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L'apport du Web 2.0 à la solidarité numérique

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par Destiny TCHEHOUALI
CUFR Champollion / Université Toulouse II - MASTER II Professionnel E-Administration et solidarité numérique 2008
  

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INTRODUCTION

Publications collaboratives, coproductions, usages communautaires, partages de contenus, personnalisations de services,...Autant de termes qui sont en vogue et qui caractérisent le succès du Web 2.0 et des nombreux réseaux sociaux1 comme Facebook, MySpace, Linkedin, Viadeo, Hi5, orkut,...Aujourd'hui plus que jamais, Internet mérite son nom de « réseau des réseaux » car la communication humaine est devenue une communication réticulaire, médiée et médiatisée aussi bien par des artefacts et des « bijoux » de la technologie que par des câbles, des tuyaux, des satellites et des ondes. Par ailleurs, la sociabilité de l'identité numérique et l'immersion du réel dans le virtuel (réalité virtuelle2, Second Life, World of Warcraft...) symbolisent le passage du World Wide Web de Tim Berners à un « World Life Web3 ». D'autres prophètes du Web 2.0, tels que Tim O'reilly4 ou Peter Morville5, soutiennent que grâce à l'« informatique omniprésente » ou « nomade » , nous passons de l'ère des solitudes interactives à celle de la sociabilité et de la « trouvabilité ambiante » marquée par des forts enjeux de connectivité, de visibilité et de présence.

Tout ceci favorise le retour du mythe du cyberespace ou l'hallucination consensuelle6 de l'abolition de notre relation au temps, à la distance et avec les autres individus ou groupes d'individus de la société. Du point de vue de l'historicité des sociétés, Internet a certes entraîné de nombreuses transformations culturelles, sociales et techniques sur nos modes de vie.

1 « Que ce soit par un cordon téléphonique ou par des millions, ils sont tous interconnectés aux autres. Collectivement, ils forment ce que leurs habitants appelle le Réseau. Il s'étend au travers de cette immense région d'états électroniques, de micro-ondes, de champs magnétiques de lumières pulsées et au travers de ce que l'écrivain de science-fiction William Ginson a appelé le CyberEspace. » BARLOW John Perry, Crime & Puzzlement, 1990.

2 Jaron Lanier a proposé l'expression « réalité virtuelle » en 1985 pour désigner un espace de représentation réaliste, tri-dimensionnel, calculé en temps réel immersif. Cette simulation informatique interactive immersive, d'environnements réels ou imaginaires s'illustre par le développement des mondes virtuels 3D (tels que Second Life) et des MMORPG ou jeux de rôle en ligne massivement multijoueur (tel que World of Warcraft).

3 Olivier Ertzscheid est Enseignant-chercheur (Maître de Conférences) en Sciences de l'information et de la communication. Il publie sur son blog « affordance.info » un billet intitulé « Bienvenue dans le World Life Web » http://affordance.typepad.com/mon weblog/2007/1 1/bienvenue-dans.html

4 Tim O'reilly est l'auteur du texte fondateur du Web 2.0, « What is Web 2.0 ?» (Septembre 2005).

5 MORVILLE Peter, Ambient findability : What we find changes who we become, O'reilly Media, 2006.

6 GINSON William (trad. Jean Bonnefoy), Neuromancien (Neuromancer), Découverte, 1985.

Mais la dimension géographique7 d'Internet nous montre aussi d'un point de vue spatial que le « réseau des réseaux » a bien des frontières, des centres et des périphéries,...un « Nord » et un « Sud ». La diffusion des innovations et l'accès aux technologies de communication numérique (Internet haut débit, très haut débit, technologies wi-fi et wimax,....), sont parfois soumises aux contraintes de couverture géographique des réseaux d'infrastructures, aux enjeux économiques de densité démographique pour l'extension de réseaux et/ou le déploiement de services dans des zones périphériques. La fracture numérique est bien, entre autre, géographique, car inhérente à « l'organisation spatiale des territoires »8 et des réseaux.

La question fondamentale qu'il importe alors de se poser est de savoir comment le Web 2.0, avec ses valeurs de partage, ses possibilités de coopération ou de coproduction, ses nouveaux usages et services, pourrait contribuer ou non à la réduction des fractures numériques entre les pays du Nord et ceux en voie de développement, du Sud. En d'autres termes qu'est ce que le Web 2.0 apporte réellement à la solidarité numérique Nord-Sud, au développement solidaire des peuples et aux mécanismes de coopération décentralisée9? Les applications du Web 2.0 favorisent-t-elles véritablement l'e-inclusion ou aggravent-t-elles plutôt certaines formes d'exclusion telle que la fracture cognitive inhérente aux usages, à l'appropriation des outils et à la production de contenus (savoirs et connaissances) numériques ?

Pour apporter des éléments de réponses à ces questions, cette étude s'appuiera sur des argumentations inspirées du cas d'un projet de portail collaboratif mondial10 visant à fédérer un important réseau social des acteurs de la solidarité numérique et des TIC pour le développement. Ma participation à ce projet de réalisation d'un portail collaboratif est justifiée par une mission de stage professionnel11 de trois mois (du 21 Avril au 18 Juillet 2008), réalisée à l'Agence Mondiale de Solidarité Numérique (ASN - Lyon).

Le présent rapport se fonde donc sur le déroulement global de ce stage.

7 DUPUY Gabriel, Internet : géographie d'un réseau, Ed. Ellipses, Paris, 2002.

8 HOUZET Sophie, GRASLAND Loïc, Les dimensions spatiales de la fracture numérique en France, in Alain Rallet, La fracture numérique (Réseaux, vol. 22, n°127-128), 2004, pp.1 15-140.

9 Chaque évocation du concept de « solidarité numérique » dans ce rapport fera implicitement référence aux projets TIC développés dans le cadre de la coopération décentralisée internationale, principalement entre les collectivités locales françaises et africaines.

10 Tantôt nous utilisons le qualificatif « francophone » et tantôt le qualificatif « mondial ». Le 1er terme renvoie à la communauté francophone ciblée pour le lancement du portail et le 2nd, la couverture géographique du portail.

11 Stage effectué dans le cadre du master professionnel e-Administration et Solidarité numérique ( www.mastereasn.com). Ce master est une formation innovante dans les domaines de l'administration électronique, de la coopération décentralisée Nord-Sud et de la solidarité numérique. Ouverte à l'International, la formation répond également à des besoins locaux identifiés, tels que l'accompagnement des collectivités locales en matière de politiques publiques TIC, de conduite de changement,....

L'objectif visé n'est pas de mener une analyse sociologique des communautés virtuelles12, ni une étude géospatiale des réseaux sociaux en ligne afin de déterminer si le Web 2.0, l'Internet participatif et le phénomène de « réseautage social » constituent un effet de mode « occidental » ou une tendance de fond dans le monde entier. Mais il s'agit plutôt dans ce travail de démontrer à partir, d'une mission de stage, comment une organisation à vocation internationale comme l'Agence mondiale de solidarité numérique pourrait améliorer sa lutte contre la fracture numérique en réalisant un portail ou une plate-forme d'informations (veille spécialisée), de rencontres et d'échanges (réseau social) basée sur la philosophie de collaboration et de coopération du Web 2.0.

Ce document est structuré en trois parties : La première partie du rapport décrit l'Agence Mondiale de Solidarité numérique et explique le processus de sa création à partir d'un contexte de mobilisation internationale sur la réduction de la fracture numérique. Ensuite, la deuxième partie pose la problématique du stage et démontre ce que le Web 2.0 peut apporter à la solidarité numérique. La présentation du projet du portail s'appuie sur le document que nous avons rédigé dans le cadre de la réponse au 16ème appel à projet du Fonds Francophone des Inforoutes13. La troisième partie, est quant à elle, un retour d'expérience à la fois objectif et critique par rapport au déroulement du stage et aux différentes tâches accomplies. Le rapport s'achève sur des conclusions générales, quelques pistes de réflexions ainsi que des perspectives professionnelles et des projets d'épanouissement personnel inspirés par ce stage.

12 Considéré comme l'un des gourous majeurs dans le domaine des interactions sociales en ligne, Howard Rheingold ( http://www.rheingold.com) a publié en 1993 un ouvrage légendaire sur « Les communautés virtuelles ». Son dernier livre, Smart Mob ( http://www.smartmobs.com), annonce les prémisses de la prochaine révolution sociale (Utilisation des TIC pour coopérer entre humains et amplifier l'organisation collective).

13 Pour améliorer la présence du français dans l'univers numérique et répondre aux besoins des pays en développement, l'Organisation internationale de la Francophonie soutient la production de contenus et d'applications numériques au moyen du Fonds francophone des inforoutes. Ce Fonds a pour mission de promouvoir les TIC dans les pays du Sud et d'Europe centrale et orientale en finançant, à la suite d'appels à projets, des initiatives multilatérales de production de contenus et applications francophones s'inscrivant dans les grandes orientations de la Francophonie.

http://www.inforoutes.francophonie.org/actualites/nouvelle.cfm?der id=1 82&type=accueil

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote