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Appréciation des services et intention de switch dans une institution du système financier décentralisé: application aux membres de la COOPEC AKIBA YETU


par Etienne MUMBERE KASUMBA
Université Libre des Pays des Grands-Lacs ULPGL/Goma - Licence 2020
  

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II.4.1.1. Localisation géographique : une exclusion flagrante

Dans le contexte de la ville, vouloir servir cette catégorie des personnes est diamétralement opposé à la localisation des prestataires financiers dans les quartiers du Centre-ville. La population moins riche vit dans les quartiers tels que Majengo, Turunga, Buhene, Gangi, Ndosho, Katindo, etc. dont la majeure partie vit dans la commune de Karisimbi la partie haute.

La logique de la localisation géographique stipule, comme dit précédemment, que le choix des zones où installer les institutions est une question dont la réponse est plus cruciale. Ce ciblage expliquerait par la concentration de la population qu'elles veulent servir. La réalité tant économique que démographique de la ville de Goma démontre que les ménages moins riches vivent dans les quartiers ci-hauts précités pendant que la quasi-totalité des IMFs sont installées dans les grands bâtiments du Centre-ville. Est-ce la Microfinance, une finance de proximité ou la recherche d'une clientèle potentielle, susceptible d'entretenir et de nouer des grandes transactions financières ?

Tenter de répondre à cette question renvoie directement, dans cette analyse, au premier déterminant de désire en Microfinance, l'examen du prêt moyen.

II.4.1.2. Prêt moyen

La compréhension de ce déterminant est purement primordiale, seulement du fait que l'importance du prêt moyen montre le genre d'individus que les IMFs sont entrain de servir. Est-ce le pauvre, le plus démuni ? Est-ce le pauvre économiquement actif ? Est-ce le moins pauvre parmi tant des pauvres ? Répondre à ces questions passe généralement par la matérialisation de la capacité financière de la cible.

À titre illustratif, une IMF, dans le contexte de la RDC et de la ville de Goma en particulier, de qui le prêt moyen varie, selon les années, entre 4.000 et 6.500$ ne porterai pas ce qualificatif, seulement car, d'apparence, sa cible est de loin constituée des personnes pauvres, une institution financière comme Compartamos (entrée en bourse en Avril 2007) change la donne voire même la base de la Microfinance, ce qui soulève ce qui est qualifié de « côté hideux de la Microfinance » ou « des gens pauvres pour des profits juteux »156(*). Du point de vue social l'institution perd sa valeur et enregistre une dérive non démontrable, en ce sens qu'à sa genèse, la Microfinance consistait à l'offre de services financiers aux pauvres exclus des banques classiques, n'ayant de revenus si importants.

Dans plusieurs contrées du monde, la Microfinance est accompagnée d'une réputation et d'une image positive. Cette réputation est édictée par l'appréciation collective d'une organisation par ses observateurs, en fonction des impacts financiers, sociaux et environnementaux qu'elle attribue au cours de temps157(*). La réputation représente un actif convertible en des ressources plus tangibles : revenus financiers158(*).

La différence principale, par rapport au crédit classique, est qu'il est orienté vers une cible nouvelle : les pauvres et les exclus. Il reconnait leurs talents, leurs besoins et leur capacité à rembourser les prêts. Au lieu de les éliminer, par avance, de la clientèle du crédit, parce que les méthodes, les critères et les garanties ne sont pas adaptées à leur situation, il invente ders méthodes et des garanties qui leur conviennent. Au lieu de leur imposer l'objet de leur prêt, il est à l'écoute de leurs besoins. Il permet ainsi de découvrir que les gens exclus de crédit bancaire sont, comme les autres, dotés de l'esprit d'entreprise, de la capacité de jugement, et qu'au surplus ils remboursent plutôt mieux que les riches159(*).

L'implantation des services financiers digitaux est une démarche très délicate pour les IMFs et tout prestataire financier. Partant de la préparation du démarrage et l'analyse au test d'acceptation des utilisateurs160(*), les IMFs peuvent se faire des illusions sans prendre en considérant les facteurs susceptibles d'expliquer leur succès pour ce qui est de la digitalisation. L'un des grands défis de l'inclusion financière numérique consiste à déterminer comment exploiter le formidable potentiel des solutions numériques, tout en garantissant la protection des consommateurs et la stabilité du système financier161(*). À compter de la dérive, la Microfinance soulève un tas de questions sur son fondement initial et son champs actuel, ceci a amené certains chercheurs comme Serge LATOUCHE (2007)162(*) à une interrogation, est-ce le Microcrédit mérite un Prix-Nobel ?.

* 156 F. BÉDÉCARRATS, La Microfinance entre utilité sociale et performances financières : le rôle des normes dans la gouvernance d'un secteur mondialisé, Thèse de Doctorat, Science politique, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 2012, p.201.

* 157 Idem.

* 158 P. BOISTEL, « La réputation d'entreprise : un impact majeur sur les ressources de l'entreprise », in Management et Avenir, n°17/3, 2008, pp.9-25.

* 159 N. BLONDEAU, « La Microfinance, un outil de développement durable », in Études, Tome 405, 2006/9, pp.188-198.

* 160 A. KOBLANCK, Canaux de distribution alternatifs et technologies, International Finance Corporation, IFC Afrique Subsaharienne, ISBN : 978-0-620-70761-9, 2015/2017, p.65.

* 161 Banque Européenne d'Investissement, Inclusion financière numérique en Afrique subsaharienne, compte rendu de la table ronde, Africa Day, Berlin, 2017, p.13.

* 162 S. LATOUCHE, « Le microcrédit mérite-t-il un Prix Nobel ? », L'écologiste, 21, mars, 2007, p.10. Cité par Florent BEDECARRATS (2012).

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