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Mutation de l'environnement financier de l'UEMOA et Performances économiques du Bénin

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par Fidelia Beugre DAGO
Université de Cocody-Abidjan, UFR Sciences économiques et de Gestion, Programme GPE de la WBI (World Bank Institute) - DESS - GPE (Gestion de la Politique Economique) 2007
  

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Introduction

Amorcé dès les années 1970 dans les pays anglo-saxons (Etats-Unis, Royaume uni), la mutation de l'environnement financier désigne la profonde évolution des systèmes financiers, qui s'apparente à la libéralisation du secteur bancaire et financier. C'est à partir de 1980 que cette modification de l'environnement financier va se manifester en Europe, et dans les années 90 dans les pays émergents. Dans les pays où des réformes ont été mises en place, le mode de financement de l'économie a évolué du financement indirect (financement intermèdié) vers un financement direct (financement par le marché) d'une part, et d'une approche de financement administré vers une logique de marchés financiers libéralisés d'autre part. En effet, sous l'égide des organisations financières internationales (FMI, Banque Mondiale) et l'impulsion de la globalisation financière, la libéralisation financière est devenue une exigence incontournable pour amorcer une croissance et un développement durable dans les pays en voie de développement.

En France, la mutation de l'environnement financier s'est essentiellement caractérisée par une libéralisation financière radicale et la création d'un vaste marché de capitaux. Dès le milieu des années soixante-dix et plus encore dans les années quatre-vingt de nombreux pays en développement ont libéralisé leur système financier des contraintes internes et l'ont ouvert sur l'extérieur en allégeant ou en supprimant le contrôle des changes sur les mouvements de capitaux. Les premières expériences, en Corée du Sud et à Taiwan, ont été un succès. Elles ont entraîné une forte augmentation des dépôts bancaires et ont stimulé la croissance économique sans compromettre la stabilité monétaire.

Par contre, la mutation de l'environnement financier en Amérique Latine à la fin des années soixante-dix (Argentine, Chili, Uruguay) et aux Philippines comme en Turquie dans les années quatre-vingt peuvent être considérées comme des échecs. En effet, elles se sont traduites par une hausse excessive des taux d'intérêt réel, des entrées spéculatives de capitaux et finalement par de graves crises de la balance des paiements et du système bancaire.

Du point de vue théorique, l'on a assisté à la naissance de «l'école de la libéralisation financière», qui recouvre à l'origine les travaux de R.I Mc Kinnon (1973) et E. Shaw (1973). Le paradigme de la libéralisation financière a permis de mettre en évidence une différence fondamentale entre l'approche néoclassique (Mac Kinnon et Shaw, 1973) et l'approche néostructuraliste inspirée des analyses Keynésiennes (Taylor et Van Wijnbergen, 1983). Pour les néoclassiques, la libéralisation financière doit se substituer aux contraintes qui pèsent sur la sphère financière. Ils sont en effet persuadés que de nombreux Etats en voie de développement font peser des contraintes tellement fortes sur la sphère financière que celle-ci est incapable de se développer à travers les forces du marché. Leur objectif est la mobilisation de l'épargne domestique et l'amélioration de son affectation dans des projets d'investissement plus rentables, qui contribuent à la consolidation de la croissance économique.

Pour les neostructuralistes (Taylor et Van Wijnbergen, 1983), l'accroissement du taux d'intérêt suite à une politique de libéralisation financière ne peut qu'accroître l'inflation et par conséquent, ralentir la croissance. Au Ghana, l'inflation dépassait 20% par an lorsque les taux d'intérêt ont été déréglementés et 100% en Zambie au moment de la réforme (BCEAO, 2006). En effet, l'approche neostructuraliste prend en compte l'existence d'un marché financier informel dans leur modèle. Par conséquent des taux d'intérêt faibles et administrés peuvent être bénéfiques à l'investissement et stimuler la croissance.

Afin de se préparer à l'échéance de la mondialisation du commerce des services et aux défis de l'amélioration de leurs performances économiques, les pays de l'UMOA ont amorcé depuis plus d'une décennie, un vaste mouvement de réforme du secteur financier dans la perspective de son intégration dans l'espace financier international. Celle-ci s'est manifestée par un profond réaménagement des instruments de gestion monétaire et un changement d'orientation dans la conduite de la politique monétaire à partir de 1989. Dès lors, le processus de libéralisation engagé, dans le secteur bancaire et financier, a visé une plus grande responsabilisation des établissements de crédit dans leurs relations avec la clientèle et l'accroissement de la concurrence au sein du système bancaire, d'une part, et la création d'un marché de capitaux, d'autre part. La finalité de cette politique est de faciliter la mobilisation de l'épargne et de favoriser le financement des investissements productifs afin d'accroître la production des pays de l'Union.

A l'instar des autres pays de l'Union, le système bancaire et financier du Bénin, avant la mise en oeuvre de la reforme financière, la Banque centrale et les banques commerciales accordaient des concours directs au trésor public. Cette situation favorisait la monétisation des déficits budgétaires. La forte présence de l'Etat dans le système bancaire et financier a eu pour conséquence, un faible développement du marché monétaire, l'éviction du secteur privé, l'affectation des ressources bancaires à des prêts improductifs et la dégradation du portefeuille des banques (Rapport de la Banque Mondiale ,1994). Les crédits à l'économie octroyés par les banques à la fin des années 80 se sont transformés dans leur grande majorité en crédits en souffrance. Au total, la politique financière interventionniste des autorités publiques a favorisé l'établissement d'un environnement d'instabilité macroéconomique et financière. Il s'est donc avéré nécessaire pour le Bénin de reformer son système bancaire en vue de favoriser son développement et la croissance de son économie.

Plusieurs études empiriques sur la croissance ont mis en évidence le rôle important du développement du système financier comme facteur permettant de promouvoir la croissance économique à long terme. (Voir par exemple, King et Levine [1993]). La meilleure mobilisation de l'épargne, la diversification efficace des risques et l'évaluation des projets d'investissement, sont autant de fonctions remplies par le système financier qui peuvent expliquer cette influence positive sur la croissance.

Mais au-delà de la controverse théorique (l'approche néostructuraliste), du nombre d'années après l'amorce du processus de libéralisation financière, et compte tenu du caractère « opérationnel » de la libéralisation du secteur financier, il convient de déterminer si, oui ou non, cette politique financière a permis de résoudre les problèmes de financement et du développement économique du Bénin ; Quel bilan peut on faire de la reforme ; Quelle est sa contribution aux performances économiques du Bénin ?

Comme nous le signalions plus haut, les recommandations de Mc Kinnon et Shaw ont très rapidement reçu un écho favorable. Beaucoup y ont vu une manière simple et efficace de sortir un certain nombre d'économies, notamment celles de l'UMOA, du sous développement. De nombreuses études économétriques ont essayé de vérifier empiriquement les impacts de la libéralisation financière (Fry, 1995 ; Demetriades et Luintel, 1997). La présente étude s'inspire des travaux de Ary Tanimoune (2001), Amaira Bouzid (2003), de Mouldi et Mourad (2004) et de Hamdi khalifaoui (2006, b).

Objectifs de recherche :

Objectif principal :

L'objectif global de l'étude est d'évaluer la contribution de la mutation du système bancaire et financier aux performances économiques du Bénin.

De façon spécifique, l'étude vise à :

§ Faire un point des mutations de l'environnement financier dans quelques pays de référence et dans l'UMOA ;

§ Tester la causalité entre les mesures de libéralisation financière mises en oeuvre au sein de l'UMOA et l'évolution des performances économiques du Bénin.

§ Faire des recommandations de politique économique.

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