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Les stations de sports d'hiver face au changement climatique

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par Siv-Ann LIPPERT
Université Joseph Fourier - Institut Géographie Alpine, Grenoble - Master 2 2007
  

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7.3.1.3 Le ski sur les glaciers

L'aménagement des glaciers pour les sports d'hiver est viable seulement à moyen terme car selon les modèles climatiques il n'y aura plus de glaciers

dans les Alpes vers l'an 2100 (cf. chapitre 6). La méthode d'installer des bâches blanches sur les glaciers pour faire refléter le rayonnement solaire, arrive à ralentir la fonte des glaciers mais ne peut pas l'arrêter car les glaciers se trouvent dans une phase de déséquilibre qui finira probablement par une fonte totale dans les Alpes. De plus, l'installation des bâches blanches nécessite un investissement d'environ CHF 4,- (€ 2,40) par m².

7.3.1.4 La neige artificielle

En France, les premiers canons à neige ont été introduits dans les années soixante-dix. En 2004, 3240 ha des stations dans les Alpes françaises sont équipées, soit environ 15,5% de la totalité du domaine skiable en 2003/2004 (cf. Neinrick V., 2005). Cependant, leur application est fortement discutée dû à leur impact négatif écologique, environnemental et paysager. Les canons à neige sont très gourmands en eau et en électricité ce qui pose un problème pour les populations locales et les écosystèmes car l'eau en forme liquide est très rare dans les montagnes pendant l'hiver. De plus, la production de la neige artificielle nécessite des températures basses pour pouvoir former des cristaux de neige. Donc, sous l'aspect du réchauffement climatique ceux-ci marcheront qu'avec des additifs (qui élèvent le seuil de température nécessaire pour former des cristaux à environ 1°C) pour lesquels l'impact sur l'environnement n'est pas encore suffisamment cherché. De plus, si la température est trop élevée pour les additifs, les canons à neige ne pourront pas fonctionner non plus.

7.3.2 Adaptation des comportements

Certaines stations commencent à tenir compte les enjeux actuels du tourisme de sports d'hiver en cherchant d'autres solutions qui vont plus loin que le retardement des impacts du changement climatique. Elles expérimentent avec des solutions de diversification des activités hivernales indépendantes de

la neige et avec un tourisme de quatre saisons. Ils essaient de s'éloigner du produit «tout-ski ». En outre, il y a de plus en plus initiatives prenantes en comptes des impacts négatifs des sports d'hiver. Des outils d'évaluation environnementale sont appliqués par certaines stations afin de mieux connaître les détails de ces impacts pour adapter ensuite leur gestion des domaines skiables à une manière plus soutenable.

7.3.2.1 Les projets de diversification

D'autres études et aussi notre enquête constatent que les offres touristiques à côté d'une seule pratique de sport d'hiver deviennent de plus en plus importantes pour les touristes.61 Une grande diversité de différentes offres devient alors de plus en plus cruciale pour une société qui a d'habitude de consommer en « zapping »62.

La station des Orres dans le département des Hautes-Alpes, par exemple, participe à un projet pilot de diversification de la région Provence-Alpes-Côtes d'Azur. Les buts sont

- la création d'une véritable diversification des activités touristiques de la station des Orres pour sortir du « tout-ski»

- l'allongement des saisons de fréquentation touristique de la station

- la création des équipements de loisirs multiples et pilotes

- la participation à un développement équilibré et durable du territoire des Orres, renforcer les synergies avec l'Embrunais (cf. Commune des Orres, 2007).

Une autre initiative a été lancée par l'ODIT France (Observation, Développement et Ingénierie Touristique) en mi-juin 2007 faisant un appel d'offre pour les stations de moyenne montagne pour mieux comprendre leur

61Notre enquête donne en résultat que 41% des pratiquants pratiquent plus qu'un seul sport d'hiver.

62Mot emprunté de l'anglais (to zap) qui signifie à l'origine le changement rapide des chaînes à la télévision grâce à l'invention de la télécommande.

fonctionnement économique via l'analyse de leurs différents ratios financiers et de gestion ainsi que leurs outils opérationnels de gouvernance.

Depuis l'été dernier la station de ski Praz-sur-Arly a aménagé des sentiers pour les balades en familles, ainsi que des parcours spécialement conçus pour les promenades avec des poussettes. En réalisant ce nouvel offre, la station touche un clientèle des très jeunes familles pour lesquelles la montagne n'est pas facilement atteignable normalement. (cf. www.actumontagne.com du 02 juillet 2007)

Le plan tourisme du Conseil général de la Savoie 2007-2013 fait un appel de diversification des activités touristiques dans son programme. L'ambition est d'affirmer et de faire reconnaître la Savoie comme une destination de tourisme toutes saisons.

La station de Villard-de-Lans vient de s'engager dans une procédure d'un agenda 21 qui met en avant la mobilité douce et les énergies renouvelables. Cette station fait également partie de «Perles des Alpes », un réseau de communes alpines mettant en avent des projets de mobilité douce, leur commune fondatrice étant la station Werfenweng en Autriche. Dans les Alpes françaises il y existe quatre stations de sports d'hiver sans voitures: La Plagne, Val Thorens, Avoriaz et Tignes. Un autre réseau de communes alpines «Alliance dans les Alpes» songe à un échange d'expériences entre les communes concernant le développement durable.

Ces projets deviennent de plus en plus nombreux. Mais il reste à voir dans quelques années s'ils sont vraiment réussis de se libérer de leur dépendance à la neige. Le Col de Marcieu en Isère par exemple a des idées innovantes comme l'aménagement d'un espace ludique adressé aux enfants et aux débutants et l'installation d'un forfait multiactivité qui permet de varier les activités en faisant dans la journée du ski, du ski de fond, de la raquette et/ou de la luge. Mais toutes offres ne marcheront pas sans neige. Donc, même si le Col de Marcieu a diversifié son offre et a trouvé des solutions innovantes, il lui

se pose toujours le problème: «Comment attirer les touristes dans les hivers doux?» Principalement, les activités estivales sont transposables aux hivers plus doux. Le problème se pose cependant pour les hivers très pluvieux. Comme aujourd'hui les activités spécifiques à la montagne sont presque toutes des activités en nature, il n'y a pas véritablement de l'offre indépendant de la pluie. Donc, l'enjeu pour les stations se trouve aussi dans la création des nouvelles offres indépendantes de la neige et de la pluie.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand