préliminaires »31 et la jeune fille mormone est souvent inquiète de ce qu'elle peut accepter ou pas dans ces préliminaires. S'ils allaient trop loin, ils devraient se rendre individuellement chez le « Bichop » sorte de « diacre » qui accueillerait leur confession et leur repentir. Le fait que Bruyère soit une française, certains garçons lui parlaient franchement qu'ils ne sentaient pas en accord avec l'interdiction des rapports avant le mariage.

Deux des amies de Bruyère sont venues pendant un an dans une famille américaine. L'une était dans l'État de New-York, l'autre dans le Missouri. Les deux ont expliqué à Bruyère que les rapports sexuels commençaient dès l'âge de 14 ans, ce qu'explique aussi (HYMAN, 2016, 24), « le paradoxe américain se retrouve aussi dans le mélange plaisir sexuel et pudibonderie. » « L'activité sexuelle est très valorisée par la partie non-religieuse de la société américaine ». Même chez les non-Mormons, l'âge de la sexualité est plus tardif dans l'Utah que dans le reste des Etats-Unis. Des préservatifs et moyens de contraception sont offerts directement dans les lycées de d'autres états.

30 Ibid, « Garçons et filles diffèrent également dans leurs attitudes à l'égard des activités sexuelles : les garçons ont des attentes sexuelles plus précoces et ils perçoivent les rencontres amoureuses comme le lieu de réalisation des pulsions sexuelles. Les filles estiment que la sexualité, l'amour et l'engagement émotionnel ne peuvent être séparés. Le fait de subir des pressions indues pour s'adonner à des relations sexuelles est souvent cité par les filles comme source de tension dans le couple (Knox et Wilson, 1983) ».

31 « Préliminaires » : pour les adolescents, c'est à peu près tout sauf la pénétration : pour certains c'est juste s'embrasser et se toucher, pour d'autres cela peut être un peu plus. Ce qu'ils désignent comme l'acte sexuel est la pénétration. J'ai mis un exemple de site où des jeunes s'expriment à ce sujet. http://forum.psychologies.com/psychologiescom/Ados/premiere-fois-sujet_2338_1.htm

31

Ce qui est inimaginable dans l'Utah. Pour aborder le corps sexué en classe de science, j'ai eu à remplir trois feuilles d'autorisations. Même chose pour le moindre film projeté au lycée dans lequel il pouvait seulement avoir une scène qui évoque la sexualité.

Nous avons évoqué aussi avec les missionnaires et les personnes référentes de l'Église de notre quartier la place de la sexualité. La sexualité et parler du sexe sont relégués au privé chez les croyants, alors que les non-croyants n'hésitent pas à exprimer, « que faire l'amour est bon pour la santé physique et mentale » (HYMAN, 2016, 24).

Les Utahns et les Américains ne s'embrassent pas sur la joue pour se saluer comme en France. Mais la pratique de « câlin » est très répandue chez les adolescents et chez les adultes dans l'Utah comme un peu partout aux USA. D'après des études américaines dont celle de C. J. Pascoe : Il montre brillamment combien, pour un adolescent, apprendre à être un homme passe notamment par l'inculcation et la pratique de manières, particulièrement homophobes, de parler de sexualité, mais aussi par des rituels d'interactions entre garçons et filles (comme « se toucher », depuis le flirt au simulacre de combat), qui font partie d'un long « processus d'hétérosexualisation »32.

A La question de l'homosexualité et de la bi-sexualité

Les données indiquent que 5% des hommes et 3% des femmes adultes se disent homosexuels (Denney et Quadagno, 1988, cité par CLAES, 2003) et c'est autour de 21 ans qu'ils l'affirmeraient. Les enquêtes rapportent que peu d'adolescents reconnaissent avoir eu des activités ou des désirs homosexuels ; certains évoquent « avoir tenté l'expérience ». Ce cheminement de reconnaissance de son homosexualité est long et douloureux pour l'adolescent car il se sait fondamentalement différent de ses pairs. La médiatisation importante des communautés gays aux USA a sans doute permis une tolérance et une acceptation plus importantes.

Tous les commentaires qui vont suivre proviennent des conversations entre adolescents rapportés par ma fille ou occasionnellement, lorsque je discutais avec certains d'entre eux. Les adolescents parlent entre eux de la question de la sexualité, qu'ils soient hétérosexuels ou LGB33. Dans leur discours, ils reconnaissent avoir l'idéal de l'hétérosexualité. C'est renforcé chez les jeunes Mormons. Beaucoup reconnaissent être soulagés de ne pas être dans l'ambivalence sexuelle qui reste compliqué dans la religion même si un certain nombre d'Église accepte aujourd'hui les familles homosexuelles. Il est important d'apporter une précision sur : « être homosexuel chez les Mormons ». Il peut y avoir une différence entre ce qui est véhiculé par les médias ou les instances officielles et la réalité du terrain, c'est d'ailleurs en ça que repose souvent le travail de

32 PASCOE, C. J., 2007. « Dude, You are a Fag ». Masculinity and Sexuality in High School. Berkeley/Los Angeles/London : University of California Press.

33 Lesbiennes, gays, bisexuels

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l'ethnologue : quelles sont les pratiques effectives. Ainsi contrairement à ce que disent la presse et le conseil des 12 (apôtres)34, les LGB sont accueillis et cela ne veut pas dire acceptés. 35 Car aux USA, la plupart des états autorisent les LGB à adopter ou avoir des enfants par insémination. Donc comme la famille est l'élément de base, ils peuvent faire partie de la communauté. Cela implique tout de même une contrepartie qui peut varier d'une Église à l'autre. Le LGB doit se rendre régulièrement chez le Bishop (rappel : sorte de diacre) pour parler avec lui, et surtout il doit garantir qu'il prie pour l'aider dans sa quête de perfection (la famille hétéro étant la perfection). Leur qualité sexuelle n'est pas remise en cause mais il leur est demandé fréquemment l'abstinence pour rester dans la communauté. La notion de liberté étant respectée, on laisse l'individu faire ses choix (grâce à la prière) et je n'ai jamais vu de cas d'excommunication pendant mon séjour. Cette pression est plus simple à gérer pour l'adulte qui est déjà dans une phase d'agrégation et qui a souvent confirmé ses choix de vie. C'est plus compliqué pour l'adolescent qui est dans une phase de marge. Et c'est encore plus problématique à la fin du lycée quant l'heure de choisir de partir en mission approche. C'est beaucoup plus simple pour l'adolescent non-mormon même si en Utah, il doit rester discret. Ce n'est pas rare que les adolescents parlent aussi de leur relation à l'érotisme, et partagent leur expérience avec les autres. Ils pratiquent les sites de rencontres sur internet dans ce but. L'éducation sexuelle se fait là aussi par une transmission horizontale du groupe de pair. L'adolescent ne va pas forcément jusqu'à l'expérimentation lui-même de ce qu'un(e) ami(e) lui a raconté mais il sait que potentiellement, il peut. Le fait de ces confidences permet de lever aussi des jugements de valeur, des condamnations. « L'ami(e) est quelqu'un de bien » son attitude même si on ne l'approuve pas pour soi n'est pas condamnable puisqu'elle lui convient.

B Quelques règles au lycée

34 Annexe II : « Pureté sexuelle : Lorsque vous sortez avec une personne de l'autre sexe, traitez-la avec respect, et attendez d'elle le même respect. Abstenez-vous de toute relation sexuelle avant le mariage, de pelotage, de perversions sexuelles (homosexualité, viol, inceste), de masturbation ou d'obsession pour le sexe dans vos pensées, dans vos paroles et dans vos actions. N'ayez de relations sexuelles que dans le cadre du mariage. N'ayez pas d comportement homosexuels et lesbiens. Demandez de l'aide et des conseils si vous avez été victime de viol, d'inceste ou d'autres sévices sexuels. »

Annexe IV : « Le comportement homosexuel et lesbien est un sérieux péché. Si vous vous trouvez vous-même en lutte du fait d'une attirance pour le même sexe et que vous êtes persuadé que c'est un comportement inadéquate, demandé conseil à vos parents et à votre Bishop. Ils peuvent vous aider. » livret pour les jeunes : The Church of Jesus Christ of latter day Saints, Salt Lake City, Utah, 2001 ; 2011

« Si vous êtes tenté de commettre une forme de transgression sexuelle. Faites-vous aider de vos parents et de votre Bishop. Prier le père qui peut vous aider à résister à la tentation, aux pensées et sentiments inappropriés. Parler avec votre Bishop et commencer un processus de repentance et ainsi vous pourrez trouver la paix et vous remplir de Saint-Esprit. Vous devez vous engager personnellement dans une sexualité pure et encourager les autres à faire de même . « Genesis 39 :1-12, doctrine et gouvernances 38 :42 »

35 https://tetu.com/2016/03/18/les-Mormons-divises-sur-la-question-lgbt/ https://fr.wikipedia.org/wiki/Point_de_vue_mormon_sur_l%27homosexualit%C3%A9 https://www.lesinrocks.com/2012/12/12/actualite/actualite/Mormonsandgays-org-les-Mormons-ont-ils-change-davis-sur-les-homosexuels/ : Gay et mormon, c'est possible? 12/12/12 15h39 par Carole Boinet

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L'étudiant n'a pas le droit de venir au lycée en débardeur ou caraco, les épaules doivent être couvertes mais paradoxalement : les jeans déchirés ainsi que les tee-shirts courts où le ventre apparait sont autorisés.

Les couples n'ont pas le droit de manifester leur relation en public : pas de baiser, il est interdit de se tenir la main... Par contre il existe un endroit connu de tous où ils peuvent se retrouver pour échanger un baiser. Les couples sont donc très discrets et cela passe beaucoup par le regard et les expressions.

Les lycées sont publics et pourtant le règlement rappelle celui préconisé par l'Église mormone.36

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams