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L'informatique durable au service des entreprises


par Alexandre Fenoul
Ynov Toulouse - Master 2021
  

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Partie 1 - L'informatique Durable

1.1 - Un bref historique de l'écologie

Les premières ligne de réflexion de ce mémoire auront pour sujet l'écologie ainsi que la place du numérique dans celui-ci. L'écologie est un terme couramment utilisé, mais est-il toujours bien utilisé ?

L'écologie est « une Science ayant pour objet les relations des êtres vivants (animaux, végétaux, micro-organismes) avec leur environnement, ainsi qu'avec les autres êtres vivants. » d'après le dictionnaire Larousse (2021). Ce terme fut inventé en 1866 par un biologiste allemand, Ernst Haeckel. De nos jours, l'écologie est la majorité du temps rattaché au réchauffement climatique et à la pollution de notre écosystème. Même si cette phrase est juste, elle s'éloigne de la définition initiale, puisque l'écologie n'agit pas seulement sur les facteurs abiotiques (eau, air, sol, température, lumière...) mais aussi sur les facteurs biotiques (relation sociale au sein d'une espèce, avec une espèce différente que la sienne).

Malgré le fait que l'écologie est plus vaste que ce que l'on pense, ce mémoire va s'attarder sur des points spécifiques de ce terme. Des points qui sont en lien avec le numérique.

Pour contextualiser l'impact du numérique sur l'environnement, il faut faire un bref historique de l'écologie jusqu'à l'arrivé de la notion d'informatique durable. Pour cela, une frise chronologique reprenant les évènements marquant de l'écologie5 se trouve en Annexe. Celle-ci a été créer après plusieurs recherches sur le sujet de l'écologie au travers des âges.

Il est indiqué dans cette frise, que les premières traces de l'homme dans laquelle il est mention d'écologie, même si le terme n'existait pas en ce temps, sont dans l'épopée de Gilgamesh en l'an 2600 av. J.C. Dans ces récits, l'évocation de la déforestation y est présente et est décrit comme la cause de l'aridification de région entière. L'Homme arrivais déjà à reconnaitre ses effets sur son environnement.

Il faut passer en l'an 1769 ap. J.C. pour observer un des premiers textes de loi concernant la protection de l'environnement avec l'administrateur colonial Pierre Poivre. Cette mesure législative de protection écologique a pour contenu l'obligation aux propriétaires de conserver 25% de leurs terres boisées (sur l'île Maurice). En cette même époque, des récits tels que « Sur la gouvernance et le bien-être de l'Empire » (1793) du savant Hong Liangji ou bien « Essai sur le principe de

5 FENOUL Alexandre, Historique de l'écologie (2021)

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population » (1798) du révérend Thomas Robert Malthus parle du sujet de la multiplication de l'Homme et de son incapacité à suivre cette croissance avec les capacités actuelles de l'agriculture. Cette problématique va être un des fléaux de l'humanité avec cette course au rendement, sans faire attention au problème qu'elle entraine.

Les années passent, et avec elles, arrive le XIXe et le premier texte analysant l'impact destructeur de l'humanité sur l'environnement. Ce texte, écrit en 1864 par l'érudit et diplomate américain George Perkins Marsh, averti que l'homme pourrait s'autodétruire et la Terre avec lui s'il n'y a pas une sensibilisation sur nos actes et de régulation sur les ressources mondiales. Deux ans plus tard, le terme « Écologie » sera créer par le biologiste allemand Ernst Haeckel.

Le Sierra Club, une des première ONG6 de défense de la nature, sera créer en 1892 dans le but de protéger la Sierra Nevada.

La période de 1900 à 1950 connaitra les deux guerres mondiales, avec notamment les bombardements atomiques en 1945 à Hiroshima et Nagasaki qui auront un impact incommensurable, d'une part par leur violence, et d'une autre part par leurs effets sur l'écosystème.

Dans les années 1950, plusieurs évènements grave sont aperçus ayant pour origine la pollution faite par l'Homme. Il est ici question du Great Smog de Londres en 1952 et de la maladie de Minamata au Japon. Le premier est une brume épaisse ayant pour origine la consommation excessive de charbon de mauvaise qualité dans les foyers et les entreprises. Cette brume fit 12 000 morts et rendit malade 100 000 personnes. Le second est quant à lui un empoissonnement au mercure dû au rejet d'une usine dans la baie de Minamata. Les effets ne furent pas immédiats et il a fallu 20 ans pour observer les premiers symptômes et 10 ans de plus pour constater que la maladie était liée au rejet de mercure de l'usine. Cet évènement est un des exemples les plus cités pour évoquer les maladies industrielles.

Plusieurs ONG furent créées dans les années qui suivent, notamment la WWF7 en 1961 et Greenpeace en 1971. Un engouement de la population pour l'écologie se fait ressentir, c'est pourquoi le premier jour de la Terre fut inauguré le 22 avril aux États-Unis réunissant plus de 20 millions de participant. Il n'a pas fallu longtemps pour que les politiques suivent le mouvement et ce n'est que deux ans plus tard que le premier sommet de la Terre a eu lieu. Cette conférence internationale est la première sur l'environnement. Elle a eu lieu à Stockholm et elle déboucha sur l'adoption de 26 principes permettant de lutter contre la pollution.

6 Organisation non gouvernementale

7 World Wildlife Fund (De nos jours World wide fund for nature)

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Malgré l'intérêt de la politique pour l'environnement, si cela ne va pas dans le même sens que leurs intérêts, ils n'hésiteront pas à agir contre. Ainsi, en 1985, le gouvernement français sous les ordres du président François Mitterrand, sabota le bateau Rainbow Warrior de Greenpeace en Nouvelle-Zélande qui s'opposait aux essais nucléaires réalisés dans les atolls de Moruroas. Le fait de couler se bateau fit un mort et créera de mauvaise relation entre la Nouvelle-Zélande et la France. De plus, cela n'a fait que renforcer les idéaux des écologistes qui étaient contre le nucléaire.

En 1988, le gouvernement français élit Brice Lalonde en tant que secrétaire d'État à l'Environnement. Il devient par la suite le premier ministre de l'Environnement en fonction pour un durée de 10 mois (suivi par Ségolène royal en 1992). C'est un grand changement en France, avec l'arrivé d'un ministère dédié uniquement à l'environnement.

Aux États-Unis à la même période, le programme Energy Star voit le jour. Ce programme gouvernemental est la première mesure prise par un État pour réduire l'impact environnemental de produits tels que les ordinateurs, les moniteurs, les serveurs... Dans le détail, ce programme prend la forme d'un label permettant de distinguer les produits qui respectent les normes

environnementales. Bien sur, ce label fut fortement critiqué à ses débuts, puisque les constructeurs eux même éffectués les tests sur leurs appareils. Il y a eu de nombreux cas où la consommation électrique déclaréé par les constructeur étaient différentes de ceux constatés en réalité. Aujourd'hui ce label est bien plus réglementer et peux être appliquer sous tout objets électriques (Consoles de jeux vidéo, tablettes...).

Lors du passage du nouveau millénaire, un pacte mondial à l'initiative des Nations Unies fut instaurer, incitant les entreprises à adopter une attitude socialement respectable. Il fut accompagné en France par une loi en 2001 concernant les entreprises cotées en Bourse. Celles-ci sont contraint de prendre en comptes les conséquences sociales et environnementales de leur activés lors de la rédaction de leurs rapports annuels. Ces nouveaux indicateurs permettent d'analyser et de prévoir la consommation des entreprises en termes de consommation électrique et de rejet de CO2.

Le protocole de Kyoto est lui aussi un facteur important de la prise de conscience mondiale. Les études réalisés et présentés lors de cette conférence sur le changement climatique en 1995 ont permis d'adopter différentes mesures afin de réduires les émissions de gaz à effet de serre. L'objectif étant de réduire d'au moins 5% les émissions des gaz à effet de serre entre 2008 et 2012 par rapport au niveau de 1990. Le protocole fut signer et mit en place seulement en 2005, lorsque au moins 55 pays l'aient signer. D'après les données fournis par l'union européenne, les gaz à effet de serre sont en diminution en France et dans l'union européenne depuis que le protocole a été mis en place.

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Il est clair que les emissions de gaz à effet de serre ont diminué depuis les années 90. La diminution est clairement du au protocol de Kyoto. On peut observer sur ce graphique que les émissions de gaz à effet de serre ont diminué drastiquement en 2005 lors de la signature du protocol et jusqu'en 2012, date butoir pour tirer des comptes rendu. Sur cette période, il y a eu une baisse de presque 12%. De la même manière, il y a eu une baisse depuis 1990 de 9,5% des émissions. Un pourcentage bien plus élevé que les 5% de baisse que le protocol de Kyoto prévoyait.

Émissions de gaz à effet de serre de 1990 à 2012 en France (2021). [Graphique en traits]. In : Eurostat. Disponible à
l'adresse : Statistics J Eurostat (
europa.eu)

Avec le monde de l'informatique en plein essors, il est normal que de plus en plus de personne se rendent compte de la pollution que celui-ci génère. A titre d'exemple, l'empreinte énergétique du numérique est aujourd'hui en hausse de 9% par an et la plupart des impacts environnementaux liés à son usage sont majoritairement sous-estimés. Il est estimé que le numérique émet 3.8% du CO2 mondial par an. Pour comparaison, la France n'en émet que 0.9%.

De nombreuse initiatives sont ainsi mit en place dans les années 2000. En 2007, un groupe de consommateurs, d'entreprises et d'organisation non gouvernementales se regroupe pour promouvoir des techniques propres permettant d'améliorer l'efficacité énergétique et de réduire la consommation d'énergie des ordinateurs. Mené par un géant du secteur de l'informatique, Google, et un géant de la protection de l'environnement, la WWF, ce groupe réunit de nombreux constructeurs informatiques dans leur initiative de réduire, pour 2010, la consommation d'énergie des ordinateurs de 50%. Il est

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également prévu de réduire les émissions globales de CO2 des opérations des ordinateurs de 54 millions de tonnes par an et ainsi économiser 5,5 Milliards de dollars.

L'axe principal de leurs actions est de réduire l'énergie non utilisé pas les ordinateurs. Un ordinateur lambda a cette époque n'utilisais en moyenne que 60 à 70% de l'énergie consumé. Ces 30/40% restant était perdu en génération de chaleur. Leur premier but était donc d'obtenir le label Energy Star de 2007 en ayant un rendement de 80% minimum sur leurs ordinateurs. Ce chiffre ne fait que monter d'année en année, avec un rendement minimum de 90% en 2010. Du côté des serveurs, le chiffre est de 85% en 2007 pour arriver à 92% en 2010.

Du côté de la France, le terme éco-TIC est créer. Il peut se rattacher au Green IT en anglais. Cet acronyme est créé en 2009 et se traduit par « écotechniques de l'information et de la communication ». Le fait que le terme Éco-tic soit créé si tard, montre que la place du numérique au sein du développement durable, même si présent, n'était pas aussi développer en France qu'à l'étranger où de grande entreprises et ONG se sont déjà pencher sur la question.

Deux ans plus tard, une association loi 19018 regroupant les acteurs français de l'informatique durable est créé. Cette association oeuvre dans le but de définir et de diffuser des pratiques écologiquement et socialement responsable dans le milieu de l'informatique. N'importe quel acteur du numérique ou du développement durable en tant que personne, association ou entreprise peut y adhérer. Cette adhésion permet d'accéder à un réseau d'experts qui peuvent vous aidez à mener des actions mais aussi à accéder à des compétences et connaissances variées.

Enfin, comment parler de l'écologie sans aborder la COP 219. Cette conférence internationale sur le climat qui s'est déroulé en France en 2015 à pour objectif de contenir le réchauffement climatique en dessous des 2°C. Ces négociations ont abouti sur un nouvel accord qui se doit être universel, applicable à partir de 2020, adapté aux différents pays membre et ayant un réel impact sur le réchauffement climatique.

Si cette conférence a été si médiatisé, c'est pour son ambition. L'objectif est d'enfin arriver à un accord universel permettant de lutter efficacement contre le réchauffement climatique et d'accélérer la transition des pays vers une société sobres en carbone. Le sujet de la COP 21 sera abordé plus en détails dans la partie numéro trois de ce mémoire10, mais nous pouvons noter que le conseil national du numérique français à sorti à l'occasion de la COP 21 un document nommé « Pour une convergence des transitions écologique & numérique » (25 novembre 2015). Ce document est un appel à

8 Association à but non lucratif

9 Conférence des parties - 21eme édition

10 Partie 3 - L'informatique durable, objectif Paris 2100

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engagement destiné au français et aux entreprises françaises pour qu'ils participent à cette dynamique nouvelle qu'est l'écologie au sein du numérique. Il n'est pas question ici de nouvelle loi, mais de venir participer à des conférences pour débattre et partager des idées, ainsi que de contribuer au catalogue de projet qui présente des projets tels que Citizen watt, un outil de mesure et de visualisation de la consommation électrique, Fairphone, un smartphone conçu et réalisé de la manière la plus équitable possible et Lumo, une plate-forme de financement participatif spécialisé dans les projets d'énergies renouvelable.

Plus récemment, le conseil national du numérique a publié « feuille de route sur le numérique et l'environnement - 50 mesures pour un agenda national et européen sur un numérique responsable c'est-à-dire sobre et au service de la transition écologique et solidaire et des objectifs de développement durable » (2020). Cette feuille de route, toujours dans l'idée d'améliorer la transition numérique et écologique, propose 3 grand chantier.

- Adopter le concept de sobriété numérique

- Mettre le numérique au service de la transition écologique et solidaire

- Développer les différends outils et leviers pour un numérique responsable

Ces trois chantiers sont développés avec 12 objectifs précis qui sont eux même développés avec les 50 mesures que cette feuille de route propose. Ces mesures ont pour objectif d'être à terme, des propositions à inscrire dans les agendas français et européen et faire de la France un champion du numérique du XXIème siècle puisque celle-ci est déjà pionnière sur certaines thématiques du numérique responsable comme l'écoconception ou les innovations durables.

Avec la présentation de ce document, l'historique de l'écologie est terminé. Cet historique présente l'écologie comme un sujet d'actualité avec des objectifs clairs et précis pour le monde de demain et même si le numérique est aujourd'hui un pilier majeur de notre société, il lui a fallu un peu de temps pour que le côté écoresponsable soit pris en compte par d'une part les politiciens et d'une autre part les entreprises et la population. Mais alors pourquoi depuis le début du XXIème siècle, le numérique se tourne vers une informatique durable ?

Pour répondre à cette question, il faut d'abord comprendre l'impact du numérique sur notre société et sur l'environnement. C'est ce sujet qui va être abordé dans la prochaine partie.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius