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Réussir son externalisation logistique


par Gauthier Bourdieu
ESG Toulouse - Mastère Manager de la logistique et de la Supply Chain 2021
  

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2. Modèles d'aide à la prise de décision

Modèle de CUMMINS :

? Matrice de décision :

A la fin des années 1990, Bob Monczka propriétaire de l'entreprise Cummins Engine présente une matrice de décision pour l'externalisation des opérations de fabrication et prouve comment l'externaliser l'a aidée à redresser son entreprise. Ce processus a changé la culture de Cummins, qui est passé d'une réticence à externaliser ses activités à une ouverture d'esprit sur le sujet.

Aujourd'hui, cette matrice de décision est toujours utile et d'actualité pour

permettre une bonne réflexion sur l'externalisation d'une opération, qu'il s'agisse de la fabrication ou d'un processus commercial.

Ce modèle conduit à quatre types d'opérations, donc à quatre types de décisions.

1. Processus stratégiques bien exécutés : (tant sur le plan opérationnel qu'au niveau de la compétitivité et des coûts) Dans cette partie on trouvera les activités de coeur de métier, les compétences de base qui doivent être conservés et entretenues.

2. Processus stratégiques mal exécutés : Il s'agit de la zone la plus critique du cadran. Ces processus sont indispensables pour obtenir un avantage concurrentiel, mais l'entreprise n'est pas douée pour les mettre en oeuvre. Plusieurs options s'offrent à l'entreprise :

- Reconstruire en interne ces compétences n'ayant su suivre l'évolution du marché : C'est généralement un processus long et coûteux. Où plusieurs questions doivent être émises : Ai-je les moyens financiers et le temps de le faire ? Et quand bien même c'est le cas, ai-je les compétences nécessaire pour le faire ?

- Faire appel à un prestataire externe. Ce fournisseur de services doit être spécialisé dans le domaine à externaliser afin d'avoir les connaissances nécessaires pour rendre l'entreprise plus compétitive.

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3.

Processus non stratégiques mal exécutés : Ce sont des opérations basiques à faible valeur ajoutée qui sont mal gérées en interne. On peut choisir de faire une réorganisation en interne, mais il peut être plus avantageux de l'externaliser. Les confier à un prestataire peut permettre des économies de coûts et un meilleur fonctionnement.

4. Processus non stratégiques bien exécutés : A ce niveau une réflexion doit être faîtes : Est-il judicieux ou pas d'externaliser ces activités ? Certes elles sont biens exécutées en interne et donc la performance opérationnelle est au rendez-vous. Mais il faut également s'assurer que la performance économique l'est aussi et est proche ou supérieure à celle disponible à l'extérieur. Il faut donc mettre en place un système de contrôle afin de s'assurer régulièrement que les résultats de l'opération ne s'érodent pas avec l'évolution des technologies, des concurrents et des fournisseurs de services. T'en que les performances économiques internes sont plus compétitives que celles pour la même opération externalisée il va de soi que l'activité peut être gardée en interne. Cependant si le système de contrôle remarque que l'opération non stratégique s'affaiblies économiquement ou opérationnellement, il faudra réfléchir à ce qui est le plus rentable : Investir pour remettre à flot l'opération en interne ou externaliser l'opération qui n'est plus possible de gérer au vue de l'évolution du marché.

? Décider du caractère stratégique d'une opération :

L'entreprise Cummins a dû réfléchir à comment identifier les caractères stratégiques d'un processus. La société s'est basée sur 3 critères simples et efficaces. La règle est que si le processus analysé répond à l'un de ces 3 critères alors il est considéré comme stratégique :

? Le processus en fonction de s'il est géré en interne ou en externe conduit à une différenciation perceptible par le client. La conclusion est que le client doit voir une différence positive et compétitive pour son activité. Même si cette vision est indirecte comme par exemple lorsqu'un système d'information est remanié et

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permet de mieux lire, traiter et utiliser les informations et donc de se comporter plus efficacement pour la gestion de l'activité.

? Les compétences à mettre en oeuvre pour effectuer le travail et répondre à la demande sont trop difficiles à instaurer et à construire et les remplacer ou les adapter prendraient trop de temps et d'argent.

? L'entreprise est assez importante est compétitive dans son secteur et le secteur en question est bien développé. Ce qui a pour conséquence d'éviter un comportement opportuniste du prestataire. Cela signifie qu'un grand nombre de prestataires seront spécialisés dans le secteur et que le marché de l'externalisation sera concurrentiel. L'acheteur de prestation sera en position de force face aux prestataires. Ses pouvoirs d'appréciation et de sélection du prestataire se voit élargis.

Malgré tous ce critère est plus tendancieux car lorsqu'un accord est passé avec un prestataire le pouvoir peu changer de camp. Si les termes du contrat n'ont pas été clairement définis et ceux jusqu'aux moindre détails, le prestataire peut devenir opportuniste amenant à : une diminution des performances, un manque de renouvellement et d'innovation permanente, une augmentation des prix ... Ce critère demande donc de la réflexion et d'avoir une vision future sur les évènements pouvant se produire : dégradation de la relation, évolution du marché. Il faut donc toujours envisager des solutions échappatoires et prévoir des stratégies de sorties avant même d'avoir signé un accord.

MODELES IMC :

? Une rationalité limitée :

L'économiste et sociologue H. SIMON a étudié les processus de prise de décision et développé un modèle basé sur la rationalité limitée nommé IMC (1960). Selon lui, les véritables entreprises visent à satisfaire plutôt qu'à maximiser leurs résultats. En d'autres termes, certaines entreprises peuvent se contenter de réalisations « assez bonnes » au lieu de s'efforcer d'obtenir les meilleurs résultats. Cette approximation de

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résultat se base sur l'approche de la rationalité limitée. Pour la prise de décision, les acteurs impliqués savent qu'il est déraisonnable de rechercher des informations complètes et donc selon la situation, la décision prise sera rationnellement limitée. Par conséquent, le décideur adopte souvent une solution qu'il considère comme satisfaisante. Mais ce n'est que lors de son application qu'il sera si la solution était optimale et efficace.

On peut distinguer différents facteurs limitant la rationalité du décisionnaire :

- Le temps et le budget à allouer à cette décision

- La tendance à favoriser le choix de solutions déjà connues et expérimentées

- Les connaissances et compétences limitées des décideurs : Leur limitation

affectera la perception et la compréhension des différents choix possibles

- L'esprit du décideur : La compréhension des objectifs et les risques que cela

impose peuvent varier en fonction de la personnalité du décideur

- Le degré de centralisation du pouvoir décisionnel dans l'entreprise

- L'environnement plus ou moins complexe : Le décideur doit prendre en compte les limites de l'environnement et les opportunités qu'il offre d'un point de vue économique, juridique, de ressources matérielles et immatérielles ...

- La nature et le type de décision (programmables vs non programmables, opérationnelles - tactiques - stratégiques)

Il décrit également l'apparence d'une entreprise ou d'une organisation appliquant

un modèle rationnel. Les décisionnaires devraient avoir connaissance de toutes les solutions et des conséquences de chacune d'elles.

? Les trois phases décisionnelles :

H. SIMON a modélisé le processus décisionnel en trois phases sous le nom de « modèle IMC (Intelligence - modélisation - Choix) » :

- Phase d'intelligence :

L'idée est ici de d'identifier le problème ou les objectifs en collectant le maximum d'informations sur l'entreprise et son environnement. Les décideurs devront analyser les enjeux soulevés en utilisant les informations internes et externes recueillies.

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- Phase de modélisation :

Le décideur doit considérer les risques et les opportunités pour évaluer, développer et concevoir les solutions qui peuvent être utilisées.

- Phase de choix :

Il s'agit d'évaluer, comparer et classer les solutions précédemment identifiées dans la phase de modélisation. Cette étape requiert les compétences entrepreneuriales des décideurs. Les risques dépendront du choix qui est pris.

Le processus de décision ne peut pas s'arrêter au choix de la solution, celle-ci doit maintenant être mise en oeuvre. Cela implique une dernière phase à ajouter au modèle IMC, la phase de contrôle et d'évaluation de la décision appliquée. La complexité de cette dernière phase dépendra du caractère de la décision (stratégique, tactique ou opérationnelle). Les suivis de la phase de contrôle permettront d'évaluer la qualité et l'efficacité de la solution et d'ajuster si nécessaire avec des actions correctives.

Le processus décisionnel s'articule donc autour de quatre phrases, en commençant par l'identification des problèmes, la proposition de solutions puis la sélection de l'une d'elle en adéquation avec les objectifs, et pour finir par l'évaluation de celle-ci. Le résumé du processus est schématisé en annexe 10.

? Structuration de la décision :

Parrallèlement dans les années 1970, SIMON différencie les décisions

programmées des décisions non programmées que l'on pourrait comparer aux modèle rationnel et de rationalité limitée :

- Les décisions programmées : Sont considérées comme programmables les décisions dites « répétitives et routinières ». Des procédures standards ont été définit pour appliquer ces décisions sans avoir à les reconsidérer à chaque fois qu'elles se présentent comme par exemple le traitement des commandes à l'aide d'un programme informatique.

- Les décisions non programmées : Sont considérées comme non programmables les décisions faiblement structurées : « inhabituelles,

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nouvelles, non structurées ». Des procédures spécifiques ont été déterminées pour appliquer ces décisions stratégiques comme par exemple l'extension d'un réseau de distribution.

Il faut le voir comme un continuum de structuration de la décision :

? Correspondance entre la structuration des décisions et les phases décisionnelles :

LE MOIGNE (1973), spécialiste en épistémologie constructiviste et systémique met en corrélation la structuration de la décision et le modèle IMC pour éclaircir les zones à privilégiées :

Pour faire de nouveau une similitude avec nos interviews (Annexe 3 bis) : Dans le classement des décisions par niveau, nous avions catégorisé comme action opérationnelle le fait d'appeler un sous-traitant pour la réalisation d'un enlèvement particulier comme le fait G. CAUBET. Dans le modèle IMC cette décision est semi-programmable. C'est-à-dire que l'on connait la demande d'enlèvement du fournisseur

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(ce n'est pas inhabituelle), mais on ne connait pas avec certitude le sous-traitant qui s'en chargera. Plusieurs transporteurs peuvent être en mesure de répondre à cette demande de réception, le responsable logistique peut donc utiliser plusieurs solutions. Ce qui correspond bien à la zone à privilégier dans le graphique présenté plus haut.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams