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Taux de change réel et les parts de marché d'exportation du coton du Cameroun et du Nigeria

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par Calvain LEKEUFACK FONGOU
Université de Yaoundé II (SOA) - DEA 2006
  

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2-3- Evolution de la politique agricole et exportation du coton 

Le coton est une culture stratégique au sein de certaines exploitations familiales agricoles des pays de l'Afrique de l'Ouest, de l'Est et du Centre. Cultivé essentiellement pour ses fibres et nécessairement pour ses graines, le coton est une des principales cultures annuelles d'exportation pour les pays de l'ASS. Il représente pour des centaines de milliers de ménages la principale source de revenu monétaire qui permet d'améliorer leur condition matérielle, d'accéder à l'éducation et à assurer une meilleure santé. Malheureusement, les évolutions constitutionnelles de la filière dans chaque pays, les chutes des prix aux producteurs, les distorsions induites par les subventions accordées aux producteurs des pays du Nord, ont relancé les débats sur la viabilité tant économique qu'environnementale et sociale des exploitations familiales cotonnières en Afrique.

Cependant, malgré son faible poids dans le commerce international (estimé entre 10 % et 15 % des exportations mondiales), ce produit constitue une source vitale de recette d'exportation pour un certain nombre de pays de la zone sub-saharienne et participe pleinement à l'économie nationale. Il fournit une base d'emploi à une grande majorité de la population active de la région (dix millions de personnes sont par exemple impliquées dans la production de coton en Afrique de l'ouest et du centre). En raison de sa bonne qualité, il constitue l'un des rares secteurs où le continent noir demeure compétitif. (CNUCED, INFOCOM).

2-3-1- Commercialisation du coton

Malgré le développement de la transformation locale du coton, notamment au sein des pays en développement, celui-ci demeure l'un des principaux produits agricoles commercialisés avec environ le tiers de la production mondiale exportée chaque année et près de 4,6 millions de tonnes de coton brut échangées annuellement depuis les années 1960.

La commercialisation internationale du coton est régie par le comité consultatif international du coton (CCIC). Celui-ci est un organisme gouvernemental basé à Washington regroupant 42 pays développés et en voie de développement, producteurs, consommateurs ou engagés dans les échanges internationaux de coton. Le CCIC est aussi un forum de concertation ayant pour rôle essentiel de promouvoir une filière cotonnière mondiale plus transparente, plus efficace et plus équilibrée.

Le coton revêt une importance économique et sociale considérable pour l'Afrique qui possède un avantage comparatif à le produire. En un demi-siècle, la production africaine de coton est passée de 700 000 à 2 millions de tonnes. Dans le même temps, la production mondiale a presque triplé, pour atteindre un record de 205 millions de tonnes pendant la campagne 2004/2005. La part de l'Afrique dans la production mondiale a ainsi légèrement diminué de 10 % à 8 %. Cependant, les évolutions ont été très contrastées selon les groupes de pays. La production de l'Afrique sub-saharienne a été multipliée par 8,5 passant de 200 000 tonnes à 1,7 millions de tonnes. Cette progression provient avant tout des pays de la zone Franc, dont la production est passée de 300 000 tonnes à un million de tonne en 2000/2002, tandis que la production des autres pays situés au sud du Sahara ne faisait que doubler pour atteindre environ 400 000 tonnes (Estur, 2005).

La spécificité du coton en Afrique réside dans le fait qu'elle n'a pas pour objectif premier de satisfaire les besoins de filatures locales. Cette forte dépendance par rapport au marché international rend les filières particulièrement sensibles aux fluctuations du marché et par voie de conséquence, les économies de nombreux pays africains. Les pays africains offrent peu de protection à leurs producteurs en cas de chute des prix. De fortes distorsions prévalent sur le marché du coton. En 2001/2002 les cours internationaux se sont effondrés à leur plus bas niveau depuis 1971/1972. La valeur de la production africaine de coton a ainsi chuté de 2,9 milliards de dollars en 1997/1998 à 1,6 milliard de dollars en 2001/2002. Pourtant les pays africains sont très compétitifs avec des coûts de production parmi les plus bas du monde.

La vente d'une matière première comme le coton nécessite cependant la parfaite connaissance de certains éléments fondamentaux du marché à savoir : La conjoncture économique mondiale et surtout la situation économique et financière dans les principaux pays consommateurs du coton ; les statistiques cotonnières mondiale portant sur la production, la consommation, les niveaux des exportations et importations ainsi que la situation des stocks mondiaux et leurs évolutions ; les différentes politiques agricoles en matière de coton dans les principaux pays (USA, Chine, Ouzbékistan, Pakistan, Inde...) et notamment en matière de subventions agricoles.

Il faut noter que le marché du coton souffre de quelques anomalies.

Première anomalie : Comme d'ailleurs ceux de l'ensemble des produits de base ; ce ne sont pas les plus gros producteurs mais les premiers exportateurs qui déterminent les cours mondiaux.

Deuxième anomalie : La production américaine se trouve artificiellement dopée par l'intervention du gouvernement fédéral, sous forme d'aides directes aux producteurs et de subventions aux exportations. Les aides des Etats-Unis et, dans une moindre mesure, celles de l'Union Européenne aux producteurs espagnols et grecs, alimentent une surproduction mondiale provoquant une chute des prix.

2-3-1-1- Marché du coton au Cameroun

Le Cameroun, comme beaucoup de pays de l'Afrique sub-saharienne, dépend du secteur agricole pour gagner ses recettes en devises étrangères non pétrolières. Avant l'avènement des exportations de pétrole en 1978, le secteur agricole comptait pour 30 % du PIB et 80 % des exportations totales. L'agriculture emploie 75 % de la population active.

En ce qui concerne la commercialisation du coton, l'activité agricole est assurée par les agriculteurs concentrés dans les trois provinces septentrionales du pays. Ces agriculteurs sont regroupés depuis juillet 2000 au sein de l'OPCC (Organisation des Producteurs de Coton du Cameroun). Le coton graine produit, est acheté directement par la SODECOTON, qui assure l'égrainage. Le coton fibre produit par la SODECOTON, est pour l'essentiel destiné au marché mondial. Entre 1999 et 2003, sur une moyenne annuelle de 90 338 tonnes de fibres produites, environ 85 660 tonnes on été exportées, soit près de 94,7 % de la production totale. Ce qui traduit pour ce produit, d'une part, une quasi dépendance vis-à-vis des prix mondiaux et d'autres part, une transformation locale faible. En valeur les exportations sont estimées à 330 milliards de FCFA entre 2000 et 2004 soit une moyenne de 66 milliards de FCFA par an (Hamadjam).

Le coton Camerounais est destiné principalement à l'Asie (66,5 %) et à l'Union Européenne (27,1%). Les principaux pays acheteurs sont : La Chine, l'Italie, l'Espagne, la France. Comme produit d'exportation, le coton brut se situe à la cinquième place (4,8 % des exportations en valeurs) après les huiles brutes de pétrole (43,9 %), le bois (12,8 %), le cacao (7,9 %) les carburants et lubrifiants (6,1 %). Il se positionne ainsi devant des produits tels que l'aluminium, la banane, le café et le caoutchouc (Hamadjam). Douya (2008), dans ses travaux estime que les exportations du coton au Cameroun en 1995 constituent 5 % du total des exportations nationales et 0.7 % des exportations mondiales.

(Figure3 : Exportation totale de coton au Cameroun)

Source : construit par l'auteur à partir des données du CCIC

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon