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Effet de différentes pratiques de taille sur l'amélioration des performances agronomiques du cotonnier Gossypium hirsutum L.

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par Armel Joël LAWSON
Université de Parakou (Bénin) - Ingénieur Agronome 2008
  

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1.2- Les principaux ennemis du cotonnier

Le cotonnier est l'une des plantes les plus parasitées au monde. Outre les adventices, on dénombre en Afrique tropicale environ 480 espèces d'insectes, acariens, myriapodes et nématodes qui vivent aux dépens du cotonnier

1.2.1 - Les adventices

Une adventice est une plante indésirable qui entre en concurrence avec les plantes cultivées pour les éléments nutritifs, la lumière, l'eau et l'espace (Deuse et Lavrabre, 1979). Dans les pays en développement et particulièrement en Afrique, les pertes de rendement imputables aux adventices sont plus importantes.

Selon Parry (1982), en culture cotonnière, de nombreuses expériences réalisées dans les conditions différentes permettent d'estimer des pertes de récolte jusqu'à 80% lorsque le désherbage est fait dans de très mauvaises conditions. Tonato (1988) a montré qu'un enherbement pendant les vingt premiers jours qui suivent le semis entraîne une baisse de rendement de coton graine jusqu'à 18% et qu'une compétition entre cotonniers et adventices pendant cinquante jours après semis ou durant tout leur cycle entraînent respectivement une réduction du rendement de 13 et de 50%. De ce fait les adventices revêtent une grande importance. Celles rencontrées sur le site d'expérimentation selon leur importance sont : Leucas martinensis, Setararia pumila, Rottboelia exaltata, Commelina benghalensis, Boerhavia diffusa, Celosia argenta, Ipomea eriocarpa, Digitaria horizontalis, Brachiaria lata.

1.2.2 Les insectes ravageurs des organes aériens du plant

Chenilles phyllophages

Syllepte derogata (Lepidoptera Pyralidae)

Les chenilles sont vertes claires, souvent translucides avec une tête noire brillante. Leur longueur atteint 2 à 3 cm. S. derogata est encore appelé chenille enrouleuse. Elle s'attaque aux feuilles qu'elle enroule sous forme de cigare, à l'aide de fils soyeux. L'intérieur de la feuille enroulée est souillé par de nombreux excréments noirs. Les attaques de S. derogata sont souvent localisées dans le champ et peuvent entraîner une défoliation spectaculaire. Les organophosphorés acaricides sont les plus fréquemment utilisés. Mais toutes les substances alternatives recommandées contre Helicoverpa armigera éliminent aussi cette espèce. Un labour de qualité détruit les chenilles en diapause.

Spodoptera littoralis Boisduval (Lepidoptera Noctuidae)

Les chenilles de cette espèce ont une coloration très variable (brune, jaunâtre ou grise). Elles sont caractérisées par deux rangées de triangles noirs sur le dos et une ligne claire de chaque côté. Mais ces triangles peuvent être présents seulement à l'avant ou à l'arrière du corps. Les jeunes chenilles naissent à la face inférieure des feuilles de cotonniers qu'elles rongent. Plus âgées, elles se dispersent sur les plants dont elles consomment le feuillage. En cas de fortes attaques, seules les nervures peuvent subsister. Très vorace, ce ravageur peut aussi attaquer fleurs et capsules. Son statut de ravageur de feuillage n'est donc pas strict et en cas de fortes infestations S. littoralis, peut provoquer d'importants dégâts aux organes fructifères. Les pyréthrinoïdes sont considérés comme peu efficaces aux doses usuellement employées ; seuls les organophosphorés et surtout les régulateurs de croissance sont efficaces contre ce ravageur.

Anomis flava (Lepidotera - Noctuidae)

La chenille est vert clair, parfois même vert jaunâtre. Elle porte cinq lignes blanches très fines sur le dos. La tête est vert-jaune. Sa taille maximale environ 35 mm. Elle se déplace d'une manière très caractéristique. Elle ne s'alimente que du feuillage et son alimentation est essentiellement limitée aux malvacées. La chrysalide est fixée au feuillage dans un cocon. Les dégâts des chenilles se présentent comme des perforations circulaires de 1 à 3 cm de diamètre dans les feuilles.

Ravageurs des organes fructifères

Ce sont les chenilles carpophages à régime exocarpique, ou endocarpique et les punaises.

1- Chenilles carpophages à régime exocarpique

Helicoverpa armigera Hübner (Lepidoptera, Noctuidae)

H. armigera est le plus préjudiciable des ravageurs du cotonnier au Bénin. L'espèce existe dans toutes les zones de culture cotonnière à l'exception de l'Amérique. La chenille, très mobile, mesure au dernier stade 3,5 - 4 cm. Elle présente des couleurs très variables : vert, gris, marron, et est caractérisée par une tête jaune et deux lignes latérales claires. Les chenilles néonates consomment brièvement du feuillage juste après leur éclosion. Elles se développent ensuite en consommant tous les autres types d'organes de reproduction : boutons floraux, fleurs et capsules. La larve est donc très vorace et une chenille consomme plusieurs de ces organes pour compléter son cycle. Les organes attaqués présentent un trou au contour circulaire très net de 4 mm de diamètre. Les chenilles en consomment l'intérieur et rejettent d'abondants excréments à l'extérieur. Les jeunes organes tombent. Ces dégâts peuvent être très importants et dans certains cas, la chenille peut attaquer les jeunes feuilles et rameaux. Helicoverpa parasite aussi le maïs, le sorgho, la tomate, le gombo et le tabac...Peu d'insecticides sont vraiment efficaces contre ce ravageur qui est devenu résistant au pyréthrinoïdes au Bénin depuis 1998. Le Tiham et d'autres molécules comme l'indoxacarbe, le profénofos, le spinoscide ou certains régulateurs de croissance sont cependant actifs.

Photo 1.4 : Chenille de H. armigera Dégâts de Helicoverpa armigera

Earias sp. (Lepidoptera - Noctuidae)

La chenille de forme trapue est facile à reconnaître, car elle porte de nombreuses épines : c'est la chenille épineuse. Elle attaque les jeunes plants en les écimant. La chrysalide est formée dans un cocon de couleur crème-ivoire fixé sur les tiges. Ces espèces consomment diverses plantes proches des cotonniers. Les trous d'entrée sont assez grands et bien visibles. Elle cause également des dégâts sur boutons floraux, fleurs et capsules. Deux espèces se rencontrent au Bénin : E. insulana surtout dans le nord et E. biplaga dans le reste du pays.

Photo 1.5: Earias sp Dégâts de Earias sp

Diparopsis watersi Roth (Lepidoptera Gelechiidae)

La chenille jaunâtre, devient ensuite vert pâle avec des traits transversaux rouges plus rapprochés vers la tête. Elle atteint à son complet développement 2,5 à 3 cm. Elle attaque en perforant boutons floraux, fleurs et capsules, qui restent parfois suspendus au plant par des fils de soie. Ce dégât typique est caractéristique de la présence de D.watersi dans la culture. Devenue rare au Bénin dans les années 80, cette espèce devient de plus en plus fréquente.

2- Chenilles carpophages à régime endocarpique

Cryptophlebia leucotreta Meyrick (LepidopteraTortricidae)

La chenille gris pâle, mesure 1,5 cm à son complet développement. On peut la confondre avec le ver rose, seul l'emploi d'une loupe permet de distinguer les deux espèces. Comme le ver rose, elle pénètre dans l'organe fructifère dès son éclosion et peut détruire plusieurs loges de la capsule attaquée. Le coton graine est fortement déprécié (quartiers d'oranges) et devient souvent non marchand. Cryptophlebia est très polyphage. Il attaque le maïs, les agrumes, le goyavier, l'avocatier, le gombo, ... La lutte chimique repose à nouveau essentiellement sur l'emploi des pyréthrinoïdes pour leur bonne action de contact contre les adultes. L'association maïs - coton favorise le passage d'un hôte à l'autre et nuit à la culture cotonnière.

Photo 1.6: Dégâts de Cryptophlebia

Pectinophora gossypiella (Lepidoptera Gelechiidae)

Connue sous le nom de `ver rose', la chenille présente des segments marqués de bandes et traits transversaux rose sombre d'où son nom. Elle mesure 1 à 1,5 cm à son complet développement. P. gossypiella est confondue avec Cryptophlebia. Elle attaque les fleurs et provoque un symptôme spécifique : `fleur en rosette'. Comme Cryptophlebia, elle pénètre directement dans la capsule et se nourrit préférentiellement des graines. Les dégâts sont suivis de pourritures secondaires. Le coton graine est souillé, fortement déprécié et devient difficile à vendre. Pectinophora ne vit que sur des plantes de la même famille que le cotonnier. La lutte chimique vise essentiellement les adultes, seul stade mobile extérieur.

Photo 1.7: Dégâts dus à Pectinophora (Platyedra) gossypiella

3- Punaises

Helopeltis schoutedeni Reuter (Heteroptera - Miridae)

C'est une punaise de forme allongée, de coloration jaune orange ou rouge vif. Elle attaque les feuilles, rameaux, tiges et capsules, avec production de chancres bruns ou noirs. En cas d'attaques sévères, les feuilles sont gaufrées, craquelées avec un aspect de `griffes'. La croissance de la plante est ralentie. Sur capsules, le dégât se présente comme une pustule arrondie et sombre. Sur les tiges, les chancres sont allongés et l'écorce se craquelle. Les plants affaiblis produisent moins de fleurs et retiennent moins bien les organes fructifères qui tombent, et forment de petites capsules.

Dysdercus völkeris Schmidt (Heteroptera - Pyrrochoridae)

Grosse punaise de 1 à 1,5 cm, rouge et noir qui vit en colonie et dont les larves sont rouge vif. Elle pique les capsules vertes ou celles ouvertes pour se nourrir de graines. Elle déprécie la valeur germinative des semences et la fibre qu'elle colore. Des excroissances typiques des piqûres de punaises apparaissent dans les capsules. Les Dysdercus se développent essentiellement sur les plantes de la famille du cotonnier et sur celles de la famille du kapokier et du baobab dont la présence favorise leur pullulation. Cependant, ils peuvent aussi effectuer leur cycle sur le sorgho et le maïs.

Coleopteres et Altises

Nisotra sp et Podagrica sp

Ces petits insectes très mobiles ont plusieurs couleurs. Ils font de nombreux trous dans les feuilles des jeunes cotonniers sans glandes à gossypol (glandless). Les dégâts sont surtout dangereux sur jeune plantule.

Aphis gossypii Glover (Homoptera Aphididae)

Ils vivent essentiellement sur la face inférieure des feuilles mais peuvent aussi coloniser d'autres parties vertes de la plante. Ils se reproduisent très vite et sont favorisés par un temps chaud et sec. Ils sont souvent en colonies où les individus peuvent être jaune, vert jaune ou vert noir avec ou sans ailes. Ils s'alimentent en suçant la sève des plants dans lesquels ils injectent leur salive. Ceci provoque une crispation des feuilles qui se gaufrent, le bord se recourbant vers le bas. On les rencontre sur cotonnier en début de cycle sur jeunes plantules où ils appètent bien les jeunes feuilles du bourgeon terminal (Discon 1986 et Ekulolé 1989), puis en fin de cycle sur cotonniers âgés à l'ouverture des capsules. Sur jeunes plantules les dégâts faits au feuillage retardent et limitent le développement des plants. Les déchets qui sont des substances sucrées (miellat) tombent sur les feuilles et la fibre. La fibre ainsi souillée `coton collant', brille et peut, à cause de la présence de champignon devenir noir : c'est la fumagine.

Photo 1.8 : Cycle de reproduction hétéroécique (dessin C. Villemant) et colonie de A. gossypii

Photo 1.9 : Dégâts de Aphis gossypii (coton collant/ souillé)

Bemisia tabaci (Homoptera Aleyrodidae)

Les adultes sont de touts petits insectes avec deux paires d'ailes blanches. Ils sont très mobiles et volent autour des plants lorsqu'ils sont dérangés. Les larves ont une forme ovoïde, aplatie et sont vertes lorsqu'elles sont jeunes. Les plus âgées sont jaunâtres. Elles sont fixées à la face inférieure des feuilles. De fortes populations provoquent un jaunissement des feuilles et perturbent le développement des plants. Comme les pucerons, ils produisent aussi du miellat qui souille le coton des capsules ouvertes. Ce ravageur est aussi très polyphage, on le trouve donc sur de nombreuses autres plantes cultivées en particulier des cultures maraîchères comme la tomate.

Photo 1.10 : Mouches blanches (coton souillé par B. tabaci)

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry