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Appréciation des services et intention de switch dans une institution du système financier décentralisé: application aux membres de la COOPEC AKIBA YETU


par Etienne MUMBERE KASUMBA
Université Libre des Pays des Grands-Lacs ULPGL/Goma - Licence 2020
  

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Graphique n°2.1. Accès aux TIC dans le monde, en Afrique subsaharienne, centrale et occidentale

Si bien que la technologie s'impose dans toutes les régions du globe, en moyenne, l'Afrique reste la contrée la moins intégrée non seulement dans l'utilisation de l'Internet mais aussi dans la possession des lignes fixes de communication.

Le taux de pénétration des produits sans fil est passé de 4,7 à 30,6 respectivement en 2003 et 2008 (Afrique) ;13,1 à 39,1 (Asie et Pacifique) ; 20,5 à 102,8 (Europe de l'Est) ; 19,7 à 70,4 (Amérique Latine) et de 17,8 à 61,9 (Moyen-Orient). La révolution des TIC connaît déjà sa troisième vague dans le monde. Toutefois, elle n'a pas encore atteint la plupart des habitants des pays d'Afrique centrale et occidentale, où seulement 64 % de la population possèdent une connexion mobile active, contre 71% en Afrique subsaharienne et 95% dans le monde. Dans de nombreux pays à faible revenu, la trajectoire de croissance globale est en partie imputable à l'expansion rapide des services de téléphonie mobile. Cependant, le succès ne se mesure pas à la seule utilisation des téléphones mobiles. Il faut aussi que les utilisateurs puissent bénéficier d'opportunités productives grâce à leur accès aux télécommunications. C'est la première vague de l'expansion des TIC.

Les services de la finance digitale pourraient induire une croissance supplémentaire de 6% du PIB des économies émergentes, ce qui passerait de 31,3 en 2014 à 65,5 en 2025 avec un impact édicté de 3,7 issu des services de la finance digitale sur le PIB. Cette augmentation passe par l'augmentation du travail (gain du temps pour les particuliers) et l'investissement accru dans le capital humain (transition des modes d'épargne du circuit informel vers des comptes numériques et accroitre l'offre de crédit aux ménages et aux entreprises)145(*). La finance digitale est un levier de développement socio-économique au travers l'inclusion financière :

1) La population bancarisée : augmentation de l'usage des services financiers ;

2) La population non bancarisée : accroissement de l'accès aux services financiers ;

3) Le financement de projets d'investissement non éligibles au crédit bancaire ;

4) La possible évolution du taux d'alphabétisation financière avec des innovations technologiques bien conçues et bien ciblées ;

5) La baisse des investissements dans l'ouverture des agences physiques ;

6) La réduction des coûts du personnel ;

7) L'efficience opérationnelle.

Encadré n°2.2. Quelques opportunités de la finance digitale

Rapidité : constitue une opportunité car facilite l'accessibilité à l'information, la prise de décision et les délais de traitement.

Transparence : la lisibilité des offres, la transparence tarifaire, l'information en temps réel, la traçabilité des opérations.

Utilisation des données : le profilage des données sociales et comportementales, la personnalisation de l'offre de service, la réduction de la part des activités à faible valeur ajoutée (saisie, téléchargement, impression, etc.).

Sécurité : analyse avancée (big data), automatisation des processus, identification des sources de fraude, optimisation de la gestion du risque.

Des évidences montrent qu'il existe autant des avantages bénéficiaires de l'inclusion financière pour le développement, avec une particularité tournée vers l'utilisation de services financiers numériques (fintech). Les avantages de l'inclusion financière peuvent être multiples146(*) :

· Les services bancaires par téléphonie mobile permettant aux utilisateurs de stocker et transférer des fonds via un téléphone mobile, peuvent contribuer à améliorer le potentiel de revenu et réduire ainsi la pauvreté ;

· Les services financiers numériques peuvent également aider les individus à gérer les risques financiers en leur permettant de collecter plus facilement de l'argent auprès d'amis et parents éloignées dans les moments difficiles ;

· Ils peuvent réduire le coût de réception des paiements et aider les individus à accumuler de l'épargne et à augmenter leurs achats de produits de première nécessité, etc.

Même si l'introduction de services financiers numériques dans le secteur de la Microfinance est porteuse des effets non démontrables, néanmoins, leur adoption et utilisation par la catégorie des personnes moins riches, se heurtent continuellement à d'importants obstacles147(*). La finance digitale n'est pas à l'abri des risques, ceux-ci sont de divers ordres. Dans bien des pays développés, la cybercriminalité n'est pas à démontrer, la gestion des fonds sur une puce électronique devient discutable, les hackers informatiques peuvent y accéder à n'importe quand, à la limité, la sécurité des opérations devient de plus en plus douteuse.

La problématique de la finance digitale invite à penser les différents modèles proposés, les risques émergents, les défis liés aux partenariats, ainsi que les conditions de réussite de la conduite de changement148(*).

Le contexte des économies en voie de développement est loin de la réalité du digital. Certes la Microfinance est destinée aux pauvres, les exclus de la finance classique, plusieurs ménages n'ont pas un accès facile à un ordinateur voire même un téléphone smartphone à leur disposition tellement que « le niveau d'instruction reste encore faible149(*) ». Ils apparaissent de plus en plus exclus non pas de leur propre gré mais leur situation de vie les oblige. L'utilisation des services financiers numériques est en train de s'imposer, la quasi-totalité des ménages utilise à ces jours les réseaux de communication pour l'accès aux services financiers, Airtel Money, Mpesa, Orange Money, etc.

La Banque mobile doit encore faire face à certains défis importants qui vont des perspectives de développement technologiques aux compétences des opérateurs et à la manière dont les clients la perçoivent. Parmi les problèmes pratiques posés par les téléphones mobiles, il y a notamment la taille réduite des écrans, les possibilités limitées de connexion et leur absence de fiabilité dans les zones reculées150(*).

L'Afrique présente un potentiel de développement important dans le secteur numérique ; elle sera amenée à rattraper une partie de son retard par rapport aux pays émergents et développés en termes de valeur réalisée par les TIC, en retard par rapport aux pays développés en termes de création de startups, des tendances disparates sont toutefois observées entre différentes régions du continent. Globalement, cette faible dynamique de création de startups est principalement due à : (i) un manque important de dispositifs d'accompagnement et de financement, (ii) une faiblesse des systèmes éducatifs et du corps enseignant, (iii) des arrières administratives et juridiques à la création et au développement d'entreprises, (iv) un faible accès aux infrastructures de télécommunications, en particulier à Internet et (v) à un faible développement des activités d'innovation151(*).

En République Démocratique du Congo, l'argent mobile continue à jouer un rôle de plus en plus important dans le domaine d'inclusion financière, un levier qui permet de stimuler l'inclusion aussi bien économique que sociale. Sur les dix dernières années, le taux d'abonnements à l'argent mobile en RDC a augmenté de 20% par an ; mais l'utilisation active de l'argent mobile est faible et l'inclusion financière est de 26% parce que l'utilisation des services financiers informels est encore fortement ancrée dans le pays152(*).

L'inclusion financière numérique introduit de nouveaux acteurs sur le marché et conduit à une répartition des rôles et des risques (nouveaux ou déjà bien connus) différente de celle qui caractérise les approches classiques de prestation de services financiers de détail153(*). Aux trois grandes composantes des modèles d'inclusion financière numérique (repris dans l'encadré ci-dessus) correspondent trois grands facteurs déclencheurs de risques nouveaux ou changeants :

1. Les nouveaux acteurs et les nouvelles dispositions engagées dans la gestion et le stockage des données de comptes et la détention de fonds des clients ;

2. La technologie numérique ;

3. Le recours à des agents en guise de principale interface client. Les trois composantes, ainsi que le profil typique des clients financièrement exclus ou mal servis, engendrent divers types de risques, y compris les risques opérationnels, les risques liés à la clientèle, et les risques liés aux délits financiers.

Si bien que la finance numérique est porteur des effets bénéficiaires, une inclusion financière de masse, s'adapter reste un grand défi à la population de la RDC en général et de la ville de Goma en particulier. Il est vrai que tout changement engendre de réadaptation, la vie numérique en train de s'imposer dans toutes les économies du monde, voie même celles en voie de développement. La maitrise des canaux de diffusion des services numériques n'est brisque mais nécessite un processus de formations et d'informations surtout portées sur les exclus de la finance classique, cible de la Microfinance inclusive. Au travers de la section suivante, nous menons une analyse critique de la Microfinance, prise comme une finance de proximité ; une considération critiquable.

* 145 Z. HIBA, Transformation digitale du secteur financier : opportunités et défis, 2ème session, Séminaire Euro-méditerranéen, Casablanca, 2017, p.6.

* 146 D. SINGER et al., Mesurer l'inclusion financière et la révolution technico-financière, Base de données Global Findex, Wolrd Bank Group, 2017, p.15.

* 147 M. MATTERN et M. TARAZI, Op.Cit., p.1.

* 148 Agence Française de Développement AFD, Mettre la finance digitale au service du monde rural et agricole, Troisième rencontre des acteurs du « Club de la finance agricole et rurale, AGREENFI, Paris, 2018, p.2.

* 149 Banque mondiale, le système éducatif de la République Démocratique du Congo : priorités et alternatives, Département du développement humain, Janvier 2005, pp.26-29.

* 150 M. GOLBERG et E. PALLADINI, Op.Cit., p.151.

* 151 Agence Française de Développement AFD, Étude sur l'innovation numérique en Afrique et dans les pays émergents : état des lieux de l'innovation numérique et éléments de benchmark, Paris, 2017, p.4.

* 152 N. KIARIE et al., État des réseaux d'agents en République Démocratique du Congo, Agent Network Accelerator Research, Rapport régional sur la RDC, 2018, p.4.

* 153 CGAP, L'inclusion financière numérique : enjeux pour les clients et les organismes de réglementation, de contrôle et de normalisation, 2015, pp.2-3.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius