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Impacts des conflits liés à  la mobilité pastorale sur le développement et la gouvernance dans la province du Mayo-Kebbi ouest (Tchad)


par Souleymane ALI SALEH
Université de Dschang - Master en Science Politique, spécialité Gouvernance Locale, Décentralisation et Développement  2020
  

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SECTION 2 : LES IMPACTS SOCIAUX DES CONFLITS LIÉS À LA MOBILITÉ

PASTORALE

Les conflits liés à la mobilité pastorale ont des impacts sociaux dévastateurs parmi lesquels les violations de droits humains (Paragraphe I) et la mise en mal de la sécurité des personnes dans la province et la désorganisation sociale des pasteurs (Paragraphe II).

PARAGRAPHE I : LES VIOLATIONS DES DROITS HUMAINS

Les conflits liés à la mobilité pastorale sont des situations dans lesquelles les violations des droits humains sont très fréquentes. Dans chaque conflit, des milliers de

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citoyens sont blessés ou perdent la vie (A) mais aussi et surtout beaucoup d'autres droits humains sont mis en mal (B).

A. Les blessures et les pertes en vie humaine

L'interactionnisme stratégique nous conduit à remarquer que les conflits liés à la mobilité pastorale sont attisés par les intérêts partisans. En plus, ils sont également attisés la circulation incontrôlée des armes et des ressentiments vieux comme le monde dans l'environnement rural. Les pouvoirs publics semblent incapables face l'escalade de la violence et le pays continue de payer un lourd tribut en vie humaine.

Selon « Le Répertoire de foyers des conflits, des violations des droits humains et quelques pistes de solutions »92 du premier trimestre de l'année 2021, sur les dix (10) conflits recensés, dans chaque conflit, il y a eu au moins trois (3) morts et cinq (5) blessés.

Le droit à la vie est un droit fondamental reconnu par la constitution de la République du Tchad en son article 17 qui dispose : (1) « La personne humaine est sacrée et inviolable » ; (2) « Tout individu a droit à la vie, à l'intégrité de sa personne, à la sécurité, à la liberté, à la protection de sa vie privée et ses biens » et les instruments internationaux de droits humains dont le Tchad fait partie notamment la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme du 10 décembre 1948 qui dit « Toute personne a droit à la vie ». Ce droit ne peut être assuré que si l'Etat crée des conditions nécessaires à la garantie de la sécurité des personnes et garantit le droit à une vie décente. C'est le sens de l'article 11 aliéna 1 et 2 du pacte relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.

Ce phénomène est accentué par l'apparition des nouveaux éleveurs c'est-à-dire les autorités administratives et militaires propriétaires de bétail. Ces derniers ne sont pas sur le terrain. Ils ont des bouviers qui travaillent pour eux, ces bouviers sont souvent choisis parmi les anciens éleveurs et les fils des éleveurs de la communauté peule ou haoussa. Ces éleveurs sont armés par ces autorités sous prétexte de protection. Les bergers sont des « vrais provocateurs » selon le langage des agriculteurs. Ils font entrer les animaux dans les champs sciemment car ils savent sur qui ils comptent en cas de conflit. Ces bouviers ne peuvent pas être attaqués sur le terrain par les agriculteurs parce qu'ils détiennent une arme de guerre et

92 C'est un document élaboré par le Délégué Provincial des Droits de l'Homme à l'attention du Gouverneur de la Province du Mayo-Kebbi Ouest qui répertorie les conflits et les violations des droits humains et essaye de proposer des solutions à ces derniers.

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quand le problème ira un peu plus loin, les patrons prendront la relève. Ces bouviers n'hésitent même pas à tirer à bout portant sur les personnes avec lesquels ils sont en conflit, la plupart succombent de suite des blessures. Comme nous le dit un agriculteur de Carrière, il est fort probable qu'on t'ôte la vie dans ton champ pour avoir dit un mot qui ne plait à un bouvier. Qui plus est, les éleveurs peuls utilisent les flèches trempés dans les matières toxiques pour tirer sur les ennemis en cas de conflit. Ces flèches tuent au moindre contact, c'est ce qu'on appelle en droit l'homicide volontaire. La plus grave des atteintes aux droits humains est l'homicide volontaire mais lors des conflits liés à la mobilité pastorale d'autres droits humains sont également violés.

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