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La gestion du risque de crédit bancaire dans un contexte de crise économique: Cas de la B.N.D.E. du Burundi

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par Emery NTWARI
Université du lac Tanganyika - Licence en gestion socio-économique des entreprises et des organisation 2008
  

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Tableau n °5: Crédits accordés par la BNDE de 2000 à 2005 (en millions de FBU)

Années

2000

2001

2002

2003

2004

2005

Totaux

Secteurs

 

 

 

 

 

 

 

 

1. Crédit de campagne café

1 242,65

1 156,51

2 841

631.00

4 738,53

0.00

10 609,69

25,47

2. Agriculture et élevage

1 162,18

1 347,20

1 056,33

2 883,70

1 430,80

1 865,00

9 763,21

23,44

dont PEA

1 064,43

723,20

698,90

1 526,00

270,40

473,50

4 756,43

11,42

3. Industrie(*)

1 827,00

865,10

1 517,00

506,00

3 016,00

1 322,00

9 053,10

21,74

4. Tourisme

20,00

0,00

0,00

0,00

91,00

143,00

254,00

0,61

5. Immobilier

127,60

393,80

293,90

46,70

139,30

309,30

1 310,60

3,15

6. PEF

1 007,80

1 963,20

1 985,08

1 724,20

1 843,40

1 604,40

10 128,07

24,32

7. Prêts spéciaux

131,70

5,10

34,55

35,00

302,00

20,20

528,55

1,27

Totaux

5 518,83

7 576,91

7 727,90

5 844,40

11 289,73

5 299,90

41 647,22

100,00

Source: établi à partir des rapports annuels de la BNDE (2000 à 2005).

Dans le tableau n°3 (période d'avant la crise), il ressort que les crédits de campagne café se taillent la part du lion avec une moyenne 31,59% du montant total des crédits accordés suivis par des crédits accordés à l'industrie, artisanat, commerce et service avec une moyenne de 29,99% du montant total des crédits accordés. La troisième position est occupée par les crédits de petit équipement familial avec une moyenne de 17,34% du montant total des crédits accordés. La quatrième position est pour l'agriculture et l'élevage (y compris PEA) pour 12,32%.

Le tableau n °4 (en pleine crise) montre que les crédits accordés à l'agriculture et l'élevage (y compris PEA) viennent en premier position avec une moyenne de 33,14% des crédits accordés suivi des crédits de campagne café avec une moyenne de 27,27%. La troisième position est occupée par les crédits accordés à l'industrie, artisanat, commerce, et service (20,47%). La quatrième position revient aux crédits accordés aux petits équipements familiaux (13,55%).

Quant au tableau n° 5 (la crise demeurait mais il y'a une amélioration au niveau de la stabilité politique), le crédit de campagne occupe la première position (25,47%) suivi des crédits accordés aux petits équipements familiaux (24,32%). La troisième position revient à l'agriculture et l'élevage avec 23,44% (y compris PEA). La quatrième position est occupée par les crédits accordés à l'industrie, artisanat, commerce et service (21,74%).

D'une manière générale, il ressort dans les tableaux n°3, n°4 et n°5, les conclusions suivantes :

- Le volume annuel des crédits accordés durant la période 1993-1997 n'a jamais atteint le montant des crédits accordés en 1992. L'explication peut être trouvée dans l'une des rapports annuels de la BNDE : «au cours de l'année écoulée, nos activités se sont déroulées dans un environnement politique et économique troublé par la guerre d'une part, et par l'embargo imposé à notre pays par les pays voisins de la sous région, d'autre part».3(*)1

- Depuis 1998, le montant des crédits accordés enregistre une augmentation d'une année à l'autre sauf en 2003 où un recul de 24,3% par rapport à l'année 2002 s'est observé du fait de la faible participation au financement de consortium campagne café et en 2005(un recul de 46,94% par rapport à 2004) à cause de la non participation au financement campagne café. En effet la faible participation en 2003 et la non participation en 2005 au financement campagne café s'explique par la faible production caféière due à l'irrégularité des pluies, la dégradation du sol et le vieillissement des cafetiers.

- En dépit d'une conjoncture socio-politique difficile qui a fait chuté le montant annuel des crédits accordés de 1993 à 1997, la BNDE aurait essayé de s'adapter par le financement des activités jugées moins risquées notamment les crédits accordés aux petits équipements agricoles et familiaux (en témoigne leur prépondérance dans les tableaux n°4 et n°5). C'est ainsi qu'à partir de 1998 à 2005 le montant des crédits accordés à l'économie se situe à un niveau amélioré.

A présent, analysons les crédits distribués par secteur.

a)Le secteur campagne -café

Ce secteur occupe presque la première place dans l'ensemble des secteurs financés par la BNDE même si la crise n'a pas épargné ce secteur notamment en 1993, 1994, 1995 où il occupait respectivement 11,08%, 17,48% et 5,33%, du total des crédits accordés. En 2003, la diminution de la participation au consortium campagne café par la BNDE est due essentiellement à la faible production caféière.

En effet, la population était très occupée de la sécurité au détriment de l'entretien des plantations caféières. Un bon nombre d'agriculteurs ont fui le pays laissant leur plantation inexploitée. En 2005 la BNDE n'a pas participé au consortium de financement campagne café. «La campagne café 2005/2006 enregistrerait une forte diminution de la production. En effet, les estimations préliminaires de l'OCIBU fixaient le volume à 5883T contre 35706T la campagne précédente, soit une chute de 83,5%. Ainsi, à fin septembre 2005, les apports de café arabica en parche s'élèvent à 6893T au lieu de 39446T une année plus tôt, soit une baisse de 83%. Ces contre-performances sont liées à plusieurs facteurs, notamment le vieillissement des cafiers, la dégradation du sol et l'irrégularité des pluies.»3(*)2

b) Le secteur agriculture et élevage

Le secteur agriculture et élevage (y compris petit équipement agricole) occupait soit une moyenne de 12,32%, 33,14%, 23,44% respectivement de 1986 à 1992, 1993 à 1999, 2000 à 2005. Il enregistre un faible montant alors que c'est un secteur qui contribue beaucoup au niveau de l'économie nationale, avec plus de 90% de la population Burundaise vit de ce secteur.

Même si la crise n'a pas épargné ce secteur, les crédits accordés à ce secteur par la BNDE n'ont pas cessé de s'améliorer sauf en 1990, 1993, 2000, et 2002 où il a enregistré une diminution respectivement de 37,6%, 28,18%, 12,20%, et 21,58% par rapport à chaque année directement antérieure.

c) Le secteur petit équipement familial

La BNDE a multiplié sans cesse les crédits accordés à ce secteur sauf en 1993 où il a enregistré une diminution de 46,45% par rapport à 1992. Le même cas s'est présenté en 1996 où un recul de 47,84% par rapport à 1995 est constaté. En effet, en 1993 les Burundais étaient au commencement d'une instabilité politique caractérisée par des troubles interethniques, ces dernières ont comme conséquence la mort tragique de quelques fonctionnaires de l'Etat (qui étaient les principaux bénéficiaires de ces crédits) et ont obligé un grand nombre d'entre eux à fuir le pays. Vous comprendrez que les clients de la BNDE n'ont pas eu l'occasion de demander des concours pour leurs équipements familiaux durant l'année 1993.

En 1996, comme nous a affirmé un des responsables du service crédit, la flambée des prix de presque tous les produits aurait empêché les fonctionnaires de demander ces crédits.

A part ces quelques exceptions citées, la BNDE ne cesse de s'intéresser à l'octroi des crédits à ce secteur car leur remboursement est facilité par le prélèvement à la source. Les demandeurs se sont accrus au fur et à mesure qu'ils se regroupent en associations ou en syndicats. La clientèle à ce secteur est surtout le FSTE, le cadre judiciaire, les forces de défense. Il présente aussi l'intérêt pour la banque car c'est un crédit à court terme et les procédures de recouvrement sont simples et rapides parce que l'avaliseur est l'employeur.

c) Le secteur industrie, artisanat, commerce et service

Avec une moyenne de 29,66%, avant la crise, ce secteur a été menacé par la crise surtout dans les années 1996, 1997, 1998, et 1999. Les causes sont multiples mais les plus importantes sont intimement liées à la crise:

- en 1994, le Burundi traversait une crise socio-politique très grave où des infrastructures ont été détruits et pillés, les banquiers, en particulier la BNDE étaient inquiets de l'avenir incertain du Burundi dans la mesure où les crédits d'investissements sont plus risqués que les crédits de trésorerie ;

- la baisse des crédits accordés en 1996, 1997, 1998 et 1999 est due à la crise conjuguée au blocus économique imposé par les pays voisins contre le Burundi. D'ailleurs, les responsables de la BNDE l'affirmaient dans leur rapport annuel de 1997, «au terme de l'année 1997, les effets de la crise socio-politique débutée en 1993 conjuguée au blocus économique continuent à peser fortement sur le secteur industriel et sur son développement. L'insuffisance de matières premières et le non écoulement des produits finis caractérisent cette situation»3(*)3. Cette situation s'est poursuivie jusqu'à en 1999 où les pays voisins ont supprimé l'embargo, en témoigne l'augmentation des crédits accordés à ce secteur, soit une augmentation de 71,86% en 2000 par rapport à l'année 1999.

Les crédits accordés à ce secteur sont faits généralement des crédits de long terme ; ces derniers ont été presque suspendus par la BNDE, en témoigne l'ensemble des crédits accordés de 2000 à 2005 ; les années 2001 et 2002 ont connu des chutes considérables (diminution de 52,64% en 2001 par rapport à 2000 et 66,6% en 2002 par rapport à 2001) dans le financement de ce secteur.

d) Le secteur tourisme

Le secteur tourisme enregistre une faible proportion dans le crédit distribué par la BNDE à l'économie. Cela est dû au climat d'insécurité qui prévalait dans notre pays. C'est ainsi qu'entre 1994 et 1998, la BNDE n'a jamais distribué de crédit à ce secteur. La même situation s'observe entre 2001 et 2003.

En conclusion, nous remarquons que la BNDE a financé les mêmes secteurs avant la crise 1993 et la période relatant la crise. Ces secteurs sont : le secteur campagne café, agriculture et élevage, industrie, tourisme, immobilier, petit équipements familial et prêts spéciaux. Toutefois, il ya des secteurs qui ont été privilegiés plus que d'autres pendant la crise notamment le secteur petit équipement familial. Comme nous l'avons vu, l'accroissement du financement de ce secteur est lié aux facilités de recouvrement car les remboursements se font par des retenues sur salaires. Donc, la BNDE n'a pas utilisé la technique de diversification des secteurs dans ses crédits attribués pour limiter les risques des crédits bancaires. Cela nous amène à réfuter notre première hypothèse selon laquelle « la BNDE a diversifié les secteurs d'activités lors de l'octroi des crédits».

* Y compris artisanat, commerce, et service.

* 31 BNDE, Rapport annuel 1997 , P.5.

* 32 BRB, Bulletin mensuel n°9 , Septembre 2005, P.5.

* 33 BRB, Bulletin mensuel n°12, Décembre, 1997, P.5.

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