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Impacts des conflits liés à  la mobilité pastorale sur le développement et la gouvernance dans la province du Mayo-Kebbi ouest (Tchad)


par Souleymane ALI SALEH
Université de Dschang - Master en Science Politique, spécialité Gouvernance Locale, Décentralisation et Développement  2020
  

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PARAGRAPHE II : GESTION CONSENSUELLE DES CONFLITS LIES A LA

MOBILITE PASTORALE

Dans les conflits liés à la mobilité pastorale, les belligérants optent soit pour les règlements formels soit pour les règlements traditionnels. Les règlements formels des conflits surtout s'il s'agit des conflits liés à la mobilité pastorale se passent soit à la Brigade soit à la justice. Les règlements traditionnels que peuvent être les règlements à l'amiable (A) ou devant les autorités traditionnelles (B) offrent de nombreux avantages aux populations concernées. Par conséquent, ils doivent être privilégiés au détriment des règlements dits formels.

A. Privilégier le règlement des conflits à l'amiable

Compte tenu de la malhonnêteté des commandants de brigade qui, à chaque occasion veulent profiter des paisibles citoyens pour remplir leurs poches ou gonfler leurs troupeaux ; de la lenteur, du coût élevé, de la dépendance de la justice, du fait que des chefs traditionnels et coutumiers soient corrompus et partiaux ; les citoyens en conflit doivent privilégier les règlements à l'amiable sans frais, rapides et consensuels. Ils s'effectuent directement entre l'agriculteur victime et l'éleveur responsable des dégâts et vice-versa. C'est une entente mutuelle entre deux parties, sans intervention ni d'une tierce personne, ni des autorités, ceci pour éviter que l'affaire ne monte à un niveau supérieur, qui ne rendrait pas forcément plus transparent ou plus satisfaisant. Le règlement à l'amiable est de loin l'arrangement le plus utilisé en cas de dévastation de cultures, les blessures sur les animaux, notamment dans le cas des dégâts de peu d'importance. On aurait cru que la tension latente qui règne entre les agriculteurs et les éleveurs ces derniers temps rendrait cette démarche plus rare et plus difficile, mais la pratique des rackets systématiques par les autorités pousse les deux entités à continuer à privilégier ce mode de règlement. Il est difficile d'en estimer la fréquence mais le nombre de règlements à l'amiable parait nettement supérieur à celle des autres règlements. Plusieurs interlocuteurs ont souligné qu'il serait toujours mieux de se mettre d'accord sans interférence de tiers et de déterminer la hauteur des dédommagements dans un processus de négociation. L'Etat doit aider les paysans à régler leurs problèmes tant qu'il est possible à l'amiable, ce type de règlement a d'innombrables avantages pour les parties. L'Etat doit appuyer cette démarche en se rassurant qu'avant chaque jugement devant ses instances (la

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police, la gendarmerie, la justice, la sous-préfecture etc.) que les parties ont essayé un arrangement à l'amiable qui n'a pas abouti. Son but étant d'assurer une vie paisible aux citoyens, l'Etat doit renvoyer les agriculteurs et les éleveurs à régler leurs problèmes entre eux tant qu'il y a cette possibilité.

Les négociations tiennent généralement compte des dégâts causés mais également de la capacité financière de celui qui les a causés. Cette méthode comporte beaucoup d'avantages. Elle permet aux parties de discuter de manière plus informelle du différend auquel ils font face. En effet, ce caractère informel permet d'aborder ouvertement des facteurs, tels que les intérêts, les besoins, les contraints, les inquiétudes ou les circonstances, qui sont importants pour les parties mais qui ne seraient pas pertinents à titre de preuve dans un processus d'arbitrage112. La plupart des agriculteurs estiment cependant que la somme versée ne représente pas la valeur réelle des dégâts, tandis que les éleveurs estiment qu'ils sont victimes de surestimations systématiques. En effet, les éleveurs se voient souvent contraints d'accepter des dommages surévolués et de payer pour avoir la paix sociale. La plupart d'entre eux préfèrent un arrangement rapide pour se débarrasser de l'affaire et continuer leur chemin. Cependant, à l'heure actuelle la plupart de paysans ont tendance à vouloir saisir les autorités traditionnelles.

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