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La dette extérieure et le financement du développement économique du Bénin

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par Dotché Bruno DADJO
Université d'Abomey-Calavi - Maà®trise en économie 2009
  

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1-2-2-3 Efficacité de la dette extérieure

Contrairement aux idées développées, certains économistes s'interrogent plutôt sur la capacité du financement extérieur à développer un pays (puisque si un pays s'endette, c'est nécessairement pour concrétiser ses projets de développement). Autrement dire, ils se demandent si le financement extérieur entraîne un effet de levier ou de massue pour un pays. Aujourd'hui, cette question est loin de faire l'unanimité chez les économistes. En effet, le débat historique qui a opposé les partisans d'un financement extérieur enrichissant et d'un financement extérieur appauvrissant a pris dans les années 80, une dimension nouvelle.

Pour les uns, notamment les radicaux, le financement extérieur ne peut être qu'appauvrissant pour l'économie réceptrice puisqu'il n'est rien d'autre qu'une manifestation nouvelle de l'impérialisme au stade suprême du capitalisme en développement dans un état de perpétuel asservissement. Pour les libéraux, le financement extérieur est la manifestation de l'esprit de solidarité des pays dits développés qui mettent généreusement à la disposition des pays en développement des capitaux pouvant leur permettre de combler à la fois leur déficit d'épargne et de développement, et de les hisser ainsi sur la voie royale de la croissance économique et du développement.

Entre les deux idées diamétralement opposées, un courant intermédiaire établit une relation empirique entre le financement extérieur, l'épargne nationale et la croissance économique. Les relations économétriques testées montrent que dans bon nombre de PVD, le financement extérieur peut être considéré comme nuisible à la croissance et au développement dès lors qu'il exerce une influence négative sur le taux d'épargne et développe au niveau des populations du Sud une propension élevée à la mendicité et à l'assistance internationale.

Toujours est-il que les PED ont besoin de financement pour assurer leurs investissements. Depuis les indépendances, il est noté que l'épargne nationale est faible dans ces pays alors contraints de recourir aux emprunts extérieurs. Ainsi, le problème de l'endettement surtout pour les PVD peut plutôt se poser en termes de capacité d'endettement.

1-2-2-4 Les effets du surendettement extérieur sur l'économie

Il est important de signaler que le niveau tolérable et raisonnable de la dette extérieure est voué à avoir des effets positifs sur la croissance comme dit ci haut ; par contre, il est pratiquement visible qu'un niveau très élevé du stock de la dette conduit nécessairement à baisser la croissance. Donc, l'accumulation par un pays d'une dette très élevée risque de le mettre dans une situation où il ne pourra plus être capable de rembourser les emprunts passés, ce qui aura un effet dissuasif sur les créanciers et les investisseurs potentiels. Alors, si les coûts élevés des taxes du service de la dette ne sont pas internisés, cela peut provoquer une baisse de croissance avec la fuite des capitaux (KRUGMAN (1989)). Cette thèse est connue sous le nom de la théorie du surendettement ou la thèse du fardeau virtuel de la dette ou encore Debt overhang. En effet, si le niveau de la dette d'un pays peut vraisemblablement dépasser la capacité de son remboursement, le service prochain de la dette va être une fonction croissante du niveau de production de ce pays. Par conséquent, le taux de rendement d'investissement intérieur va faire face à une taxe élevée marginale par les créanciers étrangers, et les nouveaux investissements nationaux et étrangers vont être découragés ainsi que la croissance économique. Par ailleurs, le surendettement ralentit la croissance en haussant l'incertitude des investisseurs quant aux moyens auxquels le gouvernement peut recourir pour acquitter les cours des obligations du service de la dette. Si le volume de la dette extérieure augmente, les investisseurs peuvent craindre que le gouvernement ne finance les obligations du service de la dette par des mesures génératrices des distorsions par exemple en accroissant rapidement la masse monétaire (cause directe de l'inflation). Ainsi, dans cette situation, les investisseurs privés peuvent craindre d'y venir, et s'ils investissent, il y a de forte chance pour qu'ils retiennent des projets qui offrent un rendement rapide et non des projets de longue échéance pouvant accroître la croissance durable. Encore, cette situation peut rendre le gouvernement moins enclin à procéder à des réformes structurelles et fiscales importantes s'il s'attend à ce que ces dernières vont profiter aux créanciers étrangers (CLEMENTS et AL (2003)). Et pourtant ces reformes peuvent affermir la croissance économique du pays et la situation des finances publiques car si sa situation financière s'améliore, il est inévitable que ces créanciers extérieurs le poussent à payer ce qu'il leur doit. Cette théorie de debt overhang peut également avoir plusieurs implications puisque le comportement des agents économiques va être guidé par une anticipation à la hausse des impôts. De plus, un niveau élevé de la dette extérieure peut aussi entraver l'épargne et l'investissement. A son tour, la grande corrélation entre l'épargne et l'investissement, l'accumulation du capital humain et la croissance suggère qu'une charge élevée de la dette extérieure peut contraindre de façon drastique le taux de croissance et limiter les améliorations des niveaux de vie. Du moins, la théorie suggère pour des raisons évoquées ci haut que les emprunts extérieurs, au-delà d'un certain seuil ont des effets pervers sur la croissance économique. Cela signifie que les emprunts supplémentaires vont décroître la probabilité de remboursement. Par conséquent, si le pays commence à avoir du mal à obtenir des prêts, il va lui devenir plus difficile d'accumuler du capital, ce qui revient à ralentir la croissance. Ainsi, la relation entre la valeur faciale de la dette et l'investissement peut-être représentée par une sorte de courbe de Laffer de la dette.

Enfin, le service de la dette comprenant les intérêts et les amortissements, peut potentiellement affecter la croissance en évinçant l'investissement privé ou altérant la composition des dépenses publiques. Ceteris paribu, un service élevé de la dette peut accroître les déficits budgétaires réduisant ainsi l'épargne publique; peut aussi élever le taux d'intérêt ou même évincer le crédit disponible pour les investissements privés refroidissant la croissance. Il a des effets pervers sur la composition des dépenses publiques en se servant les montants des ressources disponibles pour l'infrastructure et le capital humain avec effet négatif sur la croissance.

En somme, le surendettement extérieur constitue une véritable entrave pour l'économie des pays en développement surtout africaine ; d'où il y a eu des initiatives instituées par la communauté internationale pour résorber à cette situation de surendettement.

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