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Localisation de futurs collèges dans le cadre de la démarche SCOT

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par Tristan BLIN
Université Toulouse le Mirail - Master 2 professionnel « Villes, Habitat et Politiques d?Aménagement » 2007
  

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La carte scolaire : un effacement

programmé

La carte scolaire, de sa création à sa remise en cause.

La carte scolaire élaborée en 1963, se constitue à l'époque dans la perspective d'être un outil de gestion d'effectifs scolaires permettant de répondre au contexte de massification de l'enseignement. En ce sens, elle anticipait d'une certaine manière la loi de 1975 sur le collège unique. A cet égard, il est intéressant de constater qu'à la suite de cette loi, les grandes écoles sont devenues plus sélectives socialement. Ainsi, face à cette démocratisation, l'enseignement à recréé les frontières non plus par le temps d'étude, mais par le type d'étude.

Cette digression mise à part, le principe de la carte scolaire était d'attribuer à un espace donné, un établissement de référence.

Toujours en vigueur actuellement, la logique du découpage sectoriel s'effectue selon un calcul tenant compte de la proximité de l'établissement scolaire et des effectifs des enfants recensés. Le caractère coercitif de la carte scolaire et la relative hétérogénéité sociale des quartiers urbains de l'époque a fait de cet outil une garantie de mixité sociale dans les établissements. Or, cet aspect s'est vu affaibli à la fois par le processus de ségrégation socio-spatiale des villes et par l'importance des dérogations accordées aux enfants souhaitant se scolariser hors de leur secteur de référence.

Si le processus de ségrégation des villes est une tendance avec laquelle l'école doit composer, le nombre de dérogations peut être considéré comme une dérive de l'éducation nationale. Le problème étant que, in fine, ce sont les personnes les mieux renseignées sur le système scolaire qui aboutissent à des dérogations. Parallèlement, l'école privée joue, de plus en plus, un rôle de contournement de la carte scolaire. En cela, Nathalie Mons, Maître de conférence en Sciences de l'éducation, estime que le système français actuel témoigne d'une « vraie fausse rigidité »14.

Les premières remises en cause apparaissent au début des années 1980. Durant cette décennie, les partisans d'un libre choix et ceux qui critiquent « l'hypocrisie » du système amènent un certains nombre d'hommes politiques à s'interroger sur la pertinence de la carte scolaire.

14 Article tiré du journal le Monde, intitulé Carte scolaire : les pièges du libre choix paru le 12 juin 2007.

Le constat d'une homogénéisation sociale grandissante dans plusieurs établissements scolaires cristallise le débat autour de la carte scolaire. Celui-ci est animé par un affrontement entre les partisans d'une suppression pure et simple, et les tenants d'une carte scolaire sauvegardée.

En réalité, actuellement les spécialistes prônent majoritairement l'idée de ni-ni, entendant par là ni carte scolaire actuelle, ni libre choix total.

Derrière il y a, en fait, l'idée d'aménager la carte scolaire et d'encadrer le choix des familles. L'objectif étant de faire émerger le système le mieux adapté à la demande de mixité. Nous aborderons par la suite ces différentes formes de recrutement d'élèves.

En tout cas, le débat s'étant engagé depuis déjà longtemps, les différents partisans s'affranchissent des positions politiques habituelles. La dichotomie droite - gauche ne se superpose pas réellement à cette question15.

L'interrogation des Collectivités Territoriales

Le gouvernement au pouvoir depuis les élections présidentielles de 2007 affiche l'intention de réformer la carte scolaire et de la supprimer d'ici à 201016. Aussi, les collectivités territoriales compétentes dans le domaine scolaire s'interrogent sur la mise en place de cette réforme. Une des premières questions étant, comment va s'organiser le recrutement des établissements à partir du moment où les élèves ne sont plus soumis à la carte scolaire ?

La question est d'autant plus importante que pour les délégataires de construction d'établissements scolaires, il est nécessaire d'estimer les zones de recrutement des futurs élèves. Cette nécessite s'explique pour au moins deux raisons. D'une part, vis-à-vis du travail de prospective, indispensable pour anticiper les besoins qui se dessinent, et d'autre part, concernant les Conseils Généraux, vis-à-vis de la gestion des dessertes scolaires et de la gestion des personnels TOS (Technicien, Ouvrier et de Service). En ce sens lors d'une rencontre le 19 et 20 juin entre le ministre Xavier Darcos et les présidents de l'Association

15 -1980, A. SAVARY, ministre de l'éducation nationale, accepte des dérogations, à titre expérimental

- 1985, plusieurs membres du PS émettent l'idée d'assouplir la carte, en justifiant par la fin d'une « hypocrisie >>

- 1986, J. CHIRAC annonce la suppression progressive de la sectorisation.

16 « Comme j'ai commencé à l'indiquer au cours des derniers jours, je commencerai à supprimer progressivement la carte scolaire à partir de la rentrée prochaine >>. Déclaration de X. DARCOS, ministre de l'éducation nationale, le 26 mai 2007. « M. DARCOS a fixé à l'horizon 2010 la liberté de choix « totale >> >>. Extrait de l'article Carte scolaire : les pièges du libre choix du journal le Monde, paru le 12 juin 2007.

des Maires de France (AMF) et de l'Assemblée des Départements de France (ADF), ce dernier expliquait que « les mesures d'assouplissement qui sont proposées par le gouvernement vont entraver lourdement la gestion même des établissements par les départements, mais aussi celle des personnels TOS et l'organisation des transports scolaires ».17

La situation pour les collectivités territoriales est d'autant plus inconfortable qu'elles ne savent pas la forme que prendra la suppression de la carte scolaire alors même que les intentions de réformes s'inscrit dans un échéancier relativement court. De fait, les communes, les départements et les régions se doivent d'être extrêmement habiles politiquement et techniquement. Politiquement, car s'ils s'opposent de front à cette réforme, ils devront composer avec une partie de l'opinion favorable au démantèlement de la carte scolaire. Et techniquement, car de par leur compétence et de par le rôle de l'école, ils devront être extrêmement réactifs face à la mise en place de cette réforme. Or l'application de cette réforme peut modifier en profondeur leur gestion de la question scolaire.

En ce sens, il est légitime qu'ils se demandent, quelles sont les formes de recrutement d'élèves qui peuvent s'instaurer. L'interrogation peut paraitre prématurée mais les répercussions d'une telle mesure imposent d'y réfléchir au plus tôt.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault