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La dette extérieure et le financement du développement économique du Bénin

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par Dotché Bruno DADJO
Université d'Abomey-Calavi - Maà®trise en économie 2009
  

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1-2-2 Cadre théorique

1-2-2-1 théories de l'endettement

Plusieurs théories ont été développées sur l'endettement d'un pays. Elles vont de la perception même de l'emprunt public à la capacité d'endettement d'un pays. L'endettement de l'État n'a jamais fait l'unanimité chez les économistes. Sa perception varie selon les écoles de pensée. C'est ainsi que certains économistes pensent que la dette peut être nécessaire et même efficace pour le développement d'un pays alors que d'autres rejettent systématiquement l'emprunt public et pensent que tout emprunt public ne peut qu'être nuisible pour les agents économiques.

Ø Rejet de la dette publique (classiques)

Les classiques assimilent l'endettement public à un report de l'impôt sur les générations futures et imputent à l'État une connotation négative. Selon RICARDO (1817), les citoyens voient dans l'emprunt un impôt différé dans le temps et se comportent comme s'ils sont contraints de payer un impôt ultérieurement pour rembourser cet emprunt quel que soit le décalage intergénérationnel. En d'autres termes, le comportement des agents économiques est guidé par une anticipation à la hausse des impôts. BARRO (1989) montre qu'une politique de déficit budgétaire financée par l'emprunt reste sans effet sur l'activité économique dans la mesure où les agents ne sont pas victimes de l'illusion fiscale. Ils anticipent alors une hausse des impôts destinés à rembourser l'emprunt en constituant une épargne d'un montant équivalent à l'endettement public. Pour SMITH (1759), la dette est pernicieuse et ne doit pas être encouragée. Elle incite le souverain à des dépenses inutiles et favorise l'irresponsabilité. J.B. SAY (1799) pense qu'il faut limiter l'emprunt public parce qu'en plus d'alimenter la consommation publique destructrice de richesse et de valeur, il fait intervenir le paiement des intérêts. HAYEK (1989) dénonce l'endettement comme étant une croissance artificielle, fondée sur un investissement supérieur à l'effort d'épargne de la nation. Des études empiriques dont celles de KRUGMAN (1988), SACHS (1989), FROOT (1989) et de CALVO (1989) ont montré que l'accumulation de la dette et de son service constituent une taxe sur la production future et découragent l'investissement par l'effet d'éviction. Ainsi, pour les classiques l'État doit tout simplement assurer sa mission régalienne à partir des ressources générées par l'activité économique. Toute intervention de l'État dans l'économie est source de sous-optimalité et de nuisance. Aucun déficit budgétaire n'est justifiable et par conséquent, l'emprunt public n'est pas envisageable. Cependant, d'autres écoles contestent cette pensée et pensent à l'efficacité du financement par l'emprunt, d'un déficit budgétaire justifié et maîtrisé.

Ø Nécessité de la dette publique (Keynésien et HARROD-DOMAR)

Contrairement aux classiques, les keynésiens pensent que l'endettement public en général n'entraîne pas de coûts ni pour les générations présentes, ni pour les générations futures du fait des nouveaux investissements qu'il génère. Ils pensent que le principe de l'équilibre budgétaire ne doit pas toujours être respecté. Un déficit budgétaire justifié et maîtrisé peut être un facteur de relance économique, de lutte contre le chômage: stimulation de la demande et/ou de la consommation globale (infrastructures), qui par le biais de l'effet multiplicateur, sont capables de promouvoir une croissance durable. Dans cette approche, l'endettement public favorise la relance de la demande qui par son effet accélérateur, entraîne une augmentation plus que proportionnelle de l'investissement qui provoque à son tour une hausse de la production, permettant ainsi de créer les emplois et de lutter contre la pauvreté.

Selon HARROD et DOMAR, il peut toujours y avoir croissance. Un État, pour atteindre le taux de croissance garanti, peut être amené à créer un déficit budgétaire et le financer par un emprunt extérieur. En effet, l'hypothèse de base du modèle de croissance de HARROD et de DOMAR est qu'il n'y a pas de croissance si un pays n'investit pas et le taux de croissance de la production est une fonction croissante du capital.

1-2-2-2 Les mobiles de l'endettement extérieur

Un pays emprunte à l'étranger pour substituer ce qui manque chez lui afin d'atteindre le stade du développement. D'où, principalement, nous pouvons avoir trois motifs qui font qu'un pays puisse emprunter à l'étranger :

ü Pour financer un haut niveau d'investissement;

ü Pour lisser les fluctuations de la consommation en cas de la baisse du revenu;

ü Pour échapper à un ajustement face aux déséquilibres intérieurs ou extérieurs.

Ø Le financement de l'investissement

Les auteurs sont d'accord qu'un pays renfermant un potentiel d'investissement productif ne fournisse pas forcément pour autant un niveau très suffisant d'épargne intérieure pour financer cet investissement. D'où l'épargne extérieure peut bien remplacer et redynamiser l'investissement intérieur en donnant lieu à une accélération rapide de la croissance économique. Partons de l'identité suivante :

S - I = X - M = - Sex

Dans laquelle

S désigne l'épargne intérieure,

I l'investissement,

X - M le solde du compte courant de la balance des paiements

Sex l'épargne extérieure.

Il est remarqué qu'à l'emprunt de l'épargne extérieure (accumulation de la dette extérieure) correspond un déficit de compte courant. Si le déficit courant provient d'un niveau d'investissement élevé, emprunter à l'étranger va permettre au pays d'augmenter sa croissance.

Cependant, la relation négative entre épargne intérieure et extérieure pose moins de problèmes si on ne limite pas le rôle des capitaux étrangers à accroître l'investissement et prendre en considération leur intervention comme instrument d'allocation efficiente inter temporelle de la consommation (Dette & Developpement (2002)). Supposons qu'un accroissement de l'aide étrangère au profit d'un pays bénéficiaire soit investi, cela va augmenter le potentiel de la consommation future tout en laissant la consommation présente au même niveau initial. Toutefois, il reste le problème structurel du résultat à long terme, c'est à dire voir comment l'appel régulier des emprunts extérieurs finit par relâcher les efforts du pays emprunteur et par le rendre dépendant de l'épargne extérieure (DE VRIES (1988)).

Ø Le lissage des fluctuations de la consommation

Théoriquement un déficit du compte courant peut résulter des chocs exogènes négatifs à savoir:

ü Une dégradation des termes de l'échange;

ü Une récession chez les principaux partenaires;

ü Une catastrophe naturelle (calamité).

Évidemment, ces chocs donnent lieu à une baisse du revenu. Ainsi, pour remédier à ces problèmes, un pays peut soit réduire ses dépenses de sorte que la somme de la consommation et de l'investissement (absorption) baisse proportionnellement avec le revenu. Dans ce cas, il n'y a pas dégradation du compte courant, soit contracter une dette extérieure pour maintenir le niveau d'absorption. Du moins, du moment où cette baisse du revenu n'est que temporaire, le pays sera convié à contracter une dette extérieure. Cependant, s'il faut retourner à l'identité ci-haut, nous constatons que le déficit du compte courant provient d'une baisse temporaire de l'épargne que le pays peut résoudre d'une manière provisoire en empruntant à l'étranger. Toutefois, une diminution des réserves que l'on pense parfois temporaire peut s'avérer durable que prévu.

Par exemple, nous imaginons une économie soumise à une forte instabilité de ses recettes d'exportation, si elle ne bénéficie pas d'aide étrangère, le problème d'une baisse de ses exportations est résorbé par une réduction des dépenses, et par conséquent de la consommation domestique. Si par contre, cette économie tire avantage des capitaux étrangers, ces fonds vont être utilisés pour permettre une allocation efficiente de la consommation, en transférant la consommation des années de surplus d'exportation vers celle des années d'exportation inférieure au trend. D'où, dans ces périodes d'insuffisance d'exportation, où l'épargne intérieure baisse, l'apport à l'emprunt à l'étranger augmente et voit suppléer la chute de la consommation (GANIASSE, E (1994)).

Ø Pour éviter les ajustements

En ce qui concerne les ajustements, nous pouvons dire qu'un déficit du compte courant insoutenable doit faire l'objet d'un ajustement par des changements des politiques économiques. Du reste, après avoir analysé les mobiles de l'endettement extérieur, la théorie suggère toutefois que les emprunts extérieurs ont un impact positif sur les investissements et la croissance à un certain seuil car au-delà, l'impact va devenir négatif.

Donc, un niveau élevé de la dette extérieure ou le surendettement extérieur provoque des effets pervers sur la croissance économique et entrave les performances économiques.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius