IV.! .3 .Acclimatation physiologique :
L'acclimatation physiologique des individus semble être
un facteur important susceptible de moduler l'impact d'une vague de chaleur.
L'adaptation à la chaleur se traduit par un abaissement de 34,5 à
32,7°C du seuil de température cutanée à partir
duquel se déclenche la sudation, par une augmentation du volume de
celle-ci et par une réduction de la perte en ions sodium par la sueur.
De fait, ce sont souvent les premiers jours des grandes vagues de chaleur qui
se révèlent les plus
meurtriers et lorsque plusieurs périodes caniculaires se
succèdent au cours d'un même été, la
mortalité décroît au cours des vagues successives [56].
IV.! .4.Prise de médicaments et de drogues :
Les traitements par diurétiques, neuroleptiques (qui
interfèrent avec les mécanismes de thermorégulation) ou
par médicaments à propriétés anticholinergiques
(atropine, spécialités à base de belladone, certains
antiparkinsoniens, certains antihistaminiques, antidépresseurs
tricycliques) constituent un facteur de risque lors d'une vague de chaleur.
La consommation d'alcool pourrait également constituer
un facteur de risque. En effet, l'alcool inhibe la sécrétion
d'ADH (hormone antidiurétique) et entraîne une polyurie, pouvant
ainsi provoquer une relative déshydratation [23,56]. Des interrogations
existent quant à l'impact des vagues de chaleur chez les usagers de
drogues [24].
IV.! .5.Etat de santé général :
L'étude cas-témoin réalisée suite
à la vague de chaleur de l'été 1995 à Chicago a mis
en évidence un risque accru de décès chez les sujets
alités (OR = 5,5 [2,5-12,1]), les sujets recevant des soins infirmiers
à domicile (OR = 6,2 [2,9-13,4]) ainsi que ceux ayant perdu leur
autonomie (OR = 4,1 [2,0-8,5]). Ces indicateurs permettent de définir
des sujets dont l'état de santé peut être
considéré comme médiocre et qui constituent une population
particulièrement vulnérable. Les autres facteurs de risque
identifiés par cette étude étaient principalement les
antécédents de maladies cardiovasculaires (OR = 2,3 [1,5-3,6]),
d'affections respiratoires (OR = 2,2 [1,0-4,9]) et psychiatriques (OR = 3,5
[1,7-7,3]) [31]. L'obésité pourrait être un facteur
aggravant de la vulnérabilité au coup de chaleur [56].
IV.!.6. Mode de vie et contacts sociaux :
Semenza et ses collaborateurs [31] ont montré que les
modes de vie et les contacts sociaux constituaient des facteurs pouvant moduler
l'impact d'une vague de chaleur. Ainsi les personnes vivant seules
présentaient un risque accru de décès (OR = 2,3
[1,2-4,4]), l'interrogation des témoins a montré que les
personnes ne vivant pas seules buvaient davantage et prenaient des bains.
Le fait de pouvoir se déplacer et quitter son domicile
était un facteur protecteur (OR = 0,3 [0,1 0,5]) [31].
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