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La conférence de Nairobi novembre 2006 et le marché du carbone : cas de l'Afrique

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par Kaddour KENDZI
Université Bordeaux IV - MASTER II Sciences politiques 2006
  

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La démocratie a déjà des soucis avec la situation de la démocratie représentative et sa légitimité devant un gouvernement d'opinion et les démocraties participatives et populaires. Et c'est alors qu'arrive le réchauffement climatique, causé en grande partie par les grandes puissances mondiales, qui a contribué et contribue continuellement au désastre écologique. L'idée de Serge LATOUCHE est que  le pouvoir n'est plus exercé par le politique, mais par l'instance occulte des firmes multinationales. L'idéal démocratique est alors en panne à l'échelle mondiale. La dynamique actuelle du capitalisme pousse au particularisme et à l'éclatement du sens collectif.

On sait depuis plusieurs années, et des dizaines d'études le confirment, que le réchauffement du climat s'accélère, au point de rejoindre certains scénarios parmi les plus pessimistes. Mais on ne sait pas encore où se situe exactement le seuil à partir duquel le réchauffement s'emballerait à cause de l'augmentation des gaz à effet de serre dans l'atmosphère, sans parler des impacts de l'arrêt de l'oscillation de l'océan Atlantique et du Golf Stream, dont dépend le climat.


Ce que les climatologues savent, c'est qu'il est pratiquement inévitable que le climat de la planète se réchauffe de 4 à 5 °C d'ici 2050, car on ne peut pas retirer de l'atmosphère terrestre les énormes quantités de GES émises depuis 10 ou 15 ans, qui vont y rester encore longtemps. L'effet de ce réchauffement variera selon les régions. Dans le nord du Canada, on parle d'un réchauffement qui pourrait atteindre 7 à 8 °C si la couverture de neige s'y modifie sensiblement.
C'est un réchauffement du climat terrestre moyen, soit entre 3,5 et 4 °C, qui a fait fondre la calotte de glace qui recouvrait Montréal il y a 15 000 ans d'environ deux kilomètres d'épaisseur. On peut difficilement imaginer à quoi ressemblerait la métropole si le climat devait se réchauffer autant en moins de deux générations. Mais c'est malheureusement ce que prédisent les modèles à partir de la situation actuelle.

Le groupe G.I.E.C (Groupe Intergouvernemental d'Experts du Climat), travaille présentement avec des scénarios qui tablent sur un doublement des concentrations du CO2 atmosphérique d'ici 2050. C'est ce qui devrait provoquer une hausse du climat moyen de la planète qui pourrait atteindre 4 à 5 °C. Cependant, si l'on n'arrive pas à décarboniser l'activité humaine à temps et à réduire globalement et sensiblement les émissions de GES sur la planète, on pourrait, non pas doubler mais tripler, voire quadrupler ce chiffre. Une loi américaine sur les espèces menacées (ours polaire) oblige l'administration Bush à modifier ses politiques pour qu'elles n'ajoutent plus à la menace climatique qui pèse sur cette espèce. S'il s'agit d'une manoeuvre habile pour amorcer un virage dans le dossier du climat, peu importe la subtilité de l'astuce.
Les trois prochains rapports quinquennaux - le premier au début du mois de février - du Groupe Intergouvernemental d'Experts sur le Climat (GIEC), le groupe-conseil de l'ONU en matière de climat, pourraient non seulement mesurer l'accélération du réchauffement, mais évoquer la question la plus critique entre toutes.

Un peu partout dans le monde, plusieurs chercheurs ont commencé à dire que l'humanité n'a plus que dix ou vingt ans pour éviter ce seuil fatidique. Certains soutiennent même que ce seuil aurait déjà été franchi et que les dérèglements du climat, de plus en plus frappants à l'échelle mondiale, ne se situent plus dans la «variation» de la météo mais dans la tendance lourde du réchauffement planétaire.

Aucun chercheur n'ose en effet affirmer si l'hiver en cours, pour le moins doux et parcimonieux côté neige, se situe dans la gamme des caprices souvent exceptionnels de la nature ou s'il est l'effet de la tendance lourde et «irréversible» du réchauffement.1(*)

1.1.2 Le changement climatique : un sujet politique ou écologique ?

La question est difficilement cernable car c'est l'interférence de plusieurs domaines qui fait du sujet un domaine pluridisciplinaire, où plusieurs acteurs participent. Il y a deux approches dans cette vision. La première est basée sur de solides connaissances scientifiques. L'expérience prouve l'efficacité obtenue en maintenant les hydrocarbures enterrés, en vue de stabiliser les niveaux de CO2 atmosphérique. Les scientifiques sont d'accord sur le fait que si le taux de concentration en CO2 est le double du taux de concentration existant avant la période industrielle, le climat mondial serait dangereusement modifié. Et si les tendances actuelles perdurent, le taux serait doublé vers la moitié du siècle en cours. Les niveaux actuels de CO2 sont en effet déjà supérieurs de 30% à ceux de la période préindustrielle.

Les méthodes permettant de réussir une importante réduction des émissions des pays industrialisés et de maintenir celles des pays du sud dans des niveaux actuels sans les augmenter sont assez bien connues (techniques de conservation de l'énergie, amélioration de l'efficacité énergétique, technologies basées sur l'énergie solaire et autres types d'énergies renouvelables). Pour assurer ce développement, les investissements équivalents à ceux consacrés aujourd'hui à l'énergie nucléaire ou à l'utilisation des énergies fossiles seraient nécessaires.

La deuxième approche est basée sur des fondements scientifiques considérés comme incertains. Leur idée de résoudre par la science l'augmentation du CO2 n'est pas convaincante ; on n'est même pas sûr de savoir quels sont exactement les puits de carbone qui existent actuellement sur la Terre, ni comment ils fonctionnent. Les scientifiques ne se sont pas encore mis d'accord sur la quantité de carbone qui est absorbée et émise par les forêts tempérées, ni sur les moyens à mettre en oeuvre pour la connaître. D'après les scientifiques, il serait encore plus difficile d'essayer de quantifier l'efficacité de chacun de ces puits de carbone à compenser une quantité déterminée d'émissions industrielles.

Le problème dans cette approche, c'est que les habitants d'un pays riche ne désirant pas réduire leurs émissions de dioxyde de carbone peuvent aller dans un marché de carbone acheter le nombre de mètres de puits de carbone nécessaire à leurs besoins de façon à compenser leurs émissions. Cette vision montre l'incapacité évidente d'analyser avec justice les difficultés existantes.

Mais la technique la plus connue, qui consiste à employer des plantations forestières conventionnelles afin de fixer les émissions de carbone, semble plus simple et ne pose aucun problème. Pourtant, l'idée de planter des arbres revient uniquement à retarder le problème des émissions et la nécessité de réduction des activités génératrices de dioxyde de carbone. Il est impossible de dire avec certitude combien de carbone pourrait être absorbé de l'atmosphère par un projet de plantations et pour quelle durée.

Au début des années 1990, les grandes entreprises majoritairement responsables de l'extraction et de l'utilisation de combustible fossiles niaient l'existence du phénomène du réchauffement global en tant que problème créé par l'industrie, et affirmaient que son importance ne justifiait pas la mise en place d'une action politique concertée. Le point de vue de ces entreprises s'est avéré très influent, et c'est ainsi que les émissions des Etats-Unis sont arrivées à un stade équivalent à 135 pays du sud.

Mais les effets et les recherches sur le climat n'ont presque plus laissé de doutes permettant de nier le fait que le réchauffement global a commencé. Il devient presque impossible de soutenir que la consommation du restant des réserves de combustibles fossiles ne nous mènera pas au désastre.

Analysons les deux approches : l'une propose de réduire radicalement et rapidement l'utilisation de combustibles fossiles, ce qui implique une réduction des émissions de luxe de la part des personnes qui ont déjà épuisé la quote-part des puits et des dépôts de carbone qui leur correspond. Elle propose de promouvoir la conservation et l'efficacité énergétiques, l'emploi généralisé de l'énergie renouvelable ainsi que l'agriculture écologique au lieu de l'industrie.

L'autre approche propose l'adoption de programmes spéculatifs visant à modifier la biosphère et l'écorce terrestre afin de leur permettre d'absorber d'avantage de CO2 dans le but de sécuriser un niveau élevé de consommation de combustibles fossiles en constante accélération, de la part des pays industrialisés et des multinationales. Cette approche reçoit un grand soutien des industries productrices et consommatrices de combustibles fossiles, des fonctionnaires des Etats-Unis et autres pays occidentaux.

Ils préconisent également la promotion de plantations forestières à cet effet, et reçoivent le soutien de nombreux technocrates, agents de promotion, experts, agences multilatérales, entreprises forestières et même de certaines organisations non gouvernementales. Ces deux visions peuvent être perçues comme étant deux moyens complémentaires de contrôler l'accumulation atmosphérique de CO2. En réalité elles sont plus éloignées l'une de l'autre, non seulement du point de vue politique, mais également en ce qui concerne leur efficacité pour réduire le réchauffement global.

Le point de vue politique : un citoyen des Etats-Unis ou d'Europe occidentale produit vingt fois plus de dioxyde de carbone qu'un citoyen des pays du sud tels que l'Inde. Le citoyen des pays industrialisés représente une charge beaucoup plus lourde en ce qui concerne la capacité dont disposent les mécanismes du cycle du carbone pour maintenir stables les niveaux de CO2. Il considère que cette inégalité est un déséquilibre du pouvoir qui est à l'origine même du problème écologique. Il propose d'égaliser les émissions par habitant au niveau mondial, et donc réduire globalement sans forcer aucune des deux parties à souffrir des pénuries inutiles.

Le citoyen des pays en voie de développement, ou même émergents, pense que l'inégalité de l'impact dans le cycle du carbone incombe aux pays industrialisés qui ont sur utilisé l'atmosphère tout au long de l'histoire, pour leur développement. Ainsi, les pays du sud ne se sentent pas directement responsables de l'augmentation du carbone dans l'atmosphère et l'environnement n'est pas actuellement leur souci majeur, car la bataille du développement prime. Certains pays du sud demandent des compensations financières pour une quelconque réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Ceci revient à dire que l'exploitation de l'atmosphère de la part d'un riche citoyen occidental sera vingt fois plus importante que celle d'un citoyen des pays en voie de développement, et lui donnera également vingt fois plus de ressources, vingt fois plus de terre pour planter des arbres, vingt fois plus d'employés afin de les planter et les entretenir. Cette approche écologique d'appropriation des ressources infligerait de nouvelles pressions sur les droits des terres et des eaux du sud. L'expérience au niveau mondial en ce qui concerne les plantations de cellulose et de palmiers à huile a mis en évidence ce qui arrive lorsque de puissants intérêts économiques prennent le contrôle de grandes surfaces de terre afin de planter des arbres dans un seul but. Les terres de cultures, de pâturages et les surfaces destinées à la collecte sont confisquées. Les ressources hydriques et la pêche en supportent les préjudices et les sols se dégradent. Les communautés locales sont souvent chassées de leur territoire, très peu d'emplois se créent et les gouvernements locaux diminuent leurs écoutes vis-à-vis des populations locales. Les écosystèmes se simplifient, la biodiversité est ravagée et même les forêts naturelles sont remplacées par des plantations. Cette perspective est menaçante étant donné que certaines personnes proposent de planter une surface équivalente à celle de l'Australie. Une communauté chassée aujourd'hui de ses terres par une entreprise pétrolière qui veut faire une prospection pour l'extraction de matières premières afin d'alimenter des voitures qui sont à des milliers de kilomètres de distance, peut être chassée une seconde fois demain au bénéfice des plantations forestières qui, d'après les conducteurs de ces mêmes voitures, sont utiles pour compenser la consommation du combustible par les voitures en question.

Des chercheurs pensent que tout ceci est assez ironique : au lieu de réduire la trace écologique du nord, la compensation du carbone, effectuée en utilisant des plantations forestières, ne fait que l'augmenter. Par ailleurs, les terres ainsi que les ressources utilisées dans ce genre de foresterie sont achetées avec de l'argent dont une partie a été obtenue au moyen de la surexploitation de l'atmosphère qui a accompagné le développement industriel. La dette historique du carbone que les pays industrialisés ont envers les pays du sud est ainsi carrément ignorée.

A notre avis, cette approche ratifie et approfondit encore les inégalités liées à l'utilisation des ressources qui existent entre le nord et les pays en voie de développement.

Les différences politiques entre les deux approches sont claires. Mais quel serait le niveau d'efficacité de chaque solution en ce qui concerne la limitation du réchauffement global ?

· La première approche est basée sur des connaissances scientifiques. Tout le monde scientifique est d'accord sur le fait que si le taux de concentration de CO2 est le double du taux existant avant la période industrielle, le climat serait dangereusement modifié. Si les tendances actuelles perdurent, le taux serait doublé vers la moitié du siècle en cours. Pour s'assurer que le volume de CO2 n'atteigne pas le double du taux préindustriel, une réduction drastique de 60% au moins par rapport aux émissions observées en 1990 est nécessaire.

· La deuxième approche est basée sur des fondements scientifiques considérés comme flous par une bonne partie des scientifiques. On n'est même pas sûr de l'efficacité des puits de carbone, ni de la manière dont ils fonctionnent. Les scientifiques ne se sont pas encore mis d'accord sur la quantité de carbone absorbée et émise par les forêts tempérées, ni sur les moyens à mettre en oeuvre pour la connaître. La quantification des puits serait encore plus difficile. Le problème serait qu'un jour, les habitants d'un pays riche ne désirant pas réduire leurs émissions de CO2 puissent aller dans le marché du carbone acheter le nombre de mètres de puits de carbone nécessaires pour polluer encore, pour la simple raison qu'ils sont riches. Cette logique montre l'incapacité évidente à analyser de manière juste les difficultés existantes pour apprécier les résultats de l'interaction des différentes types de systèmes, à savoir l'écologie, le social, le géologique, le politique, le bureautique, le biochimique, l'économique et l'environnemental.2(*)

Solutions récentes proposées pour absorber le CO2 :

· Lancer des torpilles de glace carbonique vers les profondeurs de l'océan

· Construire des voitures à partir du carbone

· Enterrer des troncs d'arbres ou des restes organiques dans les fonds marins

· Planter de grandes surfaces d'organismes génétiquement modifiés afin de fixer du carbone

· Mettre en place des fermes flottantes d'algues sur des milliers de kilomètres qui s'enfonceraient éventuellement dans la mer au fur et à mesure qu'elles consomment du CO2 et deviennent lourdes.

· Voler avec des avions militaires C-130 en laissant tomber des millions de cônes métalliques avec des plants de pins à l'intérieur.

.

La technique la plus connue, qui consiste à employer des plantations forestières conventionnelles afin de fixer les émissions de carbone, semble être simple et ne poser aucun problème. Pourtant, l'idée de planter des arbres afin de pouvoir remettre à plus tard la nécessaire réduction des émissions est basée sur une science aussi discutable que celle des solutions citées précédemment.

La question qui se pose est alors : comment établir une équivalence, significative et fiable, entre le carbone stocké en permanence dans les dépôts de combustible fossile, le CO2 transitoire présent dans l'atmosphère et le carbone absorbé temporairement par les plantations d'arbres ou les programmes nationaux de foresterie ? Personne ne sait comment le faire et il est peu probable qu'on puisse le faire un jour.

Qui sont les bénéficiaires ?

· Les réseaux d'entreprises dont la structure et les investissements sont basés sur l'extraction et la consommation du combustible fossile

· Les entreprises productrices d'électricité qui considèrent que le boisement compensatoire sont un moyen bon marché de persuader les organismes régulateurs de l'Etat ainsi que les consommateurs.

· Les entreprises énergétiques

· Les fabricants d'automobiles, essayant de donner une image verte en se servant des plantations forestières.

· Les sociétés commerciales, banques d'investissement espèrant percevoir des commissions pour leur participation lors des transactions dans les futurs marchés du carbone.

· Les fonctionnaires de nombreux gouvernements occidentaux, qui soutiennent avec enthousiasme ce processus. Ils espèrent que la création des marchés de carbone favorisera la création de nouveaux emplois et, de ce fait, la croissance économique.

De nombreux professionnels forestiers voient dans l'essor des plantations compensatoires de carbone une façon de transformer leur profession, allant jusqu'à la marginaliser et l'affaiblir.

Cependant, il est peu probable que les gouvernements du sud soient prêts à faire face à cette grande vague de plantations à carbone.

Beaucoup de groupes sont intéressés par l'idée des plantations compensatoires de carbone et il n'est pas surprenant que cette approche se soit imposée avec une telle force.

Ainsi, la banque mondiale prévoit un chiffre de 150 milliards de dollars. L'Electric power rester institue pense que la valeur des autorisations d'émissions de dioxyde de carbone pourrait atteindre 13 000 milliards de dollars en 2050.

L'atmosphère deviendra ainsi une « propriété privée », une poubelle à dioxyde de carbone, une réserve financière pour les riches, afin qu'ils continuent à contaminer l'atmosphère sous prétexte qu'ils occupent de vastes surfaces de la Terre avec des plantations forestières, à l'origine de sa dégradation.

1.2 Le climat et le dioxyde de carbone

Les modifications actuelles du climat mondial sont plus dévastatrices que toute autre transformation ayant eu lieu dans l'histoire de l'humanité. La cause principale est l'augmentation de la quantité de CO2 présent dans l'atmosphère.

Ainsi, l'habitabilité de la planète dépend de la teneur en dioxyde de carbone dans l'atmosphère : celle ci ne doit ni diminuer ni augmenter en de grandes proportions. En l'absence de CO2 et autres gaz permettant que la chaleur reste près de la surface de la terre, sa température moyenne baisserait jusqu'à - 6 ° C ; et en présence de trop de CO2, l'eau des océans commencerait à bouillir. Dans les niveaux actuels, la surface terrestre reste à une température moyenne adéquate de 15°C.

Les organismes vivants tirent du CO2 de l'atmosphère et approvisionnent en carbone leur corps ou carapace. Une partie de celui-ci revient rapidement à l'atmosphère en raison de l'action de la décomposition et du feu. Les carbonates, qui s'accumulent dans les fonds marins en raison de la météorisation, du ruissellement et autres processus, finissent parfois sous les plaques continentales des bords océaniques et reviennent à l'atmosphère des millions d'années plus tard à travers l'activité volcanique.

D'autres stocks de carbone se trouvent enterrés dans les profondeurs terrestres ou sous-marines, sous forme de charbon et de pétrole. La masse de carbone présente dans les organismes vivants est seulement quatre fois plus importante que celle qui se trouve dans l'atmosphère.

Durant les 150 dernières années et en particulier à partir de la Deuxième Guerre Mondiale, l'activité industrielle a libéré dans l'atmosphère de grandes quantités de ce carbone, jusqu'alors confinées en lieu sûr. Avant la révolution industrielle, environ 580 milliards de tonnes étaient stockées dans l'atmosphère. Aujourd'hui, ce chiffre atteint 750 milliards et il augmente de 6 milliards tous les ans. 90% de cet accroissement des émissions de CO2 et autres gaz à l'origine du réchauffement global de la planète proviennent des pays industrialisés.

Une étude publiée dans la revue Science estime que les ressources marines pourraient avoir en grande partie disparue d'ici 2050 à cause de la pression insoutenable des activités humaines sur le milieu marin.

Les espèces les plus couramment pêchées actuellement pourraient n'être plus qu'un souvenir en 2048, si la dégradation des milieux marins et la « surpêche » se poursuivent au même rythme effréné qu'actuellement. Telles sont les conclusions d'une étude menée par une équipe d'océanographes et d'économistes, publiée dans l'édition du 3 novembre du magazine Science.


« Nos analyses indiquent que sans changement, la situation actuelle laisse présager de sérieuses menaces sur la sécurité alimentaire mondiale, la qualité des eaux côtières et la stabilité de l'écosystème qui affecteront les générations actuelles et futures », écrivent-ils.


L'équipe internationale de chercheurs à l'origine de cette étude s'est basée sur 32 expériences contrôlées, des observations dans 48 aires marines protégées, des données de la pêche mondiale de la FAO (organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture) sur les prises globales de poissons et d'invertébrés de 1950 à 2003 et des données étalées dans le temps (archives, carottes, sources archéologiques...) couvrant 1000 ans d'histoire et 12 zones côtières. Cette étude, qui a duré 4 ans, montre que la perte de biodiversité causée par la « surpêche » et les pollutions menace non seulement les pêches, mais également la productivité et la stabilité globales des océans, notamment le maintien de la qualité de l'eau par filtrage biologique, la fourniture d'habitats servant de pouponnières pour les espèces marines et la protection des côtes par ces dernières.


«L'océan est un grand recycleur, il absorbe les égouts et les recycle en substances nutritives, il retire les toxines de l'eau, produit de la nourriture et transforme le dioxyde de carbone (CO2) en élément de nutrition et en oxygène », souligne Steve Palumbi, biologiste à l'Université de Stanford (Californie, ouest) et co-auteur de ces travaux.

Ainsi, la disparition d'une seule espèce déséquilibre l'ensemble de son écosystème, mettant en péril ses autres occupants qui sont interdépendants.
A l'inverse, dans les zones biologiquement riches où des mesures de conservation et d'interdiction de pêche ont été mises en place, la biodiversité a pu se réinstaller, renforçant sa capacité à absorber la pollution ou les variations de températures dues au réchauffement climatique.

Les scientifiques estiment que toutes ces données montrent qu'il est possible d'inverser les tendances actuelles avant qu'il ne soit trop tard, mais déplorent toutefois le fait « que seul 1% des océans soient protégés actuellement ».
Le constat amer des chercheurs rappelle qu'en 2003, 29% des espèces marines étaient déjà en train de disparaître (ses quantités réduites à 90%, faute de renouvellement suffisant).

1.3 Le protocole de Kyoto et le contexte mondial

* 1 D'après le rapport STATE OF THE CARBON MARKET 2006 : A FOCUS IN AFRICA

* 2 D'après rapport de la WRM campaign material (world rainforest movement) le marché du carbonedu 05/01/2007

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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera