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Conflit pygmées-bantous dans le territoire de Nyunzu: essai de l'analyse des conséquences socioéconomique sur la population


par Fabrice MULOLWA FATAKI
ISP Nyunzu - Graduat 2021
  

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Extinction Rebellion

CHAPITRE PREMIER :

ARMATURE CONCEPTUELLE

La production scientifique répond à des exigences précises, elle requiert non seulement le respect logique des méthodes et théories, mais recommande aussi l'usage conséquent et cohérent des concepts afin d'éviter tout risque d'interprétation, de confusion et d'incompréhension. Il sied à tout chercheur de commencer en premier lieu l'analyse de termes constitutifs clés et connexes de son sujet.

Par une bonne intelligence de cette étude, la précision terminologique de concepts clés et connexes fera l'objet de ce premier chapitre.

I.1. DEFINITION DES CONCEPTS DE BASE

I.1.1. LE CONFLIT

Julien Freund13(*) donne une définition systématique d'un conflit. Le conflit consiste en un affrontement ou heurt intentionnel entre deux être ou groupes de même espèce qui manifestent les uns à l'égard des autres une intention hostile, en général à propos d'un droit, et qui pour maintenir, affirmer ou rétablir le droit essaient de briser la résistance de l'autre, éventuellement par le recours à la violence, laquelle peut , le cas échéant, tendre à l'anéantissement physique de l'autre.

Alain Touraine14(*) ne s'écarte pas trop assez de cette définition lorsqu'il écrit qu'un «  conflit est une relation antagonique entre deux ou plusieurs unités d'actions dont l'une au moins tend à dominer le champ social de leur rapport ». Pour qu'il y ait conflit, Alain Touraine retient deux conditions, à savoir :

- l'existence des acteurs réels qui possèdent un système de décision, une volonté et tendent à maximiser leurs avantages propres, soit par la poursuite rationnelle d'un intérêt de type économique, soit par le renforcement de leur propre intégration, soit selon tout autre processus ;

- l'interdépendance des acteurs qui constitue les éléments d'un système social. Le système social est dénommé, champ social dans lequel les conflits se produisent et la coopération. Autrement dit, les conflits se produisent au sein de relations sociales et se meuvent dans un système social. Au sein d'un champ social conflictuel, les acteurs visent à s'approprier des biens rares (terre, matières premières, marchés, fiscalités, recettes, pouvoir, territoire, argent...)

Autrement dit, un conflit apparait lorsque la dimension de pouvoir (la capacité de dominer les rapports sociaux à l'intérieur d'un système social, tel que la répartition des biens sociaux comme l'autorité, le revenu ou l'éducation) sont convoités par les acteurs. Dans un conflit, l'interaction remet en cause le système des rapports sociaux.

A cet effet, plusieurs autres raisons sont à la base d'un conflit dans la société, mais celles-ci sont d'ordre majeur. Il s'agit de :

- La concurrence (la rareté des ressources, argent, nourriture, matières premières etc...)

- L'inégalité structurale (des inégalités dans la puissance et la récompense augmentent dans toutes les structures sociales)

- La révolution (ce brusque transfert du pouvoir résulte de conflit entre les différentes classes).

I.1.2 PYGMEES 

1. Description

Peuple chasseurs cueilleurs vivant généralement dans la forêt, qui s'identifie en tant que tel et se distinguent des autres peuples Congolais par leur identité culturelle, leur mode de vie, leur culture, leur attachement et leur lien étroit à la nature ainsi que par leurs savoirs endogènes15(*).

Les pygmées vivent dans la forêt équatoriale. En République Démocratique du Congo, on les trouve :

- A l'équateur dans la province de la Tsuhuapa

- Au Bandundu dans le district de Mai-ndombe

- A la province Orientale en Ituri

- Au Nord-Kivu dans le Territoire de Nyiragongo

- Au Kasaï Occidental dans le Territoire de Dekese

- Dans la province de Tanganyika.

2. Les caractéristiques des pygmées

Les pygmées sont de très petite taille (1,20-1,44m) mais aujourd'hui en contact avec le Bantous, on trouve les Pygmées de plus grande taille. Ils vivent en forêt et font la chasse toujours en groupe ; Ils parlent les langues d'origine pygmées, mais en contact avec les Bantou, ils s'adaptent aux langues du milieu dans lequel ils se trouvent. Ils sont de très bons chasseurs à l'arc et au filet. Ils se nourrissent des produits de la chasse, de la pêche et du ramassage (champignon, racines, des noix, des insectes de la forêt)

Ils étaient un peuple nomade surtout lorsque la terre où ils habitaient ne portait plus de fruits ou gibiers. Mais aujourd'hui suite au contact avec le Bantous, ils ont adopté les modes de vie des Bantous et le nomadisme n'est plus fréquent.

I.1.3 LES BANTOUS

Les Bantous constituent l'ensemble de peuple vivant sur le Territoire de l'Afrique centrale, australe, orientale.

Pendant leur migration, les Bantous venaient du Nord, de la région du lac Tchad aux environs du Nigéria occidental où ils ont contourné la forêt équatoriale par deux vagues pour occuper la République Démocratique du Congo. Ils soumirent et chassèrent les pygmées de leur sol grâce aux armes de fer16(*).Ils se nourrissent des produits de la chasse, de la pêche. Ils cultivent la terre, ils élèvent quelques animaux domestiques et pratiquent le commerce.

I.1.4. LE DEVELOPPEMENT

1. Définition

Pour définir le développement, on se réfère souvent à la définition devenue classique proposée par l'économiste français François Perroux en 1961 : Le développement « est la combinaison des changements mentaux et sociaux d'une population qui la rendent apte à faire croitre cumulativement son produit réel et global »17(*).

Le développement implique l'amélioration du bien-être de toute la population et se traduit par une hausse de revenu par tête, un accroissement de la ration alimentaire et meilleurs accès aux services de santé et de l'éducation. Il s'agit donc de « l'ensemble des transformations techniques, sociales et culturelles qui permettent l'apparition et la prolongation de la croissance économique ainsi que l'élévation des niveaux de vie »18(*).

Le développement s'évalue par des critères qui sont de nature économique : le niveau d'équipement en matière de transport, l'ouverture aux échanges internationaux, la production et consommation d'énergie, la productivité de l'agriculture. Il passe par l'urbanisation, l'industrialisation, l'alphabétisation et la formation ainsi que par la destruction des sociétés rurales.

Robert DEBOURSE19(*) donne deux significations au développement :

- Il désigne la croissance économique accompagnée d'une amélioration de bien-être matériel à l'intérieur d'un pays ;

- Il implique une amélioration de l'alimentation, des services sanitaires, des routes, la baisse de la mortalité.

Le développement consiste donc à un élargissement des possibilités des réussites à ceux qui ont le désir d'échapper à l'équilibre de la pauvreté de masses et ses cultures. Il implique à cet effet, une hausse du bien-être social, des changements des structures et des mentalités de la société toute entière.

2. Critères de mesure du développement

Le PNUD propose quatre critères pour mesurer le niveau de développement d'un pays :

- La productivité qui permet d'enclencher un processus d'accumulation ;

- La justice sociale : les richesses doivent être partagées au profit de tous ;

- La durabilité : les générations futures doivent être prises en compte (dimension à long terme du développement) ;

- Le développement doit être engendré par la population elle-même et non par une aide extérieure.

De nombreux critères doivent donc évoluer simultanément : « le niveau de vie (mesuré par le PNB par habitant, par exemple), la part de l'industrialisation et des services dans la production et dans la population active, les écarts de revenus, l'espérance de vie, le taux de mortalité infantile, le taux d'alphabétisation, le nombre d'étudiants, de chercheurs, etc. »20(*). C'est à ce sens que le développement donne des choix qui créent un environnement permettant à l'être humain d'exploiter pleinement leurs potentialités et de vivre d'une manière productive et créative.

3. La croissance et le développement

Habituellement les individus confondent la croissance au développement. Il ne faut pas confondre croissance et développement, même si ces deux notions sont liées.

La croissance est un phénomène économique quantitatif, donc mesurable, caractérisant l'augmentation des richesses produites par un pays sur une période donnée. Le développement correspond à l'ensemble des transformations techniques, sociales et culturelles qui permettent l'apparition et la prolongation de la croissance économique.21(*) La croissance traduit une augmentation de la production et elle se mesure grâce au PIB (produit intérieur brut).

Le développement, en revanche, est un phénomène qualitatif, irréversible et qui ne peut s'observer que sur une très longue période. Un processus de développement peut être défini par la combinaison des changements touchant l'ensemble des structures économiques, sociales, culturelles et démographiques.

La croissance est « l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d'un indicateur de dimension : pour une nation, le produit global net en termes réels »22(*). Le développement est par contre, « la combinaison des changements mentaux et sociaux qui rendent la nation apte à faire croitre, cumulativement et durablement son produit réel global »23(*).

Si la croissance peut se réaliser sans forcément entrainer le développement (partages très inégalitaires des richesses, captation des fruits de la croissance par une élite au détriment du reste de la population), il y a tout de même une forte interdépendance entre croissance et développement (le développement est source de croissance et nécessite une accumulation initiale). Le développement est un processus de long terme, qui a des effets durables. Une période brève de croissance économique ne peut ainsi être assimilée au développement.

Enfin, le développement englobe des bouleversements plus grands (valeurs et normes sociales, structure sociale, etc.) que le simple processus de croissance économique : Le développement est par nature un phénomène qualitatif de transformation sociale (éducation, santé, libertés civiles et politiques...) alors que la croissance est seulement un phénomène quantitatif d'accumulation de richesses.

Le concept de développement apparait donc plus englobant que celui de croissance, en ce sens qu'il implique la croissance mais au-delà, met l'accent sur la satisfaction des besoins fondamentaux, la réduction des inégalités, du chômage et de la pauvreté. Le développement ne peut s'opérer sans croissance mais une croissance sans développement est envisageable.

Les concepts de base étant bien élucidé ; ces concepts sont circonscrits dans une évolution de temps matériel qui leur donne force et attirent la curiosité de chercheurs qui les abordent des différentes manières selon les domaines et les objectifs poursuivis. Il est nécessaire dans le chapitre qui suit, de connaitre l'évolution histoire de la gestion décentralisée en République Démocratique du Congo.

I.2.PRESENTATION DU TERRITOIRE DE NYUNZU

I.2.1. APPERCU HISTORIQUE DU TERRITOIRE DE NYUNZU

Le territoire de Nyunzu a été créé le 04 Juillet 1952 par le décret-loi royal N°21/132 avec une superficie est de 17 275Km2 et une densité de la population d'environ 18habitants par km; sa population est estimée à 226712habitants. 

L'histoire du Territoire de Nyunzu passe par plusieurs étapes qu'il convient de relever ici.

1. A la colonisation arabe

A leur arrivée, les arabes trouvèrent 30 chefs coutumiers tous aux mêmes pieds d'égalité notamment : chef Kabeya, Kilwa, Kalima, Kisengo, Tengu, Kampulu, Kabamba, Kilega, Munena, Butondo, Kasangandega, Lugunda, Zongwe, Lumbu, Pende, Lengwe, Kahinda, Kitengetenge, Kiliya, Mbeya, KyengeTangi, Kanunu, Mulongo, Muhuya, Mokimbo, Kahunda, Makumbo, Ngoy, Luba le chef des bamgotes. C'est l'ensemble des terres représentées par ces chefs qui deviendront le territoire de Nyunzu. Ces Chefs allèrent répondre à l'autorité arabe à Sungura, puis à Kasho, KalungaMugabo. Les arabes n'ont pas instauré l'administration publique pour modifier l'organisation administrative ancestrale, chaque chef avait son entité autonome. Les stationnements des arabes étaient repartis comme suit : à Kilega, Kilunga, Lengwe, Mulagilwa, Ngoy, Lubile, Zongwe. Cette présence arabe dans ces entités explique la connaissance de la langue Kiswahili dans ce Territoire de Nyunzu. Les activités des arabes consistaient à recruter les jeunes garçons et filles pour le transport des ivoires, les peaux des lions, léopards, crocodiles etc..... Mais ces jeunes une fois partis ne revenaient plus. Ils devenaient leurs esclaves.24(*)

2. A la Colonisation Belge de 1885 arrivée de Belge

Dans la mission de décrire les limites des entités des chefferies, libérer les esclaves et identifier les chefs responsables des entités, tout en pourchassant les Arabes, les Belges se sont implantés premièrement dans la chefferie de Mokimbo sous l'appellation de Territoire de la Lwizi, District de TanganikaMwero qui contrôlait les chefs de l'actuel territoire de Kongolo, Kabalo, Kalemie, Manono et Moba. Ensuite ils se sont installés au poste d'encadrement de Kitule à l'embouchure de la Lukuga, dans le fleuve Lwalaba ; Puis au poste de Kongolo.

Dans le but de réduire les distances parcourues par les chefs pour répondre à l'autorité Belge, le chef de poste Monsieur BWANA NDEKE s'installa au village MilindiLukombe actuel Kabeya May où il rassembla les chefs des alentours. En 1910 le chef de poste traversa la Lukuga pour s'installer à la rive gauche de la rivière Lukuga de l'autre côté du village, et donna naissance au nom de Kabeya May sur la colline TUULU, où il rassembla tous les chefs allant de la rivière Lubile à la rivière Lwika au moyen de messagers, les fils choisis par chaque chef de chefferie mis à la disposition du Chef de Poste.

Le poste administratif de Kabeya May deviendra poste de Nyunzu puis le Territoire de Nyunzu. Le nom de Nyunzu a commencé de la manière suivante : Pour transporter la malle du Chef le Poste administratif, nécessitait les stiques de bois solides ; Pendant que sur cette colline Tuulu où il habitait, était entouré par les arbres appelés Nyunswe. Les policiers recommandaient aux prisonniers de transporter en forme de Typoï, le tank d'eau et la malle suspendue sur une branche d'arbre. Les prisonniers n'avaient pas d'autres choix que d'utiliser les arbres environnants qui ne sont d'autres que Nyunswe. C'est alors qu'ils découvrent que la qualité de cet arbre Nyunswe était solide et résistant. Dans les travaux de punition, les policiers avaient par ironie appelé les tâches de punition qui consistait à transporter le tank d'eau pour le blanc, de « Nyunswe », nom de l'arbre dont ils se servaient pour le transport. Au fil de temps ce nom Nyunswedésignera carrément la punition.

Pour la population, ce nom Nyunswe va maintenant symboliser les actes de punition, se déroulant sur cette colline,pour désigner l'emplacement où habite le Blanc l'auteur des punitions, étant donné que ces mêmes arbres étaient utilisés comme fouets aux prisonniers. Le nom Nyunswe par la prononciation de Blanc change Nyunswe en Nyunzu. Ainsi désignera le poste de Nyunzu comme suit ;

Le village Bwamba fut trouvé déjà installé à cet endroit par le gardien du château d'eau de la Compagnie des Chemins des ferres du grand Lac (CFL), puis le pensionné dénommé (NYEMBO l'origine du nom du quartier Nyembo). Par la suite, à cause des retards que connaissaient les correspondances de l'agent territorial installé à Kabeya-May (34 km) au passage du train, ce dernier s'installa prêt du château d'eau. Ce groupe ainsi installé était rejoint par la population civile qui vivait au côté des militaires à Nyemba, après le départ de ces derniers pour s'installer dans le camp militaire de Kongolo en I947. A ce groupe est venu se joindre les agents de la société cotonnière et l'installation de la gare CFL, ont constitué une agglomération qui a attiré les activités commerciales. Ces activités ont nécessité des investissements en bâtiments commerciaux et construction des bureaux de l'Etat. La présence de l'autorité administrative de poste de Nyunzu dans le village appelé « KYUNGUNKYA MAY>, changea automatiquement en POSTE DE NYUNZU qui sera confirmé en chef-lieu du territoire de Nyunzu en 1958.

3. La Libération des esclaves individuels de 1924, 1925,1926.

A partir des années 1924, une mission spéciale dirigée par Monsieur Le Blanc KomboKomboKawaya passe de village en village sur l'étendue du Poste de Nyunzu en libérant tous les esclaves.

De 1927 à 1931 la création des groupements par la fusion des chefferies suivant le critère d'appartenance au même clan. Celui qui a plus de population passe chef de groupement. C'est ainsi que :

- Le groupement Bakalanga 1 : Etant seul MukwaBeya à l'ouest loin de ses frères à l'Est, plus les relations personnelles du chef d'alors avec les Blancs n'ont influencé la décision de l'autorité coloniale pour reconnaître Mbeya comme groupement autonome bien petite qu'elle soit.

- Le groupement Bakalanga 2 comprend les chefferies ci-après : Kisengo, Kampulu, et Tengu le chef-lieu du groupement. Ces derniers ont reconnu avoir suivi leur frère Tengu.

- Le groupement BangoBango comprend 5 chefferies ayant des clans différents mais ont tous reconnu avoir suivi leur frère Butondo. Bien que MwinaMbango c'est lui qui était favorisé de diriger le groupement Bangobango réunissant les chefferies Zongwe : Muzila Mbala, chefferie Kasangandega : MuzilaNkanka, chefferie Lugunda : Musamba, chefferie Lumbu : Musongo et chefferie Butondo : MwinaMbango.

- Le groupement Baseba comprend les chefferies ci-après des Baseba et un de BenaKamania, de Balumbu, associé aux Baseba, suite à la position géographique avec leurs frères BalumbuNgoy et KyengeTangi ; et Kamanya. Il s'agit de Baseba de Pende, Kabeya May, Kalima, Kilega, Kahinda, Baseba de Kitengetenge qui est le chef de groupement Baseba, Munena, Kilwa, Kiliya.

- Groupement BenaKahela : Ce groupement n'a pas eu des difficultés du fait que le pouvoir appartenait depuis lors à un seul chef parmi ses localités.

- Groupement Kanunu : Kanunu est un groupement du clan Basongo. Il n'a pas posé de problème pour sa constitution. Mais le problème a commencé par la décision de l'autorité coloniale de léguer le pouvoir du groupement BalumbuKyengeTangi réunissant les chefferies KyengeTangi, MulagilwaMbulu et Kamutobongo qui n'ont pas accepté que l'un d'entre les trois frères dirige le groupement. C'est ainsi, en attendant que les trois frères présentent l'un des trois à l'autorité coloniale pour diriger leur groupement, le Chef Kanunu a été confié le pouvoir de gérer ce groupement jusqu'à nouvel ordre. Dès lors le pouvoir n'a jamais été restitué. Cet état de chose, continue à susciter des désordres et des actes d'insoumissions, revendications d'autonomie par la population de la chefferie BalumbuKyengeTangi et freine le développement dans ce groupement, suite à l'insoumission des administrés, qui sont plus nombreux et plus performant et organisés que leur métropole

- Groupement Bayoro : la constitution de ce groupement n'a pas posé de problèmes du fait qu'ils sont tous de même clan Bayoro dont Mulongo est leur grand frère.

- Groupement Balumbu: constitué de 4 sous groupements frères ci-après : Kahunda, Mokimbo, Luba leur oncle et Ngoy leur cadet. A l'arrivée des blancs, les 4 frères ont tous désigné Ngoy le cadet pour les représenter à l'autorité coloniale. Lors de la fusion Ngoy s'est vu confier le groupement BalumbuNgoy.

- Groupement Babinga : Il n'y avait pas eu de problème étant une seule famille de clan Kamania.

- Groupement Kamania : Etant constitué des enfants du chef sa constitution n'a pas posé de problème25(*).

4. La création des secteurs en 1958

Le territoire de Nyunzu n'a aucune collectivité chefferie comme dans les territoires voisins (Kalemie, Kabalo, Kongolo), parce que les recettes produites par chaque groupement ne suffisaient pour payer les salaires des agents au service de l'Etat dans le groupement respectif, raison pour laquelle l'autorité coloniale était obligée de créer les secteurs (Nord-Lukuga et Sud-Lukuga).

Le Secteur Nord-Lukuga : a regroupé 6 groupements suivants : Baseba, Bakalanga 1, Bakalanga 2, BenaKahela, Bangobango, Kanunu.

Le Secteur Sud-Lukuga : a regroupé 4 groupements ci-après : Bayoro, Babinga, Kamania et Balumbu.

2.2.2. SITUATION GEOGRAPHIQUE

Le Territoire de Nyunzu est limité :

- Au Nord : par le Territoire de Kabambare dans la province du Maniema

- Au Sud : par le Territoire de Manono

- A l'Est : par le Territoire de Kalemie

- A l'Ouest : par le Territoire de Kabalo

- Au Nord-Est : par le Territoire de Kongolo

Avec une population estimée à 226 712 habitants hormis les enfants ; le Territoire de Nyunzu est scandaleusement riche. Toute l'étendue du territoire est fertile :

- Des forêts et savanes arborées ; et des forêts claires et des galeries forestières le long des ruisseaux et rivières. Il est important de signaler que, c'est dans le territoire de Nyunzu que débute la forêt équatoriale, précisément dans la collectivité Nord-Lukuga groupement BENAKAHELA et groupement BANGOBANGO

- Une faune riche composée notamment d'éléphants, hippopotames, Buffles, antilopes et Singes ;

- Des terres agricoles sur lesquelles sont produits essentiellement du Maùs mais aussi du Manioc (aliment de base), du riz, de la banane, de l'arachide et de l'huile de Palme. Les Paysans pratiquent également le petit élevage de Caprins et de Volaille ;

- Des minerais dont l'Or  exploité (Lunga, Kamoko, Musoy, Kadeza, Kateke,Mulunguy, Sangokibanga, Luliya, Mpyana Manga) et non encore exploité (Katunda, Kitentenge, Mbeya, Muguya, Kabeya May) ; le Coltan (Colombo tantalite)  (Kisengo, Katato, Kilunga, Kahendwa, Kyenge, Malemba, Luhi) et la Cassitérite (Tambwe, Kitengetenge, Beya).

.

* 13 Julien Freund cité par Bosco MUCHUKIWA RUKAKIZA, Cours de Gestion des conflits organisationnels, L2 Organisation sociale et Administration rurale, ISDR BUKAVU, année académique 2018-2019, p6 in www.isdrbukavu.ac.cd consulté le 10 septembre 2022

* 14 Alain Touraine, Encyclopediauniversalis, Vol.4, n°856-865, 10e Editions, Paris, 1976

* 15Loi n°22/030 DU 15 JUILLET 2022 portant protection et promotion des droits des peuples autochtone pygmées.

* 16NEERING, R et GRANT, P. Visages temps passé. Canada, édition 1987,p 285

* 17 François Perroux cité par Pearson France, stratégies de développement, in https://www.pearson.fr consulté le 09 juin 2021 à 09h10

* 18 Jean-Yves Capul et Olivier Garnier, Dictionnaire d'économie et de sciences sociales, Hatier, Avril 2013, P149

* 19 Robert DEBOURSE, économie du développement, Kin, Ed. CRK, 2005, P7

* 20Jean-Marc KATONGOLA, notes de cours des aspects politiques et administratifs de développement,

L2SPA/UNIKAL, 2019-2020, P.9, Inédit

* 21Robert DEBOURSE, économie du développement, Kin, Ed. CRK, 2005, P7

* 22 François Perroux cité par Bernard Conte, le concept de développement, in http://www.fsegs.rnu.tn consulté le 08 octobre à 00H05

* 23Idem

* 24Plan de développement intègre du Territoire de Nyunzu, version finale, 2010,p.10. inédit.

* 25Plan de développement intègre du Territoire de Nyunzu, version finale, 2010,p.10. inédit

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams