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L'informatique durable au service des entreprises


par Alexandre Fenoul
Ynov Toulouse - Master 2021
  

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1.2 - L'impact environnemental du numérique en France et dans le monde

Le numérique est omniprésent. Il fait intégralement parti de nos vies. Connaissez-vous par exemple les chiffres en ce qui concerne le nombre d'écran possédé par un Français ? Est-ce que vous vous êtes déjà posé la question sur le nombre d'écran que vous possédez ?

Le chiffre donné par le CSA11 en 2017 est de 5,5 écrans par foyer, avec le téléviseur étant l'écran le plus posséder par les Français. Le téléviseur serait présent dans 91.7% des foyers en 2020, suivi par l'ordinateur (85.8%), le smartphone (77.4%) et la tablette (47.6%). Ces chiffres présentés sont là pour vous faire un rappel sur la démocratisation du numérique.

Au niveau des entreprises, Il faut commencer par connaitre leurs nombres dans le secteur des TIC12. D'après le ministère de l'économie, des finances et de la relance dans leur étude « chiffres clés du numérique- 2018 », il existerait en France 111 629 entreprises dans le secteur des TIC pour 693 943 salariés.

De plus, 100% de ces entreprises possèdent au minima une connexion internet à haut débit et 67% d'entre elles possèdent un site web. Il est également à noté que 60% des salariés utilisent régulièrement un micro-ordinateur.

Répartition de matériels bureautiques possédés par les organisations auditées
(2015). [Graphique]. In : ADEME. Disponible à l'adresse : Conso IT

Pour le nombre d'appareils électronique en entreprise, les chiffres se baserons sur une étude de l'ADEME13, « Consommation énergétique des équipements informatiques en milieu professionnel » (2015). L'ADEME a audité 50 organisations avec un effectif cumulé de 72 000 employés.

Au total, ce sont un peu plus de 100 000 appareils électroniques recensés sans compter les équipements de réseau (switch, routeurs et serveurs)

11 Conseil supérieur de l'audiovisuel

12 Technologies de l'information et de la communication

13 Agence de la transition écologique

17

Dans les 50 organisations auditées, la part de l'informatique dans la consommation électrique est varié. Elle peut aller de 2% de la consommation totale à 58%. Ce chiffre diffère en fonction du domaine d'activité et le serveur tertiaire est en tête avec un moyenne de 25% de la consommation électrique. Pour plus de détail, la bureautique représente 53% de la consommation électrique, les serveurs et switches représente quant à eux 47% de la consommation.

Répartition globale des consommations observées dans l'étude (2015). [Graphique donuts]. In : ADEME. Disponible à l'adresse : Conso IT

Bien que les appareils de bureautique soit plus nombreux que les appareils de réseau, celle-ci ne consomme que 6% de plus d'électricité par an. Cela peut s'expliquer par le fait que les switch, serveur et routeurs se doivent d'être constamment en activité pour assurer leurs fonctions.

L'étude offre un graphique très intéressant sur l'inactivité et la consommation en fonction des périodes des appareils électroniques.

Consommation annuelle moyenne d'un appareil, par période
[Graphique en colonnes]. In : ADEME. Disponible à l'adresse : Conso IT

18

La part d'inactivité d'un appareil est en moyenne de 55% sauf pour le téléphone qui est de 70%. C'est-à-dire qu'un appareil n'est utilisé que la moitié du temps par son utilisateur. Le reste du temps celui-ci consomme de l'électricité sans être utile. Prenons par exemple le cas du copieur, celui consomme 450 kWh 14 par an. En France, un kWh produit environ 0.1 kg équivalent CO2. Dans notre cas, un copieur dans une entreprise produira donc 45kg de CO2 par an et sur ces 45kg, 18kg (40%) aurait pu être éviter en éteignant le copieur la nuit et les week-ends.

Pour mettre un prix sur cette consommation, avec un kWh à 0.1605€, cela nous fait une perte de 28,89€ par an pour un seul copieur. Si l'on applique ce calcul à chaque appareil présent dans une entreprise, mais également à chaque entreprise dans le milieu du numérique, le coût d'inactivité, en termes d'environnement et économique, devient alors effarant.

Ce constat est encore plus effarant lorsque l'on sait qu'il n'y a que 54% des grandes entreprises qui présentent un degré élevé de conversion au numérique, et seulement 14% des PME15. Pour rappel, les PME constitue 99% des entreprises dans l'Union européenne.

Le passage à l'industrie 4.0 de la majorité des entreprises va être un terrible choc pour l'environnement si le numérique ne se renouvelle pas avec une prise de conscience par rapport à l'informatique durable.

De plus, le gouvernement engage des initiatives pour aider les PME dans leur transition numérique. En Europe, les dépenses effectuées par les PME en 2018 pour passer au numérique s'élevaient à 57 milliards d'euros. Cela correspond à 30% des dépenses totales en matière de TIC par an et ce chiffre ne fait qu'augmenter avec une prévision de 65 milliards d'euro en 2022.

 

Elenabsl, Phases de la révolution industrielle, [Illustration].

In : Shutterstock. Disponible à l'adresse : Révolution industrielle

14 Kilowatt-heure

15 Petite et moyenne entreprise

 
 

19

Enfin, dernier point important de cette étude, les VM16. Le nombre de VM par serveur est en moyenne de 20VM et sa consommation annuelle est de 75 kWh par an. L'étude a voulu connaitre la part de VM inactive. Pour cela, elle a analysé plus de 10 000VM. Cette analyse a révélé un taux de VM inactive (ou très peu sollicitées) d'environ 20%. Bien que la VM soit inactive, elle consomme tout de même de l'énergie. Le calcul est le même que précédemment, 20% équivaut à 2000 VM. Si une VM consomme 75 kWh par an, cela fait 150 000 kWh perdu et si on le transforme en kg de CO2 ou en euro, cela fait 15 000 kg de CO2 et 24 075€ par an pour 2000VM.

Un autre point important de l'informatique durable sont les DEEE17. Les déchets d'équipements électriques et électroniques sont un sujet primordial de l'informatique de demain. Ce sont eux qui ont le plus gros impact sur l'empreinte carbone. Depuis le 1er janvier 2021 et jusqu'à aujourd'hui, 22/08/2021, 1.6 millions d'ordinateurs ont été mis au rébus. Sur une année, on estime que 2.5 millions d'ordinateurs sont jeté par an, dont 1 million par les entreprises.

Par ailleurs, l'ONU révèle dans un de ces rapports, « In-depth review of the WEEE collection rates and targets in the eu-28, norway, switzerland, and iceland », que la quantité de déchets électroniques serait plus de 50 millions de tonnes en 2019. Sans compter que ce rapport estime que la quantité de déchet en 2030 sera de 74 millions de tonnes par an. Ce n'est pas tout, la plupart des téléphones ne sont pas recyclé, seulement 20% d'entre eux le sont. La plupart sont jetés ou bien entreposé dans les tiroirs des maisons. En France, sur la totalité des pannes de produit électrique et électroniques, seulement 40% aboutisse sur une réparation. C'est-à-dire que 60% des objets qui ont une panne finissent à la poubelle.

Sur cette analyse de déchet, il faut aussi prendre en compte un appareil qui ne fait que gagner en popularité, ce sont les objets connectés. Ils sont de plus en plus utilisés dans n'importe quel secteur d'activité et facilite la vie de leur utilisateur, ce qui explique leurs augmentations dans les années précédentes et futures. Ces objets sont soumis au même contrainte environnement que les appareils précédemment cités (Ordinateur, serveur, portable, etc...).

Mais ceux-ci peuvent apporter des solutions, en ayant des comportement intelligent sur leur temps d'activité/inactivité ou bien en aidant les entreprises à réduire leur empreinte carbone en mesurant mieux les impacts environnementaux. Toutefois, un objet connecté qu'il soit bénéfique ou non à l'informatique durable. Celui-ci utilise les mêmes ressources que les autres appareils électroniques et se recyclera aussi mal, si aucune action n'est entreprise sur ce sujet.

16 Virtual machine - Machine virtuelle

17 Déchets d'équipements électriques et électroniques

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Green IT, Empreinte environnementale du numérique mondial, [Tableau], In : Green It, disponible à l'adresse : Empreinte

environnementale

La principale conséquence de tous ces déchets électroniques est de ne pas pouvoir les recyclés. Il existe dans le monde, principalement dans des pays sous-développés, de nombreuse décharge de déchets électroniques. Il est estimé que 70% des déchets se retrouvent dans ces décharges, pourtant l'exportation d'objets électroniques est interdite depuis 1992. Mais la récupération de ces déchets est un commerce assez important pour qu'une mafia se soit organiser autour des décharges. La récupération des métaux utilisé dans les appareils électronique rapporte, à titre d'exemple, on retrouve 280 grammes d'or par tonne de déchets électroniques. On retrouve également des métaux tels que l'argent, le cuivre, le platine, le palladium, etc...).

Muntaka Chasant, Enfant dans la décharge électronique d'Agbogbloshie, Ghana, [Photographie].
In : France Info. Disponible à l'adresse : Décharge d'Agbogbloshie

21

La production de ces appareils est également sujet à controverse. La fabrication de 24 ordinateurs est équivalant à l'espace nécessaire à la survie d'un être humain. C'est l'empreinte écologique. Ce terme mesure la surface terrestre nécessaire pour assurer la survie d'un individu en lui fournissant de l'eau, de la nourriture, de quoi se vêtir et s'abriter. Pour calculer cette surface, il faut diviser la biocapacité 18 totale de la terre par le nombre d'être humains qui y vivent. Aujourd'hui cela fait environs 1.6 hectares. Cette empreinte à augmenté de 50% depuis 2008. C'est avec ces mesures, empreinte écologique et biocapacité, que le calcul sur la capacité de la planète à renouveler ses ressources biologiques est calculer.

On en entend beaucoup parler aujourd'hui avec cette phrase : « La planète vit à crédit ». Effectivement, en 2017, l'humanité a dépassé de plus de 70% la capacité de la planète. A cette époque la biocapacité était de 1.6 hectare mondial par personne, alors que l'empreinte écologique moyenne mondiale était de 2.8 hectares globaux par personne.

Le problème étant que la biocapacité diminue et que l'empreinte écologique ne fais que d'augmenter d'année en année. C'est sur ce point qu'il faut agir, il faut diminuer notre empreinte écologique pour être sobre dans notre consommation et ainsi atteindre un seuil d'égalité entre la biocapacité et l'empreinte écologique.

Mais ce n'est pas chose facile, si l'on reprend l'exemple des 24 ordinateurs, c'est le chiffre que consommera un habitant des pays développés au cours de sa vie.

En dernière analyse de cette sous partie, pour encore mieux comprendre l'empreinte du numérique dans le monde, le mieux c'est de donner des chiffres.

Green IT, Empreinte numérique globale de l'humanité, (2019). [Illustration]. In : Empreinte environnementale du numérique mondial. Disponible à l'adresse : Empreinte environnementale

18 Zone qui a la capacité de produire une offre continue en ressources renouvelables et d'absorber les déchets découlant de leur consommation. Elle est mesurée en hectare globaux.

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Ces chiffres qui datent de 2019 montrent une consommation du numérique importante au niveau mondial. Ce secteur, s'il était classé avec des pays sur son empreinte globale, serait le 7ème pays le plus consommateur. Si l'on devait donner une équivalence à des usages quotidiens, le nombre d'émissions de gaz à effet de serre est le même que 116 millions de tous en voiture. En ce qui concerne la consommation d'eau qui est de 0.2% de la consommation globale, cela représente 3.6 milliards de douche.

Que peut-on ressortir de cette analyse sur l'impact environnemental du numérique en France et dans le monde ?

Tout d'abord, il faut répartir les impacts environnementaux par étapes du cycle de vie des appareils. Sa création, sa durée de vie et sa destruction. Chacune de ces phases de vie contribue à l'empreinte carbone du numérique.

La construction est la phase de vie ayant le plus d'impact. Elle contribue à elle seule à 30 % du bilan énergétique global, 39 % des émissions de GES19, 74 % de la consommation d'eau et 76 % de la contribution à l'épuisement des ressources abiotiques (Eau, sol, minéraux, etc...).

Durant la durée de vie, le calcul dépend entièrement du pays et de la façon dont est produite l'électricité. L'empreinte carbone ne sera pas la même dans un pays consommateur d'électricité d'origine fossile (fioul et charbon), d'électricité nucléaire ou d'électricité d'origine renouvelable (solaire, éolienne, hydraulique, géothermique, biomasse).

Enfin, lors de sa destruction, un appareil aura plus de chance d'être jeté et se retrouvé dans une décharge de déchets électroniques, plutôt que d'être recycler.

Quel que soit sa phase de vie, l'appareil électronique pollue et ce n'est pas étonnant qu'il ait autant de pollution dans le milieu du numérique. D'après le compte rendu d'un rapport de Capgemini, « L'informatique durable est source de bénéfices significatifs mais n'est pas encore une priorité pour la plupart des organisations » (2021), lorsqu'on interroge les organisations françaises, 57% d'entre elles ignorent leur empreinte carbone informatique. Or, sans avoir du recul sur sa propre empreinte carbone, comment peut-on se dire qu'il faut y faire attention ?

C'est ce que la prochaine partie du mémoire va traiter en analysant des entreprises françaises et mondiales afin de mettre en évidence des solutions déjà mise en place ainsi que les bonnes pratiques du développement durable.

19 Gaz à effet de serre

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius