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Localisation de futurs collèges dans le cadre de la démarche SCOT

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par Tristan BLIN
Université Toulouse le Mirail - Master 2 professionnel « Villes, Habitat et Politiques d?Aménagement » 2007
  

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Le cas du SCOT Sud

Dans le cadre de notre étude, le territoire du Scot se présente comme un espace périurbain sous influence toulousaine. De par la spécificité géographique des stratégies familiales, la situation du territoire de la commande interroge quant aux pratiques qui vont découler de l'effacement de la carte scolaire.

La littérature scientifique ne s'est pas avérée très foisonnante sur le sujet des stratégies scolaires des périurbains et plus généralement sur la question scolaire des périurbains. Néanmoins la question intrigue de plus en plus22. De nombreux chercheurs commencent à s'intéresser à la question en pointant du doigt les tensions qui se font jour dans cet espace en matière scolaire. Pour le géographe Hervé Vieillard-Baron « c'est dans le périurbain qu'aujourd'hui se jouent l'essentiel des problèmes éducatifs, même si on ne s'en rend pas

compte >>23.

Concernant les stratégies des périurbains face à l'école, si la question est encore peu traitée, nous pouvons malgré tout utiliser les apports des spécialistes du périurbain. En particulier deux ouvrages de référence, la ville émergente et la ville à trois vitesses qui présentent des lectures différentes mais complémentaires pour notre approche. Ainsi en faisant une synthèse grossière des idées, (rappelons au passage que ces ouvrages présentent des modèles) le périurbain s'explique comme un espace complexe. C'est le lieu d'accueil des classes moyennes, la plupart du temps des couples bi-actifs avec enfants. Les extrêmes sociaux (très riches et très pauvres) ne sont pas présents et pourtant la spécialisation sociale des espaces est forte. En effet, la classe moyenne qui se comprend comme un conglomérat de sous-classes (classe moyenne riche, classe moyenne pauvre, classe moyenne moyenne, pour caricaturer) tend à se répartir en fonction de ces dernières. Ceci s'explique en partie par la recherche d'un entre-soi protecteur. Néanmoins cette aspiration ne traduit pas un repli spatial des pratiques. Au contraire, la distance est une variable avec laquelle le périurbain compose. Aussi, si par certains aspects, l'installation en maison individuelle en troisième couronne apparaît comme un choix contraint (les prix de la ville centre et de la banlieue excluant les classes moyennes désireuses d'accéder à la maison individuelle), la mobilité et la capacité de pratiquer la ville à la carte sont des aspects du périurbain. En ce sens, Marie Christine JAILLET explique : « Probablement plus que

22 Colloque international prévu pour le 29 et 30 novembre 2007 sur le thème « Education et territoires : contextes, organisations et trajectoires scolaires >>

23 Extrait de son intervention à la Réunion de l'OZP (Observatoire des Zones Prioritaires) du 13 juin 2007.

d'autres, ce sont des espaces de vie plus adaptés à l'exercice de l'autonomie et du libre choix ».

En termes de pratique de l'espace et d'utilisation du territoire une typologie ressort. Certains périurbains organisent leur espace en reconstruisant une proximité non plus par rapport à la distance mais par rapport à leur accessibilité voiture. D'autres s'organisent au travers des axes entre leur lieu d'habitation et leur lieu de travail. Sur ces axes, ils fréquentent un certain nombre d'équipements et de services en pratiquant une logique de cabotage. D'autres encore, organisent leurs logiques territoriales totalement selon leurs aspirations et l'intérêt qu'ils trouvent à l'équipement ou au service recherché, c'est la pratique de la ville à la carte. Par exemple ils choisissent de fréquenter les cinémas de la ville centre, d'utiliser les équipements récréatifs de la banlieue, d'acheter au marché bio distant de plusieurs dizaines de kilomètres de leurs lieux de résidence...

Au travers cette lecture du périurbain sommairement présentée ici, nous pouvons nous interroger. Quelle logique va s'appliquer concernant la fréquentation des collèges ? L'hypothèse première est que plusieurs pratiques vont se mettre en place. Néanmoins la proximité (au sens d'accessibilité) devrait selon toute vraisemblance être la logique prédominante et ce pour au moins quatre raisons.

Tout d'abord, parce que les relations sociales des enfants, établies dans les écoles de proximité et dans les voisinages favorisent une fréquentation d'un établissement de proximité (si mes amis de la commune vont au collège x, je ferais tout pour aller au collège x). Deuxièmement, les facilités d'accessibilité du collège via l'utilisation des transports scolaires (c'est-à-dire sans la nécessaire présence des parents) incitent à la fréquentation d'un établissement de proximité.

Troisièmement, en comparaison avec ce que l'on observe sur l'agglomération toulousaine, le territoire du Scot Sud ne comporte pas de collège particulièrement ségrégué et stigmatisé. En ce sens, les logiques d'évitement sont moins susceptibles de se mettre en place. Il faut cependant analyser les évolutions dans les prochaines années.

Enfin, concernant les stratégies d'accession à tel ou tel établissement, André HUSSENET, directeur de l'académie de Paris entre 1992 et 1995, présente une lecture intéressante. Pour lui, « le système est piloté par le haut. Le choix d'un collège est influencé par le lycée auquel il mène »24 . Dans cette logique il a remodelé la sectorisation parisienne en mettant en place des parts de camembert (du centre vers la périphérie). Le choix du collège était alors relativisé car il n'empêchait pas, par la suite, de fréquenter les lycées prisés du centre. Donc dans le cadre d'un effacement de la sectorisation et la mise en place d'un libre choix, la même logique peut se mettre en place sur le territoire du SCOT Sud. Ainsi, le choix du collège n'étant pas déterminant pour l'accession au lycée souhaité, la volonté de se

24 Article A Paris, une volonté de brassage social tenue en échec du journal le Monde, paru le 12 juin 2007.

rapprocher de ce lycée au travers le collège a moins de sens. Et donc le choix d'un établissement plus éloigné que le collège de proximité recouvre un intérêt moindre.

Aussi, pour toutes ces raisons, la tendance d'une logique de proximité me parait (c'est évidement contestable) la plus probable. Ceci dit, d'autres pratiques peuvent émerger, en particulier la logique de scolariser ses enfants à proximité de son lieu de travail. Cette logique semble plutôt s'appliquer aux enfants en bas âge car pour les préadolescents et adolescents, l'autonomie de l'individu c'est-à-dire sa capacité à aller lui-même à l'école et la présence de transport scolaire, ne justifie plus cette proximité du lieu de travail des parents.

De la même manière une pratique de concentration peut apparaître. En ce sens, l'éventail d'options proposé dans les grands établissements peut amener à une concentration des demandes d'élèves sur ces derniers. Néanmoins, il me semble que ce type de logique se limite à une concurrence entre des établissements proches. En ce sens, il est possible que le collège du Fousseret soit concurrencé par les établissements plus importants de Carbonne ou de Cazères mais il me semble peu probable que des collégiens résidant dans la commune de Montesquieu fréquentent le collège de Auterive.

Il est clair en tout cas, que l'organisation, l'aménagement du territoire sera un facteur décisif de la fréquentation des collèges de proximité. Mais la logique d'implantation des collèges, comme nous l'avons présentée dans l'introduction ne suit pas les orientations d'aménagement du territoire. Or dans notre étude, la réflexion d'implantation s'inclut, d'une certaine manière, dans les grandes orientations d'aménagement, les SCOT.

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