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Effet du changement climatique sur la santé (humaine) en Tunisie: vagues de chaleur et mortalié

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par KORTLI Mohamed
Université de Carthage Institut National Agronomique de Tunisie (INAT) - Diplôme national d'ingénieur 2009
  

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IV.1 .7.Statut social :

Différentes études ont montré que les personnes ayant un revenu faible présentent un risque accru de décéder lors d'une vague de chaleur [38; 26]. Les différences de mortalité observées entre les ethnies dans les études américaines pourraient être liées aux différences de statut social entre communautés.

Lors d'une étude réalisée sur la mortalité journalière dans sept grandes villes des Etats-Unis entre 1988 et 1993, la surmortalité s'élevait à 5,2 % [1,8-8,7] chez les personnes ayant un niveau d'études inférieur ou égal à l'équivalent du lycée [43].

IV.2. Facteurs environnementaux : IV.2.1. Habitat-climatisation :

L'étude cas-témoin réalisée suite à la vague de chaleur de l'été 1995 à Chicago a montré que les personnes décédées vivaient plutôt en appartement de petite taille, dans les étages supérieurs, et dans des immeubles à toit plat [31].

L'étude de Dematte et ses collaborateurs [32] portant sur 58 patients hospitalisés en service de soins intensifs pendant la vague de chaleur de l'été 1995 à Chicago a montré que 70 % des sujets n'avaient pas de climatisation.

IV.2 .2. Proximité de la mer :

La proximité de la mer semble jouer un rôle protecteur important vis-à-vis de la mortalité lors des vagues de chaleur. En France, dans le cadre de l'investigation de la vague de chaleur de 1976, la mortalité des mois de juin-juillet 1976 par rapport à 1975 était, en moyenne, diminuée de 5 % dans les villes situées en bord de mer alors qu'elle était augmentée de 4 % et de 9 % pour les villes proches de la mer ou dans l'intérieur des terres respectivement [56].

L'influence bénéfique de la proximité de la mer peut s'expliquer par le fait que la variation des minima de températures est moindre dans les zones côtières. En été, en temps normal, la mer est plus chaude que la terre. En période de fortes chaleurs, lorsque les températures minimales nocturnes terrestres sont plus élevées que les températures maritimes, la présence de la mer favorise le refroidissement [56].

IV.2.3. Taille de l'agglomération :

Lorsqu'on s'affranchit de l'influence bénéfique de la proximité de la mer lors des vagues de chaleur, la taille de l'agglomération semble être un facteur de risque. La surmortalité due à la chaleur se concentre dans les grandes agglomérations : la présence de façades verticales qui ralentit le phénomène de déperdition nocturne par rayonnement de la chaleur emmagasinée dans la journée par les murs et revêtements de chaussée à fort pouvoir absorbant, comme par exemple les murs en brique des villes nord-américaines.

IV.2.3.1. L'îlot de chaleur :

a) Définition :

On définit l'îlot de chaleur comme une zone urbanisée caractérisée par des températures estivales plus élevées que l'environnement immédiat, avec des différences qui varient selon les auteurs de 5 à 10°C [57]. L'îlot de chaleur urbain constitue la résultante de phénomènes climatologiques particuliers causés par des facteurs spécifiques aux milieux bâtis plus denses (figure 2).

Figure 2: Illustration de l'îlot de chaleur urbain. [57]

b) Formation de l'îlot de chaleur:

Dans les grandes agglomération, les activités humaines sont sources de chaleur, le grand nombre de constructions ralentit le vent, l'absence ou la rareté de la végétation réduit l'évapotranspiration, tous ces facteurs concourant à l'apparition d'îlots de chaleur, avec maintien de températures nocturnes élevées [24,55]. La pollution atmosphérique forme par ailleurs une

chape au dessus des villes qui renvoie la chaleur ; ainsi la conjonction de l'ensemble de ces facteurs contribue à la création d'îlots de chaleur «heat islands ».

La transformation et la réduction d'espaces verts par des matériaux qui absorbent la chaleur comme les toits, les murs des bâtiments ainsi que les chaussées, représentent aussi des facteurs importants : ces matériaux qui ont absorbé la chaleur pendant la journée la restituent pendant la nuit.

Enfin, la présence d'un flux de chaleur lié au chauffage urbain, à la circulation automobile et à l'activité industrielle s'avèrent aussi des facteurs qui contribuent de façon significative au développement des îlots de chaleur. Il ne faudrait pas oublier non plus le contexte climatique actuel dans lequel les périodes de chaleurs extrêmes sont de plus en plus fréquentes [58].

c) Impacts sur la santé :

· Transpiration et dilatation des vaisseaux sanguins ;

· Banal coup de soleil, fatigue jusqu'à l'épuisement, coup de chaleur, crampes et syncope ;

· Exacerbation d'un état chronique, notamment les affections cardiovasculaires, cérébrovasculaires, respiratoires, neurologiques et rénales ;

d) Personnes les plus à risque :

· Les personnes âgées ou obèses; atteintes de maladies chroniques (ex. : cardiaques, respiratoires, rénales); prenant certains médicaments (ex. : tranquillisants, diurétiques); vivant seules et qui ne peuvent pas suivre les mesures préventives sans aide (personnes handicapées ou souffrant de troubles mentaux); physiquement actives (ex. : sportifs, travailleurs); résidant dans un logement insalubre; détenant un faible niveau socio- économique ;

· Les nourrissons et très jeunes enfants.

e) La lutte contre l'îlot de chaleur:

La bonne connaissance des facteurs de formation de l'îlot de chaleur permet de mieux le contrer. Deux solutions majeures sont recommandées [57]. La première est de remplacer les surfaces foncées comme les toits noirs et les routes asphaltées plus absorbantes par des surfaces claires et réfléchissantes et la deuxième est d'augmenter la quantité d'espaces verts (Arbres, jardins, ...).

V. Les mesures préventives :

Les mesures préventives différent d'un pays à un autre en faite les seuils d'alerte ne sont pas les mêmes pour tout les pays. Ces mesures sont tributaires de la mise en place d'un système d'alerte. Une fois cette dernière est déclenchée, les institutions impliquées dans la prévention, commencent à diffuser leur stratégie de prévention.

V.1. Système d'alerte:

Un système d'alerte est conçu pour alerter la population d'un événement climatique extrême (vagues de chaleur) à partir d'un seuil de température bien défini. La conception du système d'alerte diffère selon les pays. En France [59] le dernier système était celui de 2006. Il a été conceptualisé sur la base d'indicateurs biométéorologiques (Tn, Tx, Tmoy, Td rosée, THI, IBM) et tient compte de certains critères qualitatifs d'appréciation de la vague de chaleur à savoir :

- l'incertitude liée aux prévisions météorologiques ;

- l'action de facteurs aggravant la vague de chaleur (humidité importante de l'air, absence de vent, pollution atmosphérique) ;

- le contexte social.

Ces différents critères ont donc été intégrés dans la réflexion sur la proposition d'alerte (Figure 3)

Figure 3: schéma simplifié de l'alerte [59]

V.2. Mesures préventives :

Le fait de se prévenir contre la chaleur n'implique pas la prise de mesures adaptées lors d'une vague de chaleur car à ce moment c'est déjà trop tard. Mais par contre, ces mesures doivent être prises à l'avance : mieux vaut prévenir que guérir.

Durant la période caniculaire (phase de vigilance), nous mentionnons trois types de mesures préventives [60]:

V.2. 1. Mesures d'ordre général :

Ces mesures sont destinées principalement à informer le grand public au moment adéquat quand une vague de chaleur est prévu :

- Utilisation optimale des médias (journaux, radios, télévision, internet) pour diffuser des conseils de prévention au grand public

- Distribution de tracts d'information et de conseils ;

- Ouverture d'une ligne téléphonique pour répondre aux questions ;

- Prolonger les horaires d'ouverture des espaces climatisés où les personnes peuvent se reposer (bibliothèques, salles municipales, magasins...) ;

V.2. 2. Mesures sur le plan des infrastructures :

Sur le plan infrastructure, les mesures préventives consistent essentiellement à rafraîchir le milieu où résident les patients. Il faut notamment S'assurer qu'il existe au moins une pièce fraîche ou rafraîchie pouvant accueillir les résidents. Pour les résidents qui sont plus mobiles ou qui reçoivent la visite de leurs proches, il est conseillé de les emmener régulièrement dans des centres commerciaux ou lieux de détente aérés et souvent climatisés,

V.2. 3. Mesures sur le plan logistique :

Il s'agit notamment de définir un protocole précisant les modalités d'organisation de l'établissement en cas de crise et de déclenchement de l'alerte, notamment sur les points suivants :

- mobilisation du personnel et rappel éventuel du personnel en congé

- adaptation des plannings,

- collaboration avec les familles des résidents et avec des volontaires pour qu'ils viennent régulièrement rendre visite à leurs (aux) aînés et soient vigilants aux signaux d'alerte cliniques,

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore