Il a été prouvé que les performances
d'une entreprise dépendent plus de la manière dont l'entreprise
décide d'allouer ses ressources sur ses différentes
activités et des relations humaines que de l'importance de ses
ressources. Le choix d'une organisation adaptée aux activités de
l'entreprise et d'un personnel compétent et motivé est donc un
facteur primordial de réussite dans le cadre de la gestion d'une
entreprise.
La première révolution industrielle du
XIXe siècle, a entrainé un accroissement important de
l'industrialisation de production. Cette industrialisation de production
impliquant de produire toujours plus dans des délais toujours plus
courts, des produits de plus en plus diversifiés et à des prix
toujours plus compétitifs.
Le premier scientifique à s'être
intéressé à cette problématique industrielle, fut
au début du XXe siècle un ingénieur américain
Frederick Winslow Taylor. Son travail reposait sur la recherche de la mise en
place en industrie d'une organisation scientifique du travail (OST) permettant
de définir la solution optimale pour travailler, produisant le meilleur
rendement.
Cette méthodologie reposait sur la division de chaque
tâche en sous-tâches simples élémentaires
indivisibles. Chaque geste était alors ainsi chronométré
et évalué de manière à définir les gestes
les plus efficaces pour la tâche à réaliser dans l'objectif
d'identifier et éliminer tout geste inutile et ainsi adapter les outils
de façon plus spécifique aux tâches à
réaliser.
Cependant, le principe du Taylorisme confie ainsi aux
ouvriers et employés des tâches répétitives et
simples, ne requérant aucune réflexion et permettant d'optimiser
le rendement de l'entreprise. Les « tâches intellectuelles »
restant confiées à la direction en termes de planification et
d'organisation.
Les principes du Taylorisme, se sont rapidement
étendus aux entreprises américaines dès les
premières décennies du XXe siècle au moment de l'affut des
immigrants européens et des débuts de la production de masse. Ses
avantages furent considérables notamment lors de la première
guerre mondiale quand les industries américaines durent répondre
à des exigences brusques de ravitaillement des armées
particulièrement après Pearl Harbor. Les principes de division du
travail en tâches élémentaires simples du taylorisme
permirent de former rapidement aux tâches de production les femmes et
soeurs des soldats partis en guerre.
Dans l'Amérique et l'Europe de l'après guerre
souffrant alors d'un manque de travailleurs qualifiés et d'une abondance
de travailleurs non qualifiés et face à une demande de production
importante suite aux privations et restrictions de la guerre, une fois de plus
les principes du Taylorisme ont aidé les entreprise à produire
plus, plus rapidement avec des ressources peu qualifiées.
Cependant, bien que ce principe ait apporté des gains
de productivité importants pour les entreprises et leur ayant souvent
permis d'accroître les salaires de leurs employés, le taylorisme
consiste à réduire les employés et ouvriers à de
simples exécutants et accentuent le fossé entre ceux qui
conçoivent et ceux qui produisent.
Laetitia LEVEILLE Page 6 sur 33 ID : 662
De plus, les méthodes de chronométrages ont,
elles, rencontrées de nombreux opposants au niveau des ouvriers et des
syndicats car le chronométrage permettait aux dirigeants
d'émettre un jugement sur l'efficacité des salariés
observés. Rapidement, ces méthodes ont été
remplacées par la mise en place de moyen d'évaluation de temps
standards via la décomposition en mouvements élémentaires
de chaque tâche (MTM : Method Time Measurement).
Les principes du Taylorisme ont été efficaces
dans la période de reconstruction de l'après-guerre mais ont
perduré dans la période « d'abondance » alors qu'ils
n'étaient plus adaptés aux évolutions des demandes et des
modes de production.
Ce système ne sera finalement remis en cause que vers les
années 1960 par un ingénieur japonais Taiichi Ohno.