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La dette extérieure et le financement du développement économique du Bénin

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par Dotché Bruno DADJO
Université d'Abomey-Calavi - Maà®trise en économie 2009
  

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CHAPITRE I : CADRES THEORIQUE ET METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE

CHAPITRE 1: CADRE THÉORIQUE ET MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE

 

1-1 PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE L'ETUDE

Dans cette partie, nous mettons l'accent sur les différents problèmes que soulève la dette extérieure avant de préciser non seulement les objectifs que nous nous fixons à travers ce travail mais aussi les hypothèses y afférentes.

1-1- 1 Problématique

Il est important pour un pays d'emprunter à l'étranger afin d'ajuster la croissance économique. Cette possibilité d'emprunt procure de vastes perspectives, mais cela peut aussi exposer le pays à de graves dangers. A la base de toute théorie d'endettement, la capacité de remboursement du pays endetté et le seuil de l'endettement insupportable s'y trouvent. La contrainte du remboursement ne se justifie que si elle n'est annexée au taux de croissance de l'économie, à un ajustement des structures économiques par choix des investissements productifs qui permettent par le truchement de l'accroissement des exportations, le paiement du service de la dette en devise. Ainsi compris, l'endettement favorise le développement. Un autre thème relatif à l'économie de l'endettement étudie l'inter-indépendance entre le financier et l'économique ; c'est à dire la logique d'endettement relève d'une approche différente de celle du crédit. Dans l'économie traditionnelle du crédit, une institution recourant à ce mode de financement est tenue au remboursement du prêt selon les conditions des coûts, de calendrier et de durée initialement prévue dans les clauses d'endettement. Par contre, il y a rupture réelle provoquant l'arrêt brutal de crédit et l'effondrement des échanges internationaux si les clauses ne sont pas respectées. Or l'économie d'endettement assure la continuité réelle des liens économiques à l'aide de la flexibilité et la globalité du système financier international apparaissant à travers les mécanismes d'endettement. Cela étant, si l'endettement assure la continuité réelle des échanges internationaux, il ne présente pas forcément leur chance de réussite. Il y a une relative indépendance entre les conditions financières de l'emprunt et la rentabilité économique de l'investissement financé par l'endettement (GANIASSE E.1994).

D'autres contraintes notamment celles des liquidités et de solvabilité sont également dissociables difficilement au cours des mécanismes de l'endettement. A ajouter la conditionnalité exprimant une limitation d'ordre endogène comme les contraintes de liquidités et de solvabilité mais d'ordre exogène, déterminés par des distorsions structurelles. Elle se présente comme un processus d'ajustement qui modifie à la fois le comportement des créanciers et du pays endetté.

Dans les pays en voie de développement (PED) comme ailleurs, la mobilisation des ressources financières est une condition nécessaire de tout processus de développement. C'est dans ce cadre que, dès le lendemain de leur indépendance, les pays africains dans la perspective de parvenir à un développement économique et social se sont rendu compte que les infrastructures d'équipement et de production déjà en place étaient insuffisantes pour amorcer un quelconque décollage économique. L'écart entre le besoin d'investissement nécessaire et les ressources disponibles était énorme. C'est pourquoi, la plupart ont dû se baser sur un fort endettement qu'ils doivent désormais gérer, l'augmentation des besoins ayant très vite dépassé les capacités de financement. Le phénomène de l'endettement est une conséquence naturelle des activités économiques. Il vient du fait que certains pays ou institutions ont des excédents financiers et d'autres des besoins de financements. L'endettement permet donc à un pays d'investir des capitaux au-delà de ses propres disponibilités financières en empruntant des excédents de capitaux (Klein, 1994). La dette ainsi créée est supposée générer la croissance et le développement. Mais pour générer des ressources et pouvoir rembourser l'emprunt, cette dernière doit être utilisée de manière efficace et dans des secteurs productifs.

Encouragés par un contexte favorable (croissance rapide et taux d'intérêt peu élevés), les pays en voie de développement ont été amenés à avoir recours à de nombreux emprunts auprès des institutions financières. La dette leur permettait de réaliser des taux de croissance élevés (Baïlo, 2007). Mais vers la fin des années 1970, l'environnement international a changé et n'était plus favorable en raison notamment de la chute des prix des matières premières (entraînant ainsi la baisse des recettes d'exportations), de la hausse des taux d'intérêt, de la fluctuation des taux de change et de la détérioration des termes de l'échange. Cependant, les pays en voie de développement ont continué à s'endetter sans pour autant changer leur politique intérieure en matière d'emprunt. Les capitaux empruntés servaient de moins en moins à financer les investissements, mais couvraient surtout les déficits de la balance courante et les déficits budgétaires. L'évolution de la dette de l'ensemble des PVD dans le temps montre donc que l'endettement a été causé davantage par des raisons qui émanent de facteurs purement financiers que par un vrai besoin de financement des transferts de l'investissement productif. La résultante est un ensemble d'augmentations successives du montant de la dette. La dette extérieure a donc pris de l'ampleur et le cercle vicieux de l'endettement s'est installé. C'est ainsi que la dette extérieure des Pays en voie de développement a été multipliée par cinq passant de 500 à 2 500 milliards de dollars entre 1980 et 2000. Quant à la dette africaine, elle a été multipliée par 3.4 passant de 60 à 206 milliards au cours de la même période (selon la Banque Mondiale). Le Bénin, n'échappera pas à cette crise de l'endettement, et a vu le stock de sa dette multiplié par 3,41 passant ainsi de 267 à 910,5 millions de FCFA entre 1985 à 2000. Il est à rappeler que l'essentiel des ressources extérieures du Bénin, provient aujourd'hui des dons au titre de l'aide publique au développement et le reste composés d'emprunts dont le remboursement pose problème car il faut assurer le service de la dette malgré le faible niveau de développement. Le poids de la dette aggravé par la pauvreté freine ainsi tout effort de développement.

Cependant, vers la fin des années 90, la campagne « Pour l'an 2000, annulons la dette » ayant connu un succès extraordinaire avec la plus grande pétition jamais réalisée auparavant (24 millions des signatures ont été recueillies) a permis d'obtenir des mesures d'allégement des dettes par les principaux bailleurs des fonds (Alain K. B, 2005). Par conséquent, les institutions de Bretton Woods (Fonds Monétaire International et Banque Mondiale) aussi bien que les créditeurs bilatéraux ont apporté au traditionnel mécanisme d'allégement existant, l'initiative PPTE renforcé. Cette initiative en faveur des PPTE fournit une assistance conditionnelle se rapportant à des politiques économiques d'ajustement et quelques critères de performances afin de permettre aux pays éligibles de bénéficier d'un allégement de l'ordre de 80% de la VAN, et ainsi rendre la dette à un niveau soutenable. Et avec les ressources qui devraient être remboursées au service de la dette, les pays éligibles devront alors élaborer des stratégies dans un document (DSRP) pour réduire la pauvreté et relancer la croissance économique. Le fardeau de la dette publique, malgré les allègements, constitue une entrave au développement des pays pauvres avec la coexistence de plusieurs facteurs déterminants tels que la faiblesse du niveau de l'épargne, la situation critique de la balance des paiements ainsi que les faibles taux de croissance économique. L'émergence, dans ces pays de sérieux problèmes de service de la dette extérieure au cours des années 80, a mis en lumière les conséquences potentiellement catastrophiques d'un excès d'emprunts pour leurs économies. Ainsi, l'inaptitude à appliquer une politique d'endettement compatible avec la capacité de service de la dette perturbe les mouvements des capitaux, ce qui peut nuire à la croissance et à la stabilité de l'économie, notamment dans un contexte d'une augmentation massive de la proportion des capitaux privés. Une gestion cohérente de la dette publique doit s'appuyer sur des politiques macroéconomiques appropriées et sur des emprunts extérieurs prudents.

Au Bénin, le retournement des conjonctures économiques au début des années 80, dû à l'aggravation du déficit de la balance des paiements et l'accélération de la croissance de la dette, a entraîné une situation critique entre 1994 et 1996 essentiellement au niveau de la capacité réelle de l'économie à faire face à la demande du financement extérieur ainsi qu'au niveau de la soutenabilité de ses dettes. L'encours de la dette totale rapporté au PIB, de 49,9% en 1990 est passé, sous l'impact de la dévaluation, à 70,8% en 1994 pour retomber à 17,8% en 2007. Cependant on remarquera qu'avec l'initiative en faveur des pays pauvres très endettés (IPPTE) ce ratio se situe en dessous de 50% depuis 2002. Quant au service de la dette rapporté aux exportations, il a connu sensiblement la même évolution que l'encours passant de 11,9% en 1990 à 16,4% en 1994, puis 5,1% en 2007.

Au regard de tout ce qui précède, l'on est amené à se poser un certain nombre de questions à savoir :

1. Quelle est la place de la dette dans le développement économique du Bénin ?

2. Pourquoi les importants flux financiers obtenus grâce à l'endettement n'ont pas favorisé le décollage économique du Bénin ?

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