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Les stations de sports d'hiver face au changement climatique

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par Siv-Ann LIPPERT
Université Joseph Fourier - Institut Géographie Alpine, Grenoble - Master 2 2007
  

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7.3.2.2 Les projets de prise en corn pte des enjeux écologiques,
environnernentaux et sociaux

L'organisation internationale de normalisation (ISO) a développé le premier audit en Europe prenant en compte l'environnement. C'est en 1991 qu'un pôle environnement a été établi au sein d'ISO et la famille de normalisation environnementale ISO 14000 a été créé. (cf. www.iso.org et annexe 4) En 1993, une initiative de l'Union Européenne fait entrer en vigueur l'EMAS (Eco Management and Audit Scheme) qui permet aux entreprises industriels de participer volontairement à l'audit environnemental. Cependant, cet audit vise à promouvoir une croissance économique en protégeant l'environnement. Donc, il s'intègre complètement dans le développement durable dans son premier sens du terme. En 2001, l'EMAS II amène des modifications importantes et est dorénavant applicable pour toutes les organisations. De plus, les exigences au sujet du management environnemental d'ISO 14001 ont été reprises pour faciliter aux différentes structures le passage de l'ISO à l'EMAS.

En 2003, une version test d'un audit de domaines skiables a été menée par la fondation pronatura-proski. Les sites test étaient la station de Malbun en Liechtenstein, la station de Planai à Schladming en Autriche, et la station d'Adelboden en Suisse. La méthode de l'audit dans les domaines skiables s'appuie sur les principes fondamentaux de l'EMAS et porte essentiellement sur

la relation avec le milieu naturel et le paysage, l' exploitation agricole et forestière ainsi que les risques naturels. Les retombées économiques et sociales ne sont pas prises en compte. Aujourd'hui l'audit est en application dans les stations en Allemagne.63 (cf. l'aperçu général de la démarche pour l'intégration des domaines skiables en annexe 5)

Egalement en 2003, un guide64 de sensibilisation à l'environnement des stations de sports d'hiver pyrénéennes donne des conseils pratiques par domaine concernant les différentes réglementations à appliquer, des propositions pour la recherche d'informations, des listes de contacts utiles et des formulaires types pour faciliter la saisie des données. Cependant, ce guide reste appliqué qu'à l'intérieur du massif des pyrénéens bien qu'il soit facilement transposable à tous les massifs français grâce à ses références au droit français bien lisibles et très détaillées selon les différents champs d'application. En effet, la législation concernant les domaines skiables dans tous les pays de l'arc alpin reste très opaque dû à une grande diversité de différentes domaines législatives concernées.

Cependant, la convention alpine, un traité international entré en application en 1995, a la vocation de former une base législative commune et internationale pour la protection des Alpes. Notamment, le protocole tourisme pourrait apporter un outil important à des avancements dans la protection de l'environnement au sein des domaines skiables. Mais pour l'instant la convention alpine reste très floue dans ses propositions et est donc interprétable de diverses manières différentes. Un bon exemple pour éclaircir ce constat est l'article concernant les installations d'enneigement:

« Les législations nationales peuvent autoriser la fabrication de neige pendant les périodes de froid propres à chaque site, notamment pour sécuriser des zones exposées, si les conditions hydrologiques, climatiques et écologiques propres au site concerné le permettent. » (cf. convention alpine, protocole tourisme, article 14.2)

63Plus d'informations ne seront pas disponible officiellement avant l'automne 2007. 64rédigé par l'Agence Régionale Pour l'Environnement de Midi-Pyrénées avec le soutien technique de l'Agence de la Maîtrise de l'Energie et de l'Environnement (A.D.E.M.E.), du Service d'Etudes et d'Aménagement du Tourisme en Montagne (S.E.A.T.M.), et du Syndicat National des Téléphériques Français (S.N.T.F.)

«... si les conditions hydrologiques, climatiques et écologiques propres au site concerné le permettent » ne donne aucune précision sur les circonstances réunis et nécessaires pour interdire l'enneigement artificiel. De plus, même si cela a été signé par les pays membres, l'application de la convention alpine et de ses protocoles n'est pas toujours garantie. Les domaines de ski sur les glaciers ouverts en été sont souvent enneigés artificiellement en dehors les périodes de froid ce qui signifie une violation de la loi mais qui ne porte aucune conséquence pour l'instant.

Un autre exemple d'audit environnemental des stations de ski est la grille d'analyse de la FRAPNA (Fédération Rhône-Alpes de la Protection de la Nature) en Haute-Savoie, en Savoie et en Isère. Ce projet a pour objectif de mettre en place une grille d'analyse et une méthodologie afin de dresser un carnet de santé environnemental des stations et faire ainsi le point sur les bonnes et mauvaises pratiques des stations impliquées. Le principe n'est pas d'attribuer un label aux stations, mais de comprendre quels sont les impacts environnementaux des stations afin de les accompagner par la suite dans une démarche environnementale. Cette grille va être tester durant l'été 2007 dans six stations rhône-alpines afin d'établir la version finale applicable par les stations qui souhaitent connaître leur impacts environnementales et sociales pour ensuite engager des mesures d'amélioration.

Une initiative plus ancienne que celles dans les alpes et dans les pyrénéens est la charte environnementale «sustainable slopes» (pistes soutenable) établie par l'association nationale des stations de ski aux Etats Unies (NSAA - national ski areas association) en 2000. Aujourd'hui environ 132 stations de ski ont adapté les principes environnementaux de cette charte, ce qui représente une portée beaucoup plus importante que celle des initiatives européennes (cf. annexe 6).

Résumé de la partie III

Les sciences du climat se trouvent seulement au début. Nous savons que le changement climatique portera et porte déjà des conséquences importantes sur notre vie. Mais nous ignorons l'amplitude exacte de ces conséquences. Les chercheurs estiment une augmentation de la température moyenne globale entre 1,4°C et 4°C.

Des projets de recherche actuelle nous donnent cependant la certitude que le réchauffement climatique dans les Alpes aura des grands impacts sur le tourisme de sports d'hiver. Avec une augmentation de la température dans les Alpes depuis 1880 deux fois plus importante que la moyenne globale, une forte sensibilité des Alpes au changement climatique peut être soupçonnée.

Les prévisions d'une perte complète des glaciers alpins et de l'augmentation de la limite fiable d'enneigement naturel forcent les stations de sports d'hiver de s'adapter aux changements à venir.

L'enquête menée dans le cadre de ce mémoire montre l'importance d'un bon enneigement des pistes pour les pratiquants de sports d'hiver et aussi leur disposition de remplacer le séjour de sports d'hiver par un séjour à la mer.

Les stations de sports d'hiver ont cependant des possibilités différentes pour s'adapter aux enjeux actuels. Certaines entre elles ont recours aux solutions technologiques en retardant les effets du changement climatique et d'autres adoptent un changement de comportement pour diversifier leur offre afin de minimiser leur dépendance à la neige. De plus, dans cette conscience générale se révèlent des démarches d'évaluation environnementale afin de minimiser l'impact des stations de sports d'hiver. Cependant, ces démarches restent pour l'instant complètement volontaire dû à un manque de bases législatives concernant cette problématique.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle