D) Un retour au « grand Jeux »
Au XIXe siècle, le « grand jeu », expression
devenue légendaire, désignait la lutte d'influence entre grandes
puissances au sein de l'Asie centrale Ces affrontements sont par bien des
aspects semblable à ceux d'aujourd'hui.
La Caspienne, est l'enjeu de rivalités entre les pays
d'Asie centrale, et plus globalement elle représente un endroit
stratégique pour le monde car elle constitue une réserve de gaz
et de pétrole tr ès importante et suscite de nombreuses
rivalités compte tenu de son sous sol. L'enjeu principal tient à
l'accès à ces ressources et à l'acheminement vers les pays
demandeurs. Trois catégories d'acteurs sont concernés par
l'acheminement du pétrole et du gaz : les producteurs, les pays
traversés et les clients. Du fait de l'enclavement de la région,
les oléoducs et gazoducs doivent traverser au moins un autre pays que
celui de la zone de production.
Les pays producteurs sont contraints de faire appel à
des investisseurs étrangers qui exercent des pressions concernant le
tracé des voies des oléoducs et des gazoducs. Le prix de revient
du transport est à mettre en relation avec le prix de vente du
pétrole et du gaz, plus celui-ci sera élevé, plus les
projets, même les plus démesurés, trouveront leur
justification. Pendant longtemps, notamment avant les chocs pétroliers,
le problème était que l'exploitation du gaz et du pétrole
de la Caspienne n'était pas rentable et coûtait trop cher par
rapport au prix du baril. Il a fallu attendre un certain prix de vente pour que
le
pétrole soit rentable vu le coup de son extraction.
Aujourd'hui dans un contexte mondial où le prix du baril peut atteindre
plus de 100 dollars, cela ne pose plus de problème. Vu la demande
croissante des pays industrialisés et émergents en hydrocarbures,
le facteur coût pourra être minimisé par rapport au besoin
vital en énergie des pays qui connaissent actuellement un boom
économique (c'est le cas de la Chine et de l'Inde). Ainsi, les projets
pharaoniques reliant l'Extrême -Orient aux zones de production deviennent
aujourd'hui une réalité, sachant que dans les dix à quinze
prochaines années la demande asiatique et notamment chinoise va
augmenter de 10 millions de barils /jour alors que celle de l'Eu rope
n'augmentera que d'un million de barils /jour.
Enfin, les conditions la question de l'évacuation des
hydrocarbures de la Caspienne est au coeur des rivalités entre les pays
qui s'intéressent à la zone car ceux qui auront la maîtrise
des voies d'acheminement pèseront sur les centres de production et sur
leurs débouchés.
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