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Appréciation des services et intention de switch dans une institution du système financier décentralisé: application aux membres de la COOPEC AKIBA YETU


par Etienne MUMBERE KASUMBA
Université Libre des Pays des Grands-Lacs ULPGL/Goma - Licence 2020
  

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II.1.1.1. Naissance du microcrédit en RDC : la période de 1960 à 1970

Il convient de souligner tout d'abord que pendant la période coloniale, la RDC était caractérisée par l'inexistence de systèmes de financement décentralisés formels. Vers 1956, le mouvement coopératif voit le jour par le décret du 24 mars 1956, relatif aux associations coopératives indigènes, promulgué par le législateur colonial belge. Le champ d'application de ce décret se limitait aux coopératives de production (café, coton, hévéa, etc.), tout en autorisant la création et le fonctionnement des coopératives indigènes. L'objectif social de ces dernières était de promouvoir les intérêts économiques et sociaux de leurs membres à travers l'application des principes reconnus aux coopératives.

De 1960 à 1970, la Microfinance est organisée sous forme des associations de type coopératif ayant fonctionné sous certaines dispositions réglementaires.

De cette période, aucune structure financière de proximité formelle d`initiative privée n`a été agréée. Par contre, le pouvoir colonial a créé la Caisse d`Épargne du Congo (CADECO), Institution de droit public, afin de collecter les petites épargnes. Après l`indépendance, en 1969 précisément, la première COOPEC congolaise, « la Caisse Populaire Coopérative » fut créée à Mbuji-Mayi (Province du Kassaï Oriental) mais son expérience ne fût pas concluante faute de cadres compétents.

II.1.1.2. Développement des Coopératives d'Épargne et de crédit en RDC : de 1970 à 2000

Cette période est caractérisée par l`émergence des coopératives d`épargne et de crédit, en raison notamment de l`accessibilité des services offerts aux membres et de leur implantation dans les milieux les plus reculés du pays dépourvus de banques. Toutefois, faute d`un cadre légal spécifique, ces dernières continueront à se conformer aux dispositions du décret de 1956 et de ce fait seront désormais placées sous la tutelle du Ministère du Développement Rural.

D'une manière générale, le mouvement coopératif d'épargne et de crédit a connu un développement remarquable. Cette croissance rapide des activités s'explique par l'adhésion massive des membres due à : (i) la souplesse de conditions de dépôt, de retrait et d'octroi de crédit, (ii) la bonne application des principes coopératifs et (iii) la bonne réputation qu'avaient les coopératives d'épargne et de crédit.

Les COOPEC se chargent de la mobilisation et de l`octroi des crédits aux membres. Les centrales regroupent plusieurs COOPEC dont elles assurent entre autres la cohésion. L`Union a plusieurs missions dont celle de représentation et de coordination des activités du réseau.

Ces nouvelles coopératives, fonctionnant sur les modèles des coopératives occidentales, ont travaillé dans une logique sociale (welfariste) dans la mesure où elles focalisaient leur mission sur les besoins sociaux des membres. Ces derniers devaient affecter directement les crédits pour les besoins sociaux ou dans les activités économiques susceptibles de satisfaire les besoins sociaux (nourriture, soins de santé, logement, scolarisation).

Les travaux respectifs de S. MUKOKO120(*), N. KASUMBA121(*) et PASMIF122(*) consacrés à des structures populaires de financement ont relevé les principaux obstacles à leurs bonnes performances sociales et financières.

Depuis 1991, le contexte socio-économique et politique difficile caractérisé notamment par les pillages, l`hyperinflation, la prise des mesures monétaires incohérentes et l`instabilité politique, a contribué à fragiliser le système financier en RDC et particulièrement les COOPEC. À cela, il faut ajouter que pendant cette période, une instruction de la Banque Centrale demandait aux COOPEC, qui étaient saines financièrement, de constituer des réserves d'environ 40% de leurs fonds auprès d'elle. Malheureusement, la Banque centrale n'a pas remboursé ces réserves en totalité et celles-ci ont perdu leur valeur avec l'hyperinflation et la réforme monétaire de 1993123(*). Après avoir perdu leurs épargnes compte tenu des raisons ci-haut évoquées, les membres ont développé un sentiment de méfiance à l'égard du mouvement coopératif d'épargne et de crédit.

Afin de faire face à ses besoins de financement et de survivre à sa misère, la population a été obligée de s'organiser. Pour cela, deux faits sont observés :

- La population a commencé à s'organiser en faisant recours aux pratiques traditionnelles telles que le « Likelemba » (tontines), le « Moziki » (mutuelles informelles ou associations), le « Papa carte », etc. dans le but de financer les activités génératrices des revenus et subvenir aux besoins fondamentaux ;

- Plusieurs structures offrants des services d'épargne et/ou de crédit ont été créées. Pour la plupart, ces structures étaient l'oeuvre des ONG, des Églises, d'associations et des initiatives locales pour la lutte contre la pauvreté

* 120 S. MUKOKO, « Développement d'un système inclusif en République Démocratique du Congo : une analyse SWOT », in Contrainte et défis de la gestion des systèmes de Microfinance en République Démocratique du Congo, CEDI, Kinshasa, 2007.

* 121 N. KASUMBA, « Le développement de la Microfinance : leçons pour la définition de la politique nationale de Microfinance en RDC », in Contrainte et défis de la gestion des systèmes de Microfinance en République Démocratique du Congo, CEDI, Kinshasa, 2007.

* 122 FPM/PASMIF, Rapport annuel, RDC, 2008.

* 123 Le premier ministre de cette époque Faustin BIRINDWA avait initié une réforme monétaire. Une nouvelle monnaie le « Nouveau Zaïre » remplace le « Zaïre ». 1 nouveau Zaïre valait 3 millions de Zaïre avec pour conséquence une hausse excessive des prix suite à la rareté des petites coupures.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus