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Analyse des impacts sanitaires liés à  l'inondation dans la plaine du logone:cas du village Arainaba


par Abdoul Moumouni
École Nationales Supérieure polytechnique de Maroua - Master 2 2020
  

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II.1.4. Hydrologie de la zone

Le Logone et le Logomatya sont les seuls cours d'eau permanents de la plaine d'inondation. Le reste du réseau hydrographique est constitué de cours d'eau saisonniers et temporaires (ou mayo en dialecte locale) issus des Monts Mandara, dont les deux principaux sont le mayo Tsanaga et le mayo Boula. Ces mayo sont caractérisées par des crues violentes qui durent juste le temps d'un orage, avec un débit qui décroit rapidement de l'amont vers l'aval en raison des infiltrations dans des alluvions (Mvondo et al., 2003). Chaque année, de septembre à novembre, la plaine du Logone est inondée par les eaux de débordement du fleuve Logone et des crues des tributaires des Monts Mandara et du Lac de Maga (Mvondoet al., 2003). La baisse de pluviométrie, qui est passée de 700 mm avant les années 70 à environ 500 mm vers les années 80, suite au changement climatique global, a affecté l'étendue et la durée de l'inondation (Loth, 2004).

Afin de réduire la dépendance de l'agriculture vis-à-vis des précipitations et des inondations, les autorités camerounaises ont, dans le cadre du projet rizicole dénommé SEMRY (Société d'Expansion et de Modernisation de la Riziculture de Yagoua), construit en 1979 un barrage hydro-agricole sur les rives du fleuve Logone au niveau de la localité de Maga. À la suite de ces aménagements, le système hydrologique du yaéré a été profondément perturbé. Réalisés après la baisse du régime des précipitations dans la région, ces aménagements ont accentué la

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diminution du volume des inondations (Sighomnou, 2003) et cela a sévèrement endommagé l'écosystème de la plaine (Loth, 2004). Selon Sighomnou et Naah (1997), avec la construction du barrage, la superficie totale inondée jadis a diminué de 60%.

En 1994, le régime hydrologique de la plaine a été amélioré grâce à un vaste programme de ré-inondation de la plaine de Waza-Logone entrepris par l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Ce programme a consisté à l'ouverture de deux cours d'eau saisonniers connectant le fleuve Logone à la rivière Logomatya à partir de laquelle des flux d'eau significatifs inondent la plaine (Niasse et al., 2004). Cette opération a permis d'augmenter partiellement l'inondation de la plaine entrainant une amélioration rapide de l'état de l'environnement naturel et par une reprise spectaculaire des activités économiques liées à la crue (Mvondo et al., 2003).

II.1.5. Milieu de vie

La plaine d'inondation du Logone et sa zone d'impact sont depuis des siècles habitées par une multitude de communautés ethniques et culturelles dont chacun ayant ses propres intérêts par rapport à l'accès et à l'utilisation des ressources naturelles de la plaine (Loth, 2004). Elles sont composées essentiellement des Kotoko, des Mousgoum, des Arabes Choa, des Foulbé et des Bornouang (Mvondo et al., 2003).

Les Arabes Choa représentent 42% de la population du département du Logone et Chari (Mvondo et al., 2003). Ils étaient, à l'origine, des pasteurs nomades. Se déplaçant dans une région à cheval sur l'actuel Tchad et l'actuel Soudan, ils vinrent coloniser les abords du Lac Tchad vers la fin du 18ème siècle, se heurtant, alors aux populations Kotoko. Avant les peuls et les Arabes Choa constituèrent la première société de pasteurs nomades du Nord Cameroun. Ils devaient, peu à peu, se sédentariser. Alternant, dans un premier temps, culture pluviale de sorgho et transhumance, ils devaient, bientôt, devenir de véritables agropastoralismessédentaires (Mvondo et al., 2003). Eleveurs par excellence, les peuls, localement appelés Foulbé se subdivisent en jamare'en, woila'en, Alijama'en, Adamke'en et Anagamba'en. Ils sont arrivés dans la région vers la fin du 17ème siècle (Scholte, 2005). Ils y seraient arrivés par l'Ouest (le Mali). Les Foulbés sont, à l'heure actuelle, des pasteurs nomades, ou semi-nomades, ou agro-pastoralismes semi-sédentaires (Loth,2004). Ils sont particulièrement présents à l'intérieur et aux alentours de la

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plaine inondée, au Sud du parc National de Waza. Ils pratiquent la transhumance à la recherche de bons pâturages pour leurs bovins.

À ces populations sédentaires qui vivent dans les secteurs exondés de la plaine, il faudrait ajouter les bergers nomades qui viennent des différents pays de la région pour faire paître leurs animaux en saison sèche de décembre à mai. La population directement concernée par l'écosystème du yaéré peut-être actuellement évaluée à plus de 200000 habitants (ACEEN, 2007 ; Loth, 2004).

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